En.marge  encyclo Xnova                L'ART MUSULMAN

Accueil

Retour à
Encyclo Xnova


Encylo perso

Margino blog

Reportages et articles

Marginal Newsletters

Vies en marge
(en construction) 


On nomme art musulman ou  islamique la production artistique des pays musulmans dans le monde méditerranéen et le Moyen-Orient, c’est-à-dire de l'Inde jusqu'à la péninsule Ibérique, en passant par l’Afrique du Nord. Cet art fut actif pendant plus d’un millénaire : du VIIe siècle (quand Mahomet fonde l’islam) au début du XIXe siècle. Il inclut de nombreux domaines : architecture, miniature, céramique, métal, verre, ivoire, tapis, tissus et, dans une moindre mesure, sculpture et peinture, et manifeste de multiples tendances, mais les productions se situent toujours à l'intérieur d'un cadre unitaire.

caractéristiques générales

L'architecture et les arts décoratifs prédominent la sculpture et la peinture. En effet, l’islam interdit presque totalement la reproduction de figures humaines et animales dans les arts majeurs, et les relègue dans les arts mineurs. Pour cette raison, la décoration, très abondante dans les édifices musulmans, se réduit à des motifs géométriques, végétaux et calligraphiques, ces derniers en relation avec le Coran.

L'abondance des ornements constitue un autre trait distinctif de l'art islamique, surtout de son architecture, dans laquelle abondent les motifs végétaux stylisés, les plâtreries (plaques de plâtres décorées de motifs géométriques), les entrelacs (enlacement de nœuds), les mozarabes (petits prismes de bois ou de plâtre disposés à la manière de stalactites), les inscriptions qui reproduisent les phrases du Coran avec des caractères coufiques ou nashi, les stucs, les réseaux de losanges et autres figures géométriques en relief, les arcs aveugles, la céramique vitrifiée et les azulejos, qui recouvrent habituellement les soubassements des habitations et les parois des bains. Ces motifs envahissent les murs et les toits des édifices et laissent peu d’espace libre. Ils donnent une sensation de luxe et de splendeur très représentative de l'art islamique. Il faut aussi mettre en lumière la grande importance octroyée à l'eau et aux jardins, qui se manifeste surtout par la présence de fontaines ou de canaux d'irrigation dans la majorité des édifices. En ce sens, il ne faut pas oublier que, pour les musulmans, le jardin est une reproduction terrestre du paradis auquel ils aspirent.

l'architecture

Aussi bien par ses formes que par ses matériaux (fondamentalement la brique crue et cuite, le bois et le plâtre), l'architecture islamique est sobrement fonctionnelle. On ne cherche ni les solutions architecturales audacieuses ni les éléments spectaculaires. En général, l’édifice, aux formes cubiques a une faible hauteur ; occasionnellement, une ou plusieurs coupoles le surmontent. L'unique luxe réside dans la décoration et dans les jardins.

Ce modèle, caractérisé par l'emploi d'arcs en fer à cheval, mixtilignes ou polylobés et de voûtes à croisées d'ogives ou avec des godrons, caractérise tous les édifices musulmans : la mosquée, le palais et le mausolée.

La mosquée

La mosquée, née de la prescription coranique de la prière en commun, est presque toujours composée d'un patio, d'une tour et d'une grande salle de prière. Le patio (shan) est une enceinte découverte qu’entourent des arcatures. Au centre, se trouve habituellement une fontaine, servant aux ablutions rituelles, parfois couverte par un temple. La tour, appelée minaret, est destinée au muezzin qui est chargé de convoquer les fidèles à la prière. Elle peut être unique, ou non, ronde ou carrée. La salle de prière, enceinte principale de la mosquée, normalement de grandes dimensions, est presque toujours divisée en différentes nefs par des rangées de colonnes ou de piliers. Toutes les nefs se dirigent vers la qibla, le mur terminal orienté vers La Mecque, au centre duquel s'ouvre le mihrab, une sorte de niche sacrée ornée avec profusion. Devant le mihrab se trouve parfois la maqsura, qui est une enceinte fermée destinée au calife, à l'imam ou aux femmes. Un autre élément de choix est le mimbar, chaire qui se trouve généralement contre la maqsura.

Palais et mausolées

Le palais islamique est généralement un édifice fortifié composé de trois enceintes de faible hauteur, qui se structurent chacune autour de patios, dans lesquels se trouvent habituellement une fontaine ou des canaux d'irrigation. La première enceinte est réservée au corps de garde et aux gouvernants. La seconde est destinée aux grandes réceptions du souverain, c'est pourquoi elle héberge la salle du trône et le salon des ambassadeurs. La troisième enceinte contient les pièces privées du monarque et de ses familiers.

Le mausolée islamique, qui avait initialement un plan polygonal ou circulaire, finit par adopter un modèle carré recouvert d'une grande coupole, généralement en forme de bulbe et très décorée à l'extérieur.

Autres constructions

Les autres édifices caractéristiques sont le caravansérail, destiné à l'hébergement des caravanes, la madrasa, ou école d'enseignement religieux, et les enceintes des bains publics (le hammam), construits sur le modèle des bains romains, mais de taille beaucoup plus petite.

diffusion de l'art islamique

Espagne et nord de l'Afrique

Dans la péninsule Ibérique envahie par les musulmans en 711, l'art islamique est inexistant avant le règne de l'Omeyyade Abd al-Rahman Ier. Ce fut lui qui fonda l'émirat de Cordoue et qui décida la construction de la somptueuse mosquée de Cordoue, agrandie ensuite par Abd al-Rahman II (833-848) et Al-Hakam II (961-976). Dans cet édifice apparaissent déjà les traits typiques de l'art islamique occidental, qui se manifestèrent de nouveau dans toute leur splendeur dans le palais de Medina-Azara (vers 936) qu'Abd al-Rahman III ordonna de construire dans les environs de Cordoue. Après la chute du califat de Cordoue (1031), la zone musulmane de la péninsule Ibérique demeura divisée en une série de royaumes indépendants, appelés royaumes des taïfas, qui sur le plan artistique réalisèrent quelques créations admirables comme le palais de l'Aljafería à Saragosse et les forteresses de Cordoue, Grenade et Almería. La faiblesse des taïfas favorisa l'invasion des Berbères almoravides, provenant d'Afrique du Nord. On leur doit le château de Monteagudo (Murcie) et, dans leur terre d'origine, le caravansérail de Fez et les mosquées de Marrakech (Maroc) et Tlemcen (Algérie), cette dernière étant inspirée de celle de Cordoue. Au XIIe siècle, la péninsule fut de nouveau envahie, cette fois par les Berbères almohades, qui apportèrent une architecture sobre et monumentale. La mosquée de Séville constitue un bon exemple ; on en conserve le patio et le minaret (la célèbre Giralda).

On doit aussi aux Almohades la Torre del Oro de Séville et les mosquées de Hassan à Rabat et de Kutubiya à Marrakech, qui font partie des œuvres maîtresses de l'architecture islamique. De la désintégration de l'Empire almohade naquit au XIIIe siècle le royaume nazari de Grenade, qui donna le jour à l'un des chefs-d'œuvre de l'art islamique : le palais-forteresse de l'Alhambra, construit en plusieurs étapes, dans lequel apparaissent tous les motifs ornementaux de la plastique musulmane. On doit aussi aux Nazaris le palais du Generalife et ses beaux jardins. D'autres royaumes apparurent après l'effondrement almohade et laissèrent aussi leur trace dans l'histoire de l'art : les Hafsides de Tunis, auxquels on doit la mosquée de la Casbah (1223), et les Abd-al-wadis de Tlemcen, auteurs du splendide oratoire de Sidi-bel-Hasan (1296).

Syrie et Palestine

L'art islamique débuta en Syrie et en Palestine sous la première dynastie des Omeyyades (661-750). Cette époque produisit des édifices particulièrement emblématiques tels que la coupole du Rocher (669-692), décorée de mosaïques à la manière byzantine, et la mosquée d’al-Aqsa (705), toutes deux à Jérusalem, ainsi que la Grande Mosquée de Damas (706-715), qui fut la première mosquée monumentale et fournit un modèle très imité par la suite, surtout en Occident. Les châteaux, dits du désert, remontent aussi à cette période ; ils furent construits par les califes de Damas aux confins du désert de Syrie. Les plus connus sont ceux de Mshatta (743), celui de Qusayr Amra, célèbre pour ses bains grandioses, et celui de Qasr al-Hayr (728), un des rares édifices du monde islamique décoré de peintures figuratives. Simultanément, en Afrique du Nord, où s'était déjà diffusée la religion musulmane, on commençait la construction de la grande mosquée de Kairouan (Tunisie), achevée par les émirs aghlabites au IXe siècle.

Irak

Au milieu du VIIIe siècle, lorsque les Abbassides succédèrent aux Omeyyades, le centre artistique du monde musulman se déplaça de Damas à Bagdad, de sorte que l'art perse sassanide influença l'art islamique. Pendant cette période, comprise entre 750 et 900, les mosquées se dotèrent de nefs perpendiculaires à la qibla, et une décoration intérieure à base de stucs remplaça les mosaïques et les revêtements de marbre. Les monuments les plus représentatifs sont conservés à Samarra, ville située, sur le Tigre, à environ 100 km au nord de Bagdad et où résidèrent les califes de 838 à 889. Deux mosquées sont à retenir, celle de Samarra et celle d'Abu Dulaf, construites toutes deux en brique crue ; une grande muraille comporte des renforts semi-circulaires et le minaret cylindrique a une rampe d'accès hélicoïdale. L'architecture civile trouve son aboutissement dans le palais de Yawsaq (836), où apparaît pour la première fois l'iwan (salle couverte par une voûte en berceau et ouverte sur l'extérieur par l'intermédiaire d'un portique), appelé à jouer un grand rôle dans le développement postérieur de l'architecture islamique. L'artisanat du cuivre et du bronze, ainsi que la production de riches tissus et d’une faïence aux reflets métalliques, s'épanouirent aussi durant la période abbasside. Hors d'Irak, la plus belle construction de cette période fut la mosquée égyptienne de Ibn Tulun (879), inspirée des monuments de Samarra.

Égypte

L'art musulman s'affirma en Égypte pendant l'époque fatimide (913-1171), unissant les influences orientales et d'Afrique du Nord. Le Caire, enrichi alors par les nombreux palais aujourd’hui disparus, conserve les mosquées de al-Hakim (900-1003) et de al-Azhar (970-972). Les Fatimides se distinguèrent aussi dans la construction de fortifications ; trois portes monumentales donnent aujourd’hui une idée de la muraille du Caire. Les arts mineurs connurent aussi un grand développement, en particulier la faïence, le verre, le bronze, la taille sur bois et les tissus, caractérisés par ce que l'on appelle le point de Tiraz. Saladin et les Ayyoubites mirent fin en 1171 au royaume fatimide. Sous les Ayyoubites, qui gouvernèrent jusqu'en 1250, apparut le prototype architectural de la madrasa, qui consiste en un patio et quatre iwans. Les Mamelouks, qui gouvernèrent l’Égypte et la Syrie de 1250 à 1517, imposèrent un style architectural raffiné et précieux, caractérisé par une élégante décoration polychrome, des minarets munis de balcons et d’arcs en fer à cheval, en ogive. Ce courant se concrétisa dans une multitude d'édifices, parmi lesquels il faut mentionner la monumentale mosquée-madrasa de Hassan (1356) et la mosquée cairote de Qa'it bey (1472), qui comporte la tombe des califes.

Les Turcs séleucides

Les Séleucides, qui dominèrent l'Iran, l'Irak et la Syrie du XIe au XIIIe siècle, donnèrent aux arts une forte impulsion, qui se manifesta par de nouvelles formes architecturales, comme la tour funéraire et le mausolée ; coupoles et lanternes ornèrent les nefs des mosquées, qui, plus élevées, donnèrent plus de volume à l’espace intérieur. Des constructions monumentales comme la Grande Mosquée d'Ispahan et les mosquées d'Al-Musil et d'Alep datent de cette époque.

Perse

Après la conquête du Turkestan, de l'Iran et de l'Irak par les Mongols, l'art islamique s’imprégna d'éléments esthétiques provenant de la culture chinoise, surtout dans les arts mineurs. En architecture, la grande innovation de cette période (1250-1500) fut l'apparition d'un iwan sur chacun des quatre côtés des patios de la mosquée. La construction de tombes atteignit avec les Mongols son plus haut niveau, comme le montrent le mausolée de Ulyayiu à Sultaniyeh (1309), l'un des plus beaux monuments d'Iran, et la tombe de Tamerlan à Samarcande (1504), dont la belle coupole en forme de bulbe est décorée de céramique vitrifiée. La production de miniatures, née auparavant, atteignit alors une incomparable splendeur dans les écoles de Tabriz, Herat et Boukhara. Les manuscrits, d'une grande force expressive, offrent un puissant témoignage de la vie publique et privée dans un style brillant et plein de couleurs. L'apogée de la miniature persane se poursuivit pendant l'époque des Séfévides (1500-1736), auxquels on doit de spectaculaires monuments architecturaux revêtus de céramique, notamment la madrasa de la Mère du roi à Ispahan. Les tapisseries des Séfévides sont elles aussi remarquables.

Turquie

L'architecture islamique suivit une évolution très singulière avec les Turcs ottomans, surtout à partir de la chute de Constantinople en 1453. Un architecte génial, Sinan (1489-1578), généralisa un schéma de mosquée inspiré de la basilique byzantine de Sainte-Sophie : une grande coupole centrale est entourée de coupoles médianes et de divers minarets pourvus de balcons, ce qui confère à l'ensemble un plus grand développement vertical et crée un jeu spectaculaire entre les volumes. Ce modèle atteignit son apogée, à Istanbul, avec la mosquée de Suleymaniye (1550) et la mosquée Bleue. Les disciples de Sinan étendirent le style de leur maître à l’Afrique du Nord : mosquées de la Pêcherie (1660, Algérie), de Sidi Mahrès (1675, Tunis) et de Mehmet Ali, un peu plus tardive, au Caire.

 LIENS

 

Retour haut de page                                                                     

                                                                  Retour à Encyclo Xnova                                                                                                      Retour à Encylo perso

Accueil

                                                                            Retour à Reportages et articles