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La vitrification des résidus d'épuration
La vitrification des REFIOM, expérimentée avec succès par la Communauté urbaine de Bordeaux, ouvre la voie à une nouvelle filière de valorisation des déchets.

Les résidus d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères (REFIOM) se présentent sous deux formes : des poussières ou cendres volantes captées par des électrofiltres, et des boues pressées ou gâteaux de filtration, résidus de l'eau de lavage des fumées. La législation française impose leurs traitements car ils contiennent des métaux lourds, des sels et des substances organiques cancérigènes susceptibles de polluer les sols et les nappes phréatiques. 500 000 tonnes de ces déchets ultimes sont générées chaque année en France, après incinération des ordures ménagères. Ils sont envoyés en décharge de classe 1 où ils subissent un traitement de stabilisation qui multiplie leur poids par deux. Ce traitement, qui ne garantit par leur innocuité à long terme, coûte cher (275 euros la tonne), et les centres de traitement sont peu nombreux.. Pour toutes ces raisons, la vitrification offre une solution intéressante. Le procédé réduit leur volume, garantit leur innocuité et, en permettant le recyclage des REFIOM, contribue au développement durable. La vitrification consiste à chauffer les REFIOM à plus 1 500° C, dans un four à arc avec deux électrodes en graphite mobiles (technique EDF) ou grâce à une torche à plasma ( technique Aérospatiale). A cette température, ils entrent en fusion. Les matériaux lourds sont volatilisés et récupérés grâce à un traitement gaz-eau, sous forme de boues métalliques. Les cendres restantes se liquéfient. Le liquide une fois refroidi donne un "vitrifiat", une sorte de verre plus ou moins appauvri de sa charge polluante (les dioxines et les furanes sont notamment détruits). Au final, les boues métalliques peuvent être traitées par l'industrie métallurgique afin d'en extraire les principaux métaux lourds comme le zinc ou le plomb, 3 tonnes de boues permettant de récupérer 500 kg de métaux. Quant aux vitrifiats, il font partie des déchets de classe 3 et peuvent servir comme granulats en substitution des matériaux naturels, leur innocuité les autorisant à entrer dans la fabrication du béton pour les pavés et les dalles. Depuis 1997, la Communauté urbaine de Bordeaux élimine les REFIOM de ses incinérateurs de Bègles et Cenon en développant la filière de valorisation basée sur la torche à plasma. Elle fait office de pionnier et son installation constitue une première européenne, en attendant qu'entre en service en 2005, dans les incinérateurs de Saint-Ouen, le procédé expérimenté par le SYCTOM (Syndicat intercommunal du traitement des ordures ménagères de l'agglomération parisienne). Une torche à plasma inventée par Scannarc (une société suédoise) et EDF, permettra de traiter 10 000 tonnes de REFIOM par an. Comme on le voit, le développement de cette filière n'en est encore qu'à ses débuts, l'Europe restant en retrait par rapport au Japon où la vitrification simultanée des REFIOM et mâchefers est couramment pratiquée.

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