En.marge                           Barbara et Allan Pease, auteurs à succès 

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Célèbres pour la formule répétitive de leurs titres (« Pourquoi les hommes… et les femmes…), les trois livres d’Allan et Barbara Pease enfoncent le même clou : l’identité sexuelle nous détermine absolument. Les féministes critiquent les études qu’ils mentionnent, eux, sans prendre aucune distance ? Qu’importe ! Pour les auteurs australiens, la preuve de notre détermination sexuelle se trouve dans notre vécu quotidien. S’être attaché à le décrire simplement, permettant à tous de se reconnaître, explique selon eux leur succès (14 millions d’exemplaires dans le monde, 400 000 en France).
Alors, porte-parole de la révolution conservatrice sexiste ? Pas sûr. Elle allaite son bébé tout en donnant des interviews, il tient des propos machistes que son comportement dément. Un couple de notre temps, plutôt, où chacun porte le pantalon à sa manière, pris dans le jeu des rôles, entre différences éternelles et bouleversements récents.


En.marge : Le bonheur en couple tient-il du miracle ou d’un travail ?
Allan Pease : Il tient à la prise en compte de nos différences. Notre premier livre est né d’une dispute mémorable – classique en voiture : l’homme ne veut pas s’arrêter pour demander son chemin, elle tourne la carte dans tous les sens, on s’énerve. Ce soir-là, nous avons décidé de faire chacun la liste de ce qui n’allait pas. La mienne faisait six lignes et celle de Barbara, quatre pages ! 
Barbara Pease : S’il y a tant de conflits dans les relations de couple, c’est parce que l’on essaye de changer l’autre au lieu d’apprendre à le gérer. On voudrait que l’autre soit comme soi, qu’il pense et agisse de la même façon. Mais ce serait horriblement ennuyeux ! Je préfère de beaucoup que nous soyons si différents.

En.marge : Quelle différence principale voyez-vous ? 
Allan : Le câblage cérébral. Les hommes évaluent mieux les distances, les reliefs, les dimensions. Ces aptitudes ne sont bonnes ou excellentes que chez 20 % des femmes. C’est ce qui explique pourquoi, en majorité, elles ont des difficultés à lire les cartes, à se garer en marche arrière, à retrouver leur chambre dans un hôtel ou leur voiture dans un parking. Leur points forts sont ailleurs, dans la capacité à communiquer, à interpréter le langage corporel, à écouter, à rassembler et interpréter des informations disparates. Les femmes excellent dans la communication.
Barbara : C’est pourquoi nous ne cessons de vous parler, jusqu’à vous rendre fous. C’est notre façon de vous montrer combien nous vous aimons !
Allan : Ou combien vous nous détestez !
Barbara : Non, dans ce cas-là, nous nous taisons.
Allan : Un bon exemple, le mensonge ! On croit généralement que les hommes mentent plus que les femmes. Les études ont montré qu’elles mentaient tout autant, mais pas sur les mêmes sujets. Un homme ment pour se faire valoir, une femme pour entretenir ou sauver la relation. En outre, les hommes se font plus souvent prendre !
Barbara : L’intuition féminine ! En fait, c’est notre capacité à capter les signaux émis par le langage corporel. Et nous, de plus, nous nous souvenons de nos mensonges !

En.marge : Tout ceci n’est-il pas caricatural ? 
Allan : Mais c’est la réalité quotidienne ! Pourquoi les femmes sont-elles si rares à vouloir piloter des avions ? Pourquoi occupent-elles en écrasante majorité les postes exigeant des capacités de communication ? Parce qu’elles sont meilleures pour la communication que pour l’aviation, en raison du câblage de leur cerveau.
En.marge : L’éducation, la mixité en entreprise ne gomment-elles pas ces différences ?
Allan : Comparé au million d’années que nous avons mis à devenir ce que nous sommes, le bouleversement des rôles auquel nous assistons depuis cent ans ne pèse pas bien lourd ! Nos cerveaux, nos désirs, nos priorités n’ont pas changé. Mais dans nos sociétés « politiquement correctes », il est bien vu de prétendre qu’hommes et femmes sont semblables, même si c’est faux. 

En.marge : A vous suivre, il faudrait séparer, à l’école, les filles des garçons ?
Barbara : Absolument ! Certaines écoles anglaises l’ont fait pour les maths et l’anglais, et ont vu les résultats s’améliorer nettement.
Allan : Les filles excellent dans les disciplines impliquant le langage. Résultat : dans une classe mixte, les garçons chahutent. Les garçons sont meilleurs en sciences et en maths. Résultat : les filles baissent les bras. 

En.marge : Vous remettez en cause l’égalité homme-femme ? 
Allan : Mais non ! Il ne faut pas confondre égalité et identité, comme le font féministes et défenseurs du politiquement correct. Même si les deux sexes ont accès aujourd’hui à la plupart des métiers, on voit bien que leurs choix ne sont pas les mêmes. Ou qu’ils évoluent avec le temps. Pendant dix-sept ans, Barbara a dirigé notre entreprise, contrôlant tout, passant les contrats, gérant le personnel, surveillant la compta. Elle est d’ailleurs bien meilleure que moi pour résoudre les problèmes humains. Mais pendant toute sa grossesse, son intérêt pour les affaires s’était envolé. Pourquoi ? Parce que son système hormonal avait changé. Croyez-vous que la paternité puisse faire le même effet ? 
Barbara : Mais je pouvais me le permettre, et nous ne défendons pas que le rôle des hommes soit d’aller au travail pendant que les femmes restent à la maison. Au contraire : aujourd’hui, tout est possible. Chaque couple doit négocier pour que la relation fonctionne au mieux. Ainsi, nous emmenons notre bébé partout avec nous, dans nos tournées de conférences. C’est mon choix – je suis la mère et, de plus, j’adore m’en occuper. Mais cela permet aussi à Allan de participer, et je ne lui ai rien imposé ! Si une femme veut mener une carrière et avoir des enfants, il faut bien qu’elle négocie un partage des tâches et des responsabilités. Or c’est là que beaucoup de problèmes surgissent, car trop souvent, la femme s’occupe de tout à la maison, en plus de son métier, et elle finit par penser : « Mon partenaire est un faignant, il se contente d’aller travailler ! » 

A lire : Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières, Pourquoi les hommes mentent et les femmes pleurent, Pourquoi les hommes se grattent l’oreille et les femmes tournent leur alliance, (First, 1999, 2001, 2005).

  Un article pour Psychologies Magazine

 

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