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Pendant ces siècles, de profondes modifications transformèrent la société féodale. Un essor de la vie urbaine lié au développement de l’activité marchande et un épanouissement culturel bouleversèrent les sociétés alors que le renforcement des pouvoirs monarchiques en place faisait concurrence aux pouvoirs du pape et de l’empereur du Saint Empire romain germanique.

Les dernières croisades

Des luttes intestines affaiblirent un moment la puissance de l’Empire musulman. En Occident, le pape Innocent III en profita pour prêcher une nouvelle croisade, la quatrième (1202-1204), dans le but de récupérer Jérusalem, arrachée aux croisés par le sultan Saladin en 1187. Appuyés par la riche république marchande de Venise, les croisés décidèrent d’emprunter la voie maritime et de faire halte dans la capitale de l’Empire romain d’Orient, Constantinople (appelée aussi Byzance). Devant les richesses accumulées dans l’antique centre de l’Empire romain, l’appât du gain et la rivalité entre Latins et Grecs conduisirent au pillage et au saccage en 1204. Le scandale fut énorme. Engagée pour lutter contre l’islam, la quatrième croisade se terminait par la destruction d’un état chrétien ennemi de l’islam. Au lieu d’affaiblir celui-ci, elle le renforça. Les croisés tentèrent de fonder un Empire latin de Constantinople, mais, s’ils étaient unis pour piller Byzance, ils étaient divisés quand il s’agissait de combattre les musulmans ou les chrétiens orthodoxes. L’Empire latin ne dura qu’un demi-siècle, puis les Grecs reconquirent leur capitale.

Seule la sixième croisade (1228-1229), dirigée par l’empereur Frédéric II d’Allemagne, atteignit  son objectif en occupant Jérusalem, mais cette conquête ne dura que 15 ans et les autres souverains n’y participèrent pas. La septième (1248-1254) et la huitième croisade (1270) furent toutes deux dirigées par Saint Louis, mais elles ne parvinrent pas jusqu’à la Terre sainte, le monarque succombant à une épidémie de peste à Tunis en 1270. Enfin, la dernière citadelle de la chrétienté latine en Orient, Saint-Jean-d’Acre, tomba aux mains des Turcs musulmans en 1291.

La marche vers l’Est

La lutte pour les lieux saints ne constitua pas le seul aspect de l’expansion européenne. Dans le même temps, un mouvement de “ marche vers l’Est ” s’accomplissait en Europe orientale. L’ordre Teutonique, créé en 1190, s’assignait pour but la conquête de la Prusse païenne. En deux siècles, il maîtrisa une grande partie des pays baltes et de la Prusse après avoir affronté des populations slaves.

Dans la péninsule Ibérique, l’expansion chrétienne se traduisit par une poussée des royaumes chrétiens (Aragon, Castille, Portugal) au détriment des émirats musulmans (Cordoue, Grenade...). En 1212, toute avance musulmane était arrêtée par les trois souverains à la bataille de Las Navas de Tolosa.

À chacune de ces conquêtes politiques et religieuses, des ordres militaires furent créés, Teutonique en Prusse, ordre de Santiago en Castille (Saint Jacques) ou ordre des Templiers. Formés dans le but de lutter contre les infidèles, ils s’imposèrent peu à peu comme des puissances économiques et politiques.

Le développement des villes

Les mutations économiques des XIe et XIIIe siècles touchèrent d’abord les campagnes. Grâce à l’emploi de nouvelles techniques plus performantes (collier d’attelage, charrue), la production agricole augmenta. Les pouvoirs féodaux participèrent à cet élan car, souvent, les seigneurs favorisaient les défrichements de terres (les essarts), affranchissaient leurs serfs afin d’attirer les paysans sur leur fief et augmenter ainsi leur puissance. Ils octroyèrent aussi des avantages à l’établissement de communautés par le moyen de chartes ou de franchises. Grâce à l’existence de surplus agricoles, les épidémies reculèrent, favorisant une espérance de vie plus importante et un développement de la population. On estime que la population de la France et des Pays-Bas tripla, que celle des îles britanniques et de l’Italie doubla.

Les surplus vendus, les paysans purent acheter des produits artisanaux fabriqués en ville. On assista progressivement à une véritable rénovation de la vie urbaine (les Villefranche, Villeneuve se multiplièrent pendant ces siècles). Des marchés et des foires se développèrent avec des constructions de lieux spécifiques comme les halles. Peu à peu, une bourgeoisie apparut et les plus riches métiers, drapiers, orfèvres ou banquiers, s’emparèrent de la direction politique des cités. À l’intérieur de celles-ci, les métiers s’organisèrent en corporations, où se côtoyaient apprentis, compagnons déjà qualifiés et maîtres-artisans. En Flandres et en Italie, les villes multiplièrent les signes de leur vitalité et de leur indépendance envers les seigneurs par la construction de beffrois et de palais communaux.

Les lieux de culture

Afin de disposer d’une élite intellectuelle capable de compter, de connaître le droit, de rédiger, les sociétés féodales créèrent des lieux de culture pour répondre aux besoins que les traditionnels monastères ne pouvaient plus satisfaire. Dans les écoles cathédrales, puis dans les universités (la Sorbonne à Paris, Oxford, Padoue...), le savoir s’enrichit des apports du monde greco-romain (Platon, Aristote, droit romain...) que les Arabes puis les Byzantins transmirent. Les grandes figures de la philosophie chrétienne apparurent (saint Bonaventure, Duns Scot, saint Albert le Grand et saint Thomas d’Aquin). L’art gothique fleurit, appliqué aux cathédrales et aux édifices publics qui accueillaient les institutions urbaines et corporatives. Toutes les contrées d’Europe occidentale profitèrent de cette croissance qui culmina au XIIIe siècle. Elle permit au monde féodal de trouver les forces nécessaires à la réalisation des expéditions contre les infidèles alors que les divisions internes continuaient. La place du roi de France, et particulièrement de Saint Louis, correspond à cette période de prospérité et d’expansion économique. À cette date, il était à la tête du territoire le plus peuplé du continent.

Ascension de la monarchie française

Après la bataille de Bouvines (1214), la monarchie française des Capétiens se trouva renforcée. Au cours de diverses guerres, les souverains (Philippe Auguste : 1180-1223 ; Louis VIII : 1223-1226 et Louis IX dit Saint Louis : 1226-1270) purent développer le domaine royal, en incorporant des fiefs appartenant à des vassaux rebelles. Peu à peu, les grands nobles, ducs et comtes, acceptèrent comme suzerain le roi, ressenti naguère comme une puissance étrangère. Lors de la croisade des Albigeois (1209-1229) contre l’hérésie cathare, les troupes royales associées à celles des barons du nord de la France écrasèrent les méridionaux. Raymond VI, comte de Toulouse, dut céder une partie de ses possessions au roi de France. De son côté, par le traité de Paris (1259), Henri III d’Angleterre renonçait à la Normandie, à l’Anjou, au Poitou au profit de Saint Louis. Il reconnaissait la suzeraineté française sur les fiefs de Guyenne qu’il conservait. Le fils de Saint Louis, Philippe III le Hardi (1270-1285) rattacha à la couronne le Poitou et Toulouse et il acquit le comté de Champagne en mariant son fils aîné à l’héritière de ce grand fief. Le besoin d’organiser le domaine royal et le royaume s’exprima dans l’image de justice qu’incarne Saint Louis, mais aussi dans l’œuvre de son petit-fils, Philippe IV le Bel (1285-1314). À l’aide de juristes, les légistes, il affirma ses droits sur les ordres (il confisqua les biens des Templiers), contesta la puissance et l’autorité du pape sur les souverains, allant jusqu’à séquestrer Boniface VIII. Il compléta les mesures de ses prédécesseurs en organisant l’administration royale. Le Parlement fut chargé de la justice, le Grand Conseil assistait le souverain dans ses choix, et la Chambre des comptes contrôlait et percevait les finances. Baillis et sénéchaux le représentaient en province, en dehors des fiefs des grands féodaux qui conservaient leur propre administration et leur propre justice.

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