En.marge encyclo Xnova La seconde guerre mondiale (1939-1945) | |||||||
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Entre
1939 et 1945, la plupart des pays d’Europe furent touchés par les
combats ou entraînés par les conséquences politiques de la guerre. Peu
à peu, le conflit s’étendit à d’autres nations, concernant tous les
continents. Les
victoires allemandes (1939-1942) L’armée
polonaise fut rapidement mise en déroute par les colonnes motorisées
allemandes. Celles-ci appliquaient une nouvelle tactique appelée guerre-éclair
(blitzkrieg),
liée aux innovations apparues en 1918 : l’emploi des chars et des
avions. Du côté Alliés, les plans de guerre étaient marqués par une
stratégie défensive. En effet, la France paraissait inattaquable derrière
une ligne de front fortifiée près de la frontière : la ligne
Maginot.
Cette position entraîna la passivité des armées pendant plus de 6 mois,
intervalle appelé “ la drôle de guerre ”. En
effet, après avoir déclaré la guerre, les puissances occidentales
attendaient derrière leur défense que Hitler décidât de les attaquer.
Pendant ce temps, le moral des troupes diminuait à la mesure de
l’attente. Ayant
les mains libres à l’est, Hitler attendit le printemps pour se lancer
sur le front ouest. Le 10 mai 1940, ses troupes envahissaient les
Pays-Bas et la Belgique, et avec les colonnes blindées
(les panzerdivisions), une percée fut effectuée des Ardennes à la
Somme, prenant à revers l’armée française. À la fin mai, les Alliés
étaient encerclés dans le nord de la France, le 4 juin, la résistance
de la poche de Dunkerque était terminée, le 14 juin, Paris était occupé
et le 17 juin, le chef du nouveau gouvernement demandait l’armistice. À
partir de cette date, l’Angleterre de Churchill resta contre l’Axe
(Allemagne, Italie et Japon) jusqu’en décembre 1941, subissant les
bombardements allemands, accueillant les divers gouvernements européens
en exil. Hitler dessina selon sa convenance une nouvelle carte de
l’Europe. En plus des territoires qui avaient été cédés à la France
et à la Belgique à la fin de la Première Guerre mondiale, réincorporés
au Reich, plusieurs États furent démembrés pour constituer des
gouvernements satellites : ainsi en fut-il de la Croatie, de la
Slovaquie et de l’union formée par les Républiques baltes. La France
de Vichy,
la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie suivaient la politique du Reich.
Dans ce qu’il restait de la Pologne, un gouvernement général fut établi.
Une partie de la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège,
la Serbie, la Yougoslavie, l’Albanie et la Grèce furent occupés. La
facile progression des troupes de l’Axe favorisa deux entreprises aux
conséquences importantes : le 22 juin 1941, l’Allemagne nazie
envahit l’URSS et le 7 décembre 1941, les troupes japonaises bombardèrent
Pearl
Harbor,
possession des États-Unis dans l’archipel hawaïen. L’entrée en
guerre de ces deux grandes puissances ne bouleversa pas immédiatement les
conditions de guerre. Il fallut attendre entre l’été 1942 et le
printemps 1943 pour que de véritables coups d’arrêt stoppent toute
progression de l’Axe. La
France dans la guerre L’armistice
conclu entre Pétain et Hitler à Rethondes le 22 juin 1940 reconnaissait
la défaite militaire française et octroyait de nombreux avantages à
l’Allemagne nazie, dont le démembrement de la France du Nord et de l’Est,
l’occupation du territoire septentrional s’étendant de Bayonne à Genève,
l’expulsion vers le Reich des militants allemands anti-nazis, etc. Le 10
juillet 1940, le maréchal Pétain, à qui l’on attribuait la victoire
de Verdun obtint de l’Assemblée nationale les pleins pouvoirs. Il
abolit la République pour créer l’État
français,
supprimant les élections, créant des corporations. Dès ses débuts,
Vichy voulut collaborer avec le Reich allemand, décidant d’un
statut particulier des juifs avant même toute demande nazie, pratiquant
l’antisémitisme et le racisme (juillet 1942 : la rafle du Vel’
d’Hiv’ contre les juifs parisiens), inventant une L.V.F (Légion des
volontaires français en 1941 pour combattre en Russie contre les
communistes). La plupart des Français adoptèrent une position
attentiste, absorbés par les difficultés de la vie quotidienne ; les
prisonniers de guerre en Allemagne étaient nombreux, le ravitaillement
apparut vite difficile et l’instauration d’un rationnement amena à la
naissance d’un marché noir. Ce fut la politique partisane de collaboration
qui obligea de nombreux Français à s’engager. La création en 1943 du
Service du travail obligatoire (les jeunes Français devaient aller
travailler en Allemagne) favorisa le développement de la Résistance. Les
insoumis rejoignirent peu à peu le maquis où se concentraient les
rebelles à l’ordre établi. La Résistance
exista dès le 18 juin 1940, lorsque le général de Gaulle, depuis
Londres, lança son appel à refuser la défaite. Dans le pays, des
groupes, syndicalistes, militaires, communistes (surtout après juin 1941)
ou chrétiens entrèrent rapidement en dissidence. Cependant, ce fut à
partir de 1943 que l’on assista à une extension réelle de ce mouvement
(création du Conseil national de la Résistance, C.N.R. présidé par
Jean Moulin). La Résistance française joua son rôle dans la libération
du pays en 1944. La
guerre selon les forces de l’Axe Pour
Hitler, la guerre
était un instrument de sa conception de la société et du monde.
Si la France eut à souffrir comme d’autres pays de l’Occupation,
seule une partie de sa population fut martyrisée au nom des conceptions
racistes. En Europe orientale, la population juive, nombreuse, fut massacrée
sans pitié alors que l’idéologie nazie considérait aussi les Slaves,
les Tsiganes, et les homosexuels comme des êtres inférieurs. En conséquence
de quoi, dès 1933, les persécutions à leur encontre avaient commencé
en Allemagne, puis s’étaient étendues avec l’ouverture de camps de
concentration (avant 1939 : Dachau, Mauthausen, Ravensbrück).
L’occupation nazie de l’Europe fut l’occasion d’un holocauste.
Déjà, les troupes allemandes décimèrent les populations slaves, éliminant
systématiquement les personnes de confession juive. À la conférence de
Wansee en janvier 1942, il fut décidé d’appliquer la “ solution
finale ”, c’st-à-dire la déportation et l’extermination des
juifs. Pour cela, des camps d’extermination (Auschwitz, Treblinka,
Sobibor) furent créés avec leurs chambres à gaz où des populations
entières, de tout âge, furent assassinées. Près de six millions de
juifs périrent. Sur les 75 721 juifs déportés de France,
seuls 2 450 (à peine 3%) survécurent. Sur
le front oriental, les Japonais violèrent de manière similaire les
droits minimaux des prisonniers et des civils, bombardant des villes entières,
utilisant des produits chimiques, asservissant des milliers d’individus.
L’occupation de Malacca, de la Birmanie, de Singapour, des Philippines,
des Indes orientales hollandaises (aujourd’hui Indonésie), d’une
partie de la Nouvelle-Guinée et de plusieurs archipels du Pacifique, menaça
sérieusement l’Empire britannique dont les points de repli furent l’Australie,
la Nouvelle-Zélande et les Indes. Le
tournant de la guerre Pendant
l’été 1942, les Allemands continuèrent leur pénétration au nord de
l’Afrique et en Russie. Cependant, en Afrique, Rommel fut vaincu par le
Britannique Montgomery à la bataille d’El Alamein (octobre), livrée
avec des blindés. Cette bataille repoussa les Allemands et leurs alliés
italiens en Tunisie, d’où ils furent délogés en mai 1943, à la suite
du débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie (novembre 1942).
Les Alliés, avec à leur tête le commandant suprême, l’Américain
Dwight D. Eisenhower, finirent par se rendre maîtres du nord de l’Afrique,
depuis l’Égypte jusqu’au Maroc. Sur
le front oriental, l’offensive allemande vers le Caucase fut arrêtée
par les Soviétiques à Stalingrad (aujourd’hui Volgograd) durant
l’hiver 1942-1943. Ce fut l’une des batailles les plus dures de la
guerre, les défenseurs russes se battirent maison par maison,
affaiblissant l’ennemi nazi. En février 1943, pour la première fois,
des troupes allemandes devaient capituler. Stalingrad avait coûté 500 000
soldats (morts, blessés et prisonniers) à la Wehrmacht.
Les troupes de l’Axe se virent obligées d’évacuer la zone puis le
bassin du Don. Dans
le Pacifique, les Américains réussirent à contenir l’avancée
japonaise par les batailles aéronavales de la mer de Corail et de Midway
(mai et juin 1942). Ce
redressement militaire des Alliés s’effectua par une mobilisation générale,
non seulement des armées, mais de l’économie et de la société tout
entière. Les États-Unis de Roosevelt fournissaient l’armement au monde
libre, un armement de plus en plus lourd et coûteux, allant des
sous-marins aux porte-avions. Cette recherche incessante de nouveaux
moyens militaires fut illustrée par l’emploi des radars, qui donna la
supériorité à la Royal
Air Force,
et par la découverte de la bombe atomique par les savants américains qui
travaillaient sur le front de la recherche. Les
victoires alliées Depuis
l’Afrique, les Alliés débarquèrent en Sicile et, de là, ils
entreprirent de libérer l’Italie de l’emprise fasciste et nazie (été
1943). Mussolini fut destitué et arrêté et un gouvernement fut formé,
que présidait le maréchal Badoglio, le conquérant de l’Éthiopie, qui
signa un armistice avec les Alliés. Mussolini parvint à fuir en
Allemagne et forma ensuite un gouvernement fasciste au nord de l’Italie
(république de Salò, 1943-1945), jusqu’à ce qu’il fût renversé
par les partisans et, finalement, exécuté. L’armée
soviétique repoussa les Allemands, les obligeant à se replier en
Pologne. Pendant l’été 1944, les Alliés, venant de Grande-Bretagne,
effectuèrent un gigantesque débarquement en Normandie, le 6 juin. Là,
aidés par la Résistance française, ils ouvrirent un nouveau front, et
appuyés par la résistance armée intérieure et les Forces gaullistes,
ils participèrent à la libération de Paris (août 1944). De
leur côté, les Soviétiques s’emparèrent des Balkans, excepté de la
Grèce. Les Alliés, poursuivant leur avancée en Italie, occupèrent Rome
(juin 1944), puis pendant l’hiver 1944-45, ils passèrent le Rhin,
faisant irruption sur le territoire allemand, jusqu’à parvenir au bord
de l’Elbe, où commençait la zone destinée à la conquête des Soviétiques.
Ces derniers entrèrent à Berlin le 2 mai 1945. Le 8, l’Allemagne signa
sa reddition inconditionnelle. Peu avant, Hitler s’était suicidé.. En
revanche, la guerre continuait dans le Pacifique sur un théâtre d’opération
très étendu, et l’issue semblait lointaine et coûteuse en soldats
pour les anglo-américains. Dans cette situation, le président des États-Unis,
Truman, qui avait succédé peu auparavant à Roosevelt, décida de
larguer sur le Japon deux bombes atomiques qui obligèrent l’Empire
nippon à se rendre. Pour la première fois, l’homme disposait de moyens
d’anéantissement de populations entières par un simple bombardement.
Dans les villes de Hiroshima
et de Nagasaki
(6 et 9 août 1945) des milliers de civils succombèrent. Le 2 septembre,
Tokyo capitula. Les
lendemains de guerre Dans
les dernières temps de la guerre, les Alliés avaient posé les jalons de
la paix. Les principales décisions furent prises à la conférence
de
Yalta
(Russie), entre Churchill, Roosevelt et Staline, puis à Postdam. (février
1945 et juillet-août 1945). Ils s’accordèrent sur la démilitarisation
de l’Allemagne, sa division en zones d’occupation alliée et sur les réparations
de guerre. À la place de la Société des Nations il fut décidé de
promouvoir l’Organisation
des Nations Unies (ONU),
en 1945, destinée à maintenir la paix et à promouvoir le dialogue entre
les nations. Enfin, la découverte de l’horreur du génocide juif à la
libération des camps de concentration, les traitements inhumains menés
par les nazis, aboutirent à la formation d’un tribunal spécial à
Nuremberg pour juger les criminels de guerre et les responsables de l’Allemagne
nationale-socialiste. L’Europe
orientale, libérée par les troupes russes, devenait une zone
d’influence soviétique, et Moscou ne tarda pas à y imposer des régimes
communistes qui, dans la pratique, furent ses satellites jusqu’en 1989.
En Europe occidentale, l’influence américaine fut très sensible et
Washington trouva des alliés précieux, mais pas toujours dociles. Dans
le paysage économique et politique de l’après-guerre, les États-Unis
furent donc les grands vainqueurs. Ils avaient résorbé la crise économique,
fourni à la vieille Europe les moyens de combattre le fascisme, et
allaient continuer à produire et à vendre pour soutenir la
reconstruction. L’U.R.S.S sortait grandie de l’épreuve de force, bien
que le conflit avait été une véritable saignée (10 millions de soldats
morts, autant de civils, soit 12% de la population totale). Il est
impossible de comprendre l’attraction pour le communisme dans l’après-guerre
sans avoir présent à l’esprit ce constat. Enfin, l’Europe se
trouvait reléguée à l’arrière-plan, tant du point de vue économique
(l’Allemagne, la Pologne, en 1945, étaient des champs de ruines, la
France, la Grande-Bretagne, l’Italie étaient fortement affaiblies par
les destructions), que du point de vue politique. Pour la première fois,
les métropoles coloniales avaient failli, les pays colonisés allaient en
tirer les conclusions. Enfin,
le face à face des deux super-puissances mena à une rivalité entre Américains
et Soviétiques. Dès mars 1946, Churchill fit allusion à un “ rideau
de fer ” qui séparerait l’Europe. Cette division se manifesta
ensuite à propos de l’aide proposée par les Américains, le plan
Marshall. La partie orientale, sous influence soviétique la refusa en
1947. La plupart des élections dans les pays de l’Est furent faussées
et les communistes prirent le pouvoir par la force (le coup de Prague,
1948) ; l’Allemagne se trouva divisée politiquement en deux parties qui
donnèrent naissance à la R.F.A (ouest) et la R.D.A (est). Enfin,
l’explosion de la première bombe atomique russe en 1949 marqua définitivement
un équilibre de la terreur et entama une période appelée la guerre
froide. |
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