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Les Déchets Toxiques en Quantité Dispersée 

Une étude de l'ADEME sur les DTQD produits par les professionnels et les ménages a permis de mieux cerner l'origine diverse de ces déchets polluants à la gestion complexe.

En septembre 2000, l'ADEME rendait publique une étude sur les DTQD qui a permis d'identifier et de quantifier les déchets toxiques produits par les professionnels et les ménages. Elle a été réalisée à partir des données bibliographiques et des contacts directs auprès des artisans et PMI-PME (entre 10 et 49 salariés). Pour évaluer la quantité annuelle de déchets toxiques produits par les ménages, l'étude s'est appuyée sur les ventes de la grande distribution. Il en ressort que les petites entreprises produisent annuellement 534 000 tonnes de déchets toxiques en petites quantités, soit l'équivalent de 9,1 kg par habitant et par an. La réparation automobile arrive en tête des activités professionnelles les plus polluantes au regard de la toxicité des déchets qu'elle génère. Les ménages, quant à eux, génèrent annuellement 250 000 tonnes de déchets toxiques, soit l'équivalent de 4,5 kg par habitant et par an. Le potentiel toxique des déchets des ménages est pour l'essentiel dû aux batteries et aux piles, qui représentent 87% de la toxicité totale des déchets ménagers. En y ajoutant les produits décapants pour le bois et le métal, les solvants et les thermomètres, on atteint un pourcentage de 95%.
Pour chaque déchet, le pourcentage des substances toxiques susceptibles de se retrouver dans les ordures ménagères ou les égouts a été évalué. En cas de rejet à l'égout, les encres, les bains de fixateur pour développement photographique, les amalgames dentaires et les thermomètres, en raison de la présence de métaux lourds, contaminent les boues d'épuration urbaine. En cas de rejet avec les ordures ménagères, ils polluent les lixiviats de décharge, et lorsqu'ils sont incinérés, ils contaminent fumées, poussières et mâchefers. 
Le seul moyen pour neutraliser les effets toxiques de ces déchets est de les récupérer et de les traiter au cas par cas dans des déchetteries équipées pour les recevoir. Leur traitement n'est pas un problème car il existe des filières organisées pour leur recyclage. La difficulté est de les collecter. Si l'on en croit l'enquête de l'ADEME, "on observe une certaine passivité du côté des collecteurs". Il faut dire que le coût moyen d'élimination peut décourager : en 2000, 7 francs le kg pour les DTQD d'origine professionnelle (1,06 euro), et 9 F le kg pour les DTQD d'origine ménagère (1,37 euro). C'est ainsi que malgré l'interdiction de rejet, 5% des batteries automobiles se retrouvent dans les décharges. Les solvants de nettoyage et dégraissage sont versés sur de vieux chiffons et jetés avec les ordures ménagères. Les produits chimiques des établissements scolaires sont rejetés en totalité dans le réseau d'assainissement. 30% des huiles de vidange se retrouvent dans les égouts, avec tous les solvants des laboratoires d'analyse. Les amalgames dentaires qui contiennent du mercure, hormis une faible proportion rejetée à la poubelle, finissent dans les égouts. Il en est de même du perchloréthylène utilisé dans les blanchisseries et teintureries, des encres d'impression de l'imprimerie chargées en métaux lourds et autres composés toxiques. Pour lutter contre cette pollution insidieuse, l'ADEME préconise de sensibiliser les producteurs au respect des obligations qui leur incombent en matière de gestion de leurs déchets. Elle a aussi encouragé des initiatives locales des acteurs publics ou des prestataires de service (collecteurs éliminateurs). Les démolisseurs lorrains se sont ainsi engagés à récupérer et éliminer l'ensemble des produits polluants issus de leur activité. Mais beaucoup reste à faire, et dans tous les secteurs.

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