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La sculpture est l'art de représenter une forme en trois dimensions, l'objet artistique se transformant ainsi en un corps solide occupant l'espace. Cette brève définition renvoie directement à la peinture, dans laquelle, au contraire, la projection tridimensionnelle ne peut être que le produit d'un leurre. Quant au célèbre commentaire de Michel Ange, qui écrivait au XVIè siècle : "J'entends par sculpture ce que l'on obtient à force d'enlever", il contient lui aussi une critique implicite de la peinture. Celle-ci en effet consiste par contre à ajouter de la matière, et ne requiert pas l'effort préalable de conceptualisation exigé par la sculpture et par l’impossibilité d’y effectuer des corrections ultérieures. Sculpture et peinture ont pourtant bien les mêmes desseins : exprimer une vision des images du monde réel ou métaphysique, à travers des formes, concrètes ou non, faisant appel à un langage plastique figuratif ou abstrait. D'autre part, sculpter ne consiste pas seulement à enlever, mais aussi à fendre, voire à ajouter. C'est donc en considérant ses différents procédés qu'il convient d'envisager la sculpture, plutôt qu'en la comparant à la peinture, trop proche pour que soit évitée l'obligation d’exagérer leurs différences.
Comme le rappelle judicieusement l’étymologie du mot technique (technê signifiait en Grèce à la fois art, métier et technique), tout art est aussi une technique. Celle-ci revêt une importance sans égale pour le sculpteur, dont le désir de créer des formes est fortement conditionné par les matériaux qu’il utilise et par la manière dont il les traite. La technique de la taille consiste à dégager la forme en ôtant de la matière à un bloc de pierre ou de bois. Tout rajout nécessite l’apport d’une autre pièce, par assemblage, collage ou soudure. Dans la technique du modelage, un matériau malléable est façonné en une forme donnée ou moulé sur un modèle, puis durci par séchage ou par cuisson (terre cuite). Souvent, la forme obtenue sert elle-même de moule destiné au coulage d’une terre, d’un plâtre ou d’un métal fondu (traditionnellement le bronze). L’apparition de nouveaux matériaux a permis d’augmenter considérablement l’arsenal des techniques de sculpture, et vice-versa. Ainsi le travail des métaux, longtemps tributaire du four et de la forge, bénéficie aujourd’hui des méthodes de soudure modernes, à l’arc ou autogène; tandis que les plastiques et les matériaux synthétiques ont apporté les nouveaux procédés que leur maîtrise exigeait. 
Excepté en ce qui concerne les hauts et bas-reliefs, qui adhèrent à une surface plane, la notion d’espace joue un rôle primordial dans la sculpture. Comme tout volume, une forme sculptée occupe un espace. De plus, elle a souvent été créée pour s’intégrer à un espace déterminé, et c’est une relation spatiale qui s’établit entre son volume et le spectateur. L’espace environnant et la situation de l’oeuvre dans cet espace détermine aussi sa couleur et sa lumière. L’artiste, en intégrant sa composition dans l’espace, conditionne ainsi le parcours visuel et physique du spectateur. De nombreux artistes - comme Vitruve, Léonard de Vinci ou Durer - ont compensé, grâce aux lois des proportions, les déformations naturelles de la vision humaine. Mais la prise en compte de l’espace propre de l’objet et de sa relation avec son espace environnant constitue, avec l’emploi de nombreux nouveaux matériaux, les motifs principaux de la révolution du langage plastique au cours du dernier siècle. 

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