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Pourquoi rêve-t-on
?
Les théories abondent et sont contradictoires. Pour certains
scientifiques, le rêve est destiné à trier les images et émotions du
jour, comme le fait un ordinateur afin qu'elles occupent moins de
"place". Pour d'autres, il jouerait avant tout un rôle dans la
maturation du cerveau (le bébé rêve plus que le viellard). Selon Allan
Hobson, le rêve tend à rendre cohérente l'activité nocturne anarchique
de l'encéphale. Quant à Michel Jouvet, sa théorie repose sur la quantité
limitée de nos neurones. Le rêve permettrait de les reprogrammer,
facilitant ainsi un constant réapprentissage. Mais être assimilé à un
ordinateur peut ne pas plaire à tous. Dieu parlait en rêve aux prophètes,
Satan aux hommes à la foi vacillante, les chamanes anciens y trouvaient
des pouvoirs, les modernes y rencontrent leurs guides. Le rêve est à
chacun ce que chacun veut qu'il soit.
Quoi de
neuf ?
- On s'en doutait un peu : les rêves ne sont pas l'apanage du sommeil
paradoxal. Plusieurs études, dont celles de D. Foulkes (université du
Wyoming) et de J. A. Hobson (faculté de médecine de Harvard), ont
maintenant établi qu'ils surviennent aussi pendant les autres stades du
sommeil. On "rêve" alors des idées, des fragments de pensée
plutôt que des images ou des sons. La science retrouverait-elle la
distinction que les Anciens établissaient entre le rêve
"instructif" et "celui qui ne veut rien dire" (le
Talmud), oneiros et enuption (Artémidore), visio et somnium (Macrobe),
songe et rêve (les poètes romantiques) ?
- Pendant le sommeil paradoxal, tous les neurones inhibiteurs du cerveau
sont inactifs, sauf ceux qui déchargent de la dopamine. La réduction de
l'action de cette hormone par des neuroleptiques faisant disparaître délires
et hallucinations chez les schizophrènes, on pense avoir trouvé dans la
dopamine le responsable de l'aspect aberrant des rêves. Sur cette frontière
entre folie et génie, le chaman explorait ses visions en quête de
pouvoirs et d'alliés ... et le chimiste allemand Kekule von Stravonitz
(pour ne citer que lui) trouva en 1865 la formule du benzène.
Quand la science déclare forfait
Les rêves, bons ou mauvais, interviennent pour la plupart dans le sommeil
paradoxal, au moment où notre corps se relâche totalement. Nos yeux
inspectent les espaces intérieurs dans des mouvements rapides et notre
cerveau fonctionne comme à l'état de veille. Mais dans les abysses du
sommeil se terrent les pires cauchemars. En sommeil profond, lorsque le
cerveau se relâche à son tour dans un rythme très lent, on peut croiser
les terreurs nocturnes, ces rêves ineffables laissant au réveil un
sentiment de peur inexplicable. Qu'y a-t-il dans ces gouffres insondables
par la logique et le langage de l'éveil ? L'espace de notre ignorance. Réveillé,
le rêveur reste muet et n'apporte aucun sens aux tracés recueillis par
les électrodes dorées des neurophysiologistes.
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