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La dépouille de l'orque Willy potentiellement polluante
Les 6 tonnes du célèbre cétacé ont été enterrées. Des organisations non gouvernementales affirment que la dépouille contient du PCB. 

La vedette du film "Sauvez Willy", l'orque Keiko, mort le 12 décembre dernier, se retrouve depuis l'Au-delà à la tête du combat contre la pollution des mers, grâce au porte-parole de l'Organisation norvégienne pour la protection de la nature, Kaare Olerud. Ce militant écologique s'est en effet servi de la célébrité du cétacé pour attirer l'attention du public sur la menace que constitue la pollution des mers par des produits toxiques et leurs répercussions dans toute la chaîne alimentaire. L'animal, qui avait été relâché dans la nature après sa prestation dans le film, est mort d'une pneumonie après avoir subi de grandes difficultés de réadaptation au milieu marin. Il a été enterré en grande pompe par ses admirateurs sur le sol norvégien. Kaare Olerud a alors fait sensation en annonçant que les 6 tonnes du cétacé enterré contenaient un demi-kilo de polychlorobiphènile (PCB), un dangereux polluant cancérigène issu de l'industrie. Sa prochaine décomposition dans le sol pourrait ainsi venir polluer le site de sa sépulture, voire la nappe phréatique.
En réalité, il ne s'agit que d'une menace potentielle estimée à partir d'observations sur d'autres animaux, car aucune mesure précise n'a été effectuée sur Keiko. Mais le coup médiatique a porté, d'autant qu'il tombe au lendemain de la publication d'une étude dans laquelle des chercheurs américains et canadiens appelaient à réduire la consommation de saumon (principalement d'élevage) en invoquant des risques cancérigènes inacceptables. Cette pollution des mers, constatée par l'observation de nombreuses anomalies sur les animaux marins (changement de sexe chez les poissons, trouble du système immunitaire des phoques, perturbations endocriniennes sur les mollusques aquatiques, disparition des coquillages le long des côtes..), ne fait plus de doute aujourd'hui. Depuis 1992, 13 produits provoquant des troubles endocriniens sur les poissons sont étudiés dans le cadre du programme européen COMPRENDO, car ils présentent un risque certain pour la reproduction de notre espèce (située, comme l'orque, en bout de chaîne alimentaire). Et d'autres dangers menacent. Toutes les substances potentiellement dangereuses issues de l'agriculture intensive, de l'industrie chimique, de la fabrication des cosmétiques, peintures, médicaments, etc., n'ont pas été identifiées et l'on connaît très mal leur comportement dans l'environnement. Présentes dans les effluents des stations d'épuration, dans les rejets industriels ou dans les eaux de ruissellement des terrains agricoles, elles finissent par se retrouver dans les sédiments marins, avec les effets pervers sur le milieu vivant que constatent de plus en plus les chercheurs.

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