En.marge                          Bernard Werber, romancier et pessimiste (automne 2004)

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APRÈS LA CATASTROPHE :  NOUS LES DIEUX, LE ROMAN

En.marge : Et vous, quel est votre scénario d'avenir ?
Bernard Werber : Je pense que nous sommes dans une phase de déclin et de destruction-autodestruction qui a atteint un tel point qu'on ne peut plus l'arrêter. Il faut donc aller au bout de ces erreurs, comme on descend dans une piscine, pour remonter. Les gens ne voient pas qu'ils sont en train de détruire la planète, ils ne sont pas prêts à se mobiliser vraiment pour l'empêcher, et aucune contreforce ne vient s'opposer à cette descente. L'altermondialisme me paraît l'accélérer en récupérant le peu d'énergie qui aurait pu faire contrepoids, pour l'entraîner vers un combat d'extrême-gauche. Du coup, tout ceci étant canalisé, le processus de détérioration du système et de réduction des libertés me semble difficile à résorber, à moins d'un autre Jésus-Christ, avec l'autorité en plus. On va donc tomber dans une troisième guerre mondiale, très différentes des deux autres et marquée par le terrorisme. Nous y sommes déjà : nous renonçons progressivement aux valeurs pour lesquelles nos ancêtres ont combattu (liberté, égalité, fraternité), tout en croyant la démocratie tellement solide, évidente et d'avenir que nul ne pourrait la détruire. Pourtant, nous allons en découvrir les limites, car les gens veulent tellement qu'on les laisse en paix personnellement qu'ils sont prêts à de petites lâchetés. Et de petite lâcheté en petite lâcheté, comme autant d'épingles, les agressions peuvent avoir raison de cette démocratie devenue ventre mou pour cause de renoncement, de fainéantise, de manque de courage au nom du confort et des loisirs. Une troisième guerre mondiale est donc inévitable, il faut penser l'après-guerre, l'ONU II.
En.marge. : Serait-ce le projet de Nous les Dieux, votre prochain livre à paraître en octobre ?
Bernard Werber : En quelque sorte, car dans cette suite de L'empire des anges, mon héros, après avoir été thanatonaute et ange, apprend à devenir un dieu en créant des civilisations, en compétition avec d'autres élèves, rassemblés devant une sphère figurant une planète. Les cours démarrent avec la Terre en 2222, la civilisation s'est effondrée, c'est Mad Max, on se bat pour les points de pétrole ou d'eau, l'insécurité est partout malgré les villages fortifiés. Chargés de réparer les dégâts, les élèves dieux constatent qu'à ce stade, ils ne peuvent plus aider. Ils gèlent entièrement le monde et refont océans et continents, où ils implantent la vie. "Et maintenant, faites mieux que la génération de dieux précédente !" leur proposent leurs maîtres. Chaque élève est alors chargé d'un petit groupe d'humains primitifs, qu'il essaie de faire évoluer au mieux. Si son groupe succombe ou est assimilé par un autre, l'élève disparaît de la compétition et devient une chimère éternelle vouée au silence. Mais en même temps, tous veulent savoir qui est le grand dieu caché au sommet de la montagne, dont l'ascension leur révèle progressivement tous les trésors de l'île. Et c'est ainsi que ma contribution à l'Arbre des Possibles est devenue une œuvre immense qui nécessitera deux autres tomes de 500 pages, et où luttent et coopèrent 54 élèves, 12 professeurs et les millions de mortels qu'ils gèrent comme des troupeaux. C'est la première fois que je suis autant entraîné par l'ampleur du projet et par mes personnages.

Un article pour Nouvelles Clés  

Le site de B. Werber

L'arbre des Possibles

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