En marge

Réalités mexicaines

                                     Retour au sommaire
Accueil

Retour à Reportages et articles

Portraits d'artistes indiens mexicains


Adelfo Regino Montes
Avocat mixe, professeur à la faculté de Droit de l'Université Benito Juarez d'Oaxaca,
Educateur, stratège et organisateur politique, conseiller de plusieurs organisations indiennes.
Né à Alotepec Mixe le 9 mars 1973.
Après des études primaires dans son village natal, Montes effectue ses études secondaires à Reyes Mantecón, Zaachila, grâce à une bourse réservée aux élèves brillants. Il obtient son Baccalauréat tout en travaillant à Oaxaca, et termine ses études de Droit en 1995.
Pendant ses années d'étudiant, il commence à collaborer aux Services du Peuple Mixe, une organisation réputée de jeunes, de femmes et de professionnels de la région mixe, qui détonne parmi les organisations de Oaxaca par son impact local et son rayonnnement national et international.
En 1992, avec d'autres compagnons étudiants, il fonde l'Atelier Universitaire des Droits de l'Homme et s'active à promouvoir de nombreux ateliers, séminaires, conférences et cours à l'intérieur de l'Université. Ces activités ont favorisé la formation de jeunes avocats, indigènes ou non, qui ont fait avancer; dans la théorie comme en pratique, la promotion et la défense des droits de l'homme, et particulièrement ceux des peuples indiens de l'Oaxaca.
De plus, Adelfo élabore des constructions théoriques fondamentales destinées à lancer les revendications des peuples indiens, qui se transforment aussitôt en matériaux de divulgation populaire dans les communautés de travail de son organisation, tout comme dans d'autres organisations ou communautés.
En 1993, il est nommé responsable du Programme Juridique des Services du Peuple Mixe, un poste qui lui permet d'approcher et de connaître les communautés des seize peuples indiens de l'état d'Oaxaca.
Depuis 1995, il a contribué de façon très significative à résoudre toutes sortes de problèmes légaux posés aux communautés : conflits agraires, affaires pénales et post-électorales. Il a mené à bien plusieurs projets d'enquête judiciaire, surtout dans le domaine des droits indiens.
L'apparition de l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale, ndt) et l'irruption des peuples indigènes sur la scène politique nationale ont conduit Adelfo à élaborer de solides arguments en faveur du mouvement, du dialogue et d'une paix juste et digne. Elément moteur et actif du processus de pacification, il a appuyé les mobilisations, et a proposé des apports substanciels à la Loi pour la Paix de 1995. Il a servi de conseiller juridique lors du dialogue pour la paix au Chiapas.
Nous pouvons affirmer qu'avec ses efforts, Adelfo a contribué, de même que de nombreux autres intellectuels indigènes, à la signature des Accords de San Andrés. Il a également participé à l'élaboration d'une proposition de réforme constitutionnelle destinée à donner forme à la loi proposée par l'EZLN et par la Commission de Concorde et de Pacification de la Chambre des Députés.
En 1995, à l'âge de 22 ans, Adelfo a assumé la direction générale des Services du Peuple Mixe. L'arrivée de cet énorme défi fut hâtée par la mort prématurée de l'anthropologue mixe Floriberto Díaz, qui avait été son ami, son dirigeant et son formateur.
Faisant la preuve de ses capacités et de sa maturité, il a donné une continuité aux projets de l'organisation, facilitant la consolidation d'initiatives autonomes dans diverses municipalités mixes, dans lesquelles il a coordonné l'articulation d'un large mouvement autour d'options autonomes d'ordre politique, culturel, éducatif, social et économique. Son objectif : la reconstitution du peuple mixe.
Intellectuel " incarné " et productif, Adelfo a effectué divers apports sur l'autonomie, la "communalité ", les droits indigènes, le territoire, la culture et l'éducation indigène. Journaux et revues, au niveau local ou national, publient ses articles d'opinion et ses propositions depuis plusieurs années.
Il a également exposé ses thèses au public, tant au niveau local que régional ou national, lors de forums, de rencontres, de réunions et de congrès.
Il a ainsi lancé ou organisé près de 20 Forums d'Etat sur la Réalité Indigène, Paysanne et Noire de l'Oaxaca. Il a participé de façon remarquée à l'élaboration de l'Initiative Indigène pour la Paix au Chiapas, et a été un actif fondateur du Congrès National Indigène.
Aux Services du Peuple Mixe, il a stimulé la production de films vidéo, d'affiches et de nombreux autres supports artistiques manifestant la vitalité politique du mouvement indigène.
Sa production littéraire consiste principalement en des essais et des articles, mais prend aussi d'autres formes.

Eucario Angeles Martínez
Promoteur culturel, metteur en scène, producteur de films vidéo, enquêteur et spécialiste reconnu des thèmes liés aux communautés indigènes de l'Oaxaca. Zapotèque du Bassin (el " Valle ", ndt).
Né le 8 décembre 1958 à San Pedro Quiatoni.
Etudes primaires dans son village natal et à Oaxaca. Il quitte sa communauté parce qu'il pense que cela l'aidera à mieux comprendre la situation de pauvreté dans laquelle il vit. L'interdiction de parler le zapotèque à l'école le dérange terriblement, laissant une marque indélébile.
Il fait ses études secondaires à Oaxaca, suit aussi les cours du Baccalauréat technique, se spécialisant en électricité tout en travaillant pour vivre.
D'une nature inquiète mais dynamique, il intègre divers groupes de jeunes des "colonies" (quartiers formés par les indigènes dans une grande ville, ndt) marginalisées de la ville et, inspiré par des réflexions religieuses, il accomplit plusieurs missions dans la Sierra Juárez, approfondissant sa proximité avec le peuple zapotèque.
A sa sortie de l'école, il travaille comme opérateur à la radio civile du Gouvernement de l'Etat d'Oaxaca, deux ans plus tard il est technicien au Département des Constructions de la Commission Fédérale de l'Electricité. Il travaille ensuite à Villahermosa, Tabasco, dans la promotion de cours d'informatique.
Malgré ces occupations destinées à assurer sa survie et celle de sa famille, Eucario conserve son travail d'organisateur dans les colonies d'Oaxaca : caisses d'épargne et de prêt populaire, coopératives de consommateurs. Avec les jeunes, l'activité principale est à cette époque le théatre, qui vise à mettre en scène les attitudes des gens et les problèmes sociaux des colonies marginales composées de migrants venus de tout l'état.
En 1983, Eucario se convertit en promoteur culturel, en devenant responsable des relations publique à l'Unité Régionale d'Oaxaca de la Direction Générale des Cultures Populaires. Cela lui permet de revenir à San Pedro Quiatoni et de travailler selon sa véritable vocation : la promotion de la culture. Il donne vite forme à ses inquiétudes en créant le Groupe Solidaire de Quiatoni, qui se renforce si rapidement qu'il donne naissance au Centre de Recherche, d'Expérimentation et de Développement Indigène (CIECAC), une association civile.
Au cours du processus impulsé par Eucario, plusieurs initiatives se sont concrétisées, avec la participation de plus de vingt communautés qu'il visita personnellement, pour réaliser des projets de captation d'eau, d'élevage et de commercialisation de poissons, de granges, de cultures intensives et de coopératives de consommateurs.
Aussi réfléchi qu'inquiet, Eucario a initié un changement d'orientation dans l'organisation, afin de déclencher des recherches participatives pouvant permettre au peuple de devenir sujet de ses propres recherches et de connaître l'origine fondamentale de ses problèmes. Il développe ainsi de nouveaux projets de recherche et d'expérience qui ont comme caractéristique principale d'apporter des réponses internes, identitaires, uniques et autonomes aux défis de la réalité environnante. Ce facteur explique pourquoi son organisation, le CIEDAC, est aujourd'hui l'une des organisations indigènes les plus reconnues, localement et nationalement, pour son dynamisme et son originalité.
Proposé pour occuper différentes charges importantes dans sa communauté, il a refusé, en signe d'honnêteté et de cohérence, car il ne remplissait pas les conditions requises par la tradition et se refusait à prolonger un cacicat politique familial vieux de plusieurs décennies. Au vu du contexte culturel, il s'agit là d'une attitude louable et exceptionnelle.
En 1996, Eucario a dirigé l'émission " Cultures Vivantes " sur une chaîne de télévision de Oaxaca. Il a aussi participé au programme " la vidéo indigène et son impact ", organisé par l'Institut National Indien.
En 1999, il a lancé l'Organisation des Professionnels de Quiatoni domicilés à Oaxaca et dans le District Fédéral.
Il bénéficie d'une grande reconnaissance au sein de la communauté d'Oaxaca engagée aux côtés des peuples indigènes, comme en donne preuve, depuis 1985, sa position de rapporteur à de nombreux congrès, forums, séminaires et rencontres sur les affaires indigènes et rurales, tant au niveau local que national ou international.
Il a produit et dirigé plusieurs films vidéo relatant ses actions. 

Josefa González Ventura
Née à Lo de Candela, Pinotepa Nacional.
Etudes primaires à San Pedro Jicayán, où elle apprend la langue de son père, le mixtèque. Etudes préparatoires à Pinotepa Nacional, elle obtient en 1979 son diplôme d'institutrice de l'Ecole Normale. Pour payer ses études, elle travaille comme auxiliaire médicale grâce au certificat d'aptitude obtenu à l'Institut National Indigène.
Sa carrière de maîtresse d'école indigène se termine à peine commencée. Préoccupée par les difficultés d'apprentissage chez les enfants des communautés indiennes, elle accepte en 1985 une invitation à venir à Mexico travailler dans la production de matériel éducatif à l'usage des indigènes. Elle met au point une quarantaine de guides didactiques pour l'enseignement de l'écriture et de la lecture dans différentes langues indiennes du Mexique. Pour mener à bien cette tâche, elle reçoit le soutien de l'Université de Floride qui lui permet de profiter d'ordinateurs spécialisés dans ce genre de travaux.
Elle a développé ainsi, de manière remarquable, l'écriture du mixtèque, offrant une production littéraire indispensable pour que les enfants et les jeunes puissent continuer l'apprentissage commencé pendant les premières années d'école. Il devenait en effet urgent de produire des matériaux de lecture en langues indigènes, les enfants ne trouvant rien à lire par manque de textes. Après ce travail, accompli au sein d'un groupe de gens partageant ses intérêts, elle revient à Oaxaca en 1988 pour fonder le Centre Editorial de Littérature Indigène, aujourd'hui association civile (CELIAC).
Depuis la fondation de cette organisation, Josefa a permis à de nombreux hommes et femmes indigènes de lire et d'écrire dans leur langue maternelle, et a encouragé de nombreux auteurs indiens à écrire et à publier eux-mêmes leurs oeuvres, comme elle-même l'a fait pour les siennes.
En 1993, elle coordonne une étude ethnographique menée par plusieurs chercheurs indigènes, et publiée en différentes langues indiennes et en espagnol par l'Institut Mexicain des Affaires Sociales.
Elle a participé à toutes les rencontres entre écrivains de langue mixtèque, d'où a surgi, en 1977, l'Académie de la Langue Mixtèque, dont Josefa est membre fondateur, et au sein de laquelle elle a occupé le poste de Directrice de la diffusion et de la production. Elle participe activement, aujourd'hui, aux projets de formation de professeurs bilingues dans la région de la Côte (region de la Costa, ndt).
Josefa est également membre de l'Association Nationale des Ecrivains en Langues Indigènes, dont le siège est à Mexico.
Depuis plusieurs années, elle consacre une bonne partie de son temps à la recherche sur les changements du régime matrimonial chez les Mixtèques de la Côte. Les résultats de cette recherche sont publiés en Mixtèque.

Sofía Robles
Technicienne de l'enseignement, éducatrice, instigatrice du travail avec les femmes, dirigeante d'organisations indigènes, et directrice des Services au Peuple Mixe. Zapotèque de la Sierra Norte.
Née le 9 septembre 1961 à San Francisco Cajonos, Villa Alta, Oaxaca.
Etudes primaires à San Francisco Cajonos, études secondaires à Ixtlán de Juárez. Elle passe sa première année dans un internat pour enfants du primaire à Gualatao de Juárez, où elle est hébergée et nourrie en échange de travaux. Ceci l'obligeant à marcher deux heures chaque jour pour aller à l'école, elle déménage à Ixtlan où elle termine ses études secondaires.
Elle mène des études de bachelière à Zaachila et obtient son diplôme de technicienne d'enseignement, qu'elle appelle un " privilège " et qu 'elle dit devoir au travail de sa mère, domestique dans le District Fédéral et à Oaxaca, où elle occupait aussi d'autres emplois salariés.
En 1980, Sofía travaille comme conseillère technique au Secrétariat de l'Agriculture, de l'Elevage et du Développement de Cuajimoloyas, Villa Alta. Dans le même temps, elle effectue de nombreuses séjours chez les différents peuples zapotèques de la région de la Sierra Juárez. Elle travaille ensuite comme éducatrice à l'école maternelle de Yalalag.
En 1984, elle rejoint la Commission de Soutien et de Relations Publiques de l'Assemblée des Autorités Zapotèques et Chinantèques. Au sein de cette organisation, Sofía développe sa pensée et son identité, et se forge une conviction en faveur de la défense et de l'exercice de leurs droits par les peuples indiens, malgré une formation scolaire qui la pousse plutôt vers une réussite individuelle sans portée sociale.
Cette Assemblée des Autorités réalise des échanges entre différentes organisations indiennes, parmi lesquelles le Comité de Défense des Ressources Humaines et Culturelles Mixes. A l'occasion de ces rencontres, Sofía fait la connaissance de Floriberto Díaz, dirigeant, intellectuel et défenseur reconnu des droits indiens, qui sera son compagnon et le père de ses enfants, mais mourra prématurément quelques années plus tard.
Sofía a été l'instigatrice d'un programme d'éducation très important, car ce fut le premier effort indigène destiné à apporter une éducation adaptée aux besoins des peuples indiens : le projet de Mise en Place de l'Education de Base Mixe. Ce projet servit de fondement à la proposition éducative mixe de la commune (" municipio ", ndt) de Tlahuiltoltepec, qui comporte aujourd'hui un Baccalauréat Indigène et a produit un magnifique travail linguistique.
Elle a ensuite travaillé avec le Groupe de Femmes Xaam Të'ëxy, au départ pour résoudre le problème de la sous-nutrition infantile. La naissance de ses trois enfants eut un impact important sur ce travail car, dit-elle, cela lui a permis de comprendre en profondeur les difficultés que rencontrent les femmes pour s'organiser avec efficacité.
Elle a été la responsable, pendant près de dix ans, du Secteur Femmes des Services au Peuple Mixe (Sermixe), importante organisation régionale dont elle est membre fondateur. Elle a vigoureusement soutenu l'émergence de groupes et de leaders femmes et indiennes, un poste extrêmement novateur et difficile dans le contexte social et culturel des peuples indiens de l'Oaxaca. Elle a poussé les femmes à participer aux organisations mixtes, telles que les sociétés de production rurale que les Sermixe soutiennent. Son travail a eu un tel impact que, après des années de cénacles réservés aux hommes, les femmes sont aujourd'hui entrées massivement dans les comités directeurs de ces organisations.
De 1995 à 1998, Sofía a été Secrétaire Générale des Sermixe, dont elle est aujourd'hui la Directrice Générale. Cette organisation réputée a initié une quantité de projets juridiques, productifs, culturels, de conseils politiques et sociaux, avec un fort impact communautaire, local, national et international.
Son travail avec les femmes ne l'a pas empêché de participer aux Forums Indigènes d'Etat, convoqués à partir de la discussion sur la Loi des Peuples Indigènes de l'Oaxaca.
Elle a été élue Présidente du Comité de Promotion et de Suivi à la Coordonation Nationale des Femmes Indigènes, née de la Convention Nationale Démocrratique convoquée par l'EZLN. Coordinatrice et rapporteur des Premières Rencontres Nationales des Femmes Indigènes, elle est membre de la Commission des Femmes du Congrès National Indigène, et a participé au forum des ONG lors de la IVè Conférence Mondiale des Femmes à Pékin.
Elle a réalisé une série d'exposés dans divers forums, rencontres et réunions consacrés aux questions liées à l'appartenance sexuelle.
Pendant ces trois dernières années, elle s'est présentée comme candidate à la Présidence Municipale de Tlahuiltoltepec. Malgré la majorité des votes en sa faveur, elle n'a pu être nommée, en raison du système employé pour l'élection des autorités (une par an). Malgré cela, cette élection, insolite si l'on considère qu'en plus d'être une femme elle n'est même pas originaire de ce village, montre combien Sofía est une personnalité reconnue et appréciée dans les communautés formant cette commune (" municipio ", ndt).

Rosendo Pérez Pinacho
Peintre et sculpteur, Zapotèque de la Sierra Sur.
Né le 19 mai 1972 à Candelaria Loxicha.
Etudes primaires et secondaires dans son village natal. Intègre ensuite l'Ecole des Beaux Arts de l'Université Benito Juárez de Oaxaca, tout en travaillant pour payer ses études.
Depuis 1989, Rosendo a exposé, individuellement ou en groupe, dans diverses expositions au niveau local, national et international.
En 1997, il a effectué un voyage de recherches esthétiques en Espagne, en France, en Allemagne et au Maroc. Suite à ce séjour, ses oeuvres ont été demandées pour être exposées à Hambourg, et prochainement en Espagne et à Paris.
Rosendo maîtrise la peinture à l'huile, l'aquarelle, l'acrylique et les terres. Il est peintre, dessinateur et sculpteur. Les critiques admirent chez lui son originalité, sa capacité à intégrer des éléments traditionnels et modernes, et à réaliser des compositions personnelles qui donnent à son oeuvre une grande valeur esthétique.
Ce jeune peintre explique que, n'ayant connu la télévision qu'à l'âge de 15 ans, il a pu conserver dans son travail de création des formes et des éléments traditionnels d'une grande pureté.
Il a donné des cours de dessin et peinture dans de nombreux endroits du pays. Pour promouvoir le travail de création chez les enfants et chez les jeunes, il s'est associé à ceux de Candelaria Loxicha et de El Ciruelo, Pinotepa Nacional, deux lieux où il a été à l'initiative de la création de bibliothèques communautaires. A El Ciruelo, il a participé à la transformation d'un bar-restaurant en atelier de peinture pour les jeunes, réalisée avec l'aide d'une organisation des peuples noirs de l'Oaxaca, " Mexico Negro ", avec laquelle il conserve une solide relation de collaboration.
Parmi les distinctions qu'il a reçues, nous noterons : en 1996, une bourse pour les jeunes créateurs décernée par l'Institut des Cultures de l'Oaxaca; en 1997, une sélection pour le " Premier Concours de la Passion pour les Arts " organisé par le Musée d'Art Moderne de la ville de Mexico; et en 1998 une sélection pour l'exposition des Premières Rencontres Artistiques Internationales Johnnie Walker, qui a eu lieu au Musée d'Art Moderne de la ville de Mexico.
Rosendo fait partie de la plus jeune génération d'artistes oaxacaniens. Malgré un style en évolution permanente (et peu commun), sa présence en tant que créateur est fermement établie, et évidente dans chacune de ses compositions.

Javier Castellanos Martínez
Zapotèque de la Sierra Juárez, musicien, compositeur, linguiste, écrivain, actif promoteur de l'écriture en zapotèque.
Né le 19 septembre 1949 à Yojovi Solaga.
Eudes primaires commencées dans son village natal, puis poursuivies à Oaxaca dans un internat pour enfants pauvres. Déjà marié et soutenu par sa femme, il achève ses études secondaires en auditeur libre dans le District fédéral, où il mène aussi à bien ses études de bachelier.
Pendant ses années de migrant, il travaille dans une imprimerie pour élever ses deux enfants tout en effectuant ses études. Il entame des études en anthropologie sociale, mais ne peut terminer, faute de moyens économiques. Il remarque alors, de surcroît, qu'il considère l'apprentissage reçu dans sa communauté comme plus profond que celui obtenu à l'école.
De retour dans son village, il accepte un emploi à la Direction Générale des Cultures Populaires, comme promoteur culturel bilingue. En même temps, il s'intègre à la fanfare (banda de musica, ndt) de sa communauté, jouant occasionnellement avec d'autres " bandas ". Depuis l'enfance, Javier a été sensibilisé à la musique, sa famille comportant des musiciens renommés qui lui ont appris les rudiments. Il a aussi approfondi sa connaissance lors de son séjour à Mexico, où il a appris le solfège.
Il fonde ensuite le Centre Educatif Culturel Zapotèque, où sont discutés les problèmes de l'enseignement bilingue. Au sein de cet espace, Javier développe le théâtre, la danse, la poésie et le chant en zapotèque, avec toutes les communautés de la région de la Sierra Juárez.
Avec une autre personne, il crée un alphabet pour écrire le zapotèque de la Sierra Norte. Il s'en sert pour écrire des chansons, des poèmes, des romans, et des manuels pour l'alphabétisation en zapotèque et espagnol. Il est l'inventeur d'une méthode d'enseignement du zapotèque et a effectué d'innombrables traductions de livres. Toutes ces oeuvres ont été publiées avec l'aide de la Direction Générale des Cultures Populaires, où il occupe actuellement le poste de Sous-chef de l'Unité Régionale Oaxaca.
Ayant créé son propre groupe musical, il a écrit plus de 100 compositions en zapotèque, qu'il a instrumentalisées, interprétées et enregistrées, depuis 1986, pour la plus grande joie de nombreuses communautés.
Il participe aujourd'hui à la Coordination pour la formation d'une Académie de la Langue Zapotèque, dont l'un des objectifs est de mettre au point un alphabet unique permettant l'écriture de la langue indigène du maximum d'habitants de l'Oaxaca.
Pendant plusieurs années, Javie a dirigé une émission de radio à l'échelle de l'état, consacrée au sauvetage des cultures zapotèques.

Juan José García
Zapotèque de la Sierra Juárez, formateur, musicien, réalisateur et producteur de films vidéo, et animateur de radio.
Né le 1er avril 1970 à Guelatao de Juárez.
Etudes primaires et secondaires à Ixtlan de Juárez. Etudes préparatoires à Oaxaca, où il occupe divers emplois.
Il intègre en 1989 la Trova Serrana, dirigée par le célèbre musicien et compositeur zapotèque Jaime Luna. Depuis cette année-là, il a produit et dirigé plusieurs émissions de radio dans la région. Il a aussi animé des émissions de radio pour enfants.
Au sein de la Trova Serrana de Guelatao, il dirige de nombreux ateliers de créativité collective pour enfants, enregistrant pour son compte en vidéo.
Entre 1990 et 1991, il effectue de nombreuses tournées régionales, nationales et internationales avec la Trova Serrana.
De 1992 à 1998, il se consacre à la production de vidéos. Il réalise sa première série télévisée en 1992, et n'a pas cessé depuis de réaliser ou de produire des émissions à caractère culturel.
Juan José a offert des ateliers de production radiophonique à de nombreuses communautés. A l'extérieur du pays, il a aussi mis au point des installations pour des organisations ou des communautés intéressées par la production de vidéos.
Il reçoit en 1994 une bourse délivrée par le Fonds d'état pour la Culture et les Arts, avec pour mission la réédition d'une série d'émissions en langues indigènes et leur traduction en espagnol.
Il a intégré, depuis 1997, le Centre de Vidéo Indigène, dont il est actuellement le directeur général.
Il a participé à de nombreux festivals de vidéos sur les thèmes indigènes, au niveau national et international, servant de rapporteur à de multiples congrès, conférences et ateliers sur les moyens de communication sociale.
Il fonde en 1998 la Communication Indigène S.A., entreprise sociale de production de vidéos pour les communautés cherchant à montrer leurs activités par le biais de ce média. Il produit actuellement la série " Communauté et Autonomie ".

Communication particulière, traduction En.marge

Retour haut de page

Retour au sommaire "Réalités mexicaines"

Accueil

Retour à Reportages et articles