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CITATIONS SUR L'AMOUR COURTOIS OU FIN'AMOR

 

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                                                                                                                Voir aussi : Le couple, une vieille histoire ?

Poèmes d'amour et de fin'amor,
recueillis par Jean-Claude Marol ("L'amour libérée", Dervy 1998 (ici : XX) et "La fin'amor")

L'amour veut un amant cavalier,
doué aux armes et pour un autre service !
Beau parleur et généreux,
qui sache faire et dire,
dehors, chez lui,
selon son pouvoir, 
et qui soit de plaisante compagnie, courtois, agréable.
La dame qui avec un tel amant couche
est purifiée de tous ses péchés !
Arnaud de Maruehl (1180-1195)

Quand une dame s'avise d'aimer
c'est elle qui doit courtiser son chevalier,
si elle lui reconnait courage
et vertus chevaleresques.
Na Castelosa (1200-1220)

Tout ce qu'il désire,
l'amant doit le demander avec délicatesse
et la dame lui accordera.
Mais elle doit bien choisir son moment.
L'amant doit la prier et se mettre à disposition.
Qu'elle soit son amante ou sa dame de sagesse
la dame doit à l'ami, faire honneur
comme à un compagnon et non comme à un seigneur.
Maria de Ventadorn (1180-1205)

Bel ami, si avenant, si beau,
quand vous tiendrai-je en mon pouvoir,
couchée avec vous un soir,
pour vous donner baiser d'amour.
Sachez que mon grand désir
est de vous prendre au lieu de mon mari,
dans la mesure où vous ferez promesse
de tout faire selon ma volonté.
Comtesse de Die (1150-1180)

Je voudrais tant mon cavalier
tenir un soir dans mes bras nus
qu'il en soit comblé
et à lui seul servir de coussin.
Comtesse de Die (1150-1180) (XX)

Le coeur est le miroir où l'amant voit sa dame.
Arnaud de Maroill (XIIème) (XX)

Quand l'herbe pousse drue et la feuille s'étire
et la fleur pointe à la branche
et le rossignol, haut et clair,
lance sa voix et module son chant...
Joie : lui. Joie : la fleur.
Joie : moi-même. Joie : ma dame par dessus tout.
De toute part, la joie m'enclôt et me guide, mais seule est joie, qui toute autre joie anéantit.

J'ai une telle joie au coeur,
elle me dénature tout.
Fleur blanche, incarnat ou pâle,
me semble froidure.
Avec vent et pluie m'appelle l'aventure,
et s'élève mon chant,
et s'accroit mon mérite.
J'ai tant d'amour au coeur,
de joie et de douceur, 
que l'hiver m'est fleur,
et la neige, verdure.
Bernard de Ventadorn (1147-1170)

Si elle ne me reçoit pas là où elle se couche
pour que je contemple son beau corps noble
alors, pourquoi m'a-t-elle tiré du néant ?
Bernard de Ventadorn (1147-1170)

Ma parole sera pur néant.
Rien de moi, rien d'autrui,
ni amour, ni jeunesse.
Rien du tout.
Cela fut trouvé en dormant sur mon cheval.

Je ne sais l'heure où je suis né.
Je ne suis ni joyeux ni triste,
ni fuyant, ni familier.
Je n'y peux rien.
De nuit, une fée me l'a révélé
sur une haute montagne.

Par sa joie ma Dame peut guérir,
par sa colère elle peut tuer.
Par elle le plus sage peut sombrer dans la folie,
le plus beau perdre sa beauté,
le plus courtois devenir un rustre,
et le plus rustre devenir courtois.

Puisqu'on ne peut en trouver de plus noble,
ni en voir de plus belle, ni même en entendre parler,
je la veux pour moi seul,
pour que mon coeur y trouve fraicheur,
ma chair nouveauté,
sans plus jamais vieillir.

Si ma dame veut bien son amour donner,
Je suis prêt à le prendre et à rendre grâce,
et à le cacher et à le clamer,
et pour son plaisir, dire et faire,
et ce qui a tant de prix le chérir,
et pour sa louange m'élancer !

Puisque dans leur nouveauté vous voyez
fleurir et reverdir prés et vergers,
et chatoyer ruisseaux et fontaines,
l'air et le vent,
réjouissez-vous bien chacun de toute votre joie,
réjouissez-vous bien.
Guillaume de Poitiers, duc d'Aquitaine (1100-1124)

Notre amour va ainsi,
comme branche d'aubépine
sur l'arbre, tremblante la nuit,
à la pluie, au gel
jusqu'au lendemain, quand le soleil s'étire,
sur les branches vertes et les rameaux.
Guillaume de Poitiers, duc d'Aquitaine (11OO-1124)

Je les ai tant baisées, si vous voulez l'entendre
cent quatre vingt-huit fois,
à m'en rompre courroies et harnais. 
Et je ne peux dire le malaise,
tant il est grand qui me prit.
Guillaume de Poitiers, duc d'Aquitaine (1100-1124)

Jamais mon amie ne m'aura une nuit
qu'elle ne me veuille le lendemain.
Guillaume de Poitiers, duc d'Aquitaine (1100-1124)

De l'amour je ne dirai pas plus de bien
car qu'en ai-je connu : bien peu, voire rien ?
Et ce fut plus encore que je le mérite.
Mais je sais
qu'il donne une joie entière à qui en maintient
la justesse.
Guillaume de Poitiers, duc d'Aquitaine (1100-1124) Grand père d'Aliénor

Je lui baise et pelote les fesses !
Lies bayzam et tocam sas popetas !
Raimont de Cornet (prêtre puis franciscain puis amoureux) (XX)

Aucune dame ne saurait se fier à un amant
qui renonce à l'oeuvre virile.
Dame H fin XIIème (XX)

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