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LA MAISON AUTONOME : VIVRE RELIÉ AU MONDE
Entretien avec Patrick Baronnet                                              
Livres, conférences, visites mensuelles, éco-festival (5000 personnes ), universités d’été : l'expérience menée discrètement depuis 20 ans par la famille Baronnet s’ouvre depuis quelques années pour partager largement les résultats techniques autant que la démarche.                                                        Lien sur leur site

En.marge : Pourquoi rendre votre maison autonome ?
Patrick Baronnet : Le nucléaire, bien sûr ! Mais surtout, nous voulions relier l’économie et l’écologie, dont la scission nous semble la cause première du drame contemporain – les deux ont pourtant la même racine grecque, "eikos", la maison. Notre démarche a été de penser notre mode de vie afin de le relier à la Terre ( la pluie, le vent, le soleil, la terre) et donc au monde vivant , dont les Hommes. Il nous a fallu faire la part entre notre désir d’authenticité et le modernisme, sans tomber dans le piège du tout ou rien - il s'agit de créer un monde inédit ! Résultats : par rapport à la moyenne française, nous consommons 6 fois moins d'électricité, 10 fois moins d'eau potable, nous émettons 8 fois moins de déchets, nous avons vécu à 6 avec un demi salaire… Dans le même temps, nous avons acheté notre maison et nous l'avons rendue autonome en eau, en électricité et en système d'épuration.
En.marge : Cela n'implique-t-il pas d'énormes sacrifices ?
Patrick Baronnet : Quels sacrifices ?Il n’y a pas de sacrifice mais un sens et une attention à donner à nos comportements. Nous avons tout le confort moderne : machine à laver, ordinateur, télé, aspirateur, etc… Les solutions techniques existent – certaines sont aujourd'hui aidées Une machine à laver consomme 350 Wh au lieu de 3500 si vous l'alimentez en eau chaude solaire. Quant aux toilettes sèches, que beaucoup de gens adoptent après les visites, elles sont infiniment plus rationnelles que le tout-à-l'égout ! Elles montrent, par leur simplicité, que ce n’est pas tant une affaire de technique que de mentalité : 1 ou 2 fois par semaine, quand je porte leur contenu au compost, je rends à la terre les déchets que je produis, en respectant les cycles de l’humus, du carbone et de l’azote . Voilà de quoi dépasser bien des conditionnements ! Or le premier obstacle, pour tous ceux qui ont pris conscience de la nécessité de "faire quelque chose", c'est cette difficulté à croire qu’il est possible de remplacer progressivement le salaire par l’échange et l’auto production. Passant outre les «obstacles - excuses», nous avons quitté Paris pour progressivement instaurer une autre logique de vie . Nous avons mis l’écologie au centre de notre vie pour agir sur les causes et non sur les conséquences. De fait, réduire son empreinte écologique à un niveau supportable pour la planète conduit assez naturellement à la recherche de l'autonomie, et pas seulement en énergie ! C'est une véritable révolution intérieure, qui consiste autant à rejoindre la sagesse amérindienne (la Terre ne nous appartient pas, nous lui appartenons) qu'à redonner leur juste place aux critères immatériels du bonheur, et notamment aux rapports humains, sources de tant d'échanges gratuits aujourd'hui qualifiés par l'OMC d'"obstacles au commerce". 
En.marge : Comment faire si l'on n'est pas bricoleur ?
Patrick Baronnet : Il faut se lancer, apprendre, avancer pas à pas, se réapproprier la technique, s'ouvrir aux échanges de savoirs. Brigitte dirait : "les Anges aideront" ! C’est dans ces prises de risque que la spiritualité prend son envol et laisse les pratiques-béquilles au placard. En achetant tout, nous avons perdu savoirs et savoir-faire, et avec eux la confiance en soi et la valeur de l'échange. Les équipements collectifs ( tout à l’égout, eau du robinet, chasse d’eau et même collecte sélective ) nous rendent inconscients des effets de nos actes individuels. Pourtant, beaucoup de solutions sont simples. Elles reposent sur une saine gestion des ressources bien plus que sur la sacro-sainte technologie. Acheter des ampoules économes, éteindre les lumières inutiles et les appareils en veille, recycler mes déchets sur place… je dispose d'un arsenal complet de petits choix qui impliquent toutes les grandes fonctions de ma vie et qui, parce que j'en prends conscience, resserrent mon lien avec la Terre et la nature. Cela dépasse de loin l'architecture Au delà de l’énergie et de l’habitat , manger moins de viande économise beaucoup d’eau et de pétrole de la viande bio, par exemple, manger bio, manger juste , sont autant de moyens de réduire notre pression sur l’environnement : l'élevage bio est moins gourmand en énergie, les réseaux bio-coops en emballages et en transport, etc autant de petits pas qui conduisent également à se rendre compte que l'action individuelle, absolument indispensable, trouve rapidement ses limites . Il s’agit ensuite d’inventer des nouvelles logiques de vie qui privilégient, par une activité non marchande, les ressources vivantes gratuites ( jardin, eau de pluie, le vent, la laine pour isoler, la terre ou la paille pour construire) afin de diminuer le recours au « travail-salaire » qui nous contraint d’acheter des bouteilles d’eau au super marché, de l’électricité pétrole ou nucléaire, de la laine de verre ou des parpaings pour l’habitat , tout ceci faisant fonctionner une machine dévoreuse et vulnérable. Cette recherche totalement créative doit impérativement être expérimentée, pour connaître et sentir les données prioritaires d’un changement plus universel. L'eau chaude sanitaire solaire, c'est possible ailleurs qu'à Fribourg C’est pour faire part de notre expérience que nous agissons aussi à l’intérieur d’un mouvement : Cohérence qui regroupe plus de 100 associations.


A lire : De la maison autonome à l'économie solidaire, auto-édition La maison autonome, Heol, Route de Louisfert, 44520 Moisdon la rivière, tél : 02 40 07 63 68 (prix port inclus : 18,30 euros)

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L'éolienne
Hauteur : 18 m Envergure : 4,6 m Puissance : 350 W
Fonctionne par vent faible (2,4 m/s - 8,6 km/h), soit presque tout le temps, diminuant les besoins de stockage. 
Nécessite un permis de construire. Environ 8000 euros (atelier coopératif ??*, adresse??, Missillac, 56???).
Ajouter 12 batteries de 800 Ah adaptées aux énergies renouvelables (prix : ??? euros) et un onduleur permettant d'avoir le courant 220 normal (prix : ??? euros).
Je préfère ne pas entrer dans les détails : il faudrait Beaucoup plus d’explications

Les photopiles
6 m², 1500 euros, un cinquième de l'électricité produite, suffisant d'avril à octobre (+ de lumière, - de besoins). Pour optimiser le rendement, les panneaux suivent le soleil toute la journée et s'inclinent selon les saisons.

Le chauffe-eau solaire
4 m² de capteurs fournissent 150 l d'eau à plus de 40° 80°, 7 mois sur 12. Simple à construire 700 euros en autoconstruction ( voir stages )

L'eau pluviale
8 000 litres dans 2 citernes enterrées. Le ciment calcaire redresse à 6,5 le PH acide de l'eau de pluie. Un filtre à charbon et céramique à 20 microns suffit pour l'usage sanitaire, un filtre bactérien à 0,7 microns pour l'eau potable. Simple à construire (1500 euros avec pompe et filtres). Gérer son eau soi-même conduit à diminuer par 10 sa consommation, sans perte de confort.
· utilisez-vous l'eau du puits pour d'autres usages ?
* quel type de consommation permettent 15 l/personne/jour (soit environ 100 l/jour à 6 soit 80 jours d'autonomie) ? tout le nécessaire parce que les toilettes sèches économisent 40% d’eau, la douche avec commande manuelle ( pas de baignoire), une commande au pied et des embouts économiseurs aux robinets, l’idée que l’eau est « sacrée ».

Les toilettes sèches
2 louches de sciure après chaque passage, gestion du compost ( 10 minutes par semaine). Coût dérisoir.
= 40 % d'économie en eau + compost au lieu de boue d'épuration. 

Les bassins de filtration
Traitent toutes les eaux "grises" (salle de bain, laverie, cuisine) grâce aux plantes et aux minéraux. La cendre, très efficace, est utilisée à la place des détergents

Un article pour Nouvelles Clés  

 

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