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À la suite de la guerre franco-prussienne, l’Allemagne avait annexé les régions de l’Alsace et de la Lorraine (paix de Francfort, 1871). Cette circonstance et les fortes réparations de guerre imposées par le Reich alimentèrent chez les Français une soif de revanche. Néanmoins, la période comprise entre 1870 et 1914 fut pacifique, et le développement économique spectaculaire profita particulièrement à la France et à l’Allemagne. Celle-ci connut en outre une vive croissance démographique. Pour ces raisons, cette période est qualifiée en France de Belle Époque.

Le système des alliances

Pourtant, les rivalités des grandes puissances, les emportements nationalistes et les disputes pour l’exploitation coloniale poussèrent les États à s’allier face à d’éventuels adversaires communs. Bismarck fut l’artisan de la Triple-Alliance, qui réunit l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. En 1872 fut signée l’alliance des Trois Empereurs (Allemagne, Autriche, Russie), qui échoua en raison du choc des intérêts austro-russes dans les Balkans.  La Russie s’unit alors à la France (1892), les pays germaniques se trouvant ainsi menacés par l’est et par l’ouest. L’Angleterre, qui s’abstenait de participer à ce système, appuyait les uns ou les autres en fonction de ses convenances. Cependant, elle désirait à ce moment freiner la puissance commerciale et navale croissante du Reich, et s’unit donc aux Français et aux Russes dans la Triple-Entente (dont les membres s’appelaient eux-mêmes les Alliés). L’Italie, qui se méfiait de la pénétration balkanique de l’Autriche, inclina elle aussi pour l’Entente.

Dans les premières années du siècle deux importants foyers de tension apparurent. Le premier sur la question marocaine entre la France et l’Allemagne fut réglé par la conférence d’Algésiras (1906). Le second foyer se situa dans les Balkans, où les influences autrichiennes et russes s’opposaient. Les pays autrefois dominés par les Turcs s’affrontèrent dans les guerres balkaniques, luttant pour se répartir les dépouilles de l’Empire ottoman agonisant. Au cours de ces affrontements, ils reçurent de part et d’autre l’appui de la France et du monde germanique, mais dans cette partie de l’Europe, ce furent les intérêts de la Triple-Alliance qui l’emportèrent.

La première guerre mondiale

L’augmentation fébrile des contingents militaires et des armements en Europe n’attendait qu’un prétexte pour déboucher sur une guerre ouverte. Le prétexte à son déclenchement eut lieu à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, à l’époque sous la domination de l’Empire autrichien. Le 28 juin 1914, le prince héritier, l’archiduc François-Ferdinand, fut assassiné par un Serbe en étroite relation avec les services de ce pays. La Serbie nourrissait des buts expansionnistes sur la Bosnie-Herzégovine pour étendre sa souveraineté aux minorités serbes qui s’y trouvaient installées depuis longtemps. Elle escomptait que la protection russe empêcherait une déclaration de guerre autrichienne. Ce ne fut pas le cas : l’engrenage complexe des alliances fonctionna.

L’Allemagne suivit l’Autriche dans le conflit, et toutes deux savaient que la guerre contre la Serbie devait entraîner son inconditionnelle alliée, la Russie et, avec elle, la France, qui depuis quarante ans attendait sa revanche contre l’Allemagne. L’Angleterre s’efforça de maintenir la paix, mais l’invasion allemande de la Belgique et la proximité des troupes du Reich de l’autre côté de la Manche la forcèrent à intervenir dans le conflit. Le 4 août 1914, ces puissances étaient entrées en guerre.

L’Italie abandonna la Triple-Alliance et se joignit aux Alliés en 1915, exemple que suivirent à des dates diverses, le Japon, la Roumanie, la Grèce, le Portugal, etc. La Turquie et la Bulgarie, en revanche, s’alignèrent peu à peu sur ceux que l’on appelait les empires centraux. La Scandinavie, la Suisse et l’Espagne restèrent neutres. Enfin, les États-Unis intervinrent tardivement, en 1917, à côté des Alliés.

L’enlisement des opérations en Europe

Les Allemands espéraient une victoire rapide sur l’armée française, pour pouvoir consacrer leur énergie à combattre les Russes sur le front de l’Est, les armées autrichiennes ayant fait preuve d’une alarmante faiblesse. L’attaque par la Belgique fut foudroyante. Les Allemands atteignirent la Marne après un mois de combats, mais ils ne parvinrent pas à percer le front. L’emploi des taxis parisiens permit l’arrivée rapide de renforts et la victoire de la contre-offensive française (bataille de la Marne, septembre 1915). Le front se stabilisa et, durant deux ans, une terrible guerre de tranchées se déroula (1915-1917), à laquelle appartiennent les épisodes les plus cruels et les plus sanglants du conflit. Des batailles furent livrées dans cette guerre d’usure, dans le but de “ saigner ” l’ennemi en hommes, à l’issue d’offensives telles que celle de la Somme, de l’Artois ou de Champagne. La bataille de Verdun par sa durée (février-décembre 1916), et par l’ampleur du nombre de ses victimes estimé à 600 000 morts illustra pour des générations les atrocités de ces combats. Cette guerre fut totale, à l’image de la guerre de Sécession américaine car toute l’économie, toute la société, fut mobilisée. On employa pour la première fois sans distinction tous les acteurs sociaux, tous les secteurs de production pour concourir à l’effort de guerre : les gaz, la propagande, le cinéma, les femmes, etc.

En Europe orientale, la situation évolua favorablement aux Empires centraux. Le général en chef allemand Hindenbourg battit les Russes à Tannenberg (Prusse orientale, août 1914) et conquit la Pologne russe. L’Autriche et la Bulgarie occupèrent la Serbie. L’Allemagne écrasa la Roumanie, et les tentatives alliées de forcer le détroit des Dardanelles pour annihiler le pouvoir turc et ouvrir une voie de communication maritime avec l’allié russe, échouèrent.

L’année 1917 fut appelée “ l’année terrible ”. Tous les belligérants étaient épuisés. Le coût humain et matériel de la guerre devenait partout insupportable. Dans la plupart des armées, des mutineries éclatèrent, les soldats refusant d’obéir à des ordres dont on connaissait l’inefficacité depuis plus de deux années de combats. Le rationnement avait gagné l’ensemble des mécanismes de distribution dans cette guerre terriblement longue. On exigeait des ouvriers un travail supplémentaire pour compenser les départs de soldats du front. Des grèves éclataient. Enfin, en Russie, pays le plus pauvre parmi les belligérants, sans aucune communication avec ses alliés, la lassitude se joignit à la faim, au froid et au mécontentement à l’égard du pouvoir autocratique du tsar et déboucha sur la révolution de février 1917. Nicolas II dut abdiquer, et les gouvernements successifs ne réussirent pas à contraindre les forces vives du pays à continuer le combat. En mars 1918, le gouvernement bolchevik au pouvoir signa le traité de paix de Brest-Litovsk avec le Reich (1918).

L’offensive finale

À partir de février 1917, l’abandon du front oriental permit aux Empires centraux de lancer toutes leurs forces sur le front occidental, bien que la défection de la Russie fût compensée sur le papier par l’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917. En réalité, il fallut attendre l’année 1918 pour que l’immense industrie américaine se reconvertisse dans la production de guerre et que les soldats américains puissent combattre efficacement. Livrant les derniers combats avec fureur durant l’été 1918, les Allemands furent défaits lors de la seconde bataille de la Marne (juillet 1918). Les Alliés, sous le commandement du maréchal français Foch, avec le nouvel appui américain, lancèrent l’offensive générale et repoussèrent peu à peu les Allemands, qui se maintenaient tout de même à l’intérieur des territoires français et belge.

Alors que l’armée du kaiser reculait à l’automne 1918, les civils allemands ne purent supporter davantage de privation et d’arbitraire. Le 9 novembre 1918, une révolution éclata à Berlin, Guillaume II abdiqua. Afin de conserver l’ordre social, le gouvernement provisoire signa rapidement l’Armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes, près de Compiègne.

Le traité de Versailles et les conséquences de la guerre

Les Alliés se réunirent à Versailles pour discuter de la paix. Celle-ci fut articulée autour de 14 points élaborés par le président des États-Unis, Wilson (1856-24, président de 1912 à 1920). Cette paix se fondait sur le démembrement des Empires centraux, qui devait donner naissance à de nouveaux États (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Pologne), et sur la création d’une Société des Nations qui garantirait le maintien de la paix. Quant à l’Allemagne, exclue des négociations, elle était déclarée coupable et condamnée à payer de très lourdes réparations de guerre. La France recouvra l’Alsace et la Lorraine. Les frontières des vaincus furent modifiées (voir carte) et redéfinies au bénéfice de leurs voisins. Les colonies allemandes d’Afrique furent réparties entre l’Angleterre et la France, et celles d’Océanie furent partagées entre ces deux pays et le Japon. Les conditions de la paix s’inspiraient plus d’une volonté de revanche que de justice. L’Allemagne se trouvait humiliée, exclue de la Société des Nations, la Sarre occupée, son territoire séparé en deux par la Pologne. Le traité de Versailles, considéré comme un diktat par l’opinion, fut le terreau du nationalisme allemand de l’entre-deux-guerres, semant les germes d’affrontements encore plus graves, alors qu’en France, un pacifisme teinté de nationalisme, devint l’un des caractères dominants de l’état d’esprit des anciens combattants : comment vouloir la reproduction d’une telle boucherie pour les générations futures ? Les combats avaient fait 9 millions de morts, dont près d’1,5 millions du côté français et 2 millions du côté allemand. Mais aussi, comment ne pas être fier d’avoir résisté à l’envahisseur allemand ? Parmi les changements notoires consécutifs à la Grande Guerre, les femmes virent leurs droits s’élargir, obtenant le droit de vote dans certains pays, comme en Allemagne, en Espagne ou en Angleterre, mais pas en France.

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