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Constantinople
fut d’abord la capitale de l’Empire romain d’Orient. Ensuite, elle
constitua un creuset dans lequel se fondirent la latinité, l’hellénisme,
les influences orientales dont le christianisme. En effet, cet empire espéra
longtemps réunifier les deux parties de l’empire, espoir déçu en dépit
des tentatives. Pourtant, l’empire byzantin remplit durant les mille ans
de son existence une triple fonction : il permit un rayonnement vers
le monde slave, il réussit à contenir l’avancée de l’Islam et il
conserva l’héritage culturel gréco-romain, mais aussi hébraïque,
perse, etc. La
consolidation et l’apogée Après
410, les destinées de l’Empire romain divergèrent. Dans sa partie
orientale, la tradition romaine fut souvent maintenue dans
l’administration et dans le droit. Dans les autres domaines, l’élément
grec finit par prédominer, en se mêlant aux influences orientales ;
une forme particulière christianisme s’y développa, imprimant son
caractère à la culture, à l’art et aux mentalités des populations. Dans
les premiers siècles de la division, la politique extérieure se dirigea
vers la réunification de l’empire, ce que parvint à réaliser momentanément
l’empereur Justinien Ier,
qui régna de 527 à 565, figure d’autant plus importante qu’il légua
une compilation du droit romain, connu sous le nom de Code
de Justinien.
Ses successeurs perdirent les territoires récemment reconquis en Italie
et en Afrique du Nord. Différentes menaces planaient sur la partie
orientale. D’abord sur les marges syriennes, les Sassanides, héritiers
des Perses, devenaient dangereux. D’autre part, les frictions
religieuses à l’intérieur de l’empire aboutirent à différents
schismes, exagérés et surestimés à cause d’une organisation
autoritaire de l’état impérial, les populations ne supportant plus le
poids des prélèvements fiscaux. Enfin et surtout, dès le VIIe
siècle, l’expansion musulmane fulgurante enlevait à Byzance
son grenier, l’Égypte, ainsi que le rivage africain de la Méditerranée,
la Palestine et la Syrie. Par la suite, l’expansion musulmane se
ralentit, mais Byzance resta menacée. À l’intérieur même de la
capitale, l’intolérance ne pouvait que favoriser les dissensions et les
excès. Les violences entre partisans du culte des images (iconolâtres)
et leurs adversaires (iconoclastes)
ensanglantèrent les rues de Constantinople.
Comme tout mouvement religieux, il y avait des enjeux politiques dérivés
de la réaction nationaliste grecque (l’iconoclasme provenait d’Asie
Mineure, lieu d’origine des empereurs isauriens) contre le maintien
d’institutions romaines vides de contenu. La demande de réformes
sociales pesait aussi dans les conflits. La
dynastie macédonienne Avec
la dynastie macédonienne (867-1056), Byzance retrouva une certaine
splendeur. Elle demeurait indiscutablement la première puissance. Ses
lucratives activités commerciales et artisanales lui permirent
d’accumuler de fabuleuses richesses, prolongeant la tradition
commerciale et urbaine de l’époque gréco-romaine, désormais éteinte
en Europe. Cette période se conclut par le schisme
d’Orient de 1054, c’est-à-dire la fin officielle de l’unité de
l’Église chrétienne, désormais divisée entre orthodoxes (patriarcat
de Constantinople) et catholiques (papauté de Rome). La
décadence et la chute de l’empire L’Empire
byzantin survécut encore près de quatre siècles, marqués par la prédominance
militaire et par le développement des marques du féodalisme. Face aux fréquentes
attaques de l’empire par les Bulgares, les Arabes, puis par les Turcs,
les Normands, les Petchenègues et les Hongrois, les Byzantins, dirigés
par la dynastie des Comnène (depuis 1057) et celle des Paléologues
(1260-1453), aliénèrent leurs ressources afin d’obtenir des soutiens
militaires. La richesse de la capitale romaine d’Orient, sa vitalité commerciale
due à son cosmopolitisme attisèrent les appétits. Venise, la prospère
cité commerciale italienne, désirait en finir avec la concurrence
byzantine, et en 1204, elle parvint à dévier la IVe
croisade vers Constantinople. La ville fut saccagée par les croisés
(1204) qui imposèrent un éphémère Empire latin à la capitale.
Affaiblie et amputée des conquêtes turques et latines, Byzance réussit
à reconquérir son indépendance contre les Latins et survécut
jusqu’en 1453. |
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