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L'exception égyptienne Il faut sans doute se
garder de l'idéaliser, mais la société égyptienne semble bien avoir échappé
à cette évolution qui a transformé, dans la plupart des grandes
civilisations, une union primitive entre deux principes opposés en une
religion du mâle aux mœurs machistes et injustes. Cela tient peut-être,
comme on l'a évoqué, au culte persistant de la déesse Isis, fille de
Geb, sœur et femme d'Osiris, déesse universelle, "femme rusée"
représentant à elle seule toutes les facettes de la femme (amante, cœur,
épouse, mère, magicienne…). La femme égyptienne
avait un rôle prédominant dans le couple. La maison était son fief, et
dans la maison, même son mari lui devait obéissance. Les lois
permettaient à l'homme d'avoir plusieurs femmes, mais la pratique semble
avoir été très peu commune. C'est en tout cas le seul peuple à l'époque
– et pour longtemps – qui donne une grande part à l'amour romantique.
L'union entre l'homme et la femme repose sur la tendresse, et chacun peut
partir librement s'il n'est pas satisfait, les femmes ne se privant pas
d'exercer ce droit. Les poètes nous laissent la preuve de l'importance du
sentiment amoureux : "De toute la semaine je ne t'ai pas vue et une
grande langueur m'a envahi, mon corps s'est fait pesant, je me désintéresse
de moi-même, si les médecins viennent à moi mon cœur se moque de leurs
remèdes; les mots pour me guérir sont : la voilà." En Egypte, la
femme est libre d'aller et venir, son sort est de beaucoup le plus
enviable de tout le monde méditerranéen. Les Egyptiennes sont traitées
avec beaucoup d'égards, et peuvent se conduire à l'égal de l'homme :
elles peuvent boire, festoyer, se laisser aller; la loi leur infligeant
les mêmes peines qu'aux hommes en cas de débordement. Quant aux enfants,
c'est la filiation maternelle qui est valable, elle seule pouvant être
prouvée. | |
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