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    LE BOUDDHISME, NOUVEL OPIUM DES RICHES ?

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Lors d'un récent colloque sur la dépression, organisé par une association attachée à faire se rencontrer bouddhisme et médecine, En.marge a rencontré le professeur Jon Kabat-Zinn (lien en anglais), célèbre pour avoir fondé dès 1979 une clinique de réduction du stress qui applique, sans les nommer, des techniques de méditation inspirées du bouddhisme, et fondées sur l'idée de "pleine conscience". Pendant sa présentation du Mind and Life Institute (un article en français sur un site en anglais), organisme qui organise les rencontre qui ont régulièrement lieu, depuis quelques années, entre le dalaï-lama et des scientifiques occidentaux, Jon Kabat-Zinn ouvrait la porte à la critique en se demandant si le conseil d'administration de cet institut n'était pas "trop américain", depuis la mort de Francisco Varella, son fondateur (ici : un autre portrait).

En.marge s'est permis de lui envoyer la petite missive que voici :

Cher docteur

Je voudrais vous remercier d'avoir si gentiment répondu à mes questions stupides lors de notre entretien au récent forum de Montpellier. J'espère que vous ne verrez pas inconvénient à ce que je vous contacte plus tard, pour m'assurer que j'ai bien saisi vos propos - si un article m'est demandé comme je l'espère. Pour le moment, cependant, permettez-moi de saisir l'occasion que vous avez laissé ouverte pendant votre présentation du Mind and Life Institute. Puis-je très respectueusement suggérer que la question principale, pour de nombreux observateurs de l'ouverture progressive de la pensée occidentale aux idées bouddhistes, n'est pas de savoir si le conseil d'administration de cet institut est "trop américain", mais le peu d'intérêt qu'il a montré jusqu'à présent envers les affaires publiques ? Le progrès de la technosphère et ses effets sur la conscience individuelle et collective, la montée de ce que Vladimir Vernadsky appela la "noosphère", et leurs conséquences écologiques, économiques, sociologiques et philosophiques, ne constitueraient-ils pas de bons sujets pour les rencontres que vous organisez entre scientifiques et penseurs occidentaux et leur équivalents bouddhistes ? En ce sens, oui, on peut dire votre institut "trop américain" - tout comme on remarquera que les aspects collectifs de la dépression furent absents de ce récent colloque en France. Mais plus encore, on peut craindre (et il a été observé dans certains cas) qu'en restant concerné uniquement sur des sujets individuels - aussi fondamentaux qu'ils puissent être -, le bouddhisme puisse jouer, à l'ère postmoderne, le rôle que joua  le protestantisme à l'ère industrielle(voir Max Weber) : celui de pourvoyeur de bonne conscience pour entrepreneurs à succès, oublieux des conséquences de leur violente exploitation de la nature et de l'homme. Notre sentiment (à En.marge et chez leurs amis) est que le bouddhisme pourrait éclairer les gens en s'occupant de ces sujets, et nous serions heureux de l'aider dans cette aventure. J'espère quant à moi ne pas m'être fait ici un ennemi. Pardonnez-moi d'avoir pris de votre temps. Sincèrement vôtre... 

Dear Doctor
I would like to thank you for answering so kindly to my silly questions during our interview at the recent forum in Montpellier. I hope you won't mind if I get in touch with you in the future, in order to make sure I got things right.- if an article is programmed as I hope.
But for now, please allow me to seize the opportunity for critics and proposals that you left opened in your presentation of the Mind & Life Institute. May I very respectfully suggest that the question, for many observers of the slow openig of Western thought to Buddhist ideas, is not to know wether your board is "too American", but the little interest it has shown so far for collective issues ? Would not the progress of the technosphere and its effects on individual and collective consciousness, the rising of what has been called a "noosphere" by Wladimir Vernadsky, and their ecological, economical, sociological and philosophical consequences, provide matters for the meetings you organize between Western scientists or thinkers and their Buddhist counterparts ? In that sense, yes, the composition of your board may be felt as too American ! - as the collective aspects of depression were absent of the recent French forum. But moreover, it is to be feared (and has been observed in some cases) that by staying focused only on individual issues - as fundamental as they may be - , Buddhism may serve, in a post-modern age, as Protestantism has in the industrial one (cf. Max Weber) : as a provider of self-righteousness to successful entrepreneurs, unwary of the consequences of their ruthless exploitation of nature and mankind. It is our feeling (at En.marge and among people around it) that Buddhism could greatly enlighten people by grasping these issues, and we would happily help in this venture. It is my personal hope that I have not alienated you ! Please forgive me for taking your time.
Sincerely yours, 

Au 9 mai 2006, pas de réponse de J. K.-Z. A suivre....

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