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  CLOVIS (466 - 511)


                                       Clovis est considéré comme le premier roi de France. Et pour cause, tu vas voir !  Fils de Childéric et de Basine, il devient roi à 15 ans. C'est un païen et un vrai barbare. Petit roi d'un petit royaume, il ne lui faut guère que trois jours de marche pour atteindre, de Tournai sa modeste capitale, chacune de ses frontiè­res: la Mer du Nord, l'Escaut, la Meuse, la Somme. A sa mort, ce roitelet aura conquis un empire, ce païen aura réorganisé l'Église des Gaules, ce barbare aura reçu de l'Empereur d'Orient des distinctions romaines prestigieuses. (L'Empire romain d'Orient, c'est ce qui reste du grand empire romain : la Grèce et le Moyen Orient, capitale Byzance ou Constantinople ou Istanbul, c'est la même ville, aujourd'hui en Turquie.) Quelques bonds impressionnants marquent la fulgurante ascension de Clovi s:
487 A Soissons, Clovis écrase le général romain Syagrius, dernier administrateur du dernier lambeau de l'empire romain d'Occident. La frontière sud de Clovis saute de la Somme à la Loire et Soissons devient la capitale. 493 Clovis épouse Clotilde, princesse burgonde et chrétienne. Il résiste pendant cinq ans et ce n'est qu'en 498 qu'il se convertit au christianisme, s'assurant ainsi le soutien de l'Église et la confiance des populations gallo-romaines, chrétiennes depuis longtemps déjà. 497 Clovis écrase les Alamans, avançant son royaume jusqu'aux Alpes. 498 Il est solennellement baptisé à Reims. De là date la tradition de sacrer les rois dans cette ville. Belle manoeuvre: maintenant l'Église est avec lui et les peuples qu'il a conquis l'aiment.
507 Guerre contre les Wisigoths au sud. Leur roi Alaric est tué, et les frontières du royaume franc passent de la Loire à la Garonne.
509 Au nord, les Francs non Saliens sont annexés, le royaume s'étend maintenant largement au delà du Rhin, dans l'Allemagne actuelle.
511 Clovis réunit un concile à Orléans. Un concile, c'est une réunion des chefs de l'Église. C'est un mot à retenir, car il va s'en réunir beaucoup dans les siècles à venir. On y discute de tout ce qui concerne Église, lorsque le Pape (le grand chef de Église) meurt, c'est le concile qui en élit un nouveau. Pour Clovis, une Église fortement organisée sera son meilleur allié pour la restructuration administrative de ce pays qu'il vient de se tailler à coups d'épée. Il installe sa capitale à Paris. Le seul royaume qu'il n'a pu conquérir, c'est celui des Burgondes. Ses successeurs s'en chargeront. Mais en trente ans il a créé un véritable empire et surtout il a établi entre Église et la Royauté des liens étroits qui vont durer douze siècles. Et c'est là que se trouve la véritable cause de l'épisode célèbre du vase de Soissons. En fait le vase en question était un vase sacré que l'évêque avait réclamé à Clovis. Au partage du butin, Clovis avait souhaité qu'on lui attribuât le vase dans l'intention de le rendre à l'évêque. Le guerrier qui refusa d'en être dépossédé, comme il en avait le droit selon la coutume germanique, et qui le détruisit d'un coup de francisque (la hache de guerre des Francs) avait fait bien plus, aux yeux de Clovis, que de briser une pièce du butin: il compromettait toute la politique du roi vis à vis de Église C'est cela que Clovis lui fit payer un an après, en l'étendant mort à ses pieds au cours d'une revue des troupes. Et en clamant bien haut: "Souviens-toi du vase de Soissons", Clovis montrait ses bonnes intentions à Église qu'il désirait comme allié. Comme on le voit, il s'agit d'autre chose que d'un exemple de la brutalité des moeurs de l'époque, pourtant bien réelle.

LE PARTAGE DU ROYAUME DE CLOVIS :
A la mort de Clovis, ses quatre fils divisent le royaume. Commence alors une longue période de désordres, marquée par des partages successifs, des batailles de palais où les membres de la famille se battent entre eux, s'assassinent les uns les autres, mais réussissent cependant à envahir la Burgondie (la Bourgogne actuelle plus une bonne partie de l'Allemagne). Je ne vais pas t'encombrer avec les détails de leurs luttes et de leurs règnes anarchiques. La seule chose qu'ils ont de marrant, c'est leurs noms: Gontran, Chilpéric, Caribert, Sigebert, Clotaire, Clodomir, Dagobert. 
Arrêtons nous cependant une minute sur ce dernier, Dagobert, qui règne de 622 à 634. Il fut le seul à mériter le titre de roi de France, mais l'histoire l'a bien maltraité avec la petite chanson que tu connais peut-être: "Le bon roi Dagobert, a mis sa culotte à l'envers..." Composée à la veille de la Révolu­tion de 1789 pour ridiculiser la royauté, elle décrit Dagobert comme un pauvre idiot. Or il fut en réalité le plus grand des Mérovingiens. Il reconstitue le royaume franc de Clovis, et ne laisse personne contester son autorité. Administrateur intelligent et avisé, il s'entoure de conseillers clairvoyants avec lesquels il développe le commerce, crée des foires, fonde des abbayes, rétablit la justice, défend les pauvres contre les seigneurs abusifs. Il essaye aussi de limiter les pouvoirs de Église, ce qui explique pourquoi il est si mal vu par les historiens: à l'époque, les seuls écrivains sont membres du clergé, et ils pré­fèrent décrire le laisser-aller de sa vie privée (c'est vrai qu'il aime trop les femmes, il en a jusqu'à huit en même temps!) plutôt que ses réussites qui les gênent. Car Église a beaucoup profité du chaos créé par les luttes de pouvoir autour des restes du royaume de Clovis. Occupés à se battre entre eux et à comploter les uns contre les autres, les rois n'ont pas gouverné leurs territoires et c'est le clergé (prêtres, moines, nonnes, et au dessus évêques, archevêques, cardinaux, pape) qui s'est chargé de rendre la justice, de gérer le commerce, de lutter contre les épidémies, d'apprendre à lire aux fils de nobles, de sauvegarder un peu de la culture antique, parfois même de fabriquer la monnaie. De cette époque troublée qui va de 511 à 751 ressortent trois faits très importants qui vont marquer les siècles à venir: la naissance du système féodal, la création des "ordres religieux" (communauté de moines ou de prêtres obéissant à la même loi, ou "règle"), et enfin l'arrivée de l'Islam.

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