En.marge encyclo Xnova Une période entre-deux-guerres 1918-1939 | |||||||
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Après un passage, plus ou moins difficile selon les
pays, de l’économie de guerre à l’économie de paix, l’Europe et
le monde vécurent quelques années de prospérité et d’expansion,
connues sous les expressions de “ roaring twenties ” ou “ d’années
folles ”. À l’Est, la Russie eut bien du mal à sortir des
affres de la guerre, et lorsqu’elle le fut, ses dirigeants prétendirent
créer une nouvelle voie vers le bonheur universel en construisant le
socialisme. La crise de 1929 brisa tous ces espoirs de recomposition et de
prospérité. Les vieux démons du nationalisme rejaillirent parmi toutes
les nations, favorisant de nouvelles tensions. En dépit de la Société
des Nations, créée par le traité de Versailles pour éviter de
nouvelles guerres, les diplomates furent incapables d’éliminer les
sources de conflit. La révolution communiste en Russie La
Grande Guerre détruisit les fondements de l’Empire russe par l’épuisement
des populations. Lénine
et la création de l’U.R.S.S. Le
soulèvement de février 1917 était d’abord orienté contre la guerre,
ce que le gouvernement provisoire, composé d’intellectuels démocrates
comme Kerenski, ne comprit pas. Le groupe majoritaire du parti socialiste
russe, groupe qualifié en russe de “ bolchevik ”, et son
principal dirigeant, Valdimir Illitch Oulianov, dit Lénine (1869-1924),
comprirent qu’il fallait s’opposer avec force à cette guerre pour
obtenir les faveurs d’une population épuisée par le froid et la faim.
Les bolcheviks, qui avaient mis en minorité dès 1903 le groupe menchevik
plus modéré, s’appuyèrent sur des assemblées ouvrières et des
conseils de soldats (les soviets) pour contester l’ordre en place. Le 25 octobre
1917 (7 novembre de notre calendrier), le parti bolchevik, fort d’avoir
obtenu la majorité aux soviets, s’empara du pouvoir. Le nouveau régime
fut immédiatement contesté, et très vite, il réprima les opposants
alors qu’une guerre civile se développait avec la bénédiction de
toutes les puissances occidentales. Après avoir signé une paix séparée
avec l’Allemagne en mars 1918, et dissous une assemblée constituante où
ils n’obtenaient qu’un tiers des suffrages, les bolcheviks forgèrent
l’Armée rouge, se transformèrent en parti communiste et créèrent
l’Internationale communiste -le Komintern ou IIIè Internationale-
dans le but de propager la révolution. Après cinq années supplémentaires
de guerre entre les Rouges et les Blancs, l’ancien empire décomposé se
trouvait exsangue, avec pour toute direction, un pouvoir soviétique
confisqué par un parti devenu unique qui imposa sa dictature. En 1922,
l’Union des républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S) naissait, réunissant
par la force les divers peuples de la Russie tsariste. Le
stalinisme À
la mort de Lénine, en 1924, l’URSS consolidait son existence,
l’agriculture profitait de la réduction des réquisitions pour renouer
les pratiques antérieures. La situation se normalisait, de petits marchés
reprenaient vie. Jusqu’en 1929, la situation s’améliora. Dans le
domaine politique, la diminution de la démocratie, mise à mal par les
mesures terroristes de la guerre civile, se confirmait à l’intérieur même
du Parti communiste dont les différents dirigeants se trouvaient peu à
peu mis à l’écart et réduits au silence, comme Trotski (1879-1940),
chef de l’Armée rouge, et chassé du pays en 1927. Dans l’ombre, son
secrétaire général, Joseph Vissarionovitch Djougatchvili, dit Staline
manœuvra si habilement qu’il devint le “ petit père des peuples ”,
organisant un culte de sa propre personnalité et instaurant un régime
antidémocratique, appelé stalinisme. Il affirma pouvoir édifier le “ socialisme
dans un seul pays ”, à la différence des théories de Marx et de
Lénine. Pour cela, il décida la collectivisation des terres au prix
d’un coût humain terrible, par l’élimination des koulaks (paysans
propriétaires de leur exploitation). Des millions d’entre eux, chassés
de leur terre, abattirent leur cheptel, mangèrent les quelques réserves
alimentaires. Le pays s’enfonça dans une terrible crise. Afin de gérer
l’économie, des plans quinquennaux prévoyaient les objectifs de
production. L’encadrement de toute la société, la constitution d’un
État totalitaire, permirent un rétablissement économique alors que les
camps de concentration et de travaux forcés en Sibérie se multipliaient
(le goulag). La terreur politique fut démultipliée. Au cours de
plusieurs procès truqués, connus sous le terme de procès de Moscou
(1936-1938), Staline se défit de toute la vieille garde bolchevique, il décima
les rangs du Parti et de l’armée (3 maréchaux sur 5, 14 généraux
d’armée sur 16, 8 amiraux sur 8, 60 généraux de corps d’armée sur
67, et en tout 35 000 officiers à partir du grade de commandant
furent exécutés). Des millions de citoyens furent déportés ou exécutés,
souvent sans en connaître la cause. Les années vingt, “ années folles ” La
fin de la guerre de 1914 marqua le déclin de l’Europe. Les États-Unis
apparurent comme la première puissance mondiale et commencèrent à
influer fortement sur les formes de vie en Occident. En revanche, les
plans de paix, proposés par le président Wilson, échouèrent complètement. La
république de Weimar en Allemagne (appelée ainsi pour avoir été fondée
dans cette ville) était née de la défaite et de la révolution. Bien
que celle-ci fût écrasée en janvier 1919 par une alliance entre les
restes de l’armée et le gouvernement socialiste, la république
perdura, mais humiliée et rendue exsangue par le traité de Versailles et
par les réparations de guerre qui étaient exigées. Incapable de
rembourser quoique ce fût après les quatre années de guerre mondiale,
l’Allemagne vit la France occuper la Ruhr (1923) et s’emparer de la
production minière et sidérurgique de cette région. Ces décisions
exaltèrent les Allemands et aggravèrent la crise économique qui se
transforma en crise financière. Des insurrections nationalistes et
communistes éclatèrent à plusieurs reprises dans divers endroits, comme
le putsch manqué de la brasserie à Munich en novembre 1923 que dirigea
Hitler. La formation en France d’un gouvernement radical, et l’appui
américain contribuèrent à apaiser ces tensions. Le plan Dawes permit
l’étalement des réparations, les troupes françaises évacuèrent
l’Allemagne. La tradition industrielle allemande permit un développement
rapide dont les bénéfices se firent sentir dès 1925. Les
années folles se caractérisent par des profonds changements dans la
production industrielle et dans les attitudes de consommation. Aux États-Unis,
la société de consommation avec ce qu’elle engendre de crédits, de
gaspillage mais aussi de vie facile et de loisirs apparut au cours de ces
années vingt. Plus généralement, l’essor de la taylorisation
et de la standardisation
autorisa une vaste prospérité. Les inventions d’avant la guerre de 14,
principalement liées à l’électricité et au moteur à explosion,
pouvaient se diffuser. Le téléphone, la radio, le cinéma, l’écoute
de musique sur disques, l’automobile, l’avion entrèrent dans la vie
quotidienne des Américains, et dans une moindre mesure de celle des
habitants des pays de l’Europe de l’Ouest. Le jazz, le cubisme, les
“ Arts-Déco ” marquèrent cette période de gaîté et
d’insouciance après les années de guerre. Les États-Unis et la dépression Cette
croissance économique donna lieu aux États-Unis à une large
augmentation des valeurs boursières qui, elle-même, entraîna une frénétique
spéculation. L’envolée du cours des actions ne reposant pas sur des
bases réelles engendra ce que l’on a appelé “ l’effet bulle ”
ou la “ bulle spéculative ”. Lorsque le jeudi noir
d’octobre 1929, la bulle éclata, ce fut le krach : les cours de la
bourse s’effondrèrent, 30 milliards de dollars d’investissements
s’évaporèrent et ce fut le début d’une période de crise profonde,
appelée la grande dépression, dont les répercussions frappèrent le
monde entier. L’incapacité
du président républicain Hoover à enrayer les terribles effets de la
crise déclenchée par le krach, permit l’élection d’un démocrate à
la présidence des États-Unis en 1932. Franklin D. Roosevelt (1882-1945)
répondit à la gravité de la situation en lançant le New Deal (“ nouvelle
donne ”) afin de résorber le chômage. Celui-ci avait atteint des
sommets en touchant 13 millions d’Américains. Une politique
d’intervention de l’État par des aides aux agriculteurs, des travaux
publics et le soutien à une législation du travail avancée devait
freiner les effets de la crise. De fait, on assista à une amélioration
économique entre 1932 et 1940, cependant le niveau de chômage restait
important et l’activité n’avait pas encore retrouvé le niveau des
années folles. Seule la marche vers la Seconde Guerre mondiale aboutit à
la résorption totale de la crise. La France de l’entre-deux-guerres Comme
l’Allemagne et les États-Unis, la France bénéficia pleinement des années
folles. Surréalistes et dadaïstes manifestèrent leur incompréhension
devant un monde qui avait pu produire la guerre mondiale. Dans le même
temps, ces courants et d’autres se jetèrent dans la prospérité à
corps perdu. De Mistinguett à Joséphine Baker, de Cocteau à Picasso,
une nouvelle société s’esquissait, alors que la vie politique
traditionnelle de la IIIe
République continuait, assurant les anciens combattants de toute
l’estime de la république reconnaissante. La crise de Wall Street en
1929 toucha moins violemment la France que ses voisins pour diverses
raisons. D’une part, la population jeune était peu nombreuse, les
entreprises possédaient une structure familiale plus prononcée qu’en
Allemagne ou en Angleterre. Enfin, la présence d’un empire permit
d’amortir les effets de cette crise. Pourtant, celle-ci parut comme un
mal lancinant, peu vigoureux mais permanent. Comment d’anciens soldats
pouvaient-ils accepter que la société les laissât au chômage alors
qu’ils avaient donné leur sang pour le pays ? Le 6 février
1934, dans une ambiance délétère (l’affaire Stavisky, un escroc protégé
par des hommes politiques est retrouvé “ suicidé ”), des
associations d’anciens combattants et des partis d’extrème droite
appelèrent à manifester contre la Chambre des députés. La police qui
faillit être débordée, réprima très violemment les troubles (15 morts
et 1 500 blessés). La classe politique et l’opinion publique
crurent le pays menacé d’une évolution parallèle à celle qui mena
Hitler au pouvoir en Allemagne l’année précédente. Le
Front populaire Les
radicaux, les socialistes et les communistes formèrent le Front populaire
pour s’opposer à ce danger et se présentèrent unis aux élections de
1936 qu’ils remportèrent. Le gouvernement, dirigé par le socialiste Léon
Blum (1872-1950), n’était pas encore installé que des grèves éclatèrent
sur tout le territoire obligeant gouvernement, patronat et syndicats à négocier
les accords Matignon (juin 1936). La mémoire collective a retenu de ces
accords le droit aux congés payés et la semaine de travail de 40 heures. Rapidement,
Léon Blum dut faire face à la méfiance du patronat et fut obligé de dévaluer
deux fois la monnaie pendant que des complots d’extrême droite (la
Cagoule) menaçaient la stabilité politique (suicide du ministre
socialiste Roger Salengro). En juin 1937, Blum démissionna et
l’alliance du Front populaire se fissura peu à peu sur les questions économiques
et à propos de la guerre d’Espagne (juillet 1936- mars 1939). Les régimes nationaux autoritaires Le
militarisme japonais La
crise de 1929 avait considérablement réduit les débouchés économiques
des producteurs japonais. Afin de combler ces déficiences, le
gouvernement japonais renoua avec la politique colonialiste, dans
l’objectif de contrôler les sources de matières premières et de
diminuer les coûts de production en s’assurant de nouveaux marchés par
la force. La politique expansionniste refléta les mutations politiques
avec un poids de plus en plus important des aspects autoritaires et une
dimension militariste extrême que souligna la participation de l’armée
aux décisions. Dès 1927, le mémorandum du général Tanaka assignait au
Japon la tâche de dominer l’Asie. En 1931, la conquête de la
Mandchourie commença, l’année suivante, Tokyo mit en place un État
fantoche en Chine du Nord et en 1937, déclencha la guerre contre la
Chine. Les moyens employés contre les populations chinoises relevèrent
des crimes de guerre, comme l’illustrent les atrocités commises à
Nankin. Le
fascisme italien En
Italie, la multiplication des affrontements sociaux et le sentiment
d’amertume consécutif à la fin de la guerre facilitèrent l’épanouissement
du fascisme. Celui-ci se définit comme nationaliste et autoritaire. Son
fondateur, Benito Mussolini (1883-1945), s’imposa par la violence à ses
adversaires, profitant de la division des démocrates et des difficultés
au cours de la crise de reconversion de l’économie à la paix. En 1922,
Mussolini établit la dictature du parti fasciste, parti unique, dans le
cadre du régime monarchique. Le fascisme fut spécifiquement italien au
sens où il s’appuya sur les conditions propres à la péninsule. Ainsi
la théâtralité et l’exaltation de l’État s’expliquèrent par la
faiblesse des traditions centralisatrices auxquelles le Duce (le chef)
aspirait pour maintenir son pouvoir. Si
le fascisme tenta de moderniser les structures du pays, ce fut pour
affaiblir les anciennes élites et mieux établir son pouvoir. Cette
politique rencontra un certain écho dans la population. Cependant, sa
popularité se détériora fortement lorsque la crise et les aventures
coloniales préoccupèrent le pays. La nature autoritaire et nationaliste
du régime fascina un moment Hitler. En octobre 1936, l’Axe Rome-Berlin
fut proclamé. La
péninsule Ibérique À
la veille de la Seconde Guerre mondiale, la péninsule Ibérique était
aussi sous la botte de dictatures. Au Portugal, le coup d’État du général
Carmona en 1926 porta rapidement António de Oliveira Salazar (1889-1970)
à la tête d’une dictature conservatrice qui s’inspira du fascisme
pour l’organisation de syndicats verticaux (les corporations :
organisation par profession rassemblant les patrons et les ouvriers au nom
des intérêts communs à l’exercice d’un même métier). Comme tout
dictateur, Salazar poursuivit les opposants et bannit les libertés
publiques. L’Espagne
connut tout d’abord le coup d’État du général Primo de Rivera entre
1923 et 1930 qui ne réussit pas à remettre en marche l’économie du
pays. Dans les années trente, la violence des oppositions, la tradition
militaire de pronunciamiento, d’intervention dans la vie publique
accrurent les tensions. Les élections de 1936 menèrent au pouvoir un
Front populaire semblable à celui de France. Mais le 17 juillet 1936, le
général Franco (1892-1975), avec l’appui d’une partie de l’armée
tenta un coup d’État. Certaines régions cédèrent, d’autres restèrent
contrôlées par les républicains. L’intervention active des fascistes
italiens aux côtés des troupes franquistes permit le passage du détroit
de Gibraltar aux formations coloniales. Les soutiens nazis autorisèrent
l’emploi de l’aviation. La ville de Guernica fut ainsi rayée de la
carte par les bombardements allemands. Les démocraties, en premier lieu
le Front populaire français, ne voulurent pas intervenir, ni même
ravitailler le gouvernement légal de l’Espagne, de crainte de désordres
intérieurs et de peur d’une conflagration européenne. On peut affirmer
que l’Espagne fut le terrain d’essai des armes qu’employèrent par
la suite les dictatures. La victoire du franquisme en mars 1939 préfigurait
les catastrophes totalitaires de la Seconde Guerre mondiale. La
diffusion du modèle dictatorial D’autres
régimes autoritaires placés sous le signe du nationalisme proliférèrent
durant cette période. Leurs dirigeants manipulaient de manière démagogique
le mécontentement des populations, et favorisaient les tendances xénophobes,
invoquant des offenses historiques et des irrédentismes en se substituant
à la classe politique traditionnelle. En
Turquie, le désastre consécutif à la défaire militaire de 1918 déboucha
sur un mouvement de rénovation nationale (les Jeunes-Turcs) mené par
Mustafa Kemal Atartürk (1881-1938). La modernisation forcée et
autoritaire de la société turque (à partir de 1923, avec l’abolition
du sultanat) mit le pays à part du reste du monde musulman, bien que,
sous de nombreux aspects, l’occidentalisation fût superficielle :
la pauvreté et les structures archaïques favorisaient les genres de vie
ne remettant pas en cause les valeurs traditionnelles, réfractaires à
toute rénovation. Des
régimes autoritaires s’implantèrent progressivement en l’Europe
centrale et orientale, en Autriche avec le chancelier Dollfuss, en Hongrie
avec l’amiral Horty, en Pologne, avec le général Pilsudski, en
Roumanie, en Grèce et en Yougoslavie sous l’égide des souverains
respectifs, dans les États baltes, etc. Dans ce paysage politique, la Tchécoslovaquie
démocratique faisait figure d’exception, à l’ombre de son dangereux
voisin allemand. L’Allemagne nazie En
1929, la république de Weimar semblait consolidée alors que les partis
d’extrême droite reculaient. Avec la crise économique, l’ensemble
des structures fut ébranlé car le pays dépendait étroitement des crédits
et de la caution américaine depuis le plan Dawes. À peine le krach de
Wall Street avait-il eu lieu, que les capitaux américains furent rapatriés.
Nombre d’entreprises et de banques firent faillite. Le chômage augmenta
régulièrement pour atteindre six millions de sans-emploi en 1933. Dans
ces conditions, les élections qui suivirent furent un échec pour les
partis au pouvoir, les socialistes et les chrétiens-démocrates, et une
victoire pour ceux qui refusaient la république. Ce fut dans ce contexte
qu’Hitler (1889-1945) commença sa foudroyante ascension. Dès 1920, il
avait pris la direction du Parti national socialiste des travailleurs
allemands (NSDAP, abrégé en allemand par nazi) et établi un programme mélangeant
les mesures démagogiques avec les aspects les plus autoritaires et
racistes qu’il développa par la suite. Emprisonné quelques mois après
le putsch de la Brasserie de 1923 et marginalisé de la vie politique par
la prospérité, il profita de la crise pour sortir de l’obscurité. Sa
position nationaliste, son refus des réparations et plus généralement
du traité de Versailles, sa xénophobie, son racisme et son antisémitisme
lui permirent de trouver des boucs émissaires à la crise. Les
nazis n’avaient en 1928 que 12 députés dans le Reichstag (Diète d’Empire)
et ce chiffre passa à 107 en 1930. En 1932, ils perdirent à nouveau des
voix (de 37,3% à 31,1%), mais, avec l’appui de politiciens
nationalistes, Hitler fut nommé chancelier par le président de la République,
Hindenbourg le 30 janvier 1933. Montant de toutes pièces une provocation,
l’incendie du Reichstag, les nazis accusèrent et arrêtèrent des
milliers de militants communistes, ce qui leur donna la majorité à
l’Assemblée. L’ascension
d’Hitler Des
pouvoirs d’exceptions furent conférés à Hitler et, dès le mois de
mars, le camp de Dachau fonctionna ; en juillet, les partis politiques
autres que nazi furent interdits. Un régime totalitaire raciste et antisémite
se mit en place. La mort d’Hindenbourg en août 1934 conféra à Hitler
la première place : le IIIe
Reich fut proclamé. Réarmant le pays, en dépit des interdictions imposées
par le traité de Versailles, le régime nazi entreprit la création
d’une Grande Allemagne dans le but d’acquérir un “ espace
vital ” au détriment des peuples slaves. Hitler opéra en
politique étrangère par une multiplication des provocations, telles
qu’une tentative de coup d’État en Autriche (1934), le rétablissement
du service militaire obligatoire (1935), le rémilitarisation de la Rhénanie
(1936), la réunion par la force de l’Autriche à l’Allemagne (l’Anschluss
mars 1938). À chaque fois, les puissances démocratiques transigèrent et
le nazisme se renforça. Cette position d’attente culmina avec la crise
des Sudètes, ces territoires tchèques peuplés de nombreux Allemands.
Exigeant leur rattachement au IIIe
Reich, le Fürher (le guide) menaça les Anglais et les Français de
guerre s’il n’obtenait pas satisfaction. Par les accords de Munich
(septembre 1938), et avec la permission des démocraties, la Tchécoslovaquie
fut démembrée. Dès mars 1939, la partie non occupée fut envahie malgré
les promesses antérieures. En août 1939, Hitler renouvela l’opération
avec la Pologne, réclamant le Corridor de Dantzig et menant parallèlement
des négociations avec Staline. À la fin du mois d’août, les deux
dictatures opposées conclurent un pacte de non-agression afin de se
partager la Pologne. Le 1er septembre,
Hitler mit à exécution son projet sans déclaration de guerre. Le 3
septembre 1939, l’Angleterre et la France réagissaient, à leur tour à
ces attaques par la déclaration de guerre : la Seconde Guerre
mondiale débutait. |
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