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Couple maudit et couple modèle
Du premier, la tradition est déjà longue et va s'enrichir sans cesse de nouvelles figures. Amours dramatiques que les tragédiens classiques se plaisent à prendre dans les filets de l'honneur familial, comme Roméo et Juliette, ou Rodrigue et Chimène. Amours contre la norme menant Manon Lescaut à la débauche, Julien Sorel à une maladroite tentative de meurtre, Madame Bovary au suicide... et Bonny and Clyde, en versant carrément dans le crime, illustreront sur l'écran la mortelle anormalité du couple démesurément amoureux, source de violence et d'associabilité.
Face à des figures aussi puissantes, le couple heureux et qui dure dispose d'atouts bien peu spectaculaires. On verse vite dans la justification béate de l'injustice existante ou dans le moralisme bien pensant, et même le romantisme se rend compte qu'on gagne en intensité en donnant à l'amour un destin tragique, comme dans Paul et Virginie. Il restera le couple chanté par les poètes – là encore, beaucoup de bruit pour peu de durée et d'espoir, là encore, une grande soif de malheur. Ou les personnages insipides formant le couple modèle dans les films américains, voués au
happy ending mais qui gagnent en intensité lorsqu'ils s'écartent de la norme ou la remettent en question. C'est d'ailleurs ainsi que l'on trouvera ici ou là des exceptions remarquables, où le destin tragique ne condamne pas l'amour mais en exalte la grandeur, comme le fait en littérature l'incomparable
Belle du Seigneur (roman d'amour entre mari et femme) ou Harold et Maude au cinéma (film d'amour entre un jeune homme et une vieille dame).
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