En.marge Projet : un laboratoire de création et d’expérimentation de futurs possibles, par Vahé Zartarian | |||||||
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Pour qui ?
De plus en plus
d’individus éprouvent un grand malaise à s’insérer dans le monde
actuel : vie vidée de sens, déliquescence des relations humaines,
pollution et destruction de la nature, etc. Quant au futur promis par la
pensée dominante en prolongement de ce présent, il est encore plus vidé
de sens, déprimant, et débilitant. Alors que faire dans ce présent
insatisfaisant et face à cette perspective inacceptable ? Diverses
attitudes sont possibles : ·
subir, jusqu’à n’en plus
pouvoir, et s’échapper alors par accident ou maladie ; ·
se révolter, plus ou moins
violemment, ce qui constitue un bon dérivatif sur le plan émotionnel et
énergétique, mais qui au fond ne résout rien, pas plus individuellement
que collectivement ; ·
fuir, en s’agitant pour
toutes sortes de causes étiquetées ‘bonnes’, en changeant quand les
résultats se révèlent insatisfaisants, ou quand surgissent des conflits
de pouvoir ; ·
fantasmer sur une herbe qui
serait plus verte ailleurs sans jamais rien entreprendre, ou sur l’inéluctabilité
d’une apocalypse et d’un renouveau impulsés par des configurations
planétaires, des messies opportunistes ou des extraterrestres tout à la
fois malveillants et bienveillants ; ·
créer et expérimenter, dans
tous les domaines de la vie, avec le courage de tout remettre en cause,
l’envie de jouer à ouvrir des voies nouvelles, avec suffisamment
d’humour et de détachement pour ne pas se laisser emporter par
d’apparents échecs, ni sombrer dans l’orgueil pour d’apparents succès,
avec aussi beaucoup de respect et d’amour pour Tout-Ce-Qui-Est pour révéler
de plus en plus la beauté et la joie. Vous l’aurez deviné,
ce projet est destiné à ces derniers, ces Fous, ces Joueurs
de la Création qui ont envie de prendre à bras le corps la matière
de ce monde, la pétrir, lui insuffler un supplément d’esprit pour
redonner à la vie sens, beauté et joie. Si vous vous
reconnaissez, alors lisez la suite. Sinon, cherchez du côté d’ailleurs
d’autres nourritures plus aptes à combler vos appétits… Pour quoi ?
Il serait inapproprié
d’envisager ce laboratoire comme une réelle préfiguration de la société
de demain. C’est plutôt un pont entre aujourd’hui et un futur
possible, un lieu d’expérimentation pour des solutions nouvelles, dont
certaines, si elles se révèlent valables et sont en résonance avec la
conscience collective du moment, seront peut-être reprises par les générations
futures. Attention, ceci est
l’objectif le plus apparent, car il y en a d’autres tout aussi
importants à poursuivre en parallèle : Les expérimentateurs
sont aussi matière d’expérience. En d’autres termes, tout,
jusqu’aux actes les plus banals, est prétexte à l’évolution de
chacun, sans adhésion à aucun dogme ni autres systèmes, sinon à cette
idée : les expériences que nous vivons sont le reflet, et donc le révélateur,
de ce que nous sommes. A partir de là, chacun a toute liberté de juger
et de tirer des événements les conséquences qu’il veut… Si l’idée initiale
est de construire les bases d’un futur possible, il n’est pas question
pour autant de sacrifier le présent. Le temps des martyres est révolu,
comme celui de l’ascétisme forcené, ou l’épuisement à des tâches
démesurées. Bref, on ne construira pas un futur de joie sur la
souffrance ! Ce laboratoire doit aussi être une vitrine au présent
montrant qu’il est possible de vivre bien avec peu (peu de travail
surtout, compensé par beaucoup d’intuition, de sensibilité et
d’intelligence). Pour qui sait
regarder, énormément de choses intéressantes se passent actuellement
sur la planète. Un peu partout, des gens expérimentent des façons différentes
de vivre. Ce projet s’insère donc dans une trame beaucoup plus vaste à
laquelle il est important de se relier, grâce notamment à un outil comme
Internet. Les expériences
Voici une brève présentation
de quelques pistes à explorer : Tout est à remettre
à plat, de la finalité à la forme en passant par les matériaux, les
procédés, etc. L’idée de fond est de passer d’une logique de peur,
qui a conduit l’homme à se réfugier sous des tonnes de pierres et de béton,
à une logique de transformation, qui fait du bâtiment une troisième
peau sensible grâce à quoi nous nous relions aux forces vives de
l’univers. Là aussi, tout est à
remettre à plat, car l’agriculture, même dans ses avatars les plus
‘bio’, reste le reflet de notre peur du manque, et d’une attitude prédatrice
face à la nature. D’autres formes sont à expérimenter, qui privilégient
la co-création avec les autres règnes, la confiance, et le non-travail
(car les plantes n’ont pas besoin de l’homme pour pousser !). Quelques pistes à
suivre : retrouver la sagesse naturelle du corps et revenir à plus
de simplicité. Par exemple le fait de privilégier une alimentation crue,
ou transformée simplement par des moyens naturels (le Soleil pour sécher
des fruits, des levures pour faire le yaourt ou le kéfir…) a des conséquences
qui dépassent la seule fonction alimentaire : pas ou peu de travail
de préparation, nul besoin de construire et aménager un espace
particulier appelé cuisine, pas de vaisselle, etc. Presque toutes les
entreprises se focalisent exclusivement sur les objectifs extérieurs. A
l’opposé, d’autres approches se concentrent sur les problèmes
humains. Mais, à trop être déconnectées de l’action, elles se révèlent
souvent stériles. Ce laboratoire doit donc mener les deux en parallèle,
en partant toujours de la réalité de l’expérience. Par exemple, la
maladie dans un verger peut être la conséquence d’une projection d’énergie
émotionnelle de la part d’un individu ou du groupe. C’est le révélateur
d’une perturbation intérieure, dans un jeu de miroir entre le dedans et
le dehors. Deux dimensions des relations humaines sont particulièrement
à explorer en toute conscience : les relations de pouvoir et les
relations hommes-femmes. Cette liste des
domaines à explorer dans ce laboratoire de création et d’expérimentation
de futurs possibles est loin d’être exhaustives. La forme précise que
cela prendra dépendra de ce que chacun apportera en expériences vécues,
problèmes personnels résolus et non résolus, croyances, rêves,
talents… En tout cas, il faut bien garder à l’esprit d’aller
toujours à l’essentiel, c’est-à-dire au fond de nos croyances et de
nos intentions, et ne pas prendre la technique pour une finalité. Il ne
suffit pas de dormir dans des maisons légères et de manger des fruits
bio pour être subitement transformé et que la société le soit aussi !
Le dépassement de nos peurs et de nos limites reste un point de passage
obligé. A partir de là, tout est possible… Et après ?
Si tout cela résonne
pour vous, alors n’hésitez pas à me contacter, que ce soit parce que
vous vous voyez déjà expérimentateur dans ce labo, parce que vous
souhaitez soutenir le projet d’une manière ou d’une autre (il faudra
au minimum disposer d’un lieu pour mener à bien ces expériences), ou
simplement donner votre avis pour m’aider à mieux préciser le projet :
Vahé
publié pour la première
fois dans carnets de recherche en 1999 Projet de laboratoire du nouveau, appendice 2003 Il y a jusqu’à
présent dans mes réflexions deux grosses ambiguïtés qui
m’apparaissent maintenant clairement et qu’il est temps de lever : 1. La première
concerne les cocréastères. Ou bien ce sont des cocons destinés à
faciliter le passage de l’homme à l’HOMME, autrement
dit des "machines à voyager dans l’espèce et le temps" comme
je l’écris dans la mutation. Ou bien ce sont les villages de
l’HOMME, comme cela apparaît dans les petites histoires du
futurs de vers l’Homme de demain. Je pense maintenant que les
cocréastères seront créés et habités par des hommes dont la
transformation est déjà bien amorcée. Peut-être pas encore une
nouvelle espèce, mais en tout cas proche de la mutation. Cela explique
peut-être pourquoi leur temps ne semble pas venu. L’expérience en la
matière est claire : chaque fois qu’on essaie de lancer quelque
chose autour de cette idée, ça coince très vite et très fort. 2. L’autre ambiguïté
concerne les développements sur l’agriculture, l’alimentation,
l’architecture, etc. Dans mon idée initiale du "labo du
futur", je voyais là des axes principaux de recherches. Ils
m’apparaissent maintenant comme secondaires. Secondaires non pas au sens
d’insignifiants, mais au sens propre : venant en second. Ce ne sont
que des conséquences d’autres transformations, de simples exemples de
la manière dont pourrait commencer à s’organiser la vie une fois opérés
des changements plus profonds dans le système de croyances. Donc reprenons. Quel est l’objectif ?
Je le résumerai en un mot : muter. Pour les détails de ce
que cela recouvre pour moi, voir ailleurs. Quel est le problème ?
Je prends mon cas personnel : j’ai beau avoir le sentiment que cet
objectif est sensé, qu’il est conforté par une métaphysique robuste
et des tas d’expériences fortes, il n’empêche qu’au quotidien, la
conviction passe par des hauts et des bas, et le "plan" semble
ne pas beaucoup avancer. Ceci m’incite à
penser qu’il y a un chemin à construire entre ce que nous vivons
maintenant et un futur possible dans des cocréastères. Le saut est trop
grand pour pouvoir être accompli en une seule fois. Dans cette optique,
le labo devient l’instrument pour construire ce chemin. C’est un peu
ainsi que je l’avais envisagé auparavant, mais en fait il y avait
erreur sur le contenu. Comme je l’ai suggéré plus haut, la vraie
question aujourd’hui n’est pas d’inventer de nouvelles formes
d’agriculture ou autres. Il faut d’abord remonter d’un niveau, celui
du sens, pour devenir apte à jouer consciemment avec de nouvelles
croyances. Faute de ce sens parfaitement intégré et vécu au quotidien,
on n’a que des techniques, qui se dévoient vite en rituels. A partir de là, je
vois 3 axes de recherches : 1. une voie extérieure,
physique. Je pense par exemple au dispositif que veut réaliser Philippe
pour "filmer les pensées". Le but est d’avoir des preuves
indubitables que certains phénomènes "exotiques" existent bel
et bien et sont répétables à volonté. La finalité est de satisfaire
la raison, aujourd’hui inondée d’informations contradictoires, pour
pouvoir plus facilement accepter des croyances qui vont à l’encontre du
modèle dominant, sans pour autant retomber dans la superstition. Je sais
d’expérience qu’un vécu personnel ne suffit pas à asseoir une
nouvelle conviction : d’une part parce qu’il les souvenirs
s’estompent, et d’autre part parce que, sans la rigueur de l’expérimentation,
on ne sait jamais ce qu’on a vraiment vécu. Par exemple un
"souvenir" d’une autre vie peut se révéler bouleversant et
induire de profondes transformations, mais il est impossible de dire précisément
de quoi il s’agit. En tout cas la rigueur scientifique est importante
parce que : "on ne peut plus croire comme avant". 2. une voie intérieure
d’expériences de conscience. Il est aussi indispensable de vivre de
l’intérieur certaines expériences. Sinon ce ne sont que des jeux de
l’intellect, on n’a pas de modèle clair de ce que l’on pourrait
vivre, on ne sait pas vraiment après quoi l’on court. Par exemple le
corps-eau est pour moi une réalité et pas une simple idée. Les voies
traditionnelles et modernes de modification des états de conscience possèdent
leurs outils (méditation, yoga, hallucinogènes, respiration holotropique,
hypnose, hémy-sync, etc.), correspondant à leurs finalités (satori,
communication avec les esprits, psychothérapies, sortie de corps, etc.).
Ces finalités n’étant pas les nôtres, il faut concevoir de nouveaux
outils permettant de pénétrer de nouvelles couches de la conscience
individuelle, collective, et cosmique. 3. une voie
psycho-corporelle pour travailler directement sur les croyances. Il y a en
ce domaine surabondance de matière : PNL, kinésiologie, ethnométhodologie,
Avatar, biofeedback, etc. Il y a certainement de bonnes choses à prendre
ici et là, et aussi beaucoup à jeter. L’idée est de parvenir à créer
quelque chose de nouveau, de simple, pratique et essentiel. Le but ultime
est d’être capable de jouer consciemment avec ses croyances, non pas
comme on joue avec des idées, mais à un niveau si profond qu’immédiatement
le corps et l’environnement s’en trouvent changés (de la même manière
que chez les personnalités multiples le corps s’adapte instantanément
à celle qui l’habite). Pour résumer tout ça,
l’idée qui me vient est que c’est tout un nouveau yoga (=
technique) qui est à inventer, qui s’adresse à toutes les dimensions
de l’homme, par rapport une compréhension nouvelle de sa venue
sur Terre. Le labo devient
maintenant pour moi un lieu de rencontres entre des chercheurs qui
travaillent à développer ces outils. Dans un premier temps, ce lieu
n’est pas nécessairement fixe. On peut imaginer des rencontres
tournantes chez les uns et les autres. Toutefois, à terme, un lieu fixe
me semble préférable. Ceci parce que je pense qu’il y a un parallèle
entre l’évolution de chacun, l’évolution du groupe, et le
jaillissement de la créativité. Ces outils seront une co-création. Cela
ne veut pas dire que tout le monde doive nécessairement s’impliquer
dans tous les projets, ni que tout le monde doive vivre ensemble. C’est
plutôt qu’il doit se dégager un état d’esprit général propice à
chaque création particulière. Il ne devrait pas être
trop difficile de trouver un lieu pour implanter un tel labo. Au fond, il
y a juste besoin d’un terrain, avec des bâtiments pour quelques
permanents, et d’autres pour des chercheurs de passage, ou qui viennent
régulièrement comme en résidence secondaire en gardant d’autres
activités ailleurs. Remarques : 1. il
n’est pas nécessaire qu’il y ait foule, au moins pour commencer, au
risque de s’enliser dans d’interminables débats, et d’entraver la
co-création, que l’on ne sait pas faire aujourd’hui dans les grands
groupes ; 2. dans ce lieu, il serait bon de pouvoir expérimenter des
conceptions architecturales simples, peu coûteuses, et assez innovantes
pour ouvrir l’esprit, ou au moins trancher avec les cadres habituels. On devrait je pense être
bien accueilli en présentant le labo simplement pour ce qu’il est :
un "centre de recherches sur l’homme" réunissant des
chercheurs patentés de diverses disciplines. Comme il n’existe
aujourd’hui aucun cadre adéquat pour des recherches
transdisciplinaires, ces chercheurs créent le leur. Si les recherches
aboutissent, des rentrées financières devraient suivre, sous forme
d’exploitation de brevets, de publications, de formations, de stages,
etc. Bref, toute une
nouvelle vie… 2/06/03 | ||||||
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