En.marge encyclo Xnova IMPRESSIONNISME ET POSTIMPRESSIONNISME | |||||||
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L'industrialisation, les études physiques et
physiologiques de la perception visuelle, la photographie et la mise au
point de nouveaux matériaux eurent des conséquences décisives dans la
conception de la réalité et de la nature, et ce changement allait
affecter l’art de manière définitive. Deux tendances s’opposèrent :
l’impressionnisme et le symbolisme.
L'impressionnisme L'impressionnisme est l’aboutissement d’une évolution qui a marqué toute la peinture du XIXe siècle depuis les œuvres romantiques jusqu'aux paysages poétiques de l'école de Barbizon : la réalité n'est pas quelque chose de tangible, son apparence est déterminée par la lumière, et celle-ci n’est jamais la même.Dans les années 1860, certains éléments permettaient de sentir les nouvelles orientations qui devaient se faire jour à partir de 1875. Édouard Manet suscita une polémique virulente, en 1863, avec son Déjeuner sur l'herbe, (œuvre exposée au Salon des refusés auquel participaient les artistes rejetés par le Salon officiel) qui annonce le passage du réalisme à l'impressionnisme, grâce à son traitement de la lumière et à sa composition, Manet représentait le violent par le contraste vif de la lumière avec les zones d'ombres, en se servant de taches de couleurs juxtaposées et sans gradation. L'importance de la lumière et de l'impression, la variation arbitraire de la perspective furent des caractéristiques que les impressionnistes allaient porter jusqu'à leurs dernières conséquences. La lumière et ses effets changeants L'histoire de l'impressionnisme commence avec l'exposition collective de 1874 dans l’atelier du photographe Nadar, à laquelle participèrent, entre autres, Claude Monet (1840-1926), Camille Pissarro (1830-1903), l’Anglais Alfred Sisley (1839-1899), Auguste Renoir (1841-1919), qui vers 1884 s’éloigna de l’impressionnisme, peignant notamment des nus féminins plantureux et Edgar Degas (1834-1917), qui ne fut impressionniste que pendant quelques années. Monet, au contraire, fut celui qui poussa le plus loin l’impressionnisme : sa longue série des Nymphéas (1899-1926) annonça l’art abstrait. En 1874, la plupart des tableaux exposés avaient un aspect inachevé, ce qui irrita les critiques, en particulier Louis Leroy, qui commenta sarcastiquement : “ Le papier peint à son état embryonnaire est plus achevé ”. Les impressionnistes, aux idées et à la personnalité différentes, étaient unis par le désir de parvenir à un plus grand réalisme en art, en réalisant des œuvres surprenant par leur fraîcheur et ayant pour protagonistes essentielles la lumière et ses effets changeants, qui transforment de manière continuelle les objets. Les impressionnistes sortirent de leurs ateliers pour peindre à l'air libre des marines, des paysages, des vues urbaines, des bals populaires, les fleuves et leurs rives. Ils désiraient capter l'immédiat et la vibration des effets lumineux ou atmosphériques ; aussi, leur technique d'exécution fut rapide, sans retouches, avec des coups de pinceau très libres et vigoureux, parfois chargés de pâte ; souvent, ils diluèrent l'huile afin d'obtenir une fluidité proche de l'aquarelle. Les gammes chromatiques furent plus douces, plus lumineuses, et réservèrent aux ombres, qui cessèrent d'être foncées, les tons complémentaires, de sorte que les contrastes du clair-obscur et la primauté accordée au dessin et à la ligne disparurent. Le pointillisme À peine dix ans après la première exposition impressionniste, de nouveaux courants remettaient déjà en question certains des apports de l'impressionnisme. Le néo-impressionnisme, qui surgit vers 1880, pensait que la recréation poétique de la lumière ne satisfaisait pas aux exigences scientifiques de l'étude de la couleur, et entendait s'appuyer pour remédier à cela sur les nouvelles théories physiques : la lumière était alors conçue comme une combinaison de différentes couleurs. Georges Seurat (1859-1891), à partir de 1882, inventa une méthode, connue sous le nom de divisionnisme ou de pointillisme, dans laquelle des petits points de couleur pure, mis à côté d'autres points complémentaires, se fondent en de nouvelles couleurs et de nouvelles formes pour le spectateur qui se place à une certaine distance. Le procédé se trouve parfaitement résumé dans Un dimanche d'été à la Grande Jatte (1884-1886), œuvre typiquement impressionniste, mais dont l'exécution géométrique n'a plus rien à voir avec l'immédiateté de la perception des impressionnistes. D'autres suivirent le modèle du divisionnisme ou pointillisme, comme Paul Signac (1863-1935), qui remplaça les points par des touches plus amples. Le postimpressionnisme En rompant les barrières de la tradition, l'impressionnisme ouvrait les portes à diverses voies d'expérimentation qui devaient conduire à une incessante succession de tendances artistiques, dont les quatre personnalités qui dominèrent la fin du XIXe siècle constituent le tronc commun. Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) et Vincent Van Gogh (1853-1890) s'intéressèrent à la représentation passionnelle du visible, tandis que Paul Cézanne (1839-1906) et Paul Gauguin (1848-1903) prirent de la distance vis-à-vis du domaine sensoriel pour procéder à une élaboration intellectuelle de l'œuvre.Toulouse-Lautrec, avec ses cabarets, ses danseuses et ses prostituées, inclina pour un art rempli d'humanité et de vitalité, dont le chromatisme vif et les lignes nettes lui permirent de réaliser des affiches d’un type nouveau. Van Gogh allait exprimer l'intensité de ses sentiments et de ses émotions, à l'aide de formes énergiques et d'un chromatisme violent. Gauguin, avec sa technique du cloisonnisme, fondée sur de grands aplats de couleurs pures séparés par des lignes foncées, et à travers sa thématique exotique, libéra l'art de la nature. Quant à Cézanne, il créa un art révolutionnaire en se livrant à une reconstruction rationnelle du monde naturel : son œuvre suppose la réélaboration du concept d'espace, lequel ne repose plus sur la perspective géométrique de la Renaissance, mais sur une écriture dont les couleurs constituent le lexique. Dès la mort de l’artiste, que son temps ne comprit pas, le fauvisme et le cubisme utilisèrent, chacun à sa façon, l’enseignement de Cézanne. La sculpture Bien que l'impressionnisme fût un mouvement fondamentalement pictural, il exerça une influence profonde sur la sculpture. Si, dans le principe, la plastique sculpturale ne semblait pas le langage artistique le plus adéquat pour traduire les vibrations atmosphériques, certains sculpteurs surent introduire les contrastes et les jeux de lumière grâce à une série de procédés techniques, comme la forme et la posture des figures, pour multiplier les plans, ou la texture de la surface fragmentée, sur lesquels la lumière pouvait jouer selon une multitude de modes. Il convient de citer tout particulièrement l'œuvre d'Auguste Rodin (1840-1917), considéré comme le plus grand sculpteur français de tous les temps : le Baiser (1886), les Bourgeois de Calais (1889), le Penseur (1904). On a redécouvert récemment l’œuvre de sa compagne, Camille Claudel (1864-1943) : l’Âge mur (1899). Le symbolisme Parallèlement à l'impressionnisme et à la construction scientifique du pointillisme surgit le courant symboliste qui, succédant aux nazaréens et aux préraphaélites, proposait une peinture poétique et intellectuelle. Épris de poètes comme Mallarmé, Verlaine et Rimbaud, les peintres symbolistes donnèrent réalité à un monde irréel où la mort avoisine la beauté, en utilisant un chromatisme raffiné et précieux. De ce courant ressortent les figures de Gustave Moreau (1826-1898), de l’Autrichien Gustav Klimt (1862-1918), du Suisse Ferdinand Hodler (1853-1918) et d’Odilon Redon (1840-1916). |
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