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Ces
deux pays asiatiques abritèrent des civilisations évoluées et
complexes, dont les remarquables réalisations arrivèrent tardivement en
Europe. De la même manière qu’au Proche-Orient, ce fut la présence de
communautés sédentarisées sur les bords des grands fleuves et les aménagements
hydrauliques qui enclenchèrent la dynamique de ces civilisations. L’Inde Les
cultures préhistoriques et protohistoriques les plus avancées d’Inde
se trouvèrent au nord-ouest. Au IVe
millénaire av. J.-C., des formes néolithiques pénétrèrent par l’Iran
et vers 3000 av. J.-C., les premiers instruments en métal apparurent.
Dans le même temps, au milieu du IIIe
millénaire, la première culture urbaine était établie. Les principaux
centres furent Mohenjo-Daro et Harapa, dont les réalisations se répandirent
sur une grande partie du sous-continent indien. Ces villes, semble-t-il,
étaient en contact avec le monde mésopotamien. Cependant, vers 1500 av.
J.-C., les civilisations de l’Indus succombèrent à une invasion dont
on ignore la nature. Avec les migrations indo-européennes, la religion
védique
fut introduite (la rédaction dans les livres appelés Vedas
eut lieu postérieurement). Cette religion était de caractère
fondamentalement naturaliste, et acquit une complexité de plus en plus
grande jusqu’à devenir ce que nous appelons l’hindouisme. Le
système de castes Les
Indo-Européens favorisèrent l’émergence d’une division de la société
en castes :
les brahmanes, ou
transmetteurs de la tradition sacrée ; les kchatriyas,
guerriers et fonctionnaires ; les vaiçyas,
producteurs de richesses, surtout paysans et commerçants chargés de
soutenir les castes supérieures ; les shudras,
artisans chargés de servir les trois castes (varna)
citées ; et les parias,
ou intouchables,
gens sans caste, dépourvus de droits et aux métiers souillés, comme
ceux qui s’attachent au travail du cuir (peau de vache). Par ailleurs,
l’Inde, excepté à de très rares moments, n’a jamais constitué une
entité politique mais s’est articulée en un conglomérat de royaumes. Le
bouddhisme Aux
VIe-Ve
siècles av. J.-C., le bouddhisme
apparut, accommodant l’hindouisme à d’autres sociétés dépourvues
du système des castes, et en dépouillant cette doctrine de ses rituels
et de ses complications. Le roi Asoka (272-232 av. J.-C.), rejeton d’une
dynastie provenant de Magadha qui avait conquis la vallée du Gange et le
Deccan, adapta le bouddhisme et contribua à son expansion vers l’Extrême-Orient.
À sa mort, une violente réaction brahmanique se produisit, excluant le
bouddhisme d’Inde, à l’exception du nord et du sud. La dynastie des
Gupta, intronisée en 305 ap. J.-C., établit un empire vaste et
puissant, qui se maintint malgré les vicissitudes (nombreuses invasions
barbares au nord) jusqu’au XIe
siècle (conquête turque). La
Chine À
l’image de l’Égypte, “ don du Nil ”, la Chine serait un
“ don du fleuve Jaune ” où la révolution néolithique
apparut avec les cultures du millet et du blé dès le VIe
millénaire. D’un point de vue politique, les périodes d’unité
alternent avec les moments de division. L’organisation politique surgit
avec une confédération d’États située dans l’espace politique
central appelé “ l’empire du Milieu ”. Alors que la Chine
entrait dans l’âge du fer vers le Ve
siècle av. J.-C., à cette date, la pensée chinoise héritait des
enseignements de deux guides suprêmes de la conscience : Lao-tseu
(Laozi),
fondateur du taoïsme et Confucius
(Kongzi),
fondateur du confucianisme.
Leurs doctrines eurent des influences décisives sur l’organisation et
l’histoire de la société chinoise. La
dynastie Qin La
dynastie
Qin,
l’une des familles féodales qui composaient la confédération, succéda
aux Zhou au IIIe
siècle av. J.-C. Elle entreprit une expansion territoriale et attribua à
son fondateur; Shi Huangdi, le titre d’empereur. Ce fut au cours de
cette période que les protections militaires furent renforcées et
qu’une organisation unitaire du pays fut créée. L’unification de
l’écriture, constituée de signes phonétiques, est alors
significative. Pour rompre avec le passé, le souverain ordonna la
destruction des œuvres de Confucius ainsi que d’une grande quantité de
documents et d’annales, causant ainsi des pertes inestimables pour le
patrimoine culturel de l’humanité. Dès cette époque, l’Empire
chinois possédait un grand nombre de traits caractéristiques, parmi
lesquels l’existence d’une cour nombreuse, régie par un luxe et un
protocole presque asphyxiants. Une longue paix amena avec elle la prospérité
et de grandes avancées techniques. Cependant la Chine dut aussi affronter
les invasions des Huns. Cette menace des nomades de la steppe d’Asie
centrale constitue une constante de l’histoire chinoise. Pour prévenir
ce danger, Shi Huangdi entreprit l’agrandissement de l’une des œuvres
les plus ambitieuses conçues par le génie humain : la Grande
Muraille. L’empereur embellit sa capitale de monuments et se fit
enterrer (210 av. J.-C.) avec ses femmes, ses serviteurs et ses trésors,
ainsi qu’avec une armée de céramique, reproduction parfaite des
soldats, découverte en 1974 par des archéologues. La
dynastie des Han À
la mort de ce grand empereur, le pays plongea dans le chaos et, après une
série de luttes, un aventurier, Liu Bang, se rendit maître du pouvoir
(206 av. J.-C.) et fonda la dynastie des Han, qui gouverna jusque vers 220
av. J.-C. La
nouvelle dynastie continua la lutte contre les Huns et contre différents
peuples nomades. Elle assista à la pénétration du bouddhisme et laissa
s’établir une bureaucratie complexe fondée sur des principes
confucianistes, que les mandarins acceptaient. La grande figure de cette
époque fut l’empereur Wudi (140-87 av. J.-C.), qui étendit ses
domaines jusqu’en Indochine et sur une partie de la Corée ; il renforça
le pouvoir chinois en Asie centrale, en repoussant les nomades et en
ouvrant ces régions, désormais pacifiées par une succession de postes
militaires, aux routes commerciales (route de la soie). La dynastie Han déclina
et une période agitée de la Chine débuta par l’usurpation de Wang
Mang, qui s’autoproclama “ Fils du Ciel ”. Cependant, il
échoua dans sa tentative d’implanter des réformes sociales fondées
sur la redistribution des terres. Un général dissident, Pan Ch’ao, créa
un véritable empire militaire en Asie centrale, contribuant à maintenir
les Huns à distance. En 220 ap. J.-C., la Chine perdit son unité et
entra dans une nouvelle période de son histoire, connue comme étant
celle des Trois Royaumes (Wu au nord, qui ne tarda pas à se décomposer
à son tour, Shu au sud et Wei à l’intérieur). |
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