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POPULATION ET DÉMOGRAPHIE.
La France occupe le 21ème rang mondial par sa population. En 1998, 58,7 millions d'habitants se partagent une superficie de 551 695 km2. Cette densité très faible (107 habitants au km2) est la principale particularité qui distingue la France des autres pays européens (elle est par exemple de 442 h/km2 aux Pays Bas). Ce n'est pas la seule : ayant entamé très tôt sa transition démographique, la France, pays le plus peuplé d'Europe en 1750, a connu dès 1800 et jusqu'au "baby-boom" des années 1950 un affaiblissement continu de sa natalité, que ne compensait pas encore le recul de sa mortalité. A la différence de ses voisins, elle eut donc très tôt recours à l'immigration, principalement après chacune des deux guerre mondiales. Aujourd'hui encore, on compte plus d'étrangers en France (4,5 millions) que de Français vivant hors des frontières (1,5 million). 
Malgré les récentes restrictions, cette tradition d'ouverture et d'appartenance s'inscrit dans la logique de l'histoire du peuple français, qui n'a jamais constitué une ethnie homogène tout en restant fermement attaché à sa terre (ou en le devenant rapidement). Ligures, Ibères et Grecs partageaient déjà le territoire avec les Gaulois lorsque les Romains puis les Francs et divers peuples venus de l'est l'envahirent tour à tour, suivis des Arabes et des Normands. Forgeant sa résistance à l'envahisseur pendant et après son rassemblement au sein d'un état-nation, le peuple français a retiré de ses origines variées une grande diversité morphologique et culturelle. Son attachement au droit du sol, grâce auquel toute personne née en France peut devenir française, ne s'est pas démenti en dépit des tentations xénophobes régulièrement suscitées lors des phases dépressionnaires du cycle économique.
Après la deuxième guerre mondiale, une nette mais brève augmentation des naissances, les rapatriements coloniaux et une forte immigration ont mis provisoirement fin à la stagnation démographique. Mais comme dans tous les pays européens, le taux de fécondité n'a cessé de baisser depuis les années 60; une baisse qui n'est plus compensée par la diminution de la mortalité infantile. Le taux de natalité est aujourd'hui stabilisé à 1,8 enfant par femme en âge de procréer. Bien qu'il soit supérieur au taux européen moyen, il ne suffit pas pour assurer le renouvellement des générations (2,1 enfant par femme). Cet affaiblissement s'est mal traduit dans les chiffres car dans le même temps, grâce aux progrès sanitaires et médicaux, l'espérance de vie moyenne des Français n'a cessé de croître et atteint 81,9 ans pour les femmes et de 73,8 ans pour les hommes (6ème rang mondial).
Conséquence de cette double évolution, la France est un pays vieillissant, au faible taux de croissance (0,5%/an en 1996). Dans ce contexte, seules les difficultés économiques expliquent l'arrêt de l'immigration imposé depuis 1974 et les efforts accomplis depuis pour encadrer ou réprimer les flux migratoires clandestins. Face à la pression démographique mondiale, il n'est pas certain que ces mesures soient efficaces. Pour les intérêts à long terme du pays, il n'est pas évident qu'elles soient justifiées.
La faible densité de la population ne reflète pas son implantation réelle, qui a subi de profonds changements depuis 1950. Aujourd'hui, 75% des habitants résident dans une agglomération urbaine de plus de 2 000 habitants. Quatre régions (Ile de France, Nord-Pas de Calais, Provence-Côte d'Azur et Rhône-Alpes) monopolisent 43% de la population sur seulement 18% du territoire. Avec la même surface, quatre autres régions (Auvergne, Bourgogne, Champagne-Ardenne et Limousin) n'abritent que 8,6% de la population française. Après avoir longtemps drainé les populations de toute la France, la capitale s'est progressivement dépeuplée, perdant un tiers de ses habitants depuis 1945. Ce déficit migratoire s'est fait au profit de banlieues tentaculaires qui n'ont cessé de s'étendre de plus en plus loin dans les campagnes. Le même phénomène peut être constaté dans les autres grandes villes. 

L'ÉCONOMIE
Avec un produit intérieur brut estimé à 8 137 milliards de francs en 1997, la France fait partie des pays très riches. Elle se situe au quatrième rang des puissances économiques après les États- Unis, le Japon et l'Allemagne. Son économie s'est longtemps singularisée par une gestion semi-libérale comprenant une forte intervention des pouvoirs publics, voire leur monopole dans certains secteurs (transports, télécommunications, énergie, électronique, aéronautique). Bénéficiant d'une conjoncture générale favorable de 1945 à 1975 (les "Trente Glorieuses"), ce système a pu amorcer la mutation que demandait la modernisation et la restructuration de l'activité, au prix d'un bouleversement de celle-ci : mécanisation et concentration de l'agriculture, transfert de l'industrie vers les productions à haute valeur ajoutée, expansion du secteur tertiaire. Engagé depuis les années 1950 dans le processus européen d'intégration, principalement économique, il a moins bien résisté aux impératifs de celui-ci, et a subi, sous la poussée de la mondialisation postérieure aux chocs pétroliers des années 1970, une libéralisation presque totale accompagnée d'une concentration des capitaux et des entreprises. La France connaît depuis 1980 un taux de chômage supérieur à 10% de sa population active. Sa balance des paiements est excédentaire depuis 1990. Le taux de croissance de son PIB était de 2,2% en 1997. Le passage du franc à l'euro amorcé en 1999 lie plus que jamais son avenir à celui de l'Europe. Quoique radicalement transformée, l'économie française finit le siècle comme elle l'avait commencé : puissante mais mal préparée, notamment dans le secteur financier, aux mutations en cours ou annoncées (révolution informatique, mondialisation, gestion des effets écologiques de l'activité).

LES TRANSPORTS
Histoire et géographie se sont conjuguées pour donner aux voies de communication françaises deux caractéristiques majeures : leur densité et leur structure en étoile. Une forte implantation rurale autant qu'un relief compliqué ont en effet conduit le pays à se doter de réseaux routiers et ferroviaires qui sont parmi les plus denses du monde. Mais les difficultés de franchissement du Massif central ont renforcé la tendance centralisatrice du pouvoir et de l'esprit français pour donner à ces réseaux leur dessin très spécifique, où toutes les voies ou presque rayonnent à partir de Paris. Il est ainsi plus rapide d'aller de Bordeaux à Lyon en empruntant un train à grande vitesse passant par Paris que par la voie directe. Générateur de nombreuses difficultés, le centralisme de ces réseaux symbolise le sérieux handicap que la France rencontre pour entrer dans la post-modernité, caractérisée au contraire par la transversalité des communications et l'éclatement des centres de pouvoir. 
L'accroissement de la mobilité des populations est allée de pair avec le développement des transports. Déjà bien équipé en chemins, en routes et en canaux par la Royauté, le pays a bénéficié des volontés progressistes républicaines et impériales, et son réseau routier était au début du XXème siècle le plus dense et le plus moderne du monde. Le réseau ferré, commencé un peu tardivement, atteignait à la même époque le même niveau. Regroupé et nationalisé en 1938 avec la création de la SNCF, plus grande entreprise industrielle de l'État à la fin du siècle, il s'étendait en 1997 sur 31 900 km, dont 43% étaient électrifiés. Depuis 1981, des voies pour trains à grande vitesse (TGV) ont été progressivement installées, reliant Paris avec les principales villes de France et quelques capitales européennes, dont Londres grâce à un tunnel creusé sous la Manche. Parallèlement, les lignes secondaires qui ne desservaient parfois que des villages ont été fermées par manque de rentabilité. En conséquence, le transport de passagers a augmenté de 23% depuis 1980 sur le réseau principal, passant à 60 milliards de voyageurs-km. Le trafic de marchandises est par contre en nette régression.
Une autre grande compagnie nationale, Air France, assure des transports aériens intérieurs, européens et intercontinentaux. Disposant autrefois d'un monopole sur le ciel français, elle a été rejointe depuis la libéralisation du transport aérien par des compagnies privées. Le trafic aérien intérieur atteignait 79,5 milliards de voyageurs-km et 4,7 milliards de tonnes-km en 1997, contre respectivement 13,9 et 0,6 en 1970.
Longtemps victime de son ampleur, qui impose un énorme entretien, le réseau routier français est particulièrement riche en routes secondaires nationales, départementales ou communales. Sa tardive modernisation s'est traduite par la construction d'autoroutes, pour la plupart à péage, qui se déployaient sur 8 300 km en 1997 et sont reliées aux grands réseaux routiers voisins (2ème réseau autoroutier européen après l'Allemagne). Plus de 500 millions de véhicules les empruntent chaque année, dont plus de 100 millions transportent des marchandises. Le trafic routier intérieur totalisait 710 milliards de voyageurs-km en 1997, et 330 milliards de tonnes-km en 1997 pour les marchandises, contre respectivement 72 et 175 milliards en 1970. Ces chiffres, tout comme la baisse du trafic ferroviaire (de 67,6 à 48 milliards de tonnes-km) et l'abandon presque total du trafic fluvial (de 15 à moins de 5 milliards de tonnes-km, sur 6 000 km de voies navigables utilisées), témoignent d'un choix économique et politique déterminé en faveur du transport routier, pourtant le plus polluant, le plus dangereux et le plus coûteux en énergie.
Affaiblis par leur éloignement des grands centres européens et par la vétusté de leurs structures, les ports de commerce maritime (Marseille, Le Havre, Dunkerque, Nantes, Saint Nazaire ..) n'atteignent qu'à peine, tous ensemble, les 300 millions de tonnes par an qui constituent la moyenne du trafic à Rotterdam, premier port européen. 

L'AGRICULTURE
La France possède une vieille tradition agricole et demeure à l'orée du XXIème siècle une grande puissance mondiale dans ce secteur. Avec ses 31 millions d'hectares de terres agricoles utilisées, dont 16 en cultures et 15 en herbages (ce qui équivaut à 310 000 des 551 000 km2 de son territoire), elle occupe la première place dans l'agriculture de l'Union Européenne, en surface, nombre d'exploitations, production et exportations. Sa richesse s'avère paradoxalement un handicap dans les négociations au sein de cette Union, où la surproduction agricole est un problème permanent. Aujourd'hui connues sous le nom de politique agricole commune (PAC), des mesures de limitation des excédents (quotas de production, mises en jachère, aides compensatoires et primes diverses) ont accompagné la profonde mutation subie par l'agriculture française au cours des dernières décennies. Cette mutation, par remembrement et regroupement des propriétés, a conduit les agriculteurs à ne plus constituer que 5% de la population active en 1998, contre 30% en 1950. Elle a réduit le nombre des exploitations, de 2,5 millions à moins de 700 000. Dans le même temps, la part des exploitations de plus de 35 hectares passait de 10% à plus de 30% du total, représentant maintenant 75% des surfaces agricoles utilisées, dont 25% sont regroupées en propriétés de plus de 100 hectares principalement situées dans le Bassin parisien.
Une telle évolution provoque le dépeuplement progressif des départements les plus pauvres et n'est pas étrangère au déséquilibre démographique régional mentionné plus haut (cf. Démographie). Elle a permis cependant de réaliser de considérables gains de productivité, grâce à l'emploi de techniques intensives (motorisation, engrais chimiques, sélection génétique, élevage hors-sol, etc.). La France se situe au 5ème rang mondial pour la production de blé (35 millions de tonnes) et de maïs (15 millions de tonnes), au 6ème pour l'orge, au 11ème pour la pomme de terre. Les autres cultures sont le seigle et l'avoine. La betterave à sucre et le tabac, menacés par la concurrence, sont en net déclin. La production de lait, qui est passée de 2 000 litres par an et par vache en 1960 à 4 500 aujourd'hui, est la 3ème au monde avec 240 millions d'hectolitres, celle de beurre la 1ère. L'élevage de bovins (2 millions de tonnes équivalent carcasse en 1998) place la France au 4ème rang mondial, celui de porcs au second (2,2 millions de tec). Cependant, et même si la réputation de ses vins n'est plus à faire (4O% des 60 millions d'hectolitres concernent des vins d'appellation contrôlée, contre 15% en 1970), la France ne se situe plus qu'à la 3ème place parmi les pays producteurs, après l'Italie et les États-Unis. De même, elle n'occupe plus que la 2ème place, derrière les Pays-Bas, pour les fromages (1,7 millions de tonnes). Enrichie par la diversité de ses productions régionales et par le dynamisme de son industrie agro-alimentaire, elle dégageait en 1997 un excédent de 55 milliards de Francs de son solde commercial agricole.
Ces performances ne doivent pas cependant faire oublier l'impact sociologique et culturel de la mutation encourue, qui se poursuit aujourd'hui dans le secteur des fruits et légumes et de l'élevage, soumis à rude concurrence. D'autre part, les conséquences des désastres environnementaux provoqués, notamment dans les nappes d'eau souterraines, sont à ce jour largement sous-estimées. Les Français, premiers consommateurs d'eau en bouteille au monde, ont aussi souffert depuis 1996 des retombées de l'épidémie d'encéphalopathie fongicide bovine, dite "maladie de la vache folle", pour être alertés des dangers auxquels mène la gestion purement économique de l'agriculture. Et paradoxalement pour ce pays à la cuisine réputée, son solde commercial est déficitaire en produits issus de l'agriculture biologique. Annonciateurs d'un nouveau rapport au territoire et favorisés par la présence encore nombreuse de petites exploitations, les progrès de celle-ci laissent entrevoir que, entraînée dans l'intégration européenne, l'agriculture française est appelée à subir encore de profonds bouleversements.


LA PÊCHE
Comme le monde agricole, le milieu de la pêche a dû faire face aux contraintes de la modernisation et de la concurrence étrangère, tandis qu'il voyait de plus les réserves de ses captures fondre jusqu'à mériter protection pour ne pas disparaître. Morue, merlan, thon et sardine comptent parmi les principaux poissons que chasse une flotte de 12 000 bateaux. Mais ce secteur n'occupe plus que 18 000 personnes. Son effritement met en péril l'activité des ports de pêche français, responsables de 1% des prises mondiales. Menacé par la concurrence comme par la disparition de ses proies, il ne devra vraisemblablement son salut qu'au développement de l'aquaculture, déjà présente avec une conchyliculture florissante quoique périodiquement victime de pollution. Avec plus d'urgence encore que l'agriculture, la pêche française est condamnée à prendre rapidement en compte les données écologiques de son activité.

L'INDUSTRIE
La France a été un grand pays industriel et reste aujourd'hui la cinquième puissance manufacturière du monde. Cette stabilité apparente cache l'ampleur des reconversions qu'elle a dû accomplir pour s'adapter à l'intégration européenne, à la mondialisation de l'économie et à la révolution technique post-moderne. Pourtant reconstruits et restructurés après la guerre, souvent grâce à l'intervention massive de l'État, des secteurs entiers de son industrie, hérités de la première révolution industrielle, ont mal résisté à la crise du dernier quart du siècle. On a pu assister à la quasi-disparition des mines de charbon, ainsi qu'à la forte baisse de production des chantiers navals (210 millions de tonneaux en 1997 contre 919 en 1970) et de la sidérurgie (17 millions de tonnes d'acier brut contre 24). L'évolution s'est accompagnée de dramatiques réductions d'emplois, faisant du chômage le problème récurent de l'économie. Tous biens confondus (d'équipement, intermédiaires et de consommation) mais hors industrie agro-alimentaire et construction, la production industrielle est passée, en valeur, de 31% à 18% du produit intérieur brut (PIB) entre 1970 et 1997.
L'industrie textile, fleuron de l'industrie avant la guerre, résiste dans la région Nord qui assure 80% de la filature de laine et 4O% de celle de coton, et à Paris où se concentrent 40% des industries de l'habillement. Autre secteur directement touché par la concurrence mondiale, l'industrie automobile se maintient grâce au soutien de l'État et à de nouvelles orientations stratégiques, caractéristiques de la mutation en cours : multiplication des innovations, concentration des capitaux, augmentation de la productivité et réduction des effectifs. La production se situe aux alentours de 3 millions de véhicules par an (contre 2,2 en 1970).
Toutefois, de nombreux succès sont venus compenser les difficultés, sauf sur le terrain de l'emploi. Les industries dites "de pointe" (aéronautique, télécommunications, matériel ferroviaire, nucléaire) ont profité des recherches en haute technologie pour devenir le 1er secteur industriel français par le chiffre d'affaires. Attenante à ce secteur, la fabrication d'armes modernes (avions, chars, missiles) place la France en 3ème position dans le fluctuant et controversé palmarès des pays producteurs d'armements. Filles des richesses de l'agriculture, les industries agro-alimentaires constituent le 2ème secteur industriel et arrivent en sixième position dans les exportations. Elles sont localisées près des bassins de production agricole et des ports. Les industries de luxe (joaillerie, haute couture, parfumerie, gastronomie), dont la production se concentre presque exclusivement dans la région parisienne, font partie de l'image traditionnelle de la France bien que beaucoup soient passées sous le contrôle de capitaux étrangers. Enfin, et malgré ses succès dans la conception des logiciels, qui ressort du domaine des services, le pays n'a pas réussi à développer une industrie informatique viable.

LE SECTEUR TERTIAIRE
Le secteur tertiaire comprend toutes les activités de services (commerce, services marchands et non marchands). Il emploie 65% de la population française et constitue plus de 70% du PIB. Sa balance des paiements était en 1996 excédentaire de 77,3 milliards de Francs. La plupart des activités tertiaires sont cependant destinées à la consommation interne et se localisent dans les régions les plus peuplées. La plus traditionnelle, le commerce, a subi de plein fouet la concentration des capitaux qui caractérise l'évolution récente de l'économie de marché. Les petits commerces indépendants, qui se chargeaient de 80% de la distribution dans les années 70, n'en assuraient plus que 50% en 1997. Les mesures prises par le gouvernement à partir de I995 pour limiter l'expansion des grandes surfaces devraient mettre un frein à cette hémorragie.
Le service aux entreprises s'est considérablement développé, plaçant par exemple la France à la 2ème place mondiale pour les sociétés de service et d'ingénierie informatiques. Ce secteur se concentre surtout dans la région parisienne et donne naissance à de nouveaux métiers liés à l'usage des technologies informatiques.
Autre secteur en pleine vitalité, le tourisme fait de la France le pays le plus visité au monde. Cette activité contribue à revitaliser les régions rurales mais Paris et les autres grands centres touristiques (Côte d'Azur, Val de Loire) restent les principaux lieux de destination. Les voyageurs étrangers dépensaient en France, en 1996, 145 milliards de Francs, pour 90 milliards dépensés par les Français à 'étranger. Cet excédent de 55 milliards de francs était le premier du solde commercial extérieur français, dont la balance des paiements est restée globalement positive dans la dernière décennie.

L'ÉNERGIE
La France est relativement pauvre en sources d'énergie. Sa principale ressource énergétique, le charbon, n'est plus d'actualité et ses réserves en gaz naturel s'épuisent. Elle produisait en 1997 120 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), dont 75 Mtep issues du nucléaire, pour une consommation de 240 Mtep répartie entre pétrole (95 Mtep), électricité (90 Mtep) et autres (gaz, charbon, etc. : 55 Mtep). La production ne couvre donc que la moitié des besoins énergétiques du pays, responsables, avec 8% de ses importations, de son plus fort déficit commercial. 
Il est pourtant exportateur d'électricité, dont l'Etat détient, avec la société nationale Électricité de France, la totalité des moyens de production et, pour peu de temps encore, le monopole légal de distribution. Grâce à la présence de nombreuses montagnes et à des précipitations abondantes, un réseau important de centrales hydrauliques a pu être développé dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif central. Il fournit 15% de l'électricité produite, dont 11% proviennent par ailleurs de centrales thermiques à fuel ou au charbon. On voit donc qu'il a été choisi de miser avant tout sur l'énergie atomique. Le parc de centrales nucléaires est devenu le plus important du monde, assurant plus des 3/4 des 470 milliards de KWh de la production totale.
Avec moins de 5 Tep et une production d'électricité marginale dont l'essentiel provient de l'usine marémotrice de la Rance (0,6 milliards de KWh en 94), les énergies renouvelables illustrent le centralisme des choix de politique énergétique. Leur utilisation demanderait en effet une prise en charge individuelle ou locale de cette dernière.

LES INSTITUTIONS
"La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances." Le titre premier de sa constitution énonce clairement les principes démocratiques chers à ce pays. Celle de la Cinquième République (1958), plusieurs fois amendée par référendum populaire ou vote du Parlement réuni en congrès, instaure un compromis entre un régime parlementaire et présidentiel. Le peuple français, souverain, exprime ses choix nationaux à travers des élections présidentielles (tous les sept ans), législatives (tous les cinq ans) et lors de consultations par référendum dont il n'a cependant pas l'initiative, réservée au Président. Celui-ci dispose d'un pouvoir sans équivalent dans la plupart des pays démocratiques, mais qui a montré ses limites lors des cohabitations avec un Parlement aux orientations politiques opposées. Le Président est le chef des armées, il préside le Comité de défense nationale, le Conseil supérieur de la magistrature, le Conseil des ministres; et devient, après son départ, membre de droit et à vie du Conseil Constitutionnel. 
Le Président nomme le Premier ministre et approuve la composition de son gouvernement. Celui-ci "détermine et conduit la politique de la nation", mais il est responsable devant l'Assemblée nationale. On voit donc que, émanant en principe du Président, la politique du gouvernement doit refléter les orientations de l'Assemblée nationale qui peut, malgré les nombreuses dispositions limitant ses pouvoirs, obliger le Premier ministre à démissionner.
L'Assemblée vote les lois proposées par le gouvernement ou par ses propres commissions. Les 577 députés qui la constituent sont élus au suffrage universel uninominal à deux tours. Un tiers des 321 sénateurs composant le Sénat, deuxième chambre du Parlement, sont élus tous les trois ans par les députés et les élus locaux, pour un mandat de neuf ans. Le Sénat vote et amende les lois déjà soumises à l'Assemblée, qui a le pas sur lui en cas de désaccord. Députés et sénateurs appartiennent en général à des partis politiques.
Pouvoirs exécutifs et législatifs sont soumis au contrôle de grands "corps d'État" qui, par leur dépendance envers eux tout comme par leur nombre, leur complexité ou les modalités de leur fonctionnement, sont loin de constituer un véritable pouvoir judiciaire. Le Conseil constitutionnel, institué en 1958, supervise les élections et juge de la conformité des lois avec la Constitution et les autres textes fondateurs de la République. Le Conseil d'État, plus ancien puisqu'il date de la Constitution de l'an VIII, est chargé à la fois de conseiller le gouvernement et de juger l'administration. De nombreux autres corps d'État aident et veillent au bon fonctionnement des institutions (Conseil économique et social, Cour des Comptes, Cour de Justice, Médiateur de la République). 

LES RÉGIONS
Pour comprendre la répartition du pouvoir exécutif et mesurer l'ampleur de ses récentes transformations, il est nécessaire de bien distinguer les divisions administratives et les collectivités territoriales qui parfois les recouvrent. Les premières (arrondissement, canton, département, région) correspondent au découpage géographique des pouvoirs de l'État et notamment de son administration. Les collectivités territoriales (commune, département, région), dites aussi "locales", forment le cadre à travers lequel est appliquée la volonté populaire. Elles "s'administrent librement par des conseils élus et dans les conditions prévues par la loi" (Constitution, XII,72). Les décisions et l'autorité de leurs exécutifs sur leurs échelons respectifs de l'administration sont contrôlées par les préfets de départements et de régions, qui représentent le gouvernement. On comprend donc que l'exercice du pouvoir repose sur la répartition par la loi des compétences entre les collectivités locales et le l'État. Dans ce pays dont nous avons souligné la diversité géographique et culturelle, la prépondérance traditionnellement accordée au pouvoir central a été considérée comme l'un des ciments de l'unité nationale. Elle se caractérise par l'importance des effectifs et des champs d'intervention de l'administration.
La France métropolitaine est divisée en 22 régions, 96 départements et 36 558 communes. La Corse y dispose depuis 1991 d'un statut particulier. Les représentants des collectivités locales, ou conseillers municipaux (communes), généraux (départements) et régionaux, sont élus pour six ans au suffrage universel, direct depuis 1986 pour ces derniers. Ils élisent des exécutifs dont les compétences et les ressources ont été considérablement renforcées par des lois de régionalisation successives, principalement à partir de 1982. Ces transferts de pouvoirs ont affecté la gestion de secteurs aussi divers que l'enseignement, l'équipement ou la santé, l'action sociale, économique et culturelle. L'autorité conservée par L'État sur la hiérarchie administrative, son contrôle du fonctionnement légal des instances locales et sa contribution importante au budget de celles-ci (50%) atténuent les effets de cette décentralisation. La répartition des transferts vers différents échelons, si elle visait au même but en s'appuyant sur des structures anciennes (commune : 1789, département : 1790) ou déjà instituées (région : 1973), a grandement contribué au développement d'une "république des notables" qui constitue, au dire même de ses acteurs, le problème majeur de la vie politique à la fin du siècle. Le doublement des institutions nationales par un véritable gouvernement régional lui aussi élu au suffrage universel, dans le contexte de la répartition des pouvoirs qui a lieu parallèlement en faveur de l'Union Européenne, laisse présager d'autres modifications constitutionnelles importantes.

LA FRANCE DANS L'EUROPE 
La France, avec l'Allemagne, a été depuis l'origine un élément moteur de la pacifique construction européenne qui s'est faite progressivement depuis la dernière guerre mondiale. 1950 marque la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, puis 1957 la naissance par le traité de Rome d'un marché commun principalement destiné à la libre circulation des marchandises. En I992 et 98, les traités d'Union Européenne (Maastricht et Amsterdam) ont renforcé la solidarité communautaire en matière politique et fixé les conditions d'une Union économique et monétaire dont le principal résultat est l'adoption d'une monnaie unique, l'euro, progressivement introduit au tournant du siècle. 
L'Union Européenne réunit 15 états et se prépare à intégrer des pays d'Europe centrale et orientale. Elle est dotée de cinq institutions, dont le Parlement européen qui étudie les questions de politique communautaire et décide du budget de l'Union. Ses 626 députés, dont 87 représentent la France, sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable. Les autres institutions sont le Conseil des ministres, la Commission, la Cour de justice et la Cour des comptes. En s'unissant, les pays de la vieille Europe sont devenus la première puissance économique du monde. Leur unification humaine (politique, sociale et culturelle) reste à construire.
LA FRANCE DANS LE MONDE
Le rayonnement de la France dans le monde s'étend bien au delà de la petite place qu'elle occupe (2Oème partie de l'Europe, 300ème du monde). Il est sans commune mesure avec la 21ème place que lui valent dans le classement démographique mondial ses 58,7 millions d'habitants, et encore moins avec les I00 millions de personnes qui utilisent le français comme langue de culture et de communication. Ce rayonnement tient à une longue Histoire qui lui lègue, outre sa puissance économique, les bribes d'un empire et... quelques prétentions à l'universalité. La France fait partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU), dont elle abrite à Paris le siège de l'Unesco (culture, science et communication). Dotée de la puissance nucléaire. elle joue un rôle diplomatique important dans le maintien de la paix dans le monde. Enfin elle participe, peu mais plus proportionnellement à leur population que les puissances équivalentes, à l'aide au développement, surtout en direction de ses anciennes colonies.

LES DÉPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER.
Non comptée dans les chiffres donnés plus haut, la France d'outre-mer double la superficie du pays avec 559 400 km2 d'îles et de territoires disséminés sous toutes les latitudes. Elle n'ajoute pourtant que deux millions de citoyens à sa population, rassemblés en majorité dans les îles tropicales. Depuis 1946, elle est administrativement divisée en départements et territoires d'outre-mer (DOM-TOM).
La Guyane, au nord-est de l'Amérique du Sud, est le plus grand mais le moins peuplé des DOM (86 504 km2, 157 500 habitants en 1996). Soumise à un climat équatorial chaud et humide, elle est constituée d'un massif tabulaire assez bas descendant vers un littoral bordé de mangroves. Riche en or et en ressources peu exploitées, elle abrite à Kourou le centre de lancement de l'Agence Spatiale Européenne, mais Cayenne, sa préfecture, conserve l'essentiel de la population.
La Martinique et la Guadeloupe, plus au nord entre Océan atlantique et Mer des Caraïbes, tout comme la Réunion dans l'Océan indien, sont de petites îles volcaniques aux plaines alluviales peu étendues et aux sommets élevés (Montagne Pelée 1 397 m, volcan de la Soufrière 1 484 m, Piton des Neiges 3 069 m). L'activité s'y partage entre le tourisme et l'agriculture, surtout destinée à l'exportation. La Martinique abrite 388 300 habitants (en 1996) sur 1 091 km2, la Guadeloupe et ses dépendances 422 000 sur 1 780 km2, la Réunion 669 900 sur 2 511 km2. Cette forte densité, qu'amplifie l'importance des préfectures (Fort de France, Pointe à Pitre, Saint Denis), n'est pas sans poser des difficultés à ces départements pauvres en ressources. Chaque DOM dispose depuis 1982 du statut de région.
La Polynésie française, dans le Pacifique Sud, est constituée de plusieurs archipels d'atolls coralliens et d'îles volcaniques ne totalisant que 4 000 km2 pour 219 900 habitants (en 1996). Elle forme les territoires d'outre-mer avec Wallis et Futuna (274 km2, 15 000 h) et les Terres Australes Françaises (dont la terre Adélie, portion de l'Antarctique), seul territoire sans représentation au Parlement. Saint Pierre et Miquelon dans l'Atlantique Nord et Mayotte dans l'Océan indien sont dotés de statuts hybrides. Celui de la Nouvelle Calédonie (19 058 km2, 197 000 h), île riche en nickel située à l'ouest du Pacifique, conduit depuis 1998 vers la souveraineté. La distribution géographique des possessions d'outre-mer et de leurs eaux territoriales confère à la France le troisième domaine maritime mondial.

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