RETOUR AU SOMMAIRE DU DOSSIER DÉCHETS RETOUR A REPORTAGES ET ARTICLES
La désinfection des déchets d'activités de soins à risque infectieux
Sans être la panacée, la désinfection des DASRI permet une meilleure élimination de ces déchets dangereux pour la santé et l'environnement.
Les DASRI, déchets d'activités de soins à risques infectieux, sont produits par le secteur hospitalier, la médecine libérale et les ménages. Les établissements de santé publiques et privés ainsi que les professionnels en statut libéral sont responsables de l'élimination de ces déchets générés par leur activité, car ils nécessitent des conditions d'élimination spécifiques dues aux risques qu'ils peuvent présenter en matière de contamination infectieuse. En terme de gisements, seul celui relatif aux déchets hospitaliers est connu, il s'élève annuellement à environ 145 000 tonnes. Les déchets produits par les professions libérales et les ménages sont diffus et tributaires du tri et des conditions d'appréciation du risque infectieux. En France, depuis 1992, l' élimination des DASRI a nettement évolué. Il sont éliminés par incinération ou désinfection. L'incinération se fait dans des usines d'incinération d'ordures ménagères (UIOM) équipées pour recevoir de tels déchets (22 usines autorisées en 2001) ou dans des usines spécialement conçues à cet effet (5 usines en 2001).
Une autre technique consiste à effectuer un pré-traitement de ces déchets. L'objectif de cette pratique est double. En premier lieu, le prétraitement permet de réduire la contamination des déchets sur le plan microbiologique, les déchets désinfectés pouvant ainsi intégrer sans risque la filière des déchets ménagers. D'autre part, il permet également de modifier l'apparence des déchets dans un but psychologique et pour la prévention du personnel qui les manipule, grâce à la diminution des risques de blessures par des déchets piquants ou coupants.
ECODAS, GABLER et la ligne de décontamination Lagarde se partagent pour l'essentiel le marché de la désinfection en France. Suivant la technique choisie, les déchets de soins, après avoir été broyés, subissent une désinfection physique (stérilisation) ou chimique (chlorage). Cinq unités de prétraitement ont été installées sur des sites UIOM ou d'enfouissement technique. 23 unités ont été installées en zone industrielle, 5 dans des établissements de santé. Soit au total 33 unités de désinfection, en comptant les 10 installations d'outre-mer. 25 300 tonnes environ de déchets d'activités de soins à risques infectieux ont pu être ainsi prétraitées en l'an 2000, soit 16% du gisement potentiel total, un pourcentage en constante augmentation (22 400 tonnes en 99, 18 500 en 98). La plupart des appareils de désinfection sont exploités par des prestataires de service. Les incidents techniques sont essentiellement liés aux broyeurs, aux vis sans fin et à une utilisation parfois trop intensive pouvant entraîner des dérives. Enfin, si l'on en croit Didier Gabarda, ingénieur ADEME et responsable d'un état des lieux relatifs à l'élimination des DASRI, des " problèmes liés à l'acceptation des déchets désinfectés se développent. Certaines Directions départementales des affaires sanitaires et sociales refusent la mise en décharge des déchets prétraités, considérant qu'il ne s'agit pas d'un déchet ultime et craignant des problèmes liés à un broyage insuffisant. " Soumise au principe de précaution, la filière va devoir s'adapter.
Retour haut de page Retour Reportages & Articles Un article par En.marge publié sur Atoodechets.com (disparu)