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Le mot mythologie apparaît pour la première fois dans divers dialogues de Platon (Ve siècle av. J.- C.). Il résulte de la contraction des noms grecs muthos et logos, le premier signifiant "récit, fable" et le second, "parole" ou "discours". Il n'y a pas là redoublement de sens : la mythologie désigne aussi bien l'ensemble des récits légendaires appelés mythes que la réflexion pouvant être portée sur eux. Les mythes sont des récits traditionnels qui relatent les événements primordiaux d'une civilisation ou les aventures de héros anciens. A la différence des contes, ils sont considérés comme vrais dans les sociétés où ils fonctionnent.
Paradoxalement, la pensée occidentale a souffert de la richesse de la mythologie gréco-latine, qui lui a caché l'existence universelle du mythe. Au vu de l'évolution de cette civilisation, on a considèré la mythologie comme une sorte de religion antique, manifestation encore imparfaite du sentiment religieux. Quant à son analyse à la lumière du rationalisme, elle commença souvent par un présupposé, qui fait du mot mythe une absurdité propre aux sociétés moins évoluées que la nôtre. 
Plusieurs théories ont tenté d'expliquer la mythologie. Max Müller et les naturalistes, au XIXe siècle, pensaient que ses héros et ses dieux sont nés de la personnification des forces naturelles par les peuples primitifs. Tylor, sans les contredire, soutenait que celle-ci vient d'une croyance dans les illusions du rêve. Les évolutionnistes, avec Fraser, concevaient plutôt le mythe comme une tentative d'explication du monde, proposée par une pensée encore confuse et irrationnelle. Les fonctionnalistes, avec Malinowski, furent les premiers à étudier sur le terrain, au début du XXe siècle, l'étonnante similitude des mythes à travers toute l'humanité. Le chaos primitif, le dieu du ciel, la déesse mère, le déluge, les héros divins ou surhumains apportant aux humains les techniques et les arts ou descendant au royaume des morts : les éléments mythiques sont partout semblables ou proches. Dès lors, il convenait de les replacer dans leur contexte social. Loin de proposer une explication du monde, la mythologie codifie et impose les croyances grâce auxquelles l'ordre social se justifie d'exister et de se maintenir. Elle constitue "l'épine dorsale dogmatique de la civilisation primitive" (Malinowski), et ses manifestations, écrites ou ritualisées, correspondent au degré d'évolution de la société. Roheim et les anthropologues psychanalytiques y virent surtout la preuve de l'universalité de l'inconscient freudien. Lévi-Strauss et les structuralistes, quant àeux, achevèrent de redonner à la mythologie sa place d'élément constitutif de la pensée humaine : une construction logique et cohérente résolvant un problème dont on ne possède pas l'explication rationnelle. L'incapacité de celle-ci d'appréhender tout le réel laisse présager que la pensée mythique continuera longtemps d'inspirer les humains.

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