En.marge  encyclo Xnova                 L’Europe de la renaissance (XVIe siècle)

Accueil

Retour à
Encyclo Xnova


Encylo perso

Margino blog

Reportages et articles

Marginal Newsletters

Vies en marge
(en construction) 


La Renaissance débute au cours de la deuxième partie du XVe siècle. La guerre de Cent Ans terminée, la peste noire disparue, le monde occidental se trouve prêt pour commencer un nouveau cycle de croissance. Les terres délaissées sont remises en culture, les richesses abandonnées et perdues sont récupérées par les survivants. Le “ monde plein ” de la fin du XIIIe siècle est loin et, deux siècles plus tard, les Européens disposent à nouveau de tous les atouts pour la Renaissance.

L’évolution politique des monarchies

Le développement de la culture et de la vie urbaine, les avancées technologiques, souvent connues dès le XIIIe siècle, ouvrent de nouveaux horizons. La crise religieuse d’Avignon et des conciles aboutit à des remises en cause des idées et croyances héritées du Moyen Âge. Les hommes recherchent alors leur inspiration dans l’Antiquité classique. La figure du prince (princeps en latin) devient centrale et les souverains tentent de s’inspirer des principes politiques de cette période.

Les Rois Catholiques : Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon

Ces monarques furent des figures typiques de la Renaissance. L’unification des royaumes de Castille et d’Aragon se fit sous leur règne grâce à leur mariage (1469), bien que chaque royaume conserva ses institutions propres. Depuis 1479, date du début du règne de Ferdinand, le couple tenta d’accroître ses possessions, d’abord par la prise de Grenade en 1492, qui leur valut le titre de Rois Catholiques puis par l’occupation de la Navarre espagnole (annexée en 1512). La politique de cohésion intérieure fut renforcée par l’expulsion des juifs de la Couronne (1492) et par la création d’une institution propre à la péninsule : l’Inquisition. Contrairement aux autres organes religieux, elle ne rendait de compte qu’aux rois d’Espagne, et ne dépendait pas de Rome.

La politique extérieure fut fondée, d’une part, sur l’expansion en outre-mer et, d’autre part, sur des alliances matrimoniales permettant à leur petit-fils de jouer un rôle de premier plan en Europe. La première orientation se concrétisa par la découverte de l’Amérique ; la seconde par la figure de l’empereur Charles Quint.

Les rois de France et les guerres d’Italie

Un demi-siècle après la guerre de Cent Ans, le royaume avait pansé ses plaies et retrouvé une prospérité certaine. En 1494, Charles VIII (1483-1498) envahit l’Italie pour faire valoir ses droits sur le royaume de Naples, en tant que descendant des Anjou. La perspective d’une hégémonie de la France alarmait les autres souverains, et particulièrement ceux d’Espagne et du Saint Empire. Ce dernier conservait une structure médiévale, fragmentée en un grand nombre d’États et de villes libres, mais possédait toujours la suzeraineté sur de nombreux fiefs italiens.

Louis XII (1498-1515) poursuivit la politique italienne de son prédécesseur et conquit le duché de Milan (1500), dont il expulsa la famille régnante, les Visconti. Pour calmer l’inquiétude de l’Espagne, il signa un traité avec Ferdinand le Catholique par lequel il partageait le royaume de Naples. Cependant, des disputes finirent par éclater entre les deux puissances. Après 1504, les Français furent expulsés de Naples, qui fut attribuée à la couronne d’Aragon. Au nord de l’Italie, le Milanais resta encore quelque temps aux mains de la France.

L’opposition François Ier - Charles Quint

Le principal bénéficiaire des alliances matrimoniales de ce temps fut Charles d’Autriche, né en 1500, fils de Philippe d’Autriche (héritier de la Bourgogne, des Pays-Bas, de l’Autriche, prétendant au Saint Empire romain germanique) et de Jeanne de Castille (héritière des royaumes d’Espagne, avec leurs possessions américaines, italiennes). Il fut désigné empereur en 1519. La possession de domaines si vastes accordait à Charles Quint l’hégémonie européenne, ce qui menaçait les intérêts de la France, entourée de tous côtés par des territoires de la maison des Habsbourg.

Une fois de plus, le champ de bataille entre ces deux puissances rivales fut l’Italie. L’affrontement se résolut en faveur de l’Espagne, après la défaite de François Ier (1515-1547) à la bataille de Pavie (1525). Mais cette victoire retentissante des troupes impériales éveilla la méfiance des états italiens et du pape Clément VII (1523-1534), qui s’unirent contre la France (ligue de Cognac, 1526). Les armées de Charles Quint mirent alors Rome à sac (1527) et s’allièrent à Gênes, ce qui leur donna en plus la suprématie maritime. La paix de Cambrai en 1529 rendit la Bourgogne à la France, mais consacra le domaine espagnol en Italie.

La Turquie fut l’autre rival face aux desseins impérialistes de Charles Quint. Ce pays était devenu, après la prise de Constantinople, une grande puissance, qui avait étendu son pouvoir à tout le monde islamique, ainsi qu’aux pays des Balkans et du Danube. Il aspirait à dominer la Méditerranée et appuyait les incursions des pirates barbaresques sur les côtes méditerranéennes d’Espagne et d’Italie. François Ier décida de se joindre aux Turcs pour attaquer sur deux fronts les Impériaux. Cette alliance française avec des infidèles fit un grand scandale au sein de la chrétienté. En 1541, les armées françaises attaquèrent l’Italie, tandis que les Turcs de Soliman le Magnifique s’emparèrent de Budapest, possession de Charles Quint. Bien que l’empereur s’alliât momentanément à l’Angleterre et qu’il remportât quelques batailles, l’essor du protestantisme en Allemagne l’obligea à signer la paix de Crépy (1544).

L’idéal de l’empereur était un empire chrétien universel, ayant d’évidentes racines médiévales, ce qui entrait en contradiction avec ces temps nouveaux, qui voyaient l’émergence des royaumes nationaux. Son échec face à l’avancée du protestantisme le conduisit à abdiquer (Bruxelles, 1555), laissant à son frère Ferdinand, l’empire et les possessions allemandes, et à son fils Philippe, le patrimoine de la couronne d’Espagne et le duché de Bourgogne (Franche-Comté, Luxembourg et Pays-Bas).

Caractéristiques de la Renaissance

Cette période embrasse la deuxième moitié du XVe siècle et le XVIe siècle. Elle inaugure ce que nous appelons l’âge moderne. Le centre originel de la Renaissance fut l’Italie, où les riches traces de l’Antiquité gréco-latine demeuraient présentes. Les contacts des républiques marchandes de Venise et de Gênes avec le monde byzantin, véritable conservatoire de la culture de l’Antiquité grecque, furent essentiels. Cette influence s’accentua avec l’immigration d’intellectuels grecs au début de la conquête turque de Constantinople (1453). Par ailleurs, ce mouvement intellectuel fut soutenu par une découverte technique majeure : l’imprimerie.

La naissance de l’imprimerie et la diffusion du livre

Inventés et utilisés par les Chinois au XIe siècle, les caractères mobiles (les types, d’où le mot de typographie) permettent d’imprimer des feuilles. Les Européens n’en connurent l’existence que tardivement et, pendant tout le Moyen Âge, ils continuèrent à recopier les livres (les manuscrits au sens propre). Vers 1440, Gutenberg réalisa les premiers types employés en Europe, pouvant ainsi créer les premières imprimeries en Allemagne. Quant au papier, ce furent les Arabes qui transmirent son usage, originaire de Chine, aux Européens aux XIIe et XIIIe siècles. Grâce à l’imprimerie, un nombre élevé d’exemplaires d’un ouvrage pouvait être rapidement produit. Cette démultiplication du livre et des idées joua un rôle clé dans la pensée humaniste. Dès 1480, environ 110 villes possédaient un atelier d’imprimerie, elles étaient 240 à la fin du XVIe siècle.

L’humanisme

La culture médiévale prédominante reléguait l’homme et la nature au second plan. La vie de la société était pénétrée de religiosité et assujettie au sacré. Chaque paroisse, chaque confrérie, chaque corporation possédait son saint protecteur et ses jours fériés qui lui étaient consacrés. Les cultures de la Renaissance furent souvent plus individualistes, plus critiques. Elles utilisèrent d’abord les langues anciennes, le grec, le latin, et l’hébreu, afin de rechercher les origines et de critiquer les traductions. Puis, dans une large mesure, les langues nationales furent privilégiées au détriment du latin (par exemple La Franciade de Ronsard, 1572). Dans les domaines scientifiques, la quête mathématique imposait de retourner aux grands scientifiques grecs, confirmant certaines croyances, en infirmant d’autres. L’homme devint le centre et la mesure de toutes choses, et la contemplation de la nature inspira les arts et la littérature. La première figure appartenant pleinement à la Renaissance et à l’humanisme fut le poète Pétrarque (1304-1374), qui introduisit la notion d’humanisme, une tentative de concilier la tradition religieuse médiévale avec les valeurs humaines conçues à la manière des philosophes stoïciens. Les qualités dont devait s’orner le nouvel homme se résument dans la Vertu, une disposition d’esprit qui pousse à la poursuite d’une fin en acceptant l’adversité.

Après une première période marquée par le legs romain, la seconde moitié du XVe siècle vit la création à Florence de l’Académie platonicienne, fondée par Marsile Ficin (1433-1499), fruit de la découverte de la philosophie de Platon (428-348), par le biais des Byzantins. Ces changements eurent une influence de premier ordre sur la pensée européenne, d’autant que leur diffusion fut assurée par l’emploi des imprimés. Ainsi, les nouvelles idées de grands penseurs circulèrent dans toute l’Europe, à l’image du cosmopolitisme de celui qu’on appela le “ prince des humanistes ”, Érasme (1467-1536).

La Renaissance artistique

Comme dans le domaine intellectuel, les arts renouèrent avec les techniques et les goûts de l’Antiquité grecque et romaine. Une nouvelle fois, les Italiens furent les premiers artistes à en appliquer les principes.

Le Quattrocento

Initié au cours du XIVe siècle par Giotto (1266-1337), un premier mouvement artistique, connu sous le nom de Quattrocento, apparut au cœur de la péninsule où des mécènes comme les Médicis à Florence ou les Gonzague à Mantoue, favorisaient l’activité des artistes. Piero della Francesca (1416-1492), Andrea Mantegna (1430-1506) Sandro Botticelli (1445-1510) en peinture, Donatello (1386-1466) en sculpture ou Brunelleschi (1377-1446) en architecture, réinventèrent l’art classique autour de certains principes. Coupoles, frontons et chapiteaux antiques furent réintroduits dans les constructions par opposition au gothique. La recherche de la perfection les entraînait souvent à n’employer que des formes considérées pures : le cercle, le carré, le cube, la sphère En peinture, l’homme redevint le sujet central des compositions alors que les principes mathématiques de la perspective furent réintroduits. À cette première vague d’artistes, succéda une seconde génération autour du chantier romain dont Michel-Ange (1475-1574) fut la figure phare. Bien d’autres artistes devraient être cités pour les Italiens, de Palladio (1508-1580) à Raphaël (1483-1520), de Véronèse (1528-1588) au Titien (1490-1576), sans oublier, bien entendu, le véritable artiste-humaniste qu’était Léonard de Vinci (1452-1519). Toute l’Europe résonna de cette renaissance artistique.

La Renaissance française

En France, Charles VIII, Louis XII et surtout François Ier eurent un rôle central dans l’importation de la Renaissance italienne, au point de s’en approprier l’esthétique et de produire une renaissance proprement française. Les guerres d’Italie qu’ils menèrent entre 1494 et 1516 leur permirent de connaître cet art nouveau, d’en acheter, d’en commander ou d’en voler des toiles. S’inspirant de la vie italienne (Balthazar Castiglione, auteur du Courtisan, mort en 1529), François Ier créa une véritable vie de cour et s’entoura d’artistes, dont le plus célèbre fut Léonard de Vinci. Celui-ci vécut ses dernières années en France, près d’Amboise. Sous le règne de ce souverain, les constructions se multiplièrent dans la vallée de la Loire, où la Cour résidait. Les châteaux de Blois, de Chambord, d’Amboise, d’Azay-le-Rideau, de Chenonceaux ou de Fontainebleau furent les plus belles illustrations de cet art de la Renaissance française.

Hors d’Italie et de France, l’écho de cette rénovation artistique fut tout aussi important. En Allemagne, et aux Pays-Bas, les caractères nationaux perdurèrent mais la qualité et les techniques se modifièrent : les œuvres d’Albrecht Dürer (1471-1528), de Jérôme Bosch (v.1450-v1516) ou de Lucas Cranach (1472-1553) témoignèrent de l’influence de la Renaissance dans le Nord de l’Europe.

 LIENS

 

Retour haut de page                                                                     

                                                                  Retour à Encyclo Xnova                                                                                                      Retour à Encylo perso

Accueil

                                                                            Retour à Reportages et articles