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Pour la première fois dans l’histoire, des hommes essayèrent d’expliquer le monde qui les entourait en ayant recours à la raison et à la recherche individuelle, sans admettre les cosmogonies légendaires non vérifiables par l’expérience; ils engendrèrent des œuvres d’art produites selon des catégories esthétiques dont nous avons hérité. Certains États, certaines cités s’organisèrent selon des principes représentatifs, et non plus uniquement en fonction de valeurs ou de justifications religieuses. Entre le Ve siècle et le IIIe siècle av. J.-C., les cités grecques fondèrent les bases d’une civilisation dont les sociétés occidentales actuelles se réclament à divers titres depuis la Renaissance (XVIe s. ap. J.-C.)

La Crète

C’est dans cette île que la première des civilisations grecques fleurit. Le texte le plus ancien que l’on connaît (écriture “ linéaire B ”) remonte approximativement à 1375 av. J.-C. La Crète élabora une brillante civilisation du bronze qui rayonna jusqu’en Égypte. Elle était fondée sur le commerce maritime alors que l’île était partagée en plusieurs royaumes qui menaient, apparemment, une existence pacifique et prospère. Les témoignages les plus remarquables de cette époque sont les constructions de vastes palais, composés d’une succession complexe d’édifices et de patios, décorés de fresques évoquant des thèmes marins et religieux. Il semble qu’un culte d’une divinité féminine, la déesse-mère, dominait, alors qu’une place importante était occupée dans la mythologie par le taureau, lié, comme la figure précédente, au principe de fertilité.

Peu d’éléments sont connus de cette civilisation, divisée, selon des critères archéologiques, en fonction de la succession de palais qui ont été mis à jour par les fouilles. On distingue l’époque des premiers palais qui s’étend de 2000 à 1700-1600 av. J.-C. L’origine de leur destruction ou de leur abandon est inconnue. L’époque des grands palais, ou époque palatiale proprement dite, se prolonge jusqu’en 1375 av. J.-C. (destruction du palais de Cnossos). Les palais de Cnossos (dont le souverain imposa, à un certain moment, son hégémonie), Phaistos, Haghia Triada, Myrtos et Mallia correspondent à cette période. Fragilisée par des désastres naturels liés à l’éruption volcanique de l’île de Théra (Santorin), l’île finit sous la domination des Mycéniens, avec lesquels elle entretenait depuis longtemps des relations.

La civilisation mycénienne

Comme pour la Crète, nous savons peu de choses sur les habitants de la Grèce avant l’arrivée des groupes indo-européens, appelés génériquement Mycéniens (ou Achéens). Nous ne connaissons pas non plus l’origine de ceux-ci, bien qu’il semble très vraisemblable qu’ils vinrent d’Asie Mineure. Vers 1580 av. J.-C., la période que les archéologues appellent helladique récent débute et coïncide avec l’hégémonie de la ville de Mycènes, en Argolide. Il s’agit d’une culture du bronze qui rayonna sur le continent et les Cyclades. Mycènes fit la conquête de la Crète à la fin de l’apogée palatial et partagea l’écriture (le linéaire B, déchiffré en 1953) et la langue (avec des variantes dialectales plus ou moins accusées). Vers 1250 av. J.-C., la ville de Troie fut détruite, donnant naissance aux légendes recueillies par les poèmes d’Homère. Le monde mycénien s’effondra, peut-être en pleine prospérité, autour de 1200 av. J.-C., au milieu des turbulences occasionnées par l’irruption des “ peuples de la mer ” (dans ce cas, en particulier par les Doriens), qui apportaient le fer.

L’âge moyen et l’âge archaïque

Après l’effondrement du monde mycénien, la pénétration dorienne se poursuivit et la colonisation des côtes d’Asie Mineure commença. Ce fut une période obscure (les sources écrites et les témoignages archéologiques font défaut), que l’on appelle habituellement la période géométrique (en raison de la décoration la plus commune de la céramique). Elle dura jusque vers 800 av. J.-C. L’époque archaïque succéda à cette période et vit de profondes transformations se réaliser : généralisation de l’alphabet et développement des cités, gouvernées par des régimes d’abord aristocratiques, puis tyranniques. La pauvreté des ressources de la terre favorisa l’émigration et l’établissement de colonies grecques dans tout le bassin méditerranéen (comme les colonies de Nice ou d’Antibes en France). La naissance d’une économie fondée en partie sur le commerce maritime déboucha sur l’emploi de la monnaie et sur l’apparition de codifications légales. Les transformations politiques s’enchaînèrent, et entraînèrent à leur tour des bouleversements militaires essentiels pour comprendre l’apparition d’un sentiment de communauté culturelle, dépassant la fragmentation en cités (les Grecs commencèrent à s’appeler eux-mêmes des Hellènes).

Athènes et Sparte

L’unité politique grecque était la polis, incluant la cité et le territoire qui l’entoure. Athènes et Sparte, très différentes dans leurs organisations politique, sociale et économique, illustrèrent le grand fractionnement du monde grec, les rivalités qui émaillèrent l’histoire grecque et en même temps cette unité culturelle. Pourtant, les tentatives unificatrices ne dépassèrent jamais la constitution de fédérations occasionnelles.

Athènes

À partir du VIIe siècle av. J.-C., Athènes commença à prospérer grâce à la construction d’une flotte par laquelle on transportait l’huile et les produits des terres intérieures, vers le monde égéen et l’Asie Mineure. Plus tard, l’exploitation de carrières de marbre et de mines d’argent vint s’ajouter à cette ressource.

L’originalité de l’organisation politique athénienne commença par les législations de Dracon (v.620 av. J.-C.) et de Solon (v. 594 av. J.-C.). Les citoyens se trouvaient répartis en 4 classes pour être représentés à l’Aréopage et à la boulé (appelée aussi le conseil des 400). Cette instance accapara peu à peu les fonctions de l’aréopage. Enfin, l’ecclésia, dont tous les citoyens faisaient partie, votait les lois proposées par la boulé, bien que son pouvoir effectif demeura mince avant le Ve siècle.

Sparte

Si Athènes était une puissance maritime, Sparte, au sud du Péloponnèse, était une puissance terrestre. Elle était organisée selon des critères rigides répondant aux besoins de l’encadrement militaire. Deux monarques contrôlés par de puissants magistrats, appelés éphores, dirigeaient une cité composée de citoyens qui se qualifiaient d’Égaux. Leur existence était consacrée au service militaire, tandis que les tâches productives seraient assurées par les hilotes, individus dépourvus de droits politiques mais dont le statut restait meilleur que celui des esclaves.

Les guerres médiques

Depuis la colonisation, l’influence hellénique s’étendait à l’ensemble de la Méditerranée. De nombreuses cités d’Asie Mineure ou d’Afrique appartenaient à la civilisation grecque. Avec le développement de l’empire perse, certaines refusèrent de payer un tribut au “ roi des Rois ” et se révoltèrent contre son autorité (499-494 av. J.-C.). En répression, Milet fut rasée et ses habitants furent déportés en Mésopotamie. Ayant franchi le détroit du Bosphore, les Perses menacèrent les territoires proprement grecs quand, en 490, à la bataille de Marathon, ils furent défaits. Une seconde guerre médique eut lieu dix ans plus tard, et, une nouvelle fois, les cités associées réussirent à vaincre le géant perse aux Thermopyles (victoire spartiate de Léonidas) et à Salamine (victoire navale athénienne de Thémistocle).

Une fois la Perse vaincue sur mer et sur terre, les cités ioniennes s’allièrent avec Athènes (ligue maritime ou Confédération de Délos, 478 av. J.-C.) et l’irréductible rivalité entre la capitale de l’Attique et Sparte reprit.

L’hégémonie athénienne et la guerre du Péloponnèse

En effet, Athènes réunit un énorme pouvoir politique et économique, d’abord grâce à son prestige issu des guerres médiques, puis à cause de son influence économique et de sa prépondérance maritime. Cette prospérité culmina sous la direction de Périclès (495 ?-429 av. J.-C.). La culture et les arts s’épanouirent, la cité se dota de ses monuments les plus célèbres, comme le Parthénon sur la colline de l’Acropole. La rivalité avec Sparte éclata en 431. Athènes voulait s’étendre toujours plus et Sparte ne pouvait tolérer une rivalité dans le Péloponnèse puisqu’elle avait organisé une ligue avec les autres cités.

De 431 à 404 av. J.-C., le conflit s’étendit, en Grèce comme dans l’ensemble du Bassin méditerranéen où existaient des colonies. La victoire spartiate, conséquence en grande partie de l’arrogance de la démocratie athénienne, eut pour résultat un monde hellénique affaibli. En 404 av. J.-C., Athènes dut se rendre, ses murailles furent détruites et elle dut renoncer à sa flotte. Sparte avait aussi donné, et perdu, le meilleur d’elle-même.

Pourtant les divisions entre cités ne cessèrent pas, Corinthe, Thèbes, devenues des puissances, menacèrent Sparte et Athènes. En fait, les cités laissèrent s’accroître des pouvoirs visant à la monarchie.

La Macédoine et l’empire d’Alexandre le Grand

Au nord de la Grèce, la monarchie macédonienne profita des divisions grecques pour se consolider. Avec l’accession au trône de Philippe (359-336 av. J.-C.), un roi estimé comme un demi-barbare bien qu’il se considérait comme Grec, l’organisation militaire prit une nouvelle forme (cavalerie, lance, poliorcétique). Elle permit une extension de l’hégémonie macédonienne sur toute la Grèce septentrionale. Alarmées, les cités tentèrent de résister mais la bataille de Chéronée (338 av. J.-C.) donna la victoire à Philippe de Macédoine. Par la ligue de Corinthe, réunissant les cités alliées, Philippe montrait son respect à leur égard en les utilisant dans le cadre de son projet de lutte contre la Perse, l’ennemi commun, auquel demeuraient soumis les territoires grecs d’Asie Mineure.

Cependant, Philippe périt assassiné en 336 av. J.-C., victime d’une conjuration de courtisans. Son fils Alexandre, qui devint pour l’histoire Alexandre le Grand, lui succéda.

Alexandre le Grand

Rapidement Alexandre consolida les frontières septentrionales contre les invasions barbares (335 av. J.-C.). Il détruisit Thèbes pour démontrer aux cités qu’il ne pouvait supporter la contestation. Puis, il se disposa à accomplir le dessein paternel et à affronter le gigantesque Empire perse. Alexandre traversa le Bosphore, remporta les batailles décisives de Granique (334 av. J.-C.) et d’Issos (333 av. J.-C.), au cours desquelles il manifesta son génie militaire. Ces victoires lui ouvrirent les portes de l’Empire achéménide. Auparavant, il fit un détour pour s’emparer de l’Égypte (331 av. J.-C.), y fonder Alexandrie et y revêtir les insignes divins de pharaon. À Gaugamèles (ou Arbèles), de l’autre côté du Tigre, Alexandre livra la bataille décisive. Successivement, Babylone, Suse, Persépolis et Pasagardes, tombèrent aux mains des Grecs qu’il dirigeait. Le butin amassé atteignit des proportions gigantesques. Entre 327 à 325 av. J.-C., Alexandre, après avoir épousé la princesse perse Roxanne, entreprit la conquête de l’Inde, aux confins de laquelle il dut s’arrêter sous la pression des troupes qui refusèrent de continuer la marche. De retour en Perse, Alexandre projeta de fusionner les cultures orientale et occidentale (incarnée par les Grecs). Cependant, ce projet fut stoppé par sa mort à Babylone en 323 av. J.-C. Par les conquêtes d’Alexandre, le monde grec se projetait hors de Grèce.

Le partage de l’empire d’Alexandre

L’empire fut partagé entre les Diadoques, les généraux de l’armée macédonienne. Les plus puissants (connus comme les Épigones) se répartirent les territoires, alors que les épouses d’Alexandre étaient supprimées, Antigone s’adjugea la Macédoine et la Grèce, Séleucos gouverna la Syrie, et Ptolémée, l’Égypte. Une nouvelle période de splendeur culturelle, la période hellénistique (IVe s. - Ier s. av. J.-C.), débuta, recueillant et universalisant les aspects les plus créateurs de la culture grecque, apportant, de manière symétrique, des éléments de la tradition orientale, millénaire et si riche, à l’occident. C’est ainsi que le livre des morts de la religion égyptienne ou le manichéisme de la religion de Zoroastre influencèrent durablement le patrimoine culturel occidental.

Principaux traits communs du monde hellénistique

Malgré leur diversité politique, les Grecs eurent conscience de leur appartenance à un même monde : la langue, la religion et les institutions panhelléniques, comme les jeux sportifs, les sanctuaires, les théâtres et les oracles, alimentaient ce sentiment de communauté. La religion ne se traduisait pas par une théocratie, comme en Orient, car il n’y avait pas de clergé ni de caste sacerdotale. Ceci explique l’existence d’un espace de liberté pour la spéculation autonome et individuelle (principalement dans les colonies, où naquit la philosophie), ainsi que pour la production artistique et littéraire, dirigée vers le souci de créer du “ beau ” et de refléter des inquiétudes proprement humaines. La religion occupait une fonction de cohésion sociale : c’est la religion civique qu’il ne fallait pas remettre en cause sous peine de risquer sa vie, comme le souligna l’exécution à Athènes du philosophe Socrate en 399. Pour les Grecs, les dieux symbolisaient des forces de la nature, des aspects de la vie et de l’expérience immédiate, des notions abstraites (Zeus, Héra, Hermès, Apollon, Poséidon, Arès, Aphrodite, Pallas Athéna, etc.). Par ailleurs, on leur attribuait le patronage de cités déterminées. Durant la période hellénistique, la culture littéraire et artistique de la Grèce put être conservée et enrichie. La multiplication de lieux scientifiques (le musée d’Alexandrie, mais aussi la bibliothèque de Pergame), les recherches et la spécialisation engendrèrent une véritable éclosion intellectuelle que le monde occidental ne retrouva que dix-sept siècles plus tard. Euclide, vers 300 av. J.-C. énonça ses Eléments, Archimède (280-212) conçut le calcul intégral. Pour Aristarque de Samos (320-250), la Terre tourne autour de son axe et autour du Soleil, etc. Dans le domaine artistique, l’époque hellénistique reprit la tradition classique en l’enrichissant, accentuant les aspects décoratifs et l’entourant d’un certain luxe. Les jeux firent l’objet d’une professionnalisation. Au IIe siècle av. J.-C., l’Orient grec apparaissait à tous comme une région riche tant intellectuellement que matériellement. De nouveaux barbares pouvaient tenter de s’emparer de ces domaines.

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