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En.marge: De l’enfant des Andes au psychanalyste parisien, comment expliquez-vous que ce parcours soit le vôtre et non celui d’un autre ?
A. Escobar Molina: La réponse réside dans trois mots : silence, solitude et mort. C’est un cadeau d’initiation que j’ai reçu de mon grand-père à l’âge de six ans. Dans le patio, un soir, il m’a pris dans ses bras, il m’a montré l’horizon - qui chez nous est très court, je suis d’une étroite vallée, à près de 3000 m - et il m’a dit : “ Voici une chose importante, que tu n’oublieras jamais. On va regarder l’horizon, là-bas, là-bas, et à un moment… il faut le scinder en deux ! Une fois scindé en deux, il va falloir faire un effort énorme, pour voir ce qui va apparaître après. Trois femmes viennent ”. Avec effort, en me frottant les yeux, je suis entré dans ce monde de croyances dans lequel Grand-père voulait me faire entrer. La première était la Solitaire. Il me la décrivait, très belle, je la voyais - je croyais la voir. Il disait qu’elle nous accompagne toute la vie et que jamais nous ne pourrons être totalement et définitivement seuls, parce qu’elle est la copine fondamentale de l’Indien. Derrière, à petit pas, venait la Silencieuse, sa sœur, autre demoiselle aussi belle. Il fallait, pour que la Solitaire puisse faire son travail, que la Silencieuse se fasse sentir. Derrière la Silencieuse venait celle que Grand-père appelait la Voleuse, j’ai compris plus tard que c’était la mort, une belle femme qui avait un pouvoir : elle décolorait les choses - à l’époque, je ne comprenais pas du tout comment, mais elle me faisait peur. Si je pouvais être ami avec ces trois femmes, disait Grand-père, jamais je ne perdrais ma paix, jamais je ne serais seul, en manque définitif. Et voilà qu’elles vont passer, il faut les voir, elles passent au-dessus de nous, puis derrière, et arrive un moment où elles nous approchent ! Et alors là, c’est la fin, elle vont entrer en moi, et c’est un passage : ces trois mots, ces trois entités sont devenues une matière fondamentale pour moi, je ne l’ai compris clairement qu’avec le temps.
Vient la révolution, la guérilla, la mort, l’assassinat, les incendies, la perte de nos terres, déplacé très loin ma mère me récupère beaucoup plus tard. Par hasard, j’habite à Bogota dans une rue où se trouve une très bonne école jésuite et je passe mon bac, gagne une bourse pour étudier la psychiatrie et la psychanalyse aux Etats-Unis - c’est là que j’approche l’enfermement, dans le couloir de la mort de la prison de Chicago. Je rentre en Colombie pour payer ma bourse, poursuivant mon travail avec les prisonniers. Ensuite, poussé par d’autres histoires, je vais en Europe, et le destin, à la gare du nord, me propose un travail dans un monastère du nord de la France, pour faire du fromage. Je ne parlais pas un mot de français, j’avais seulement beaucoup lu, en anglais, en espagnol, Marguerite Yourcenar, une révélation pour moi. Un choix pour la France qui n’a jamais été déçu, j’adore ce pays dans lequel j’ai pu m’intégrer.
Les trois mots continuaient à m’accompagner. J’ai cherché à les étayer. A étayer le silence chez les chartreux, la solitude chez les trappistes, les problèmes de la solitude, du silence et de la mort, mais de la mort regardée non pas comme inquiétante mais comme ce souci qui rentre dans le quotidien, quelque chose se décolore, nous perdons de l’intensité, mais cette perte n’est pas une perte en soi, sinon une condition pour franchir d’autres pas. Dans ce sens, ces trois mots ne m’ont pas seulement soutenu, ils m’ont poussé à agir. Dans mon travail de psychanalyste aussi, ils ont du sens. Ils disent la condition humaine fondamentale.
En.marge: Cette importance des mots fait penser à votre récit des cours donnés par votre tante, qui les considérait comme des entités vivantes. Mais on se demande : d’où tenait-elle cela ? quelle était cette culture ?
A. Escobar Molina: C’est la façon dont Tante Marie vivait. Sa vie était le langage et donc… on ne pouvait pas mentir ! Elle expliquait les noms en se couchant au sol recouverte d’un drap, les verbes en courant après mes soeurs : “ Je suis le verbe actif aimer, et rappelez-vous le verbe adorer qu’on ne peut pas utiliser ! ”. Pour les adjectifs, elle a posé la question fatale : “ Est-ce que je suis belle ? ” ! Or elle était très grande, sèche, sérieuse, avec des cheveux très noirs et toujours un crayon derrière l’oreille. Il fallait trouver juste : elle était un peu belle, elle n’était pas la beauté, donc on ne pouvait la qualifier qu’avec justesse, en abordant ce problème terrifiant du mensonge et de la vérité. Que dire et à quel moment dire ? Venait donc une lutte énorme avec le langage, qu’on ne pouvait utiliser que lorsqu’il le fallait. Sinon, le silence. Tante Marie était très intelligente, elle n’avait jamais appris à l’école mais c’était une grande liseuse, elle avait développé un sens étonnant de la grammaire, qu’elle s’était appropriée, elle était la femme savante du village, celle qui savait causer et écrire. Parfois quand nous parlions elle disait : “ Là, il y a une virgule, ta respiration est trop longue, c’était à peine une virgule ”. Le point suspensif, elle le faisait sentir comme une musicienne. Le son, et après, le mot.
C’était une culture à la croisée des mondes indien et européen, une culture orale de paysans dans la montagne, où tout vient par convois de mules et compte, il faut le faire fructifier sur ces pentes. Monde spécial, assez beau poétiquement. Les objets, les outils par exemple, étaient très élaborés. Papa était dompteur de chevaux, le soir il prenait un livre et lisait à voix haute - je me souviens des Trois Mousquetaires. Nous avions chez nous une bible maranne, torah déguisée où nous avons appris les Psaumes dans un castillan du seizième siècle d’une grande richesse. Nous avions déjà une connaissance terrible des mots. Parfois mon père partait, il disait : “ je reviendrai ” mais on le voyait s’éloigner dans les collines, est-ce qu’il reviendra ? Chaque fois je gardais le poignet fermé avec cette idée que le papa était le temps. Il y avait aussi la tante Josefina, une conteuse d’histoires qui avait adapté tous les mythes de cette région, des mythes assez macabres de pleureuse ou d’anthropophage. Et quand Maman disait : “ Calme-toi, Josefina, déjà la peur est entrée dans cette maison, il faut prier ”, je me souviens que pendant leur prière, nous restions totalement plongés dans une imagination fertile, tous les fantasmes partaient, c’était impressionnant !
En.marge: Le monde américain et européen vous a-t-il paru pauvre après une enfance aussi riche en sensations ?
A. Escobar Molina: Enorme décalage ! J’arrivais avec des mots, des sensations et des sentiments très forts. J’avais vécu ce passage, que j’ai lu plus tard décrit par Freud mais que personne n’explique, de la sensation brute à l’idée, au sentiment, à la notion de concept et pour finir à la symbolisation. Ce passage fondamental dans l’essence humaine était chez nous très net, on vivait de sensations, on les connaissait, et on devait aller les chercher. C’est pour ça que ma grand-mère maternelle nous apportait ses “ cadeaux de la pleine lune ”. On nous réveillait à cinq heures du matin pour la voir arriver sur les chemins de la montagne, elle avait marché toute la nuit et elle arrivait, Indienne aux mains vides et à longue tresse noire, et disait : “ Toi, tu vas aller à tel endroit précis et tu écouteras le vent, il a quelque chose à te dire, et ce soir, au feu, tu nous raconteras. Hilda, tu as de très jolis cheveux, tu vas descendre les mouiller au torrent et les feuilles, tu les laisseras, elles sont nécessaires parce qu’elles portent la sève de la vie, et tu devras tenter au soir de raconter l’histoire des feuilles dans tes cheveux ”. Nous avons grandi dans la connaissance de la sensation mais avec l’idée qu’il fallait la transformer, par le sentiment, par le biais des idées, que déjà il y avait une organisation, tout un processus de pensée dans lequel on ne pouvait que rentrer. J’étais un enfant solitaire, pas fort comme mon frère aîné, au milieu de la fratrie il me fallait trouver ma place et lentement j’ai trouvé que ma place était la mémoire. Peut-être parce que je ne me faisais pas remarquer, j’étais trop silencieux, on m’a oublié parfois des après-midi entières, mais cela ne me procurait aucune tristesse, je me disais : “ On ne m’oublie pas on me dépose, comme un arbre qui dépose ses racines dans le sol, rien d’autre ne me force, ni personne, à moi de m’en aller ou de rester là ”. Et voilà acquise une connaissance obscure de notre place. J’étais la mémoire, Papa était le temps et Maman, l’espace.
En.marge: La masculinité et la féminité ?
A. Escobar Molina: La masculinité était forgée comme un problème du temps, celui qui gère le temps c’est l’homme, qui lui donne un sens presque épistémologique. Le pouvoir de la terre était le pouvoir des femmes, Maman disposait des biens et de ce qui arrivait, donc on sentait qu’elle disposait de tout l’espace, elle déplaçait les choses dans l’espace, et Papa donnait. Comme Grand-père cassant la montagne en deux par son vouloir, il y avait cette idée que la masculinité est dans le mot, dans les ordres, dans la direction d’une vie, tandis que la mère permet l’espace. Plus tard, j’ai trouvé chez Jankélévich comment le temps, on ne peut pas s’y projeter comme on veut, tandis que l’espace, on le voit. Je peux le parcourir, me le représenter. 
On peut le comprendre aussi avec les verbes, actifs et passifs. Les verbes actifs sont des locomotives et les substantifs sont comme des wagons forcés de suivre plus ou moins les conditions du verbe actif. Mais la passivité ? Même dans la plus grande, il y a une activité obscure. Tante Marie nous le disait, la cordillère est quiète en apparence, mais le vieil Héraclite nous a appris que tout est mouvement. On ne le voit pas, nous n’avons pas les oreilles, mais la montagne respire - elle nous racontait comment elle respire - tout est vivant, rien n’est fondamentalement mort, tout peut prendre vie à un moment ou se transposer, prendre une direction, et la direction est donnée par le verbe actif.
Pour comprendre les verbes passifs, je suis parti à la rencontre des espaces de silence, comme l’espace monastique ou celui de la répression, où les mots n’apparaissent pas. Et pourquoi a-t-on donné à la femme la passivité sachant qu’elle est hyperactive, de quelle passivité s’agit-il ? Pour moi, comme j’étais formé dans la langue, la passivité totale n’existe pas. Tout est vivant, donc même les espaces d’apparente passivité connaissent une activité très obscure et lente. Plus tard j’ai découvert chez Husserl ce qu’il appelle le monde de la pré-individualité. Merleau-Ponty aussi l’explicite très bien, par la phénoménologie : avant qu’il y ait prédication, avant que je puisse dire quelque chose de l’objet, j’en ai un savoir obscur, de l’ordre d’une intuition étrange, une connaissance du monde avant de dire le monde. Donc cette passivité qu’on dit parfois si obscure, si basse, est à repenser très fortement, même dans des espaces qui paraissent mélancoliques, dépressifs, dévalorisés par notre monde qui ne supporte pas ce qui en apparence n’a pas de force ou d’image. Mais c’est là où précisément se trouve le pré-individuel, une richesse inouïe ! Cela m’a été aussi éclairci par la rencontre d’un philosophe français fascinant, Jacques Gareli ?, auteur de “ Rythmes et Mondes ”. Il parle de ces horizons du pré-individuel comme du monde de la démesure. Celui de la mesure on le connaît de plus en plus, mais on n’est pas dans le mystère, dans l’impulsif, on ne s’étonne pas, on ne s’émerveille pas. Il montre la démesure que je perçois dans l’ordre de la passivité. Mais pour la surprendre, la saisir, il faut le dialogue et la rencontre avec ce monde où l’on a accès instantanément à l’image, comme quand l’action précède le mot. 
En.marge: Cela fait penser au wu wei (lâcher prise) chinois ou à la synchronicité jungienne, par ex, où en une fraction de seconde se télescopent des niveaux différents ?
A. Escobar Molina: Freud aussi parlait de pré-conscience, et Kobi (?) est aller très loin en explicitant la créativité de ces espaces. Le matériel arrivant à la conscience, étant donnée la pauvreté de l’attention chez l’être humain, ne peut y être maintenu - je me fatigue, passe à autre chose. Toute cette matière se met en quelque sorte aux antipodes, se transforme derrière moi, comme une arrière boutique qui devient matière de préconscient, et la nuit ou le soir, va s’organiser au travers de ces structures, presque des chaînes, qui vont expliciter et garder en mémoire. Dans ces moments crépusculaires, par cette petite fatigue que la conscience apporte d’elle-même, le moi disparaît, et dans le Soi je récupère un peu de cette mémoire délaissée à cause de l’hyperactivité. 
On ne travaille pas assez ces espaces du préconscient, que les religions et philosophies orientales ont pleinement élaborés pour se mettre en relation avec le monde. J’ai peur qu’avec trop de visualisation, l’enfant d’aujourd’hui ne porte une mémoire rapide qui ne se structure pas ensuite avec le préconscient. Comment va s’organiser cette mémoire, quelles seront les pertes ? Quand tout se visualise, beaucoup de sensations et de figures rhétoriques disparaissent. Et quel + cet univers va-t-il nous donner ? Autrefois, sans toute cette information, il fallait accéder à ce monde préconscient pour trouver la connaissance, chaque être devenait une bibliothèque.
En.marge: Un monde dont votre culture très ancienne avait une meilleure connaissance ?
A. Escobar Molina: Les vieilles connaissances du monde oriental se trouvent aussi dans les Andes. Elles obéissent aux mêmes lois, notamment celles du souffle, imposées par l’altitude. Je parlais du silence, il faut dire comment ce silence était élaboré sur un travail du souffle, et de là vient aussi la spiritualité, l’esprit est souffle, cela renvoie aux études bibliques ou bouddhistes, à l’œuvre de l’esprit dans le monde trinitaire de l’église catholique. Je ne pense pas être animiste, mais la connaissance du souffle donne un respect à ces vibrations que nous portons dans le monde, à cette scansion dans la musique. Surtout quand on se fatigue, la connaissance de sa propre respiration - ou plus justement de son expiration, le vrai problème - fait entrer en vibration avec quoi, avec qui ? Toute l’éducation était d’apprendre à vivre avec ce souffle et à communiquer avec le grand souffle, et comme je suis parti de cet univers, je ne connaîtrais jamais la solitude totale, je peux m’attrister mais pas déprimer. Le fait de respirer, de sentir comment est mon souffle, me donne comme la connaissance de la mortalité et de cette dépense qu’il faut que je fasse plus calme. Et le souffle nous amène au silence. Je ne peux pas être dans le bruit, ni avec trop de monde. Je ne peux pas prendre quelqu’un totalement, le manger, le posséder, il faut ces 13 mètres propres à l’écho !
En.marge: Pourtant, à la différence des autres peuples, les Sud-Américains ont “ accroché ” à la psychanalyse ? Comment expliquez-vous cela ?
A. Escobar Molina: Pour nous, la lecture de l’inconscient n’est pas une chose extravagante ou étonnante. Les gens se font analyser très naturellement, ce n’est pas un luxe, ça n’a rien à voir avec la folie mais avec la nature de l’homme, ça devient philosophique. Car le réel est mortifère ! Le réel est la montagne qui saute et tremble, capable de respirer fortement et de faire des hécatombes quand elle bouge. L’univers sud-américain est celui de la guerre, depuis toujours - quand les Espagnols ont débarqué, ces vieilles civilisations étaient déjà en lutte. L’être même de l’homme sud-américain, avec une nature très euphorique, fait qu’il est toujours en train de se poser des questions ou que cette nature le met en disponibilité, en difficulté tout le temps. Et l’inconscient parle, il cause, quand on perçoit le réel. Dans le monde oriental, le réel est plus évanoui par cette idée de nirvana, par cette sagesse à long terme qui donne l’impression parfois de n’avoir pas cette tension vers la connaissance de l’inconscient. Tandis que dans notre univers, on sait que “ Je est un autre ”, parce que je suis indépendant de tout le monde, je suis indépendance. La nature est brusque, fertile et l’être humain est inquiet : se cabre la montagne, se cabre l’inconscient, se cabre l’homme, qui rêve à de grandes harmonies, à de nouvelles configurations, et la théorie analytique peut entrer en Amérique latine, parce qu’elle explique et n’est pas mystérieuse. Par le même processus étaient entrées les idées des philosophes des Lumières, plus fortes encore que l’empreinte espagnole limitée à l’imaginaire du seizième siècle, et fondatrices des guerres d’indépendance. Je me souviens que les livres d’école dans les années 40-50 étaient calqués sur les livres français.
En.marge: La guerre arrive comme dans un paradis dont on sait qu’il ne pourra durer ?
A. Escobar Molina: La guerre m’a pris beaucoup de gens et elle est toujours là. Voilà la Colombie décimée, détruite, un mouvement de guérilla qui devient parfois fou, des gauchistes très obscurs qui ne prennent pas connaissance de la fin des gauchismes et du communisme. Partout il faudrait une réforme agraire devenue mythique, une éducation pour tous, d’autres façons d’acquérir cette démocratie qui continue à être l’unique possibilité pour le moment. Mon prochain livre parlera de cela, bien que je ne veuille pas qu’il colle à ma réalité personnelle. Mais dans mes montagnes, on préparait l’enfant pour un avenir qu’on ne connaît pas, il fallait gratter la terre pour trouver sa nourriture, on n’avait pas trop d’enfants parce qu’on savait qu’on ne pourrait les nourrir. Dans la conscience indienne d’un futur très relatif, la terre est si changeante qu’elle nous dit que l’homme ne pourra être que mouvement. Pour être mouvement il doit avoir des constantes avec lui, et ces constantes, comme la solitude ou le silence, permettent à l’être de s’adapter aux circonstances, à tous ces événements qui viendront de toute façon, naturels dans cet univers.
Mon espoir repose dans le mouvement obscur de la passivité. Il faudrait décrire son dispositif clinique, jusqu’où elle peut aller, quelles sont ses forces cachées, comment elle se colore, à quel moment elle réagit et se cabre, indique une opinion; et la prendre par la vague ou par la crête ou le creux pour dire ce qui est en train de se passer. Le monde pré-individuel ouvre des perspectives très riches, comme dans ce mouvement new-age qu’on pourrait croire soixante-huitard mais qui est plus solide, plus méditatif, avec un sens énorme des responsabilités. Silence, respiration, lente observation des mouvements, méditation, élaboration psychique, toutes ces figures discrètes - la dépression aussi, si l’on dépasse les médicaments - n’appartiennent pas à la religion, à une école de pensée, mais à l’être humain, profondément philosophique. Philosophes, psychologues et responsables du monde devraient dialoguer autour de ces forces obscures, car les réponses sont là, aussi, dans la passivité soi-disant féminine du monde.


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