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Pendant ces quarante années, aucun conflit ouvert n’a opposé les deux superpuissances. Pourtant, il n’existe quasiment aucune guerre locale dans laquelle cette rivalité Est-Ouest ne soit apparue. Russes et Américains profitèrent des moindres circonstances pour affirmer leur présence, tenter d’améliorer leurs positions stratégiques face à l’adversaire et s’affronter par des tiers interposés.

La guerre froide

Le monde fut divisé en deux blocs représentant des conceptions différentes de l’économie et de la société. Avec la liquidation des empires coloniaux, on parla de l’existence d’un troisième bloc, le tiers monde, revendiquant la possibilité d’appliquer une politique en marge des deux blocs qui autoriserait un développement économique, d’où l’expression de “ pays en voie de développement ”.

Au cours des crises de la guerre froide, les deux camps affûtèrent leurs armes, usant de moyens intellectuels et matériels pour défier l’adversaire. En Union soviétique, la doctrine de Jdanov désignait le camp de la paix, les pays communistes, et le camp de la guerre, les pays capitalistes. Les États-Unis lui opposèrent la doctrine Truman, celle de “ l’endiguement ” du communisme par le bien-être matériel mais aussi par des organisations et des alliances solides. Dans ce contexte, les deux blocs disposèrent d’alliés militaires. Alors que le dirigeant communiste Mao Zedong (Mao Tsé-toung) prenait le pouvoir en Chine (1949), seule Formose lui échappant, les Occidentaux créèrent l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sous la direction des États-Unis. La plupart des pays d’Europe de l’Ouest hébergèrent les troupes de cette organisation sur leur territoire. Pour y répondre, les Soviétiques développèrent l’association des pays d’Europe centrale dans ce qui fut appelé plus tard (1955) le pacte de Varsovie.

L’équilibre de la terreur

Durant les années 50, le monde vécut sous un “ équilibre de la terreur ”. Russes comme Américains disposaient de l’arme nucléaire. On craignait leur utilisation au côté de nouvelles armes de type bactériologique. Le blocus de Berlin (juin 1948-mai 1949), la guerre de Corée (1950 à 1953) menèrent le monde au bord de l’abîme. Dans cette dernière guerre, les deux parties envisagèrent d’employer l’arme atomique, puis y renoncèrent, acceptant la partition du pays (Corée du Nord et du Sud). Des tensions de même nature se produisirent à plusieurs reprises, lors de la crise de  Suez en 1956, de la crise des fusées à Cuba en 1962, où Fidel Castro et Che Guevara avaient renversé le dictateur pro-américain. À l’intérieur des deux superpuissances, l’intolérance était la règle. Elle conduisit des millions d’hommes au goulag et à la mort en Union soviétique. Plus douce, la “ chasse aux sorcières ” américaine, sous les présidences de Truman et d’Einsenhower (1945-1962) se cantonna à poursuivre et dénoncer les communistes. L’ONU fut le théâtre du chantage à la destruction opérée par les deux blocs. Il fallut attendre 1956 et surtout 1962 pour que cette “ guerre froide ” prenne un aspect plus civilisé, celui de la “ coexistence pacifique ” ou de “ la détente ”.

La disparition de Staline (1953), l’accession au pouvoir de Nikita Khrouchtchev et le XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique favorisèrent une “ déstalinisation ”, permettant le retour du goulag de millions de Russes qui y avaient survécu. Pour autant, cette coexistence avait pour corollaire une politique de “ chasses gardées ”. Les États-Unis laissèrent Moscou intervenir par la force à Budapest (1956), Prague (1968) ou Kaboul (1979-1988) alors que l’Union soviétique assistait aux interventions et soutiens militaires américains aux dictatures d’Amérique latine ou d’Asie sans intervenir (coups d’État au Brésil en 1966, au Chili en 1973, en Argentine, 1976, etc.).

L’émergence du Tiers Monde

En 1945, le prestige des colonisateurs français et anglais apparut singulièrement réduit par de cuisantes défaites, entre autre face au Japon. Les deux grandes puissances, U.R.S.S et États-Unis étaient toutes deux défavorables aux empires coloniaux, résidus du siècle passé. Enfin, Anglais et Français avaient une nouvelle fois engagé les indigènes dans les combats. Or en 1945, les deux métropoles furent confrontées aux revendications égalitaires et nationalistes des peuples de leur empire. L’Angleterre comprit rapidement que le conflit mondial avait clos le chapitre de la colonisation, d’autant que la résistance nationaliste était importante (Gandhi). Les Indes furent divisées en plusieurs nations et obtinrent leur indépendance en 1947, en même temps que les territoires du Moyen-Orient contrôlés par Londres (Irak, Jordanie, Palestine, Égypte). Les colonies anglaises d’Afrique attendirent plus longtemps leur indépendance.

Les mouvements d’émancipation

Du côté français, la colonisation semblait être un acquis de la IIIe République et on repoussa tout compromis avec les colonisés. Ainsi, en 1936, les colons d’Algérie refusèrent l’égalité des droits avec les anciens combattants indigènes de 1914-18. Le jour même de la paix, le 8 mai 1945, les émeutes de Sétif furent réprimées avec une violence inouïe. Pourtant, les mouvements d’émancipation étaient précoces. En 1945, après avoir combattu les Japonais, le chef communiste Hô Chi Minh proclama l’indépendance du Vietnam d’où les Français avaient été chassés depuis 1940. S’opposant à cet état de fait, Paris envoya l’armée combattre les combattants du Viet Minh, au nom de la lutte anticommuniste. Au conflit Nord-Sud (métropole-colonie) s’ajoutait un conflit Est-Ouest. La chute du camp retranché français de Diên Biên Phu en mai 1954, obligea la France à négocier une partition du pays, avec un Vietnam du Nord communiste et un du Sud, partisan des Américains. À la conférence de Genève (1954), l’Indochine française accédait à l’indépendance (Laos, Cambodge et les deux Vietnam). Une seconde guerre d’Indochine impliqua les États-Unis en tant que conflit de guerre froide hérité de la décolonisation. Sous la présidence de Kennedy (1960-1963) et de ses successeurs, Washington envoya d’abord des armes au gouvernement de Saïgon (le Sud-Vietnam), puis, face à la poussée du Front national de libération appuyé par Hanoï (Nord-Vietnam), des troupes américaines furent déployées, employant de jeunes recrues. Il fallut attendre 1975 pour que les derniers soldats américains quittent l’Indochine.

De l’indépendance à la reconnaissance internationale

L’indépendance du Maghreb français suivit un processus long et laborieux, particulièrement dans le cas de l’Algérie où près d’un million de colons vivaient au côté de 7 à 8 millions d’Algériens.

Débuté sous forme d’attentats terroristes effectués par le Front de libération nationale (F.L.N.), le conflit se termina par une véritable guerre à laquelle plusieurs milliers de jeunes appelés participèrent. La contestation fut si vive que le régime établi en 1946, la IVe République, sombra à cause de cette question. L’agitation des colons permit au général de Gaulle de retrouver le chemin du pouvoir et d’instaurer le régime présidentiel qu’il souhaitait depuis 1945. La Ve République fondée, il fallut ajouter quatre années de guerre aux quatre précédentes pour que les Français se résignent à quitter la rive méridionale de la Méditerranée et que l’Algérie soit indépendante (accords d’Évian, mars 1962). Simultanément, les indépendances africaines furent accordées.

Les jeunes États africains et asiatiques, devenus indépendants tentèrent à plusieurs reprises d’occuper toute leur place sur la scène internationale. La conférence de Bandung (Indonésie) en 1955 essaya d’éviter les discussions sur la confrontation entre les deux blocs pour affirmer la nécessité de la décolonisation et du développement économique. L’Inde de Nerhu, l’Égypte de Nasser, la Chine de Mao, la Yougoslavie de Tito furent les plus éminents des pays membres du mouvement des non-alignés. Dans ce mouvement, l’attachement à l’évolution du niveau de vie et à l’augmentation des productions était essentiel. Sa dissolution dans les années 1980 a empêché une grande partie des nations africaines et asiatiques de se faire entendre. Quant au nouveau mode de développement, il est difficilement apparu.

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