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Entretien avec Michel Odoul, animateur du centre de développement personnel qui porte son nom et auteur du livre "Dis-moi où tu as mal" (Ed. Albin Michel)

En.marge : Votre livre n'étant pas le premier à parler des relations corps-esprit, à quoi attribuez-vous son succès ?

Michel Odoul : Je pense que les gens veulent que l'on parle à un niveau qui leur soit accessible. En même temps, contrairement à ce qu'on a tendance à croire, ils n'ont pas envie qu'on leur propose des recettes, mais des clés. Dans la relation corps-esprit, les solutions toutes faites ne suffisent pas, ne satisfont pas. Mon ouvrage repositionne l'être humain dans une dimension plus large que la psychologie, ouvrant la porte à quelque chose proche du spirituel. Je ne dis pas du religieux ! Cette dimension est la seule qui puisse permettre à l'homme de redevenir responsable de ce qu'il est et de ce qu'il fait, sans en être coupable, mais en donnant un sens à ce qui lui arrive.

En.marge : Le remède à la "culpabilité new-age" ?

M.O. : La culpabilité touche à l'être, la responsabilité touche au faire. Quand un malade se sent responsable, il n'est plus victime de la fatalité. Il a l'opportunité, par la prise de cette responsabilité, de pouvoir faire que ça change. Les explications que je donne aux maux du corps sont toujours "ouvertes". Je crois que la plupart du temps la souffrance vient d'une distorsion, à l'intérieur, entre le profond et le superficiel. Il ne s'agit pas de dire à quelqu'un qui a mal à un genou : "c'est parce que vous n'acceptez pas quelque chose" ! Il faut expliquer quel mécanisme permet de dire cela, pour que la personne puisse y mettre son histoire, décoder par elle-même et non pas appliquer une recette. Changer ses habitudes coûte, demande une démarche et un investissement de soi. Reconnaître sa souffrance, l'accepter, et ensuite lui donner les moyens de se transformer et de disparaître, passe par la remise en cause des comportements qui ont amené le dérapage. C'est clair et net. Et cela explique le succès des médecines qui opèrent les symptômes : elles sont facilitantes.

En.marge : Non-médecin mais pourtant thérapeute, votre pratique se situe àla charnière entre médecine officielle et thérapie alternative. Quel regard portez-vous sur la fracture qui les sépare ?

M.O. : Mon approche de thérapeute psycho-énergéticien est plus proche de l'aide au développement personnel que du soin des symptômes. Je ne fais pas de médecine, je ne la critique pas, je ne me situe donc pas dans la lutte entre ces différentes tendances. Ceci dit, je pense qu'il faut rapidement cesser la guerre entre elles. La plupart des médecins, d'ailleurs, voudraient que cette guerre s'arrête et qu'on travaille ensemble. Beaucoup se rendent compte que leur formation présente des insuffisances. La médecine moderne est une excellente médecine de crise, elle est efficace, elle a autant de raisons d'être que de lettres de noblesse. Il faudra continuer à former les médecins en partie comme aujourd'hui, je dis en partie car ils ont aussi besoin d'autre chose. Mais les formations qui peuvent élargir le champ d'information des médecins aux rapports corps-esprit doivent se faire à la demande des individus, et non par l'ordonnancement d'un cours organisé par une faculté. Cette démarche individuelle est nécessaire pour que les patients puissent entendre le discours de responsabilité que ces nouveaux médecins ont à leur donner.

En.marge : Dans quel domaine le discours alternatif passe-t-il le mieux ?

M.O. : Un pas de géant a été franchi en dix ou quinze ans grâce à l'homéopathie, aidée par son efficacité et son innocuité chez les enfants. Les huiles essentielles jouent aussi un grand rôle, parce qu'elles apportent une réponse aux difficultés qu'éprouve le monde moderne face à ce qui n'est pas quantifiable et perceptible. En plus d'être très efficaces, elles sont pondérales, tangibles, matérielles. Plus "logiques" que les hautes dilutions, elles constituent un lieu de paix, un terrain de rencontre entre les médecines.

La population, quant à elle, a consciemment ou non fait le tour des "trucs" ou des médicaments qui règlent tout, comme du système qui propose de tuer le symptôme sans aller à la cause. Si l'aspect vindicatif du discours alternatif l'a beaucoup irritée, la vache folle, Tchernobyl ou le vaccin contre l'hépatite B ont secoué les consciences, notamment en conduisant parfois le discours officiel à se ridiculiser. De tels phénomènes obligent à sortir de cette sorte de marxisme médical de masse imposé à tout le monde. Cela prendra du temps, car l'inconscient collectif est une plante à germination lente. Beaucoup d'acupuncteurs ou d'homéopathes continueront à faire une médecine symptomatique. Et alors ? Vouloir que les gens qui se dirigent vers les médecines alternatives soient tous capables d'aller totalement au bout du chemin, c'est faire que la plupart passeront à côté. Un palier irréversible a déjà été franchi. Dans les années à venir l'évolution de la conscience individuelle va porter sur l'attitude et le comportement de chacun dans sa vie quotidienne. Les progrès viendront par un mouvement spontané d'imprégnation des consciences. Rien par exemple n'a structuré l'image de la femme aujourd'hui dans la société moderne. Cela s'est fait petit à petit, par une imprégnation, une acquisition culturelle, et par l'intégration naturelle d'un certain nombre de concepts à l'intérieur des esprits. Pourtant, la lenteur de la prise de conscience qui conduit aux médecines alternatives ne doit pas faire croire que ce sont des thérapies longues, parce qu'hygiénistes. Il faut corriger cette image. A partir du moment où vous faites travailler ensemble les trois niveaux d'un individu, physique, psychologique et énergétique, l'évolution va très vite. Je crois à la contamination par le positif. Ou comme disait Voltaire : "Va doucement, Jacques, je suis pressé !"

Un article par En.marge publié dans Nouvelles Clés (n° ??)

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