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REVE D'AGAMEMNON 
"Jupiter appelle le Songe trompeur et lui adresse aussitôt ces paroles : Va, Songe trompeur, vers la flotte des Grecs, pénêtre dans la tente d'Agamemnon, et rapporte-lui fidèlement les ordres que je te confie : dis-lui d'armer à l'instant tous les Grecs, dis-lui qu'aujourd'hui même il s'emparera de cette ville de Troie; que les immortels habitants de l'Olympe ne sont plus d'un avis différents; que Junon suppliante les a tous séduits, et qu'enfin les Troyens sont menacés de grands maux. Il dit, le Songe s'envole, docile à cet ordre; bientôt il atteint les rapides vaisseaux et se rend près du fils d'Astrée. Il le trouve couché dans sa tente, plongé dans les douces vapeurs du sommeil; il se place sur la tête d'Agamemnon, et, prenant les traits de Nestor, celui de tous les Grecs qu'honorait le plus Atride, le Songe divin parle en ces mots..." Homère Iliade chant III 

REVE DE GENGIS KHAN 
"Ainsi parla Porte Carquois après la trahison de l'allié Jamuga : "Un esprit céleste est venu et m'a donné à voir de mes propres yeux dans mon rêve la chose suivante. Une vache fauve arrivait et tournait autour de Jamuga, elle donnait des coups de corne dans son chariot-tente, brisant l'une de ses cornes. N'ayant plus qu'une seule corne, elle meuglait et meuglait encore, en direction de Jamuga : Rends-moi ma corne, rends-moi ma corne !, et elle faisait voler la poussière du sol. Un boeuf fauve sans cornes arrivait et soulevait le chariot supportant la Grande Tente. Il s'y attelait, le tirait et avançait dans les ornières des Grands Chariots, derrière Ferret (Temujin, qui deviendra Gengis Khan nom signifiant "Souverain Océanique"). Il meuglait et meuglait encore : "d'un commun accord, le Ciel et la Terre ont dit : Que Ferret soit le maître de la nation ! Alors je charge la nation sur mon dos et je la lui apporte", meuglait-il. Voilà ce dont les esprits m'instruisent, me le donnant à voir de mes yeux. Ferret, quand tu seras devenu maître du peuple, quels bonheurs m'accorderas-tu pour t'en avoir averti ?""
Histoire secrète des Mongols, traduction A.M. Even et R. Pop, Gallimard, Paris 1994.


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