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SECTION 1
Ellul, Jacques
Habermas, Jurgen
Le Moigne, J-L           Sloterdijk, Peter

SECTION 2
Titre 1
Titre 2
Titre 3
Titre 4

SECTION 3
Titre 1
Titre 2
Titre 3
Titre 4
Titre 5

SECTION 4
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Titre 3
Titre 4
Titre 5

Titre 6


" ....Ce que l'Occident a découvert (et non par une étude socio-historique, mais dans une proclamation!) c'est justement le sens de tout cela, ce qu'il a fait, c'est d'exprimer ce que l'homme cherchait. Tout homme. L'Occident a rendu conscient et volontaire le projet de l'homme. Il a fixé un objectif et l'a nommé, liberté - plus tard, individu. 
Il a orienté les forces obscures. Il a désigné la valeur à partir de laquelle l'histoire avait un sens, et l'homme devenait homme. Il a tenté d'appliquer méthodiquement, consciemment tout ce que l'on pouvait tirer de la liberté. Les Juifs les premiers ont fait de la liberté la clef de l'histoire et de la création. Leur Dieu est dès l'origine caractérisé comme le libérateur. Ses grandes oeuvres sont dictées par la volonté de rendre son peuple libre, et au travers de lui tous les hommes. " 
                                  Jacques Ellul, Trahison de l'Occident, Calmann Lévy, 1975, p.30/31. 

" L'écrit de Kant sur La paix perpétuelle et son idée d'une "condition cosmopolite" retiennent aujourd'hui à nouveau l'attention, car les États souverains ont perdu depuis longtemps cette sorte d'"innocence" que leur attribue le droit des peuples. Les crimes les plus monstrueux commis au XXe siècle l'ont été par des gouvernements et par leurs fonctionnaires. Chaque gouvernement qui porte atteinte aux droits de l'homme se trouve de ce fait même en état de guerre avec sa propre population. C'est pourquoi les États qui se sont réunis en une organisation mondiale doivent parvenir à un accord sur la façon dont ils veulent comprendre ce qu'ils ont déclaré en commun être les droits de l'homme. "
                                Jurgen Habermas in Le Monde des livres, 10.1.97

CONFIANCE ET COMPLEXITE
"Nous vivons de l'oppression de ces épistémologies de la disjonction, du bien penser qui consiste d'abord à découper et à séparer, qui consiste d'abord à exclure le tiers et à éliminer ce qu'il y a entre le vrai et le faux. Ce mode de pensée va renvoyer la confiance dans le champ de l'irrationnel. On vous dira là : Très bien, vous pouvez y aller, c'est l'affaire des ecclésiastiques et des bonnes âmes, ce n'est plus dans l'ordre du rationnel. C'est dans l'ordre du spirituel, de l'irrationnel de l'affectif. Mais nous, on n'est plus concerné par ça".
Ce n'est pas moi qui ai dit cela. Je souligne seulement le fait que nous avons cette image qui s'est plus ou moins imposée à nous. Je pense que, s'il est vraiment important que le spirituel nous relance et nous ré interpelle, ça ne sera pas seulement dans le champ de l'affectif et du spirituel ou de l'irrationnel, mais aussi dans le champ du rationnel. 
La confiance et l'Invention:
"Rien n'est donné. Tout est construit" Ce n'est pas parce que Descartes ou Auguste Comte et quelques autres l'ont écrit, ni parce que Frege et Russell ont fabriqué une logique des prédicats qui est très belle, qu'on est pour autant contraint. Après tout, dans notre histoire, de Vinci à Vico, il est bien d'autres façons de raisonner. Mais qui parmi nous lit Jean-Baptiste Vico qui écrivait en 1708 un "discours de la méthode des études de notre temps" qui était
destiné à contrer le discours de la méthode de René Descartes, explicitement: "Ce cher René se trompe".
C'est Vico qui parle, que nous avons réussi à occulter à plusieurs reprises. Chaque fois on essaye de le ré-exhumer. Relisons Vico, ça nous fera du bien; P. Valery plus proche de nous, mais nous commençons à le lire. G. Bachelard, J. Piaget, H. A. Simon, E. Morin. Je vous cite un peu les auteurs qui nous aident beaucoup aujourd'hui et qui tous nous ramènent à la même idée; mais puisque nous pouvons, pour reprendre le mot de Vinci "fonctionner dans ce deuxième univers naturel. celui de l'esprit, celui de la représentation, celui du 'disegno' où nous pouvons inventer à l'infini, sans aucune limitation, pour conjoindre, pour imaginer. Nous pouvons imaginer par exemple cette solution qu'aucune logique n'aurait jamais permis d'inventer et qui me servira de métaphore finale, la façon dont à son honneur, je crois, le gouvernement de la République Française a, non pas résolu, mais a reposé dans des termes différents la situation dramatique de la Nouvelle Calédonie en 1988. Car enfin, essayez de voir sur un problème de maintien de l'ordre la rationalité qui vous conduit à mettre un francmaçon, un pasteur et un évêque dans un avion pour résoudre le problème. Vous pourrez le prendre par tous les bouts : je vous mets au défi de me démontrer le syllogisme qui vous conduira de l'énoncé A à l'énoncé B. Et pourtant ça marche. Et qu'est-ce que ça veut dire que ça marche? Ca voulait probablement dire que l'on avait postulé quelque chose qui était dans l'ordre de la confiance. La confiance des caldoches et des canaques dans les francs-maçons, les protestants et les curés.
Symboliser, inclure le tiers, pour nous aujourd'hui nous forcer mentalement à raisonner correctement. à "raison garder". En conjoignant d'abord au lieu de disjoindre d'abord. C'est peut-être la condition par laquelle nous apprendrons à re finaliser la communication en nous aidant, sans naïveté aucune, à la rendre à la comprendre à l'entendre, parfois confiante."
                                   Jean-Louis Le Moigne, Professeur émérite à l'Université d'Aix-Marseille III.
Ce texte est publié dans les actes du colloque "Du mépris à la confiance. Quels changements de comportement pour maîtriser la complexité?"
organisé par l'Université de Technologie de Compiègne (TSH/IDTH) ; actes publiés en 1991 par l'UTC sous la direction de G. Le Cardinal et de J.F. Guyonnet.
http://www.mcxapc.org/docs/ateliers/complexite&confiance_010304.pdf

"Aujourd'hui, l'être le plus faible de la nature, l'homme, l'avalanche qui pense, n'est plus mis en danger par la seule tempête de la vie, il met lui-même en mouvement les masses qui peuvent l'ensevelir." 
                                   Peter Sloterdijk, La mobilisation infinie, Bourgois, 2000

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