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LE 7ème CIEL, ETAT DE CONSCIENCE HAUTEMENT SUBVERSIF
Entretien avec Muriel Dagmar,
psycho-sexologue et auteur de deux ouvrages sur la sexualité. Lorsque ses amis
s'étonnent de ses méthodes peu orthodoxes, Muriel avoue avec fierté être
"professeur d'amour". Elle en retire une dérangeante analyse des
chastement nommés problèmes de couple.
Q : Ainsi, vous traitez vos patients sur
l'oreiller ?
Muriel Dagmar : Pas seulement sur l'oreiller !
La pratique me permet de mettre en évidence l'efficacité des conseils que je
prodigue verbalement. On trouve normal qu'un moniteur d'auto-école mette son élève
au volant, pourquoi un professeur d'amour ne proposerait-il pas un apprentissage
?
Q : Une bonne démonstration vaut mieux qu'un
long discours ?
M.D. : Encore faut-il que la démonstration
soit probante. Je propose des exercices dont la teneur est exactement ajustée
à chaque cas. Lors de l'entretien de base, j'utilise l'analyse systémique qui
permet d'identifier rapidement les shémas psychologiques et leur incidence sur
la vie sexuelle. Si je reçois un timide, je l'encourage à oser le premier pas
vers moi; si je reçois un homme dont les érections sont aléatoires, je l'aide
à cultiver son propre vécu sensoriel; et j'enseigne une méthode de contrôle
aux éjaculateurs précoces.
Q: Vous rattachez-vous aux prêtresse de
l'Antiquité ? Elles aussi utilisaient la force sacrée de la sexualité pour améliorer
les capacités physiques et spirituelles des hommes qu'elles initiaient.
M.D. : Comme elles, je ne me laisse jamais
utiliser comme un objet de consommation sexuelle compensatoire. Mais j'ai renoncé
à la notion de "sacré" qui, aujourd'hui, rend le sexe beaucoup trop
intimidant, alors qu'il doit se pratiquer avec gentillesse et volupté.
Q : Comment faites-vous passer cette idée ?
M.D. J'ai l'impression que tous les problèmes
viennent du fait que l'acte sexuel est vécu comme une prestation technique. Les
hommes croient plus important d'être bien perçu par leur partenaire que de
prendre du plaisir ensemble. Je leur apprends à se donner une vie sexuelle plus
intériorisée, moins spectaculaire, à réguler la passion du désir pour
ouvrir leur coeur à la communion.
Q : Les femmes sont-elles motivées pour suivre
cette voie ?
M.D. : C'est exceptionnel. La plupart, n'ayant
pas compris que l'acte sexuel est un mode de communication intime, terrorisent
les hommes avec des jugements hâtifs. Eles veulent des amants parfaits, ils
essaient de l'être sans avoir eu temps d'apprendre. Il faudrait des hommes qui
fassent mon métier pour enseigner aux femmes l'art d'utiliser la virilité de
leur partenaire.
Q : Pourquoi qualifiez-vous votre travail de
subversif ?
M.D. : L'acte sexuel, lorsqu'il est vécu dans
le respect de la sensibilité de chacun, illustre ce que pourraient être des
rapports humains harmonieux, d'où maltraitance et domination seraient bannis.
Il est tellement plus agréable d'être chéri plutôt qu'obéi ! Le bonheur
sexuel préfigure ce que sera un jour l'Age d'Or de l'humanité.
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