Retour à
Margino blog Vies en marge
|
La
fondation de Constantinople (324-336) sur les vestiges de l'ancienne
colonie grecque de Byzance et la division de l'Empire romain, assailli par
les invasions germaniques, allaient constituer des étapes décisives dans
l'histoire de l'art occidental. les
trois Âges d'or À
Constantinople, une culture apparut, qui poursuivit la tradition paléochrétienne
et qu’enrichirent les apports de l'Orient, de l'Égypte et de l'esthétique
hellénistique. La ville devint le centre créateur de formes artistiques
qui déterminèrent ultérieurement l'art médiéval européen et qui se
concrétisèrent en un art impérialo-religieux, au ton solennel, marqué
par une conception théocratique du monde et de l'art lui-même. L'art
byzantin se développa à partir du VIe
siècle, selon trois grandes périodes connues comme des âges d'or :
le premier âge d'or
correspondit au règne de l'empereur Justinien (527-565), le deuxième
âge d'or fut le moment
durant lequel se définit l'esthétique byzantine, et le troisième
âge d'or, période
particulièrement brillante pour les arts, se termina avec la prise de
Constantinople, en 1453, par les Turcs qui rebaptisèrent la ville :
Istanbul. l'architecture Le
temple, souvent en forme de croix grecque et couvert d'une grande coupole,
sera le type prédominant pour les constructions religieuses à partir du
règne de Justinien. La distribution intérieure de l'espace liturgique
conserve l'atrium antique, le narthex paléochrétien se dédouble, alors
que le presbytère demeure séparé des nefs par un élément caractéristique
de l'art byzantin, l'iconostase, une sorte de cloison qui comprend trois
portes. Le chœur reste au fond et les deux chambres, la prothèse et le
diaconicon, se trouvent sur les côtés. On soulignera l'utilisation de
l'arc en plein cintre et la beauté des chapiteaux, formés de deux corps
superposés en forme de pyramide tronquée inversée et décorés par des
bas-reliefs aux motifs végétaux et géométriques. Les
grands monuments de l'art byzantin L’intérieur
de ces temples crée une atmosphère somptueuse grâce à une
ornementation riche en émaux, en étoffes et en magnifiques mosaïques,
de façon que l’église reflète l'ordre du cosmos : l'espace
byzantin est formé d'éléments qui transcendent le niveau matériel et
symbolisent l'esprit divin. L'édifice
le plus représentatif de l'architecture byzantine est la basilique
Sainte-Sophie (532-537) de Constantinople, œuvre des architectes Anthémios
de Tralles et Isidore de Milet, dont on retient surtout la grandiose
coupole centrale. Elle constitue le modèle de la basilique pour
l'architecture byzantine postérieure. De cette période ressortent en
outre l'église de Serge et Bacchus, organisée selon le schéma d'un plan
carré avec l'octogone au centre, l'église des Saints-Apôtres (536-550)
à Istambul et l'église de Saint-Démétrius (VIIe-VIe
siècles) à Salonique. Durant
les Ve
et VIe
siècles, des architectes de Constantinople érigèrent à Ravenne (Italie
du Nord-Est) les églises de San Vitale (525-547), San Apollinare in
Classe et San Apollinare Nuovo. Du
deuxième âge d'or, il faut citer les églises et les chapelles au plan
en croix grecque couvertes par des coupoles de haut tambour, comme la cathédrale
d'Athènes et la basilique Saint-Marc de Venise (construite au XIe
siècle, remaniée par la suite), dont les proportions ne sont pas
excessivement monumentales, mais qui sont dotées de magnifiques revêtements
en marbre ou en mosaïques. Durant
le troisième âge d'or, l'art byzantin s'étendit en Crète (à partir du
XIe
siècle), en Grèce et dans les pays soumis à Constantinople, en
reprenant les modèles antérieurs. la
sculpture Fidèle
au goût romain tardif, le bas-relief ornemental prévalut dans l'art
byzantin. Décorant, avec une élégance et une facture admirables, les
chapiteaux et d'autres motifs architecturaux, il unissait généralement végétaux,
animaux et symboles chrétiens. La sculpture figurative perdura dans les
sarcophages, les bas-reliefs, les portraits impériaux et quelques
sculptures de thème religieux. Les
manifestations sculptées les plus abondantes sont ce que l'on appelle les
diptyques consulaires, les triptyques aux thèmes religieux et les petites
tables en marbre qui célèbrent l’entrée en fonction des consuls et
des hauts fonctionnaires, ainsi que des pièces en pierre dure qui représentent
des scènes mythologiques et profanes. les
arts figuratifs La
majorité des églises étaient peintes, et seulement les plus riches
utilisaient la mosaïque, considérée comme le moyen le plus adéquat
pour figurer le symbolisme transcendant des représentations sacrées. Ces
œuvres, d'une somptuosité et d'une beauté extraordinaires, suivent des
règles de composition et d'iconographie rigides, comme l'adoption de la
perspective hiérarchique, selon laquelle la taille du personnage était
directement liée à son importance, les fonds dorés, l'idéalisation des
visages et la distribution des thèmes en fonction de la partie de l'édifice
qui leur correspond (le Pantocrator dans la coupole, la Vierge dans
l'abside, les scènes sacrées dans le soubassement, etc.). On
notera qu’au cours du premier âge d’or, la querelle
des images (730-843) faillit porter un coup fatal à l’art
byzantin : certains empereurs, dits iconoclastes,
voulurent interdire la représentation humaine, car de telles images
pouvaient susciter l’idôlatrie. L'esthétique
et l'iconographie demeurèrent figées durant le deuxième âge d'or ;
des représentations devinrent habituelles : la figure du Pantocrator
adopta le modèle syrien : longue chevelure et barbe partagée ;
la Vierge à l'Enfant apparut sous trois formes : la Vierge
Kiriotissa (montrant l'Enfant de face), la Vierge
Theotokos (offrant à l'Enfant une
fleur ou un fruit) et la Vierge Hodigitria
(montrant l'Enfant comme le chemin du Salut). Se fixèrent aussi
l'iconographie des saints et les scènes qui illustraient les fêtes du
calendrier liturgique ; les représentations de l'empereur et de sa
suite étaient fréquentes. Les ensembles de mosaïques les plus célèbres
sont ceux des églises San Vitale et San Apollinare Nuovo de Ravenne, de
la basilique Saint-Marc de Venise, de la chapelle palatine de Palerme, du
monastère Monreale près de Palerme. La
production des icônes acquit aussi une
grande importance, notamment au XIVe
siècle. Elles représentent généralement la Vierge, le Christ, les
saints et les thèmes sacrés, et sont réalisées en marbre, en ivoire,
en peinture, en mosaïques et en émaux. Dans ce domaine, les artistes
russes, comme Andreï Roublev (début du XIVe
siècle), se distinguèrent, de même que les écoles de Chypre, de
Salonique et de Crète. Les
illustrations miniatures méritent aussi d'être remarquées, car c'est
l'une des créations les plus belles de l'art byzantin, principalement au
XIe
et
au XIIe
siècle.
Elles sont réalisées dans les scriptoria
impériaux ou monastiques, comme le Psautier de
Kludov, le Ménologe de Basile II
ou les Chroniques historiques de Skilitzés,
dans lesquelles se rejoignent des tendances figuratives des éléments
abstraits et rigides. L'élaboration
et la minutie de l'art byzantin trouvèrent finalement leur aboutissement
dans les arts somptuaires, aussi bien pour les usages liturgiques qu'impériaux
ou privés : les toiles, l'orfèvrerie et l'émail, combinés avec
d'autres matériaux précieux et avec des perles. Une œuvre
exceptionnelle pour ses mérites artistiques présente ces caractéristiques,
il s'agit du retable connu sous le nom de la Pala
d'Oro, qui appartient au trésor de la cathédrale Saint-Marc à
Venise. |
LIENS
| |||||
|