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Quand notre cerveau positive

Que se passe-t-il dans notre cerveau quand nous avons des pensées positives ? Grâce à l'Imagerie médicale, nous avons maintenant la preuve que nos pensées agissent directement sur notre corps et notre bien-être, physique et psychique. A quel point? Pour quels bénéfices ? Réponses avec le Dr Thierry Janssen*, chirurgien et psychothérapeute. (Deux autres entretiens avec Thierry Janssen sont ICI et ICI )

QUESTION : La pensée positive agit-elle réellement ?
DR THIERRY JANSSEN : Oui. Pour s’en persuader, il suffit d’observer ce qui se passe lorsque nous apprenons une bonne nouvelle. Nous sommes joyeux, notre corps se réveille, nous nous sentons plein d’énergie. Or, la joie ou l’enthousiasme protègent l’organisme. A l’inverse, lorsque nous apprenons une mauvaise nouvelle, nous sommes tristes ou stressés, notre corps se tend, nous sommes crispés et, à la longue, nous ressentons une fatigue, nous sommes fragilisés. On sait aujourd’hui comment s’exerce ces influences, via le cerveau (voir infographie). Des enquêtes prospectives réalisées sur vingt ou trente ans montrent qu’une attitude optimiste permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. On considère même que les pensées et les émotions dites « positives » constituent un avantage évolutif pour l’espèce humaine, dans le sens où elles permettent d’échapper aux effets délétères du stress. 

Q : Pourtant, une étude australienne récente montre que le taux de décès chez des personnes atteintes d’un cancer est le même, que celles-ci soient optimistes ou pessimistes…
Dr T.J : L’influence bénéfique des émotions agréables a été mise en évidence pour de nombreuses pathologies : infarctus du myocarde, allergies, asthme, rhumatismes. Pour le cancer, cependant, l’étude qui montrait un allongement de la durée de vie chez les patients bénéficiant d’une psychothérapie n’a pas été confirmée. Mais c’est une maladie grave, face à laquelle il ne faut pas réfléchir seulement en termes d’allongement de la vie. La qualité de vie est aussi importante que sa durée. Ce qui compte avant tout, c’est que les malades puissent vivre le temps qu’ils ont à vivre avec le maximum de joie, de sens et de compréhension de la vie. Tout malade le sait : l’espoir et l’optimisme aident à se sentir mieux et donne meilleur goût à l’existence.   

Q : Il suffit donc de penser positif pour être bien ?
Dr T.J. : Ce qui est certain c’est que l’être humain est plus qu’un corps. Il est aussi des pensées et des émotions. Et il est en interaction permanente avec les autres. L’Organisation mondiale de la santé définit la santé comme un état de bien-être à la fois physique, psychologique et social. Etre optimiste ne suffit pas toujours pour être bien. Mais il est difficile d’être bien si on ne pense pas bien !
Propos recueillis par S.M.

*Auteur de : Le Travail d’une vie (Robert Laffont, 2001), Vivre en paix (Robert Laffont, 2003 ; Marabout 2008), Vivre le cancer du sein autrement (Robert Laffont, 2006) et La solution intérieure – vers une nouvelle médecine du corps et de l’esprit (Fayard, 2006 ; Pocket 2007).

Deux autres entretiens avec Thierry Janssen sont ICI et ICI