En.marge                         Gregory Bateson  (1904 – 1980)

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Il faudrait un roman pour conter la vie de ce génie des sciences humaines, et décrire par exemple sa découverte, dès les années 1930, des mécanismes d'interaction humaine à travers les cérémonies festives du Naven en Nouvelle Guinée, ou les extraordinaires "conférences Macy", en 1942, qui virent naître le monde où nous vivons aujourd'hui. Cet anthropologue anglais, fils d'un biologiste renommé, débarque alors à New York avec sa compagne, l'ethnologue Margaret Mead qui deviendra la grande dame du féminisme, et rencontre tous les nouveaux penseurs d'un phénomène majeur oublié jusqu'alors : l'inter-relation. Naissance fulgurante de la pensée systémique, "constructiviste" comme on l'appelle également ? Point de convergence plutôt, entre des chercheurs de disciplines diverses qui toutes, désormais, ont affaire avec des systèmes complexes : biologie, cybernétique, neurologie, psychologie, mathématiques. C'est Bateson qui lui donnera forme, car pour lui, c'est le point de fusion : c'est désormais à travers la thérapie et l'étude du mental que vont se regrouper toutes ses idées sur la communication. Il y travaille dès 1945 à San Francisco, découvrant le fameux "double lien" par lequel on coince quelqu'un jusqu'à le rendre fou, parce que quoi qu'il choisisse, on lui indique qu'il a tort (en émettant par exemple un message corporel contredisant les paroles). Puis c'est Palo Alto, fameuse école dont il sera le co-fondateur, l'animateur et le maître à penser.
Comme Watzlawick le reconnaît lui-même dans sa préface à la traduction française de 1988, les idées majeures de cette école sont déjà présentes dans l'ouvrage écrit par Bateson et Ruesch en 1951 (Communication et société, Ed. du Seuil). Mal connu en France, longtemps ignoré par nos universités, Bateson n'a pas encore reçu la place qu'il méritait. Ne laisse pas plus longtemps béant ce terrible fossé. Lis Bateson ! Lis la biographie écrite par sa fille, qui raconte comment il lutta contre les scientifiques matérialistes tout autant que contre ses propres adeptes, offrant la preuve d'une pensée verte dans tous les sens du terme : écologique certes (il en est "le" penseur), mais également aussi truculente et gaie que mordante et critique.
Bateson, Gregory :
Vers une Ecologie de l'esprit (1972), Ed. du Seuil (1977, 1980)
La Nature et la Pensée (1979) Ed. du Seuil (1984)
Bateson, Gregory et Mary Catherine : La Peur des Anges (1987), Ed. du Seuil (1989) 
Bateson, Mary Catherine : Regards sur mes parents (1984), Ed. du Seuil (1989)

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