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ÉVOLUER OU DISPARAÎTRE
Barbara Marx Hubbard, cofondatrice de la Fondation pour l’Évolution de la Conscience, animatrice d’une émission de radio pacifiste, a récemment contribué à la mise en place d’un programme éducatif sur Internet destiné à favoriser le développement de communautés éco-conscientes.
"Notre compréhension scientifique de l’ADN nous apprend que l’Homo sapiens sapiens est en train de comprendre la structure de la vie, ce qui le conduit à se demander comment il devrait la reconfigurer. Si on situe ces faits dans le contexte d’une espèce confinée au sol terrestre, vivant dans un système fermé avec une conscience de soi limitée, disposant en outre d’armes de destruction massive, on peut craindre le pire. Mais si on place cette situation dans un contexte évolutif, on peut dire que l’ensemble de ces crises ressemble aux conditions de naissance d’une espèce qui serait capable de co-évoluer avec la nature et de co-créer avec l’esprit. Cela implique de comprendre comment la nature évolue – pas seulement comment il faut la préserver mais comprendre en profondeur que la nature de la nature est d’évoluer.
En quoi consisteraient les justes réponses à ces crises comme à ces opportunités ? S’agit-il d’apprendre à gérer l’écologie au niveau planétaire ? D’apprendre à coexister avec les autres espèces de cette planète ? Être à la hauteur signifie en fait bien plus que tout cela. L’adaptation exige un complet changement de la nature des relations humaines et des structures de notre société."

NOTRE ÉCONOMIE DOIT DEVENIR UN “ SYSTÈME VIVANT ”
Elisabet Sahtouris, biologiste de l’évolution et titulaire d’un doctorat en sciences humaines, futurologue et consultante internationale :
"Le capitalisme compétitif est un système conçu pour concentrer les richesses aux mains d’une minorité, ce qui a pour conséquence inévitable d’en priver la vaste majorité. Une attitude aussi destructrice n’est possible que parce que nous n’avons pas reconnu que nous sommes, en tant qu’espèce, un système vivant, comme le sont nos corps ou nos familles. Les familles n'affament pas trois enfants pour suralimenter le quatrième, ou n'embellissent pas un coin du jardin en saccageant les trois autres. Nous comprenons le détail des systèmes vivants, mais nous n'avons pas appris à voir les systèmes plus larges, telle notre économie globale, comme également vivants et en danger ! La plus importante innovation dont nous ayons besoin est une nouvelle vision scientifique globale dans la perspective des systèmes vivants. Un modèle d’univers vivant basé sur le monde biologique montre des "holarchies" auto-organisées et auto-régulées, des systèmes clos imbriqués les uns dans les autres de façon interdépendante, tels qu’une cellule, un organisme, une famille ou un écosystème. La gravité et le rayonnement, l’entropie et la syntropie sont en rapport d’équilibre cyclique, tout comme l’anabolisme et le catabolisme – ou formation et dépérissement/recyclage du tissu vivant. Notre univers est beau et élégant.(…) Notre économie globale, et plus généralement notre famille globale, sera faite des individus, des familles et unités sociales plus larges qui existent déjà, mais nous tisserons nos liens les uns avec les autres selon des formes nouvelles imprévisibles." 

LE MYSTÈRE DE L'INTELLIGENCE COLLECTIVE
Ces formes collectives nouvelles seront-elles intelligentes ? Est-il possible à des groupes d'accéder à un niveau de sagesse bien supérieur à celui que peut atteindre un individu ? Avec trente pages consacrées à cette question dans son dernier numéro ("Come together, le pouvoir de l'intelligence collective"), WIE observe sous tous les angles "le phénomène miraculeux de la conscience collective, prochaine étape de l'évolution selon certains".
Sujet familier aux lecteurs de En.marge ! Pas de surprise dans le décor, donc, sinon la place faite au Bahaïsme - ou à Ralph Waldo Emerson, méconnu ici -, parmi les religions et les auteurs mentionnés (Steiner, Sri Aurobindo, Teilhard, Bateson, Alice Bayley…). Sheldrake apporte sa caution scientifique – les champs morphogénétiques –, mais aussi David Bohm, qui développa, dans les dernières années avant sa mort en 1992, une méthode de dialogue offrant, disait-il, "la possibilité de transformer non seulement les relations entre personnes, mais plus encore, la nature de la conscience au sein de laquelle ces relations s'installent". Pour établir ce dialogue ("du sens en mouvement", disait aussi Bohm), de simples instructions, comme autant de défis personnels : mettre ses croyances entre parenthèse, écouter attentivement les autres, parler avec authenticité. 
Ouverture, écoute, authenticité : on reconnaît là les principes qui ont inspiré le mouvement du développement personnel et poussent aujourd'hui vers le collectif. Des principes bien différents du cocktail foi-obéissance-compétition qui présidait aux entreprises collectives du passé, dont WIE ne se prive pas de relever les erreurs et dangers. Mais c'est pour mieux montrer la différence avec les expériences actuelles, fondées précisément sur notre individualisme allergique à tout embrigadement. Des preuves viennent renforcer la cause : Dean Radin, de l'université Princeton, a démontré qu'un couple entretenant une relation réussira six fois mieux que les individus au test de maîtrise d'un processus informatique aléatoire (tirages de 0 ou de 1), et que les groupes font mieux encore.
Les pragmatiques Américains n'ont pas tardé à exploiter ce potentiel, en médecine (le mind/body explose aux USA), psychologie (thérapie de groupe) ou entreprise (dont Peter Senge et sa 5ème discipline). "Découvrir dans sa propre vie que le tout est bien plus que la somme des parties" (WIE), "accéder à une connaissance plus grande que celle que l'on atteint à deux" (Carol Frenier, chercheuse), "faire jaillir le nouveau" (Juanita Brown, écrivain) : on voit que les buts convergent – et l'importance de l'intelligence, du partage des connaissances et de l'autorité. Normal ! N'est-il pas question de l'émergence d'une conscience collective ? "De plus en plus de gens en font l'expérience dans le cadre même de leur travail", affirme Otto Scharner, fondateur du Leadership Lab au prestigieux MIT. Et Craig Hamilton (de WIE), après avoir rappelé que cette cohésion se fera avant tout sous la pression des désastres à venir, conclut sur un appel à la mobilisation, collective bien sûr, non sans poser au passage la question qui tue : "Libérée des amarres de l'égotisme, que pourrait bien exprimer notre individualité ?" "Sa créativité, peut-être", semble répondre l'époque en privilégiant le sport collectif ou la musique – plutôt que la guerre, la religion, l'idéologie totalitaire ou même la dynamique d'entreprise, auxquelles elle se réfère encore largement – comme moyens pour l'individu d'exprimer le meilleur de lui-même tout en se dissolvant consciemment dans un groupe.

UNE CERTAINE INNOCENCE, IGNORE JUSQU'ALORS
Alors, ce furent les années 60, et le début des grandes messes que constituent les concerts pop, symbolisées (selon WIE) par deux groupes mythiques : Grateful Dead et les Beatles. 
Le choix n'est pas gratuit : il regroupe la génération des baby-boomers mais aussi leurs enfants, cette Génération X du roman de Douglas Coupland qui grandit dans les années 80, et même la Gen Y des années 90 - car les générations se succèdent de plus en plus vite. Le collaborateur de WIE qui en témoigne, Ross Robertson, admire les Beatles – "à la fois terre à terre et plus grands que la vie", et explique leur succès par leur entente, si intense qu'elle était perceptible et les faisait aimer de tous. Mais il avoue sa préférence pour Grateful Dead, découvert en 1992 alors qu'il était lycéen – et que le groupe tournait depuis près de trente ans : "Chamanes, ou magiciens – ils créaient une atmosphère d'émerveillement. Leur musique était une porte vers une autre forme d'esprit, moins limité, plein d'espace et d'une inexplicable inventivité." Et c'est le miracle bien connu : vous croyez être seul, perdu dans votre extase, et en ouvrant les yeux vous constatez que tous la partagent, y compris pour le sentiment d'unité qui en naît. "La musique a l'optimisme dans la peau", disait Jerry Garcia, le guitariste, pour expliquer cet effet. Le rythme ? Pas seulement : "Quand la fusion se fait entre nous, ajoutait-il, la musique me surprend en coulant de son propre flux." "L'audience est autant le groupe que le groupe est l'audience, disait quant à lui le batteur Bill Kreutzmann, c'est elle qui devrait être payée !" "Ces branchements sont comme des choses vivantes, concluait Phil Lesh, le bassiste. Comme les cellules d'un organisme. Voilà la transformation qui a lieu : l'être humain apprend à être une cellule en même temps qu'un individu. Pas seulement une cellule dans une société, mais au sein d'un organisme vivant." 

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