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Margino blog Vies en marge
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- Observation de la
Terre. La Terre est surveillée
depuis l'espace grâce à des satellites qui l'observent jour et nuit.
Certains, exclusivement militaires et connus sous le nom de
"satellites espions", sont capables de distinguer au sol des détails
d’environ 20 cm et de détecter le moindre signe de chaleur par le biais
de caméras infrarouge. Dans le domaine civil, les satellites météorologiques
permettent l'observation de formations nuageuses qui s'étendent sur des
milliers de kilomètres. Leur évolution est observée en permanence grâce
à des photographies prises à intervalles réguliers (une vue par
demi-heure pour le satellite européen Météosat), y compris la nuit par
enregistrement du rayonnement infrarouge. Ces satellites centralisent
aussi les données issues des mesures effectuées par des bouées océaniques,
des stations automatiques isolées ou des ballons sondes. L'observation
directe du sol est réalisée par des satellites de télédétection. Les
images recueillies trouvent leurs applications dans des domaines aussi
variés que la cartographie, la géologie et la prospection minière,
l'hydrologie, l'agronomie et la sylviculture, l'urbanisme et l'aménagement
du territoire, la surveillance et la protection de l'environnement, etc.
Les satellites de la série Spot, lancés par la France depuis I986,
permettent de détecter des détails de moins de 10 mètres pour des vues
en noir et blanc et de 20 mètres pour la couleur, à partir d'une orbite
quasi polaire située à 830 km d'altitude. Les vues en couleur
proviennent d'un enregistrement dans le vert, le rouge et le proche
infrarouge. La couverture photographique complète de la Terre est assurée
en 26 jours. - Observation de
l'univers. Placer des télescopes
dans l'espace permet de se libérer de l'atmosphère terrestre qui
brouille les images. Cette atmosphère, qui nous protège de la plupart
des rayonnements provenant de l'espace, prive aussi les astronomes d'une
source d'information importante. Ainsi, malgré le coût élevé de
l'instrumentation spatiale, la conquête du ciel par des satellites
astronomiques a débuté très tôt et n'est pas restée longtemps
l'apanage de l'URSS et des Etats-Unis. L'étude du ciel dans
l’ultraviolet a commencé en 1968 avec le lancement du satellite AOA 2,
celle des rayons X en 1970 avec le satellite Uhuru, et celle des rayons
gamma en 1972 avec le SAS 2. Depuis, les nombreux satellites d'astronomie
qui ont été lancés ont grandement contribué à la connaissance du
rayonnement cosmique. Leurs prouesses sont un peu éclipsées aujourd'hui
par celles du télescope spatial Hubble, fabriqué par la NASA avec une
participation européenne de 15 %. Lancé par la navette Discovery en
avril 1990, il ne fut opérationnel qu'un an plus tard. Long de 13 mètres
pour une masse de 11 tonnes, il comporte principalement un miroir de 2,40
de diamètre dont les images retransmises par données numériques
permettent d'observer un espace cent fois plus profond que les télescopes
au sol. L’astronomie spatiale a apporté une moisson très riche
d'informations qui ont révolutionné les connaissances astronomiques : découverte
de galaxies actives, des quasars, de sources gamma, d'étoiles en
formation ou en extinction, etc. - Lanceurs et
stations orbitales. La première navette
spatiale américaine, Columbia, fut lancée en avril 1981. Sa particularité
(elle décolle comme une fusée mais se pose comme un avion) a permis à
l'astronautique de faire d'immenses progrès, mais elle n'a pas rendu
caduque l'emploi des lanceurs classiques. Parfaite pour étudier les
effets de la micro-gravité sur les matériaux et le vivant, son orbite
basse (5OO km) s'avère inadaptée pour de nombreux travaux, comme le
lancement de satellites géostationnaires par exemple. Pour placer ces
engins sur leur orbite, un moteur d'apogée est nécessaire, ainsi qu'un
système de guidage sophistiqué. Ainsi 90 % des engins spatiaux
continuent aujourd'hui à être lancés par des fusées traditionnelles,
dont les moteurs et réservoirs sont perdus à chaque lancement. L'Europe
avec sa filière Ariane couvre aujourd'hui la moitié du marché mondial
des lancements. Dernière réussite de cette filière, la fusée Ariane 5
a été conçue à l'origine pour placer dans l'espace la future navette
européenne Hermès, qui devait servir de liaison entre la terre et une
station orbitale. Le projet est aujourd'hui au point mort. De leur côté,
les Etats-Unis ont perfectionné leurs lanceurs classiques Atlas Centaur
et Thor Delta. Ils envisagent pour le siècle futur la mise au point de
Jarvis, une super fusée capable de placer une centaine de tonnes en
orbite basse. La Chine avec Longue Marche 3, la Russie avec Energia, ont
également prouvé que les lanceurs classiques ont encore de belles années
devant eux. Mais le rêve d'un véritable avion de l'espace n'est pas
mort. Tous les pays industrialisés possèdent dans leurs cartons des
projets futuristes d'avions spatiaux. Le décollage de ces engins se fera
à la verticale mais en poussée continue, à l'inverse des fusées
classiques qui nécessitent une très forte poussée initiale pour
s'arracher à l'attraction terrestre. L'atterrissage, également en poussée
continue, sera différent de celui de la navette qui se pose comme un
planeur. Prévue pour 2020, la mise en oeuvre de cet avion de l'espace se
heurte à plusieurs difficultés, comme la nécessité d'inventer un
moteur capable de fonctionner alternativement avec et sans oxygène, ou de
fabriquer des matériaux composites résistants aux fortes chaleurs dues
aux frottements sur les couches denses de l'atmosphère. L'astronautique de
demain sera surtout marquée par la construction de stations spatiales.
Elles n'auront plus beaucoup à voir avec le laboratoire spatial américain
Skylab, exploité en 1973 et 1974, ni avec la vieille station soviétique
Mir, lancée en 1986 mais toujours utilisée en I999. La station américaine
Freedom, dont les premiers éléments ont été placés en orbite en 1996
par la navette spatiale, est conçue comme un meccano, avec des modules
indépendants. Elle pourra abriter six astronautes et servira de
station-service pour la réparation des satellites, de laboratoire pour la
réalisation d'expérience en micro-gravité, ou de base de lancement vers
la Lune ou pour les satellites géostationnaires. Le Japon et l'Europe
(projet Colombus), qui participent à cette aventure, accrocheront leur
propre module. Enfin le siècle futur connaîtra sans doute le premier vol
habité vers la planète Mars. Ce projet fort coûteux ne pourra voir le
jour que dans le cadre d'une coopération internationale et devra faire
appel à la technologie des moteurs nucléaires, seuls capables de fournir
l'énergie nécessaire aux 18 mois du voyage aller-retour sur Mars. Les
succès futurs de l'aéronautique reposent aussi en grande partie sur les
gains de poids que l'on attend de la technologie des matériaux
composites. encadré 1 En attendant l'arrivée
des moteurs nucléaires ou d'une autre technologie, le fonctionnement des
moteurs de fusées repose sur le même principe depuis leur origine : dans
une chambre de combustion très résistante, des pompes à haute pression
mettent en présence un combustible et un comburant oxydant qui permet son
explosion malgré l'absence d'oxygène due à l'altitude. Ces carburants,
appelés ergols, peuvent être solides ou liquides. La détente des gaz
est dirigée par des tuyères et pousse la fusée dans le sens opposé. encadré 2 L'instituteur russe
Constantin Tsiolkovski (1857-1935), peu connu hors de son pays, fut
pourtant le véritable inventeur de la conquête spatiale. Satellite
artificiel, cabine et combinaison pressurisées à doubles parois étanches,
position allongée des cosmonautes au décollage, sas de sortie dans
l'espace, problèmes de rentrée dans l’atmosphère, le génial précurseur
avait tout prévu, et théorisé, dès 1903. Il avait surtout décrit,
dans leurs moindres détails, les détails techniques des fusées, de
l'alimentation par des pompes jusqu'à l'étranglement des tuyères qui
augmente la poussée, en passant par le gyroscope qui stabilise l'engin ou
par les déflecteurs qui, placés dans le jet des gaz d'échappement,
permettent de le diriger. Tsiolkovski annonçait même, dès 1910, qu'un mélange
d'hydrogène et d'oxygène liquides fournirait la plus forte poussée.
Utilisé avec succès dans les Saturn des missions Apollo sur la Lune, ce
mélange propulse aujourd'hui encore la navette ou Ariane. encadré 3 La NASA rêve encore
de la lune. L’objectif est
d’y retourner dans la première moitié du XXIème siècle afin d’y
installer une base permanente. Dix personnes, habitant dans des modules
enterrés, seraient relayées tous les six mois par des navettes interplanétaires
décollant d’une station orbitale. Un laboratoire astronomique, situé
sur la face cachée de l’astre nocturne, permettrait d’observer
l’espace sans aucune réverbération terrestre. La base comprendrait
aussi une usine d’extraction de l’oxygène des roches, destinée à
alimenter en carburant les vaisseaux spatiaux. Elle servirait aussi pour
le montage et le lancement des engins destinés à l’exploration de
Mars. |
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