En.marge encyclo Xnova La politique de la guerre froide (1948-1989) | |||||||
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Pendant
ces quarante années, aucun conflit ouvert n’a opposé les deux
superpuissances. Pourtant, il n’existe quasiment aucune guerre locale
dans laquelle cette rivalité Est-Ouest ne soit apparue. Russes et Américains
profitèrent des moindres circonstances pour affirmer leur présence,
tenter d’améliorer leurs positions stratégiques face à l’adversaire
et s’affronter par des tiers interposés. La
guerre froide Le
monde fut divisé en deux blocs représentant des conceptions différentes
de l’économie et de la société. Avec la liquidation des empires
coloniaux, on parla de l’existence d’un troisième bloc, le tiers
monde, revendiquant la possibilité d’appliquer une politique en marge
des deux blocs qui autoriserait un développement économique, d’où
l’expression de “ pays en voie de développement ”. Au
cours des crises de la guerre
froide,
les deux camps affûtèrent leurs armes, usant de moyens intellectuels et
matériels pour défier l’adversaire. En Union soviétique, la doctrine
de Jdanov désignait le camp de la paix, les pays communistes, et le camp
de la guerre, les pays capitalistes. Les États-Unis lui opposèrent la
doctrine Truman, celle de “ l’endiguement ” du communisme
par le bien-être matériel mais aussi par des organisations et des
alliances solides. Dans ce contexte, les deux blocs disposèrent d’alliés
militaires. Alors que le dirigeant communiste Mao Zedong (Mao Tsé-toung)
prenait le pouvoir en Chine (1949), seule Formose lui échappant, les
Occidentaux créèrent l’Organisation
du traité de l’Atlantique Nord (OTAN)
sous la direction des États-Unis. La plupart des pays d’Europe de l’Ouest
hébergèrent les troupes de cette organisation sur leur territoire. Pour
y répondre, les Soviétiques développèrent l’association des pays
d’Europe centrale dans ce qui fut appelé plus tard (1955) le pacte
de Varsovie.
L’équilibre
de la terreur Durant
les années 50, le monde vécut sous un “ équilibre de la terreur ”.
Russes comme Américains disposaient de l’arme nucléaire. On craignait
leur utilisation au côté de nouvelles armes de type bactériologique. Le
blocus de Berlin (juin 1948-mai 1949), la guerre de Corée (1950 à 1953)
menèrent le monde au bord de l’abîme. Dans cette dernière guerre, les
deux parties envisagèrent d’employer l’arme atomique, puis y renoncèrent,
acceptant la partition du pays (Corée du Nord et du Sud). Des tensions de
même nature se produisirent à plusieurs reprises, lors de la crise de
Suez en 1956, de la crise des fusées à Cuba en 1962, où Fidel
Castro et Che Guevara avaient renversé le dictateur pro-américain. À
l’intérieur des deux superpuissances, l’intolérance était la règle.
Elle conduisit des millions d’hommes au goulag et à la mort en Union
soviétique. Plus douce, la “ chasse aux sorcières ” américaine,
sous les présidences de Truman et d’Einsenhower (1945-1962) se cantonna
à poursuivre et dénoncer les communistes. L’ONU fut le théâtre du
chantage à la destruction opérée par les deux blocs. Il fallut attendre
1956 et surtout 1962 pour que cette “ guerre froide ” prenne
un aspect plus civilisé, celui de la “ coexistence pacifique ”
ou de “ la détente ”. La
disparition de Staline (1953), l’accession au pouvoir de Nikita
Khrouchtchev et le XXe
congrès du Parti communiste d’Union soviétique favorisèrent une “ déstalinisation ”,
permettant le retour du goulag de millions de Russes qui y avaient survécu.
Pour autant, cette coexistence avait pour corollaire une politique de “ chasses
gardées ”. Les États-Unis laissèrent Moscou intervenir par la
force à Budapest (1956), Prague (1968) ou Kaboul (1979-1988) alors que
l’Union soviétique assistait aux interventions et soutiens militaires
américains aux dictatures d’Amérique latine ou d’Asie sans
intervenir (coups d’État au Brésil en 1966, au Chili en 1973, en
Argentine, 1976, etc.). L’émergence
du Tiers Monde En
1945, le prestige des colonisateurs français et anglais apparut singulièrement
réduit par de cuisantes défaites, entre autre face au Japon. Les deux
grandes puissances, U.R.S.S et États-Unis étaient toutes deux défavorables
aux empires coloniaux, résidus du siècle passé. Enfin, Anglais et Français
avaient une nouvelle fois engagé les indigènes dans les combats. Or en
1945, les deux métropoles furent confrontées aux revendications égalitaires
et nationalistes des peuples de leur empire. L’Angleterre comprit
rapidement que le conflit mondial avait clos le chapitre de la
colonisation, d’autant que la résistance nationaliste était importante
(Gandhi). Les Indes furent divisées en plusieurs nations et obtinrent
leur indépendance en 1947, en même temps que les territoires du
Moyen-Orient contrôlés par Londres (Irak, Jordanie, Palestine, Égypte).
Les colonies anglaises d’Afrique attendirent plus longtemps leur indépendance.
Les mouvements d’émancipation Du
côté français, la colonisation semblait être un acquis de la IIIe
République et on repoussa tout compromis avec les colonisés. Ainsi, en
1936, les colons d’Algérie refusèrent l’égalité des droits avec
les anciens combattants indigènes de 1914-18. Le jour même de la paix,
le 8 mai 1945, les émeutes de Sétif furent réprimées avec une violence
inouïe. Pourtant, les mouvements d’émancipation étaient précoces. En
1945, après avoir combattu les Japonais, le chef communiste Hô Chi Minh
proclama l’indépendance du Vietnam d’où les Français avaient été
chassés depuis 1940. S’opposant à cet état de fait, Paris envoya
l’armée combattre les combattants du Viet
Minh,
au nom de la lutte anticommuniste. Au conflit Nord-Sud (métropole-colonie)
s’ajoutait un conflit Est-Ouest. La chute du camp retranché français
de Diên Biên Phu en mai 1954, obligea la France à négocier une
partition du pays, avec un Vietnam du Nord communiste et un du Sud,
partisan des Américains. À la conférence de Genève (1954), l’Indochine
française accédait à l’indépendance (Laos, Cambodge et les deux
Vietnam). Une seconde guerre d’Indochine impliqua les États-Unis en
tant que conflit de guerre froide hérité de la décolonisation. Sous la
présidence de Kennedy (1960-1963) et de ses successeurs, Washington
envoya d’abord des armes au gouvernement de Saïgon (le Sud-Vietnam),
puis, face à la poussée du Front national de libération appuyé par
Hanoï (Nord-Vietnam), des troupes américaines furent déployées,
employant de jeunes recrues. Il fallut attendre 1975 pour que les derniers
soldats américains quittent l’Indochine. De l’indépendance à la reconnaissance internationale L’indépendance
du Maghreb français suivit un processus long et laborieux, particulièrement
dans le cas de l’Algérie où près d’un million de colons vivaient au
côté de 7 à 8 millions d’Algériens. Débuté
sous forme d’attentats terroristes effectués par le Front
de libération nationale
(F.L.N.), le conflit se termina par une véritable guerre à laquelle
plusieurs milliers de jeunes appelés participèrent. La contestation fut
si vive que le régime établi en 1946, la IVe
République, sombra à cause de cette question. L’agitation des colons
permit au général de Gaulle de retrouver le chemin du pouvoir et
d’instaurer le régime présidentiel qu’il souhaitait depuis 1945. La Ve
République
fondée, il fallut ajouter quatre années de guerre aux quatre précédentes
pour que les Français se résignent à quitter la rive méridionale de la
Méditerranée et que l’Algérie soit indépendante (accords
d’Évian,
mars 1962). Simultanément, les indépendances africaines furent accordées.
Les
jeunes États africains et asiatiques, devenus indépendants tentèrent à
plusieurs reprises d’occuper toute leur place sur la scène
internationale. La conférence de Bandung (Indonésie) en 1955 essaya d’éviter
les discussions sur la confrontation entre les deux blocs pour affirmer la
nécessité de la décolonisation et du développement économique. L’Inde
de Nerhu, l’Égypte de Nasser, la Chine de Mao, la Yougoslavie de Tito
furent les plus éminents des pays membres du mouvement des non-alignés.
Dans ce mouvement, l’attachement à l’évolution du niveau de vie et
à l’augmentation des productions était essentiel. Sa dissolution dans
les années 1980 a empêché une grande partie des nations africaines et
asiatiques de se faire entendre. Quant au nouveau mode de développement,
il est difficilement apparu. |
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