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LA CHALEUR DU SOUS SOL POURRAIT NOUS
ÉVITER LA CRISE ÉNERGÉTIQUE
C’est un grand mystère :
cette source d’énergie presque gratuite, propre, technologiquement maîtrisée,
est absente du débat, même chez les écologistes. Elle est pourtant la
moins chère des énergies renouvelables, et pourrait facilement devenir
l’énergie de demain.
Une énergie idéale à portée
de main
Elle est née de
l’alchimie naturelle terrestre : la terre, le feu, l'eau et l'air se
marient pour fournir une chaleur utilisable par l’homme.
D'où vient la chaleur de la Terre
? …. pas toujours du magma !
Ce n'est pas sans raison que les
traditions ont placé l'enfer dans les entrailles de la Terre. Sous nos
pieds la Terre est chaude, de plus en plus chaude à mesure que l'on
s'enfonce. Les premiers mètres sont réchauffés par le soleil. Ensuite,
c'est la désintégration des éléments radioactifs présents dans les
roches (uranium, thorium, potassium..) qui produit de la chaleur. En moyenne, la température augmente
ainsi de 3 à 4 degrés tous les 100 mètres en France (c'est le gradient
géothermal, qui est de 10°/100m
en Alsace). Mais il faut descendre plus encore - ou se trouver dans une région de
faille de l'écorce terrestre -, pour que ce soit le magma (roche en
fusion) qui chauffe les roches du manteau terrestre.
D'où vient la géothermie ?
La chaleur emmagasinée dans les
roches chauffe les eaux souterraines qui les traversent. Quand elles
remontent à l'air libre, c'est une bénédiction pour les hommes ! Les
sources chaudes les ont aidés à supporter les dernières glaciations,
les thermes sont des lieux privilégiés depuis la plus haute antiquité.
Au 19ème siècle, on ne s'est plus contenté d'utiliser l'eau chaude
affleurant à la surface. Fort d'une meilleure connaissance du sous-sol et
des techniques de forage, on a été capable de faire remonter l'eau
artificiellement. C'est le principe de la géothermie (du grec géo :
terre et thermos : chaud). Le premier réseau de chauffage urbain a
été installé en 1930 à Reykjavik en Islande, et la première centrale
électrique en 1904 à Larderello en Italie.
La meilleure des énergies ?
Sa vapeur permet de produire de l’électricité
'40% de l’énergie finale consommée en Occident), son eau
d’alimenter le chauffage (15%). Elle ne produit pas de déchet,
sinon parfois de faibles émanations de gaz facilement filtrables (soufre
utilisable, CO2 séquestrable). Elle est
renouvelable : l'eau puisée retourne à la terre après
avoir perdu ses calories. Douce, elle peut être renvoyée directement
dans les cours d'eau, Chargée de sels minéraux elle est réinjectée
dans le sous-sol par un autre puits. Elle est partout : les
ressources géothermiques sont présentes sur tous les continents. Elle
est locale, illustrant parfaitement
l'adage “ produire et consommer localement ”. Elle
est constante, contrairement à l'énergie solaire ou éolienne. Elle
est bon marché : c’est d’ailleurs son drame, car les
investissements publics qu’elle nécessiterait ne sont plus à l’ordre
du jour... et les capitaux privés appartiennent à d’autres lobbies. Elle
est l’avenir car l’avenir est électrique : à nous de savoir
en profiter afin d’éviter la guerre pour les énergies fossiles et la
prolifération du risque nucléaire civil.
La France a-t-elle des
ressources ?
Nous possédons un trésor géothermique
sous nos pieds, dont seule une infime partie est exploitée. On dénombre
65 installations dédiées au chauffage urbain, réalisées principalement
dans les années 80, essentiellement dans le Bassin parisien. On pourrait
centupler ce nombre et développer le chauffage géothermique dans bien
d'autres régions (Bassin aquitain, Pyrénées,
Midi, couloir rhodanien...). De la même manière, il n'existe
qu'une seule centrale électrique géothermique, à Bouillante en
Guadeloupe, alors que le potentiel existe pour un véritable pôle énergétique
dans les Caraïbes.
Des clopinettes pour la géothermie
La France participe depuis 2000 au
programme européen de géothermie des roches chaudes fracturées, à
Soultz-sous-Forêts en Alsace, où une centrale expérimentale produit
actuellement 6 MW. L’exploitation de 3% de l’énergie potentielle du
sous-sol alsacien fournirait l’équivalent de 10 centrales nucléaires.
Des roches chaudes fracturées existent dans le Massif central, le Couloir
rhodanien et de vastes étendues en Europe. 80 millions d'euros ont été
investis à Soultz (UE 30, France et Allemagne 25) – contre 290 figurant
en provisions dans les comptes EDF 2003 pour le démantèlement de chaque
centrale nucléaire.
Ce serait le lieu, ici, de s’énerver
un bon coup, face à l’imposition de la solution atomique à laquelle la
génération des baby boomers a consenti, choisissant le confort au
changement quand la crise du pétrole de 1973 lui ouvrit les yeux sur la
durabilité de son mode de vie.
Quel retard pris dans la civilisation ! Mais il faudrait s'étendre sur
les véritables raisons pour lesquelles le nucléaire est une solution
médiocre, et le tout nucléaire une aberration... dont la géothermie a
été victime.
Années 70-80 : jusqu'où est allée l'entente indigne ?
Selon les bruits qui circulent dans
les couloirs des deux principales institutions en charge du dossier - le BRGM
(bureau des recherches géologiques et minières) et l'ADEME (agence pour
le développement et la maîtrise de l'énergie) -, la géothermie aurait
pâti de son image liée aux "porteurs de valise" et
au financement occulte des partis politiques. La volonté d'affaiblir le
PCF (grand bâtisseur de réseaux de chaleur dans les villes qu'il
administrait)
explique-t-elle en partie le discrédit dont elle a souffert auprès des
gouvernements de Giscard, Mitterrand et Chirac ? La concentration des
moyens et pouvoirs que permet le nucléaire a aussi joué contre la géothermie,
plus décentralisée… Jacques
Varet, qui fut directeur du BRGM, écrivait dès 1982 : "Quelles
que soient les méthodes de travail adoptées dans le futur, le développement
de la géothermie résultera essentiellement de la volonté des usagers
collectifs locaux. Les incidences de cette possibilité de choix laissée
en matière d'énergie au plan local n'est pas sans incidence sur
l'organisation de la société." (Jacques Varet, Géothermie
basse énergie, éd. Masson, 1982, p.199)
Les
problèmes techniques sont surmontés depuis longtemps
"Aujourd'hui (1982 !), la vingtaine d'opérations existantes permet d'affirmer que les
problèmes de corrosion, s'ils doivent être considérés avec attention,
ne constituent nullement un obstacle majeur en géothermie."Jacques Varet, Géothermie basse énergie, éd. Masson, 1982, p.95
Deposition of solids in geothermal systems in Iceland
The water produces in these areas (Reikjavik Hitaveita, 500 MW) is 60-130° C
and low in dissolved solids, typically less than 500 ppm. Deposition and
corrosion problems have been minimal in most of these systems."
Jon-Steinar Gudmundsson & Trausti Blauksson, Geothermal Training Program,
Reikjavik, in Corrosion et entartrage dans les systèmes géothermaux,
Rapport de la Commission des Communautés européennes, 1989.
LES DIFFERENTES
TECHNIQUES
Elles dépendent essentiellement de la température de l'eau.
Plus de 150°C
: la géothermie haute énergie
est une technologie bien maîtrisée (l’Islande produit 20% de son
électricité ainsi, bientôt l’hydrogène de ses bus). Des réservoirs
d’eau et de vapeur à plus de 150° existent dans toutes les régions
volcaniques et tectoniques de la planète, à une profondeur située entre
1500 et 3000 m, parfois même en surface. La vapeur d'eau qui jaillit du
tube sert à produire de l'électricité, directement ou via un échangeur
de chaleur, puis retourne refroidie en eau dans le réservoir. Problème :
ne pas refroidir celui-ci..
De 150° à 90° C : la géothermie moyenne énergie
utilise une eau puisée à environ 1000 m. Elle peut générer de l'électricité en
utilisant un fluide intermédiaire qui augmente la température.
350 installations de haute et
moyenne énergie dans le monde produisent actuellement 8 GW, soit 0,2% de
la production électrique mondiale, alors que le potentiel est illimité :
ceinture du feu du Pacifique, arc méditerranéen, rift africain, Extrême-Orient
russe, Indonésie…
La géothermie basse énergie
concerne tous les bassins sédimentaires qui possèdent des nappes aquifères
(c-à-d la plupart). L'eau chaude (90°C maximum) est puisée dans des réservoirs
situés entre 800 et 2500 m, elle cède ses calories (via un échangeur)
à l'eau d'un circuit sanitaire ou de chauffage, avant d'être réinjectée
dans le sous-sol. Solution idéale
pour chauffer bâtiments publics, habitat collectif, serres, piscines,
bassins de pisciculture…
La géothermie très basse énergie
peut être utilisée partout sur la planète pour l'habitat collectif ou
individuel. La chaleur du sol à quelques mètres seulement de profondeur
peut être récupérée et amplifiée en utilisant une pompe à chaleur
(PAC). Cette énergie sert au chauffage, à la production d'eau chaude
sanitaire et à la climatisation. En vogue depuis le début des années 90
en Amérique du Nord, les pompes à chaleur arrivent en force en Europe :
360 000 installations dont 28
500 en France. Depuis une dizaine d'années, la Suisse ne construit plus
rien sans prévoir une PAC. Résultat : les plus faibles dépenses de
chauffage en Europe de l'Ouest !
La
pompe à chaleur (PAC)
On capte la chaleur du sous-sol par le
biais de capteurs horizontaux (de 0,8 m à 1,2 m de profondeur ) ou
verticaux (80 m), dans lesquels circule le fluide pompé par la PAC. Cette
machine thermodynamique, par un phénomène de compression des gaz,
augmente la température de la chaleur récupérée dans le sous-sol pour
restituer une chaleur plus élevée dans l'habitation. Tout n'est
pas parfait, le fluide frigorigène est souvent un gaz à effet de serre
et le compresseur de la pompe doit être entraîné par un moteur électrique
consommant lui-même de l'énergie. Mais il suffit de surveiller son
installation pour éviter les fuites et, pour 1 kWh consommé, 4 sont
restitués sous forme de chaleur. Pour une maison de 150 m2 : 300 m2
de capteurs horizontaux (85 euros le m2 chauffé) ou deux sondes à 50 mètres
(145 à 185 euros/m2 chauffé). Aides de l'Agence nationale de l'habitat,
primes EDF, crédit d'impôt et TVA réduite. Ensuite :
60% d’économie sur votre facture de chauffage.
http://www.geothermie-perspectives.fr/06-comment-ca-marche/02-acces-ressources-04.html
Demain : La géothermie
profonde des roches fracturées vise à récupérer la chaleur qui se
cache sous tous les bassins cristallins de la planète (l'essentiel de sa
masse continentale), en créant des poches servant de bouilloire. De l'eau
froide sous pression est injectée à 3, 4 ou 5 km de profondeur dans une
zone fracturée d’un massif granitique. Elle se réchauffe en circulant
dans les failles et la vapeur qui s'en dégage est pompée jusqu’à un
échangeur de chaleur pour la production d'électricité.
http://www.geothermie-perspectives.fr/07-geothermie-france/04-geothermie-futur.html
Après-demain : la géothermie
magmatique est encore expérimentale. Il s'agit de profiter des remontées
du magma dans les régions volcaniques pour y chauffer de l'eau, à
l’aide d’un tube dans lequel elle remonte sous forme de vapeur,
alimentant une turbine électrique en surface. Méthode testée avec succès
dans les années 80 à Hawaii par le Sandia National Laboratories,
abandonnée faute de crédits. Le problème technique est d’éviter la
solidification du magma autour du tuyau où l’eau circule. Une gestion
mondialisée et rationalisée des ressources conduirait, à terme, à
l’installation des industries près de centrales thermiques magmatiques.
Article d’En.marge publié dans Nouvelles
Clés (automne 2005)
Pour en savoir plus
La géothermie, Editions BRGM,
3 avenue Claude Guillemin, BP 6009, 45060 Orléans cedex 2, tél : 02 38
64 30 28, 3w.geothermie-perpectives.fr
http://www.geothermie-perspectives.fr/05-geothermie/index.html
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