En.marge                          Le paradis selon Bruno Guliani, philosophe

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“ Le paradis, c'est là où je suis ”
Cette phrase provocatrice que l'on doit à Voltaire pourrait être prononcée par vous et moi. Il suffirait pour cela que nous soyons heureux, pleinement heureux. Avant d'être un mythe biblique, le paradis est la métaphore géographique du bonheur. 
Est-ce seulement une métaphore ? Non. Quand nous sommes vraiment heureux, le monde est réellement le paradis. Nous voyons que la réalité et la perfection sont la même chose, comme dit Spinoza : tout devient beau, chaque chose devient merveilleuse, l'univers entier devient sacré.
Les notions de bien et de mal s'en trouvent par là même définies sans ambiguïté : le bien, c'est tout ce qui nous rapproche du paradis; le mal, tout ce qui nous en éloigne.
En quoi consistent le bien et le mal ? Nul besoin d'une morale pour le savoir. La réponse est la même chez tous les sages, de Bouddha à Spinoza. C'est celle que nous expérimentons quand nous avons l'intuition de notre bonheur : le bien, c'est la joie et tout ce qui y contribue : le plaisir, l'amour, la confiance, la paix, la beauté, la douceur. Le mal, c'est la tristesse et tout ce qui y conduit : la douleur, la haine, la peur, la guerre, la laideur, la violence. Plus notre joie est pure et intense, plus le paradis est grand et présent. Quand notre joie est éternelle et absolue ‹ quand nous ressentons la béatitude ‹, le paradis est partout, et pour toujours. 
Et l'enfer ? Ce n'est pas le malheur, mais le désespoir : lorsque le bonheur apparaît comme impossible, quand on n'a plus assez de joie dans le cœur pour espérer être heureux. 
C'est pourquoi il n'y a qu'une éthique, qui est de créer la joie des hommes, et qu'une barbarie, qui est de la détruire. 
Comment vivre au paradis ? Cela ne demande aucune science, aucun art, aucune technique. Cela demande seulement un éveil : la perception de ce qu'il y a de bon, d'absolument bon, dans la vie. Quand j'embrasse mes enfants, quand je regarde ma bien-aimée, quand je rencontre mes amis, quand j'écoute le chant des oiseaux, quand je marche en montagne, quand je contemple le ciel, quand j'¦uvre au bonheur des autres, quand je prends conscience que je suis vivant, à chaque fois que je suis dans la joie, je suis au paradis. 
La terre sera-t-elle un jour un paradis pour tous les hommes ? Ce n'est pas utopique, puisque la joie est possible pour tous. Raison de plus pour nous réjouir, agir dans ce sens, et nous sentir au paradis, déjà, ici et maintenant. 
Bruno Giuliani, philosophe




 

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