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 L'art du XXe siècle a puisé ses sources dans l'impressionnisme et dans l’œuvre de deux artistes géniaux qui rénovèrent l’espace pictural : Gauguin et Cézanne.la genèse de l'art contemporain Le monde contemporain, ses progrès technologiques, ses tensions sociales et politiques dérivées des guerres et de la révolution russe, la crise des valeurs bourgeoises, trouvèrent un écho chez les artistes dont bon nombre participèrent activement à l’histoire politique, sous des bannières diverses, et il se produisit parfois une identification totale entre art et révolution. L'art devint donc un instrument de représentation, mais aussi un champ de recherches formelles et un lieu de manifestation pour les idées et les sentiments de l'artiste. Le terme d'avant-garde était utilisé pour définir les différentes tendances artistiques qui prônaient des ruptures. Le panorama artistique de ces premières années du siècle se résume donc en un entrelacs complexe de mouvements surgissant au même moment en différents lieux de l'Europe.le fauvisme

En 1905 apparut à Paris le fauvisme, le premier mouvement d'avant-garde du siècle, qui, malgré sa courte existence, devait avoir une influence décisive sur les courants postérieurs. Henri Matisse (1869-1954), André Derain et Maurice de Vlaminck (1876-1958), entre autres artistes, se firent connaître au Salon d'automne de Paris, et un critique, surpris par le chromatisme provocant de ces œuvres, exposées aux côtés d'une sculpture de style Renaissance, s'exclama : “ Donatello parmi les fauves! ”. Il ne s'agissait pas d'un groupe ayant un programme établi, mais d'un ensemble d’artistes aux préoccupations communes, parmi lesquels se trouvaient aussi Albert Marquet, Kees Van Dongen et Raoul Dufy. Le fauvisme, en réalité, n’effectuait pas une rupture, mais une synthèse : en lui se fondaient des éléments de l'impressonnisme, du postimpressionnisme et même du symbolisme. Les paysages, les portraits et les intérieurs sont caractérisés par une utilisation audacieuse du chromatisme. Ainsi la couleur, et principalement les couleurs primaires et complémentaires, posées dans de forts contrastes, devient-elle indépendante de l'objet, et son usage est arbitraire vis-à-vis du modèle nature : des visages apparaissent verts, des fleuves jaunes, des arbres rouges, leurs formes sont simplifiées et leurs contours dessinés par des coups de pinceau amples. Le fauvisme ne dura que quelques années. Des peintres “ fauves ”, Matisse fut celui dont la carrière atteint les plus hauts sommets. l'expressionnisme

Bien qu’on puisse inclure dans l'expressionnisme des œuvres et des auteurs appartenant à une vaste période, le terme désigne plus particulièrement le mouvement né en Allemagne en 1905, et qui était lié à la spiritualité nordique. Si l'impressionnisme devait recueillir une impression de l'artiste, l'expressionnisme prétendait représenter dans l'œuvre la sensibilité et les émotions de l'auteur, son “ moi ” propre, par le biais d'une expression passionnée et violente, et à des moments politiques déterminés, comme celui de la Première Guerre mondiale, en se faisant ainsi l'écho d'une protestation et d'une dénonciation sociales. Parmi les précurseurs de l'expressionnisme, il convient de citer des artistes comme le Belge James Ensor (1860-1949), dont l'œuvre amère est peuplée de personnages terrifiants et grotesques, et le Norvégien Edvard Munch (1863-1944), qui exprima dans ses tableaux la solitude et l'angoisse de l'être humain. Dans le domaine architectural, l'expressionnisme fut un mouvement plus riche en écrits théoriques, en dessins et en projets, qu'en réalisations concrètes. Parmi les meilleures constructions expressionnistes, il faut retenir l'observatoire Einstein à Potsdam, une œuvre d'Eric Mendelsohn, le Goetheanum de Dornach, de Rudolf Steiner, et le Chilehaus, de Fritz Höger. Il s'agit d'une architecture créative, marquée par le mouvement, les formes organiques et fluides, ainsi que par l'utilisation de nouveaux matériaux. Le groupe de Dresde : Die Brücke en 1905 naquit le premier groupe expressionniste : Die Brücke (“ le Pont ”), qui réunissait Ernest Ludwig Kischner (1880-1938), E. Heckel, Fritz Bleyl et K. Schmidt-Rottluff, et où entrèrent plus tard Emil Nolde (1867-1956), Max Pechstein et Otto Müller. Ce groupe, qui devait se dissoudre en 1913, cultiva principalement la thématique classique du paysage et du nu dans la nature. Néanmoins, le chromatisme violent et arbitraire, le schématisme des figures, la force des lignes brisées et anguleuses et des contours, au service de l'expression, rompaient volontairement avec la tradition académique. Par la suite, vers 1910, le mouvement dériva vers un chromatisme plus doux et une thématique qui prenait la ville pour sujet. Le groupe de Dresde fit l'expérience, avec un succès notable dans la gravure traditionnelle sur bois, de l'effet rendu par les épais tracés noirs et les profils aigus de leurs tableaux. Le groupe de Munich : Der Blaue ReiterLe second groupe expressionniste, Der Blaue Reiter (“ le Cavalier bleu ”), qui se constitua à Munich à la fin de 1910, réunit le Russe Wassily Kandinsky (1866-1944), Franz Marc et August Macke, auquels se joignirent plus tard Alexei von Jawlensky et Paul Klee (1879-1940). Le groupe cultiva une thématique semblable à celle de Die Brücke, mais sa conception formelle est caractérisée par le dynamisme des lignes courbes, un chromatisme plus lyrique, au caractère symbolique, et une tendance à l'abstraction. L'art que pratiquait ce groupe était plus intellectuel et moins violent. La nouvelle objectivité

Après la Première Guerre mondiale, surgit en 1925 le mouvement de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité), marqué par la guerre et le pessimisme de la société allemande. Des peintres comme Otto Dix (1891-1969), Max Beckmann, Georg Grosz et le sculpteur Ernst Barlach cultivèrent un langage agressif et réaliste, qui enlaidissait et déformait les figures. Vienne fut elle aussi un important foyer de l'expressionnisme, dont la motivation était la nécessité d'exprimer la douleur face à la destruction de la guerre et qui fut représenté essentiellement par Oskar Kokoschka et Egon Schiele.le cubisme

L'apparition du cubisme, préfiguré par les Demoiselles d'Avignon (1907), de Pablo Picasso, se révéla l'un des événements les plus marquants de tous ceux qui ont jalonné l'histoire de l'art occidental depuis la Renaissance. Le cubisme ne fut pas un mouvement de plus, mais il marqua la naissance de l'art moderne. Picasso (1881-1973) et Georges Braque (1882-1963) systématisèrent les tentatives antérieures, d'envisager la surface picturale d'un point de vue scientifique, comme le firent les pointillistes et Cézanne, et ils donnèrent ainsi naissance au cubisme, fondé sur un postulat : la nature véritable de la réalité ne peut être captée qu'en passant par sa structure interne. Le cubisme analytique

En 1909 commença la première phase du cubisme, le cubisme analytique. Picasso et Braque analysaient la réalité, qui n'était pas visuelle mais intellectuelle : ils reconstruisaient les objets et l'espace non comme les percevait la vue, mais comme notre cerveau savait qu'ils étaient. Ce sont des œuvres caractérisées par des plans géométriques simples, et par la décomposition de l'objet en toutes ses facettes, correspondant à tous les points de vue que nous en avons, sur un même plan, sans aucun type de relief ; un chromatisme sobre utilise la gamme des ocres et des gris. Le cubisme synthétique L’invention du collage, consistant à encoller des papiers et d'autres matériaux pour les placer sur la surface picturale, marque le début du cubisme synthétique : l'objet n'est alors ni analysé ni décomposé, mais il est résumé et synthétisé sous ses aspects les plus significatifs. Le tableau est donc conçu comme une construction d'éléments plastiques nouveaux ou traditionnels, qui ne sont pas assujettis aux lois de l'imitation de l'apparence, et qui forment la base de plans géométriques plus simples, au chromatisme plus riche .Participèrent activement au mouvement cubiste, Juan Gris, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Fernand Léger (1881-1955) et Robert Delaunay (1883-1941). Celui-ci, ainsi que son épouse Sonia (1885-1979), développa un cubisme synthétique influencé par le fauvisme, et auquel Apollinaire donna le nom d'orphisme. Dans le domaine de la sculpture se distinguèrent Raymond Duchamp-Villon, Alexander Archipenko, Henry Laurens, Jacques Lipchitz et Constantin Brancusi (1876-1957).le futurisme

Le manifeste futuriste affirmait en 1909 : “ Une automobile de courses qui semble courir sur la mitraille est plus belle que la Victoire de Samothrace ”. Le futurisme prôna la modernité et le dynamisme, il exalta la machine et la vitesse, il exécrait les bibliothèques et les musées, tout autant que la tradition artistique classique. Il surgit à Milan, avec Umberto Boccioni (1882-1926), Giacomo Balla, Luigi Russolo, Gino Severini (1883-1966) et Carlo Carra (1881-1966), mais ce fut un mouvement de courte existence dont le terme fut marqué par la mort de Boccioni. Les futuristes représentèrent la métropole, les maisons, les voitures et les gens d’aujourd’hui, en utilisant le simultanéisme, une technique pointilliste qui leur permettait de rendre l'effet de mouvement par la répétition d'images superposées et les changements chromatiques. En 1914, Antonio Sant' Elia publia le Manifeste de l'architecture futuriste ; ses théories, innovatrices et visionnaires, proposaient une ville dynamique et mécanisée. On retiendra en particulier son singulier projet pour la Città Nuova.le dadaïsme En 1916 naquit à Zurich le mouvement Dada, qui réunissait des intellectuels et des artistes exilés. Au Cabaret Voltaire se succédaient des réunions, ainsi que de provocatrices représentations théâtrales et artistiques, données par le poète Tristan Tzara, le sculpteur Hans Arp, l'écrivain Richard Huelsenbeck, Hugo Ball et Marcel Janco. Ces artistes avaient le désir d'exprimer leur rejet d'une “ raison ” et d'une “ logique ” qui avaient rendu possible la guerre de 1914 et y avaient consenti. Parallèlement, à New York, se formait autour du photographe Alfred Stieglitz un noyau dadaïste, avec le peintre et sculpteur Marcel Duchamp (1887-1958), qui revendiquait dans ses créations le droit à l'absurde, le photographe Man Ray (1890-1976) et le peintre Francis Picabia. En 1918, le mouvement s'étendit à plusieurs villes allemandes, comme Berlin (Raoul Hausmann), Hanovre (Kurt Schwitters) et Cologne (Max Ernst). Le mouvement dada n'avait pas de programme, ni d'unité stylistique, mais il se rassemblait autour d'une idée commune : la lutte contre ce qui est établi. Ce mouvement de rupture, radical et provocateur, qui reprenait la devise de Bakounine “ la destruction est aussi création ”, méprisait l'art bourgeois, la culture capitaliste, et revendiquait le hasard comme fondement de la création artistique. Les canons esthétiques traditionnels furent donc abandonnés, et l'extraordinaire liberté créatrice des dadaïstes prit la forme de collages, de photomontages, d'objets trouvés élevés au rang d'œuvres d'art (ready-made de Duchamp) et de peintures-sculptures. En 1922, Tristan Tzara prononça une oraison funèbre de Dada, qui mettait un terme officiel à ce mouvement. l'abstraction

Depuis le début du siècle, parallèlement aux avant-gardes figuratives, certains artistes ouvrirent le chemin à l'abstraction, c'est-à-dire la représentation de formes qui n'imitent pas la nature et ne font aucune référence formelle à la réalité visuelle. En 1910, Kandinsky, après son passage à Der Blaue Reiter, peignit sa première aquarelle abstraite, en tentant de rendre la potentialité de la force expressive des formes et de la couleur. À partir de ce moment, ses compositions furent caractérisées par de grands mouvements lyriques, aux couleurs audacieuses. Au début des années 1920, il mit au point une abstraction géométrique où des formes aiguës, obtuses ou circulaires reçoivent des couleurs chaudes, tièdes ou froides. Le suprématisme Parallèlement à Kandinsky, d'autres artistes travaillèrent dans le domaine de l'abstraction, comme Larionov, Francis Picabia ou Frantisek Kupka. À Moscou fut créé le suprématisme, représenté principalement par Kasimir Malevitch (1878-1935), dont le manifeste de 1915 préconisait la suprématie absolue de la sensibilité plastique pure, libérée des liens esthétiques. Ces idées se concrétisèrent dans la simplicité de formes géométriques pures et un usage restreint de la couleur, et conduisirent leur tenant aux limites du néant avec l'œuvre Carré blanc sur fond blanc (1918).Le néo-plasticisme En 1917 surgit en Hollande le néo-plasticisme, autour de la revue De Stijl. Piet Mondrian (1872-1944), qui jusque-là avait accompli une œuvre réaliste d’une grande beauté, Theo Van Doesburg (1883-1931) et, plus tard, l'architecte Gerrit Rietveld et le sculpteur Vantongerloo, proposaient face aux avant-gardes figuratives la rationalité d'un art pur, géométrique et équilibré : l'abstraction est clarté, ordre, et se fonde sur l'élimination des éléments superflus, sur l'importance de la ligne droite et de l'angle droit, sur l'usage de formes géométriques régulières et de couleurs primaires ou neutres emprisonnées dans une structure de lignes horizontales et verticales. Le groupe De Stijl se dissout vers 1928, lorsque Theo Van Doesburg commença à introduire des variantes, comme la ligne diagonale, pour donner un plus grand dynamisme à ses œuvres. Ce fut probablement en architecture et dans le dessin que se matérialisèrent le mieux les idées de De Stijl, avec un purisme si accusé qu'on le relie au rationalisme postérieur. J. J. P. Oud, G. Th. Rietveld et Jan Wils adoptèrent pour leurs maisons des formes pures et intellectuelles, en accentuant l'horizontalité et la continuité des espaces intérieurs. La villa Schröder de Rietveld, à Utrecht, est le prototype même d'une maison néo-plasticiste, avec ses formes simples et géométriques, et sa construction à base de pièces préfabriquées, élémentaires dans leur structure et essentielles dans leur forme .le constructivisme russe

Si le suprématisme proposait un art subjectif, sans entraves esthétiques, les postulats du constructivisme étaient les mêmes que ceux des mouvements contemporains, comme le cubisme, le dadaïsme et, tout particulièrement, le futurisme : on rejetait l'art classique et bourgeois au profit d’un nouveau langage fondé sur la technologie et l'industrie. Le constructivisme voulait unir l'art et le peuple, construire une nouvel art pour une nouvelle société. Guère apprécié par les autorités communistes, le constructivisme ne déboucha pas sur une production unitaire, mais sur des propositions aussi diverses que les peintures d’El Lissitzky (1890-1941), les sculptures des frères Antoine Pevsner (1886-1962) et Naum Gabo (1890-1977), les œuvres de Vladimir Tatline (1885-1953). En architecture, les artistes constructivistes apportèrent des solutions formelles audacieuses et pleines de vigueur, comme celles d’El Lissitzky, de Malevitch et de Melkinov (auteur du pavillon soviétique, lors de l'Exposition des Arts décoratifs de Paris, en 1925), et des projets d’urbanisme exprimant le dynamisme créatif de la révolution. Ces artistes, dont la plupart gagnèrent l’exil, se heurtèrent vite au stalinisme. le surréalisme Paris, un groupe d'intellectuels proches du dadaïsme fondèrent en 1919 la revue Littérature (appelée ainsi par dérision) : ce furent, André Breton, Louis Aragon, Paul Éluard et, plus tard, Francis Picabia, Man Ray et Max Ernst. De leurs réunions naquit un nouveau mouvement, inspiré des théories de Freud, plus constructif que le radicalisme dada, et tentant d'utiliser la psychanalyse pour dévoiler le fonctionnement réel de la pensée et de l’inconscient des rêves. Ces idées furent exprimées dans le Manifeste du Surréalisme, publié par Breton en 1924. Avec l'adhésion, à partir de 1927 (Aragon), de certains membres du groupe au parti communiste, se produisit une scission du mouvement. En 1928, Salvador Dalí (1904-1989) devint membre du surréalisme, collabora aux deux films de Buñuel : Un chien andalou (1928) et l’Âge d’or, et développa la voie paranoïaque critique. La Seconde Guerre mondiale porta un coup au mouvement, mais l’art surréaliste a proliféré jusqu’à nos jours. Le mouvement surréaliste exaltait l'imagination, le rêve, l'érotisme, pour libérer l'homme de la morale bourgeoise et des conventions artistiques en créant de nouvelles relations à travers le songe, l'inconscient et l'automatisme psychique, sorte de commandement magique né de l'inconscient. Presque tous les grands noms de l’art du XXe siècle traversèrent une phase surréaliste. Outre le sculpteur (et poète) français Hans Harp (1886-1966), le peintre italien Giorgio De Chirico (1888-1978), dans sa période “ métaphysique ” (1912-1919), le peintre français d’origine allemande Max Ernst (1891-1976), le peintre catalan Joan Miró (1893-1983), le peintre belge René Magritte (1898-1967), des peintres comme Picasso ou Paul Klee furent sensibles à l’enseignement du surréalisme. On peut distinguer deux tendances fondamentales dans le surréalisme pictural : un surréalisme abstrait ou organique abstrait, représenté par Joan Miró et André Masson (1896-1987), dans lequel les artistes célèbrent un automatisme pur et la représentation d'univers figuratifs propres, et un surréalisme naturaliste et figuratif, s'intéressant plus au monde des rêves, avec des œuvres d'un grand réalisme mais faussement figuratives, car elles surprennent par leur étrange association d'objets et l'atmosphère irréelle qui y règne, comme dans les compositions de Magritte, de Dalí ou d'Yves Tanguy (1900-1950).le muralisme

La révolution mexicaine et la lutte du peuple contre le colonialisme et les grands propriétaires terriens reçurent l'appui des intellectuels et des artistes. Une fois la révolution terminée, les premiers gouvernements cherchèrent la collaboration de ces artistes pour former le peuple, restaurer la brillante civilisation précolombienne et convertir le Mexique en un pays moderne Le muralisme devait jouer un grand rôle dans l'art mexicain et l'idéologie révolutionnaire, grâce à trois grandes figures de l'art contemporain : José Clemente Orozco (1883-1949), qui laissa des œuvres extraordinaires dans plusieurs édifices publics, comme l'hospice de Guadalajara ; Diego Rivera (1886-1957), qui s'inspira de la tradition picturale des Mayas et des Aztèques et de l'art populaire pour ses grandes compositions, comme celles de l'École Préparatoire de Mexico ; David Alfaro Siqueiros (1898-1974) qui exprima la lutte du peuple contre la volonté répressive du pouvoir. La peinture mexicaine de la révolution eut une grande influence sur les artistes des autres pays américains, parmi lesquels nous citerons Emilio Pettoruti, en Argentine, dans la ligne du constructivisme, et Joaquín Torres García, en Uruguay .la nouvelle abstraction

Sous cette appellation l’on regroupe diverses tendances qui se développèrent aux États-Unis et en Europe, entre le milieu des années quarante et le début des années soixante : expressionnisme abstrait, “ action painting ”, l'informalisme, etc. La Première Guerre mondiale fit de New York un centre artistique universel, favorisé par l'intervention de riches mécènes. L'arrivée d'artistes européens allait jeter les jalons du futur art américain, principalement grâce à Hans Hofmann et Arshile Gorky (1904-1948), en ce qui concerne la peinture abstraite. En 1945, l'expressionnisme abstrait désigna les œuvres exposées dans la galerie Art of this Century de New York. Nous pouvons distinguer à l'intérieur du mouvement expressionniste abstrait américain une première tendance, l’action painting, représentée principalement par Jackson Pollock (1912-1956) et Willem De Kooning (1904-1997), dans laquelle la primauté était donnée à l'acte physique de peindre et, donc, au processus plutôt qu'au résultat final. Pollock marchait sur ses toiles, posées sur le sol, en laissant couler la peinture (technique appelée dripping ; à savoir “ dégouttement ”). Le spatialisme d'artistes comme Mark Rothko (1903-1970), se différencie de ces deux styles. C'est un art plus élaboré et plus intimiste, qui dépeint un espace lyrique fondé sur de grands rectangles totalement abstraits de lumière et de couleur. Parallèlement à l'expressionnisme abstrait des États-Unis se développa en Europe la tendance informelle, éloignée de l'abstraction géométrique, et cherchant à faire primer la matière picturale sur la forme, tentative qui devait s'illustrer par d'épais mélanges de matériaux divers ou des accumulations de matériaux collés sur le support. À Paris, les principaux peintres informels furent Georges Mathieu, Pierre Soulages, Jean Fautrier (1898-1964), Wols (1913-1951) et Hans Hartung (1904-1989), tandis qu'en Espagne l'informalisme allait être représenté par le groupe El Paso, composé de Rafael Canogar, Manolo Millares, Antonio Saura et Antoni Tàpies (né en 1923). Nous devons à l'Italien Lucio Fontana une peinture dans l'espace, née de la perforation de la toile où sont pratiquées des incisions. la néo-figuration Certains artistes, contemporains de l'informalisme, et d’autres tendances diverses, prônèrent la récupération de la figure humaine, soumise à un traitement formel et à des déformations qui sont liés au réalisme dépouillé de l'expressionnisme allemand. Citons les artistes du groupe Cobra (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam), né en 1948 (Jorn, Appel, Corneille, Alechinsky), Bram Van Velde (1895-1981), Jean Dubuffet (1901-1985), Francis Bacon (1909-1992). le pop art

En réaction à l'expressionnisme abstrait surgit dans les années 50, principalement aux États-Unis, le pop art. Il s'agit d'un art figuratif et réaliste, facilement accessible, qui ne se préoccupe pas de créer des images car il les prend à la sous-culture issue de la publicité, du cinéma et des bandes dessinés. Néanmoins, derrière l'apparence frivole et joyeuse du pop art on peut déceler une critique de la société de consommation. Aux États-Unis, le pop art fut annoncé par Robert Rauschenberg (né en 1925) et Jaspers Johns (né en 1930) et il est représenté par Andy Warhol (1928-1987), Claes Oldenburg, James Rosenquist et le sculpteur George Segal. Les Anglais Richard Hamilton, David Hockney (né en 1937) et Peter Blake. Les peintres espagnols de l'Equipo Crónica furent d'autres représentants du pop art. l'art cinétique et l'op artÀ la fin des années 50 se fit jour une tendance parallèle au pop art, totalement abstraite, qui englobait l'op art (contraction de optical art), un art visuel qui parvenait à créer l'illusion de mouvement, et l'art cinétique, qui intégrait dans ses œuvres le mouvement réel, et non sa représentation. L'op art, cultivé par des artistes comme Victor Vasarely (1908-1997), Bridget Riley, Julio Le Parc ou le groupe GRAV, donne une sensation illusoire de mouvement grâce à l'utilisation d'effets d'optique. Ce sont des objets ou des peintures sans mouvements réels, mais qui produisent sur le spectateur une illusion virtuelle grâce à des procédés tels que la régularité des structures géométriques, la répétition de motifs persistants, le fort contraste chromatique (blanc-noir). Les courants cinétiques ont en revanche recours à la représentation réelle du mouvement. Soit des objets tridimensionnels sont mis en mouvement par des moteurs, des piles ou des éléments magnétiques (sculptures de Jean Tinguely), soit le mouvement est créé par des agents fortuits, l'air par exemple, comme dans les mobiles d’Alexandre Calder (1898-1976). Il existe aussi des ouvrages cinétiques qui jouent sur le mouvement du spectateur ou la transformation de l'objet ; dans le premier cas, le spectateur, à mesure qu'il change de position, perçoit visuellement dans l'œuvre des formes et des couleurs nouvelles, tandis que, dans le second cas, il manipule l'objet avec sa main ou son corps .l'hyperréalisme dans les années soixante-dix apparut l'hyperréalisme, qui désirait reproduire avec une précision totale la réalité. Les œuvres hyperréalistes, de grands formats, représentent des scènes quotidiennes d'intérieurs, des paysages et des portraits dans lesquels on cherche à rendre la réalité avec une fidélité absolue. Pour parvenir à cette précision extraordinaire, les peintres hyperréalistes ont souvent recours à la photographie (qu’ils peignent ensuite), tandis que les sculpteurs emploient dans leurs travaux du polyester, des ongles, des cheveux et des vêtements. Richard Estes, John de Andrea et le sculpteur Chuck Close participèrent à ce courant, tandis que le peintre Antonio López, en Espagne, préféra l’intimisme à la froideur américaine. le postmodernisme

Au début des années quatre-vingts, l'art pictural abandonna l'esprit de l'avant-garde et de la modernité, et s'ouvrit à ce que l'on est venu à dénommer la postmodernité ou la post avant-garde. C'est une période marquée par le retour à la figuration et par l'éclectisme, mais aussi par l'absence de critique des avant-gardes qui l'ont précédée. À la fin du XXe siècle demeure en vigueur l'éternelle polémique entre figuration et abstraction, même si les artistes les plus en vue sont ceux qui ont participé au retour de la figuration, comme Miquel Barceló, Julian Schnabel, Lucien Freud, Kitaj ou Anselm Kiefer, et certains des artistes les plus représentatifs de l'art conceptuel, comme Kosuth ou Lewitt, ont même adouci leurs positions. On peut distinguer deux courants principaux : le néo-expressionnisme et l'abstraction, deux tendances qui présentent certaines caractéristiques communes, comme la prédominance des grands formats et le goût pour le traitement libre de la couleur, laquelle prime sur les autres éléments formels. Le néo-expressionnisme, tendance nettement européenne, se divise en deux courants fondamentaux : la transavant-garde italienne et les nouveaux expressionnistes Surgie à la fin des années soixante-dix, la transavant-garde, composée entre autres par Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Nicola de Maria et Mimmo Palladino, autour du critique et théoricien Achille Bonito Oliva, est marquée par l'éclectisme, qui participe du mouvement général de récupération de la figuration et de la tradition picturale. Le groupe des nouveaux expressionnistes (connus aussi sous le nom de “ nouveaux sauvages ”), formé de Baselitz, Anselm Kiefer, Per Kirkeby, Jörg Immendorff, Markus Lüpertz et Gerhard Richter, et, plus tard, d'une nouvelle génération, avec R. Fetting, H. Middendorff, B. Koberling et Adamski, recueille l'héritage de l'expressionnisme européen du début du siècle, et principalement l'objectivité, la satire et la critique sociales, et celui de l'expressionnisme abstrait des États-Unis, pour les grands formats et la technique, marquant l'individualité de l'artiste et s'inscrivant ainsi en faux par rapport aux nouveaux réalistes. le pluralisme sculptural

Il apparaît difficile de répartir les sculpteurs actuels en “ mouvements ”. Nous nous contenterons d’opposer les œuvres figuratives et les œuvres abstraites (réalisées dans des matériaux comme le plexiglas, le plastique, les alliages métalliques). Il est intéressant de souligner que, si le retour à la figuration est un fait établi en peinture, les tendances figuratives n'ont pas reconquis une position de force dans la sculpture. La fin de siècle présente une pluralité extraordinaire, dans laquelle coexistent des voies diverses : éclectisme de certains artistes américains, sculpture néo-géométrique, conceptions spatiales baroques de Einhard Mucha, monumentalité d'Ulrich Rückriem et Richard Serra, travaux expérimentaux comme les installations et les photos-sculptures. La Grande-Bretagne a gardé durant le X siècle une importante tradition sculpturale, avec des artistes singuliers comme Henry Moore (1898-1986), qui est peut-être le plus grand sculpteur du XXe siècle, et Barbara Hepworth (1903-1975). Dans les dernières années, une génération d'artistes de talent, connue sous le nom de la “ Nouvelle sculpture britannique ”, comprend Richard Deacon, Shirazem Houshiari, Barry Flanagan, Tony Cragg, Anish Kapoor, Richard Long et Gilbert & Georges. En cette fin de siècle, le prestige du Suisse Alberto Giacometti (1901-1966) n’a cessé de croître ; c’est à partir de 1945 qu’il a construit un univers de personnages filiformes. Le Bauhaus

En 1919 naquit à Weimar (Allemagne) le Bauhaus, fruit de la fusion entre l'École des Beaux-Arts et l'École d'Architecture, sous l'impulsion de Walter Gropius (1883-1969). L'objectif de cette école était la rénovation de l'architecture et du dessin, et Gropius réunit pour cela une extraordinaire équipe d'enseignants : Johannes Itten, Lyonel Feininger, Adolf Meyer et, plus tard, Oskar Schlemmer, Kandinsky (voir ci-dessus), Laszlo Moholy-Nagy (1895-1946), Klee, Josef Albers (1888-1976) et Marcel Breuer (1902-1981), c'est-à-dire quelques-unes des figures les plus intéressantes et les plus éminentes de l'avant-garde de l'entre-deux-guerres. En 1925, l'école, toujours sous la direction de Gropius, fut transférée à Dessau, où elle développa un programme d'études novateur qui combinait la théorie et la pratique : les élèves étudiaient les matériaux, la couleur, la composition et l'espace, et passaient ensuite au travail artistique dans chacun des ateliers spécialement consacrés aux divers domaines. Après que Walter Gropius eut renoncé à continuer, Hannes Meyer (1889-1954) et Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) lui succédèrent à la tête de l'école. Meyer intensifia la relation entre architecture, industrie et société. Défenseur d'une architecture capable de répondre aux nécessités populaires, il tenta de relier les problèmes techniques et esthétiques du dessin et de la construction avec ceux de l'organisation fonctionnelle : la maison devait répondre aux besoins de l'habitant et non aux aspirations esthétiques du dessinateur. Le dernier directeur du centre fut Mies van der Rohe, pour qui l'industrialisation constituait le problème central. En 1932, les pressions politiques l'obligèrent à fermer l'école, qui tenta de se réorganiser de manière privée à Berlin, mais qui fut fermée définitivement dès l'arrivée du nazisme au pouvoir. Certains de ses membres partirent aux États-Unis, où ils diffusèrent l’enseignement du Bauhaus. En architecture, l'esthétique préconisée par le Bauhaus donna lieu à des réalisations originales, comme la Fabrique Fagus, conçue par Walter Gropius et Adolf Meyer, et l'édifice du Bauhaus, à Dessau, de Walter Gropius, comportant de vastes surfaces en verre au sein de la structure en béton, et un plan géométrique singulier, en double L croisé. le fonctionnalisme

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, certains architectes annonçaient déjà le courant fonctionnaliste qui allait se développer durant la première moitié du XXe siècle : il s'agissait de Luis Sullivan, pour lequel la forme dépendait de la fonction, et d'Adolf Loos, qui élimina de ses œuvres toute ornementation. Pour les architectes fonctionnalistes, l'architecture doit refléter la fonction pour laquelle elle a été dessinée. Le grand nom du fonctionnalisme (avec Walter Gropuis et Mies van der Rohe : voir ci-dessus) est Le Corbusier (1887-1965), qui, s’appuyant sur le rationalisme cartésien, concevait la maison comme “ une machine pour vivre ”, créée à partir de formes architecturales essentielles : un bloc hermétique, dont l’espace continu s'intégrait dans la nature et se fondait sur la mesure et sur la pureté de formes géométriques simples. La Villa Savoye (1929-1931) offre un des meilleurs exemples de sa production ; c'est un volume rectangulaire ouvert sur les quatre côtés, avec des fenêtres-rideaux permettant l'entrée de la lumière et la communication avec l'extérieur, des salles reliées par une unique zone de passage et des sortes de pilotis qui rendent possible la transformation des murs en ouvertures. Le courant organique est un mouvement dérivé du fonctionnalisme, auquel participa l'architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959). Ce courant voulait humaniser l'abstraction architecturale et octroyait une plus grande importance à la commodité de l'édifice, destiné à satisfaire les besoins humains, l'esthétique externe passant au second plan. Il s'agit donc d'une architecture conçue comme un organisme ayant une vie propre et qui s’intègre au milieu naturel. Ces théories sont concrétisées dans les maisons de Wright, comme la Maison Robbie, à Chicago, ou la célèbre Maison sur la Cascade, à Bear Run, avec lesquelles l'architecte fait un pas de plus vers l'intégration de l'édifice dans le paysage naturel, grâce à l'utilisation des matériaux propres du lieu ; ainsi l’accentuation de l'horizontalité correspond au paysage américain. L'architecte finlandais Alvar Aalto (1898-1976), les architectes allemands Hans Scharoun et Richard Neutra, ainsi que les membres des groupes espagnols GATEPAC et GATCPAC, illustrèrent eux aussi le fonctionnalisme l'architecture après la seconde guerre mondiale Au milieu du XXe siècle s'ouvrit pour l'architecture un champ d'action immense, grâce à l'essor démographique, aux progrès technologiques et au développement des communications. En Europe, Le Corbusier adoucissait son esthétique rationaliste par rapport à l'avant-guerre, et proposait une architecture plus sensible et plus humaine, aux formes libres et flexibles, et quelque peu influencée par les solutions organicistes d'Alvar Aalto et de Frank Lloyd Wright. Il réalisa certaines œuvres maîtresses, comme l'église Notre-Dame de Ronchamp. Pour leur part, Walter Gropius et Mies van der Rohe commençaient leur période américaine, le premier se tournant vers la pédagogie et le second continuant à suivre son esthétique rationaliste dans des édifices comme le Seagram Building de New-York. L'architecte Frank Lloyd Wright continua à construire des édifices singuliers, remplis de fantaisie, et dans lesquels les formes circulaires et les spirales remplaçaient les formes rectangulaires antérieures ; l'œuvre qui illustre le mieux son architecture est le musée Guggenheim de New-York (1956-1959), un espace ouvert en forme de tronc de cône inversé, constitué à l'intérieur d'une série de rampes hélicoïdales. Les architectes du style international s'inscrivaient dans la ligne tracée par Mies van der Rohe : Eero Saarinen (1873-1950) et Philip Johnson utilisèrent le verre, l'acier et l'aluminium dans les gratte-ciel américains. L'Amérique latine développa une architecture et un urbanisme révolutionnaires. Les meilleurs représentants sont les architectes Lucio Costa (né en 1902) et Oscar Niemeyer (né en 1907), qui, aux côtés d'autres architectes, élevèrent une nouvelle ville entièrement fonctionnelle, Brasilia, devenue en 1960 la nouvelle capitale du Brésil. Parallèlement, au Japon, des architectes comme Kenzo Tange, Sakakura ou Kisho Kurokawa lancèrent le Nouveau Style japonais, qui conjuguait la tradition architecturale japonaise avec le désir de modernisation et les propositions de Le Corbusier, de Mies van der Rohe ou de Wright, dans des ouvrages audacieux et extrêmement originaux. La Grande-Bretagne vit en 1956 le surgissement du brutalisme, une tendance dérivée du rationalisme, dans laquelle étaient laissés visibles les matériaux constituant la structure de l'édifice, et qui poursuivait l'obtention de l'équilibre et de la pureté des formes. À Paris, le Centre Georges-Pompidou donne un bon exemple du brutalisme.Actuellement, les changements vertigineux des villes, qui affectent aussi bien les métropoles des pays développés que les agglomérations du tiers monde, les problèmes du lieu de vie, du transport et du temps libre, l'élaboration de la maison du futur et, en définitive, la nouvelle relation de l'architecture et de la ville, occupent les architectes, conduits à travailler sur des projets pour résoudre le déficit de place dans les grands ensembles urbains sans ressources, sur les dessins de nouveaux espaces domestiques hautement équipés dans les métropoles modernes, et sur l'élaboration de centres culturels satisfaisant aux besoins croissants de loisirs dans les pays riches. Deux tendances opposées forment les pôles du panorama architectural actuel : la tendance vers la globalisation et l'homogénéité mondiale, qui trouve une bonne illustration dans les nouvelles villes asiatiques, comme Singapour, Hong Kong, Séoul, Shanghai, et la résistance locale, qui tente de préserver ses signes d'identité, ses centres historiques et sa singularité. Parmi les grands noms de l'architecture de cette fin de siècle, il convient de citer l’Anglais Norman Foster (né en 1935), le Français Jean Nouvel (né en 1945), l’Italien Renzo Piano (né en 1937), les Américains Franck Gehry (né en 1929) et Richard Meier (né en 1934), l’Espagnol Ricardo Bofill (né en 1939), le Suisse Mario Botta (né en 1943).

 

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