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Naissance du couple

Servant pour mesurer le chemin parcouru et non pour justifier un sexisme qui perdure, notre héritage animal nous laisse orphelins d'un véritable modèle de rapport de couple. Mais il nous en reste, profondément ancrés, nombre de nos comportements, comme nous en verrons l'exemple à propos de la séduction. S'il est un domaine où l'animalité joue encore un rôle dans nos comportements, c'est bien cette sexualité qui nous vient du plus profond. Pourtant, à un moment ou à un autre, la femelle pré-humaine a accepté le mâle en dehors de la période faste appelée "oestrus", à la différence de la presque totalité des espèces. A un moment donné, les règles de reproduction dictées par la nature et portées par l'instinct ont été rompues. Etait-ce après le chaînon manquant, ou avant comme le suggèrent les bonobos, nos cousins qui font l'amour quand ça leur chantent (rappelons que notre ancêtre commun est bien antérieur à nous comme à eux) ? Etait-ce conquête, compromis, soumission, décision, qui sait ? Sentiments, peut-être ? Elevés avec des humains, des chimpanzés ont démontré leur capacité à utiliser le concept "je t'aime" de façon personnalisée, hors de tout mime ou recherche de rétribution. N'a-t-il pas fallu qu'un jour l'amour vienne s'en mêler, pour que la barrière de l'instinct sexuel soit franchie et que le couple existe ?

Depuis quelques décennies, l'étude du comportement des animaux ne cesse de montrer que leurs échanges "sociaux" sont bien plus riches qu'on ne le croyait et ne se résument pas à la lutte pour le pouvoir, la nourriture et la possession des femelles. Entraide, coopération, tendresse, jeu, de nombreuses autres formes d'interaction et de communication existent aussi. Mais les chercheurs tiennent à éviter l'anthropomorphisme, même si les travaux de Konrad Lorentz sur "l'empreinte" tendent à montrer sur quel mécanisme animal (la reconnaissance olfactive d'une "signature parentale") pourrait se fonder la notion de famille.

Ethnologues et anthropologues, qui vont quant à eux aux sources des organisations humaines, sont loin d'être d'accord sur les origines de la famille et du couple. Ni sur la place qu'il faut accorder à la thèse freudienne d'une horde primitive dominée par un mâle autoritaire et violent, dont le meurtre par ses fils aboutit au complexe d'Oedipe et à l'interdit de l'inceste. La plupart s'accordent aujourd'hui pour considérer, avec Claude Lévi-Strauss, que "la famille, fondée sur l’union plus ou moins durable, mais socialement approuvée, de deux individus de sexes différents qui fondent un ménage, procréent et élèvent des enfants, apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans tous les types de société". C'est un bon choix évolutionniste. En formant le couple, en le sacralisant par le rituel et la loi, l'espèce humaine pose les fondements de sa survie. Le couple peut être vu, en effet, comme la cellule de base de la société idéale. Un laboratoire où l'un rencontre l'autre pour la première fois dans toute sa vérité. Un cocon, un oasis d'amour destiné à faire grandir deux adultes afin qu'ils éduquent des enfants heureux, dans la joie et sans peur du monde. Le couple idéal, berceau de la famille et de la société. Un beau rêve, mais qui tout de suite se brouille. Déjà les questions se pressent : qui possède le pouvoir ? Comment se gère l'indépendance et le respect de chacun ? Le monde animal nous livrent trop de réponses et l'histoire humaine est tout aussi brouillée.


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