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Marginal news n°-233 - 7 avril 2008

Depuis la 2ème guerre mondiale, il est de bon ton de considérer la guerre comme un facteur d'expansion économique, qui sauva les Etats-Unis de la crise de 29 plus encore que le New Deal. Depuis, une sorte d'alliance existait entre le complexe militaro-industriel et l'Etat, le second donnant chaque année au premier de quoi faire tourner la machine économique. La guerre en Irak est une exception à cette règle, estime l'économiste Joseph Stilgitz, et Linda Bilmes, co-auteur de l'étude qui le démontre, explique pourquoi (en anglais) sur le site de McClatchy Newspaper, repris par dedefensa ici. Extraits traduits par nous : "A la différence de WWII, la guerre en Iraq a eu un effet négatif sur l'économie, pour plusieurs raisons. D'abord, l'argent dépensé sert en grande partie à couvrir des coûts opérationnels (carburant, intendance, transports, réparations) qui sont assurés par des sous-traitants philippins, népalais ou autres. Donc, en fait, les dollars dépensés n'ont aucun effet retour positif sur l'économie US. Ensuite, nous avons emprunté tout cet argent, en grande partie à l'étranger, ce qui signifie que nous devons payer des intérêts, ajoutant une charge de plus à notre économie. Enfin, la guerre a contribué à l'augmentation des produits pétroliers, ce qui évidemment ôte de l'argent de la poche des consommateurs, baisse les marges des entreprises et les transfère aux producteurs pétroliers."

Marginal news n°-232 - 6 avril 2008

Il est clair que nous ne postons plus très régulièrement depuis quelques semaines, et ça risque de durer jusqu'à l'été. On n'écrit pas en marge dans les périodes où on s'abreuve à la mamelle du capitalisme ! Mais on garde l'oeil ouvert, et en tête cette phrase de Noam Chomsky, prononcée lors d'une conférence en juin 2007 : "Les sociétés démocratiques ont recours à une autre méthode : la "ligne du Parti" n'est pas expressément formulée. Le faire serait une erreur. Ce qui se passe, c'est que la ligne est posée comme une évidence et ensuite un débat vif est organisé dans les limites du cadre posé par la ligne du Parti. Cela répond à deux objectifs. D'abord, ça donne l'impression d'une société libre et ouverte puisque nos débats sont "vifs". Ensuite, cela instaure une ligne de propagande qui devient une sorte d'évidence, comme l'air que vous respirez.."  Le reste est ici.
 

Marginal news n°-231 - 4 avril 2008

Un peu de printemps ?Cliquez, cliquez,  c'est ici.

Marginal news n°-230 - 17 mars 2008

Dans le droit fil de notre précédente note, voici encore un article de dedefensa qui nous évite bien des efforts pour mettre en mot nos pensées. La Grande Dépression est là, semble-t-il, et ce coup-ci, le remède habituel n'est pas sûr de marcher. Extrait : "Sur le terme, c’est la guerre (1941) et le boom industriel de la guerre (à partir de 1939-40) qui sortirent définitivement les USA de cette Grande Dépression-là. Aujourd’hui, l’Irak démontre en temps historique réel que la guerre n’agit plus désormais dans ce sens, qu’elle agit dans le sens contraire, qu’elle contribue directement à provoquer et à aggraver la crise. Même si ce “remède” de 1939-40 pouvait être considéré comme temporaire ou vicieux, – vicieux, il le fut puisqu’il conduisit à la militarisation de la politique et de l’industrie US (complexe militaro-industriel) jusqu’à nos jours, – il n’empêche qu’il a agi dans le moment historique comme “remède”. Aujourd’hui, le “remède” est non seulement pire que le mal, il est créateur du mal lui-même. Il n’y a plus de porte de sortie." L'article ici.

Marginal news n°-229 - 15 mars 2008

La meilleure façon d'honorer le dernier poilu, et avec lui tous les autres soldats de cette guerre qui tua les Lumières, c'est de mentionner à quel point il en était conscient. Le chroniqueur belge Michel Colom s'en charge ici, polémiquant, tandis que les détails sont là, plus factuels mais tout aussi avertissants. Et dire que certains en préparent une autre...

Marginal news n°-228 - 12 mars 2008

On pourrait établir un saisissant parallèle entre France et USA, dans la façon où les accords plus ou moins tacites qui fondaient depuis 1945 la vie sociale et économique de ces deux pays sont aujourd'hui en train de voler en éclat. Accords différents, éclatements différents, certes. Mais c'est bien le contrat social, fondé ici sur des services publics nationalisés, dépensiers et gratifiants pour leur personnel, et là sur la manne de commandes publiques au complexe militaro-industriel, qui est remis en cause, et pour la même raison : il entraîne le pays dans le gouffre. Difficile de développer l'analyse sur la situation française, car il faudrait prendre trop de précautions pour que soit comprise la sévérité du verdict (la fonction publique française coûte trop et emmerde autant qu'elle sert). Mais pour l'Amérique, nous avons ce bon vieux dedefensa, qui met le paquet comme d'habitude. Extraits : "Depuis 1948, avec le précédent positif de la Deuxième Guerre mondiale qui sortit les USA de la Grande Dépression, le Complexe avait rempli son contrat. D’une façon générale, les guerres et l’industrie de préparation constante à la guerre étaient considérées comme des événements économiques “globalement positifs”.  [...] L’Irak a ouvert un nouveau chapitre de la transformation de la guerre. A son plus haut niveau et dans les conditions que nous connaissons actuellement, la principale violence de la guerre s’exerce désormais directement sur l’état de la puissance qui la provoque, et dans des domaines étrangers à ceux qui sont directement liés à la guerre. La puissance invincible que fournit le système est désormais impuissante (récurrence du thème “invincibilité = impuissance”, désormais de plus en plus universel). Les destructions à l’intérieur du système sont nécessairement supérieures à toutes celles que le système pourra provoquer dans le pays attaqué, comme si le fait même de déclencher la violence guerrière (la guerre en Irak) provoquait automatiquement des destructions supérieures (dans tous les domaines) chez l’attaquant (le système lui-même). Cette perversion suprême du contrat initial entre le système et le Complexe menace évidemment de mort la substance du système. L'article est ici.

Marginal news n°-227 - 9 mars 2008

Un petit texte explicatif des positions des défenseurs du "lyber", la gratuité des oeuvres sur internet.  

Marginal news n°-226 - 2 mars 2008

Il ne faut pas se laisser emporter par les certitudes ambiantes : le réchauffement climatique n'est peut-être pas uniquement dû aux émissions de gaz à effet de serre. Le soleil aussi semble en jeu

Marginal news n°-225 - 28 février 2008

Un article sur AgoraVox raconte les démêlés avec la justice que rencontre un fonctionnaire municipal ayant dénoncé une magouille électorale. Contre ces excités qui osent remettre en question le bon fonctionnement du système, qu'attendent nos édiles pour  inventer le crime de "lèse-démocratie" ?

Marginal news n°-224 - 23 février 2008

Un sondage sur les attentes des Français en matière d'urbanisme les montre sous un jour très écolo. Mais combien de temps faudra-t-il pour que la baudruche gonflée par Nicolas Hulot (la politique écologique diluée dans tous les partis et l'inutilité d'un parti Vert) et par le "Grenelle de l'environnement") se dégonfle ? En cette époque virtualiste, tout dépend des événements et du retentissement que les médias décident de leur accorder. Le sondage ici en pdf, et un article sur lui, .

Marginal news n°-223 - 17 février 2008

Nos amis de LEAP/2020, qui prédisent l'arrivée de la "Grande Crise Systémique Globale" depuis deux ans, enfoncent le clou une fois de plus, annonçant la catastrophe finale pour la fin du 3è trimestre 2008. Extraits : "Concernant les marchés boursiers, notre équipe avait anticipé dès Octobre 2007 que les bourses mondiales perdraient entre 20% et 60% selon les régions au cours de l'année 2008. Aujourd'hui, nous devons réévaluer nos anticipations en direction d'une baisse encore plus forte puisque, d'une part, les places boursières ont en général déjà perdu entre 10% et 20% depuis le début de l'année (1°), et que, d'autre part, l'effondrement de l'économie réelle aux Etats-Unis d'ici la fin de l'été 2008 va entraîner toutes les bourses mondiales dans une spirale infernale. Pour LEAP/E2020, c'est vers une baisse de 50% en moyenne par rapport à 2007 que s'orientent désormais les bourses mondiales (y compris dans les pays émergents)" L'article est ici.

Marginal news n°-222 - 16 février 2008

Un article du Monde, dont les titres diffèrent sur internet et sur papier ("M. Sarkozy théorise le rôle important qu'il assigne à la religion" sur papier) rapporte les différents propos religiophiles du président français. Il offre une magnifique occasion de décrypter son discours et sa logique. Rappelons les phrases prononcées à Latran le 20 décembre 07 : "La morale laïque risque toujours de s'épuiser quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble l'aspiration à l'infini." "Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé et le pasteur car il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un enseignement porté par l'espérance." Rien à dire sur la première phrase, au moins sur le plan logique, sauf qu'elle pourrait (devrait !) coller à une pensée défendant une spiritualité laïque : "l'infini", alors, est le progrès humain. La seconde est tout simplement ignoble, malgré son air patelin. "La radicalité du sacrifice de la vie", qui concerne le Christ plus que son clergé, est étendue à prêtres et pasteurs et déniée aux instits ! Et de quel droit, et sur quels faits ? Et depuis quand le sacrifice de sa vie est le garant d'une bonne cause ? Mais le pire est à venir, car dans la queue le venin. Au dîner annuel du CRIF du 14/02, le président français reprend le flambeau tout en -notons le- déplaçant le curseur sur son terrain habituel, l'indignation vertueuse : "Quelle chape de plomb intellectuelle s'est abattue sur notre pays pour s'offusquer qu'un président en exercice puisse dire tout simplement que l'espérance religieuse reste une question  importante pour l'humanité." Nous soulignons le "tout simplement" pour mettre l'accent sur l'artifice. La technique consiste à balancer des phrases choc, contenant une part de provocation, et une part de généralités, puis de répondre à ceux qui tentent de réagir à la provoc en invoquant une part encore plus grande de généralisation ("chape de plomb", "espérance religieuse", "question importante") permettant de s'étonner qu'on puisse s'en offusquer. 
En l'occurrence, le but semble clair, surtout si l'on se souvient de Reagan : vider la notion de laïcité et de bien public de tout contenu symbolique, afin de permettre la disparition progressive de la valeur n°3 du pacte républicain (la fraternité), et son glissement vers le concept de charité... Et aux Eglises de tous poils, le service social ! Le sabre a aujourd'hui, de nouveau, besoin du goupillon ! Quant à l'Etat ! 

Marginal news n°-221 - 15 février 2008

Un petit jeu rigolo : l'ordinateur qui lit les pensées.

Marginal news n°-220 - 4 février 2008

Comme nous l'avons dit, le rythme de cette newsletter va se ralentir, car nous sommes occupés à d'autres tâches. Mais ce n'est pas pour cela qu'aujourd'hui est un jour noir. Comment et pourquoi parler encore, en effet, à l'heure où tous nos schémas mentaux à propos du monde "démocrate" où nous vivons sont à remettre en question, puisque le Parlement français réuni ce jour en congrès à Versailles a entériné le déni de démocratie en votant pour le pacte européen que le peuple avait rejeté. Méditons cette phrase de notre Premier ministe Fillon, qui dit : "C'est un vote qui distingue les spectateurs et les acteurs de l'Histoire."  Peuple français, aux yeux de tes représentants, à laquelle de ces catégories appartiens-tu ? 

Marginal news n°-219 - 2 février 2008

Pour finir en beauté - car nous allons demain passer à d'autres occupations et écrire moins souvent ici - un petit coup d'oeil sur la situation à Bagdad, que tout le monde semble avoir oubliée. Quant au reste, souhaitons-nous tous mutuellement bonne chance et courage !

Marginal news n°-219 - 2 février 2008

La lecture de dedefensa.org comme toujours nous enchante. Même sans lire l'anglais, on en apprend beaucoup, et s'il faut reconnaître que nous partageons en grande partie son point de vue, force est de constater que cet avis se fonde sur des faits que ne relèvent pas souvent nos commentateurs patentés, ou qu'ils abordent sans en relever l'importance ni en déduire une analyse. L'inconvénient, c'est évidemment de voir confirmé que l'histoire se déroule selon le pire scénario : crise du système, crise écologique, impitoyable engrenage des haines en Afghanistan (prochain calvaire occidental), Irak ou ailleurs... de quelque côté que l'on regarde, l'espoir d'un "mieux" s'apparente à une utopie. Le réveil et l'insurrection des consciences humaines sont-ils encore possibles ? Quelles formes devraient-ils prendre pour être efficaces sans reproduire les erreurs du passé ? 

Marginal news n°-218 - 1er février 2008

La Grande Crise Monétaire expliquée à tou(te)s.  

Marginal news n°-217 - 31 janvier 2008

C'est de rigueur, puisque c'est d'actualité ! Un extrait de la déposition faite par le "trader fou" qui n'a pas l'air de l'être tant que ça : "En novembre 2007, sur des opérations successives intra-days, j'ai fait des allers et retours sur le DAX (l'indice de la Bourse allemande), mais voyant que c'était juteux, j'ai également pris des positions à partir d'autres automates de collègues en même temps et ce au vu et au su de tous. Sur cette seule journée, j'ai dégagé un résultat de 600 000 euros. Mon manager a alors voulu connaître les raisons de mes choix d'investissement. Je refuse à donner les raisons économiques dans la mesure où cela revenait à leur signer un chèque en blanc. Je ne peux croire que ma hiérarchie n'avait pas conscience des montants que j'engageais, il est impossible de générer de tels profits avec de petites positions. Ce qui m'amène à dire que lorsque je suis en positif ma hiérarchie ferme les yeux sur les modalités et les volumes engagés. Au titre d'une activité normale, un trader ne peut générer autant de cash." Le reste est ici.
Tout autant d'actualité, mais sans doute bien plus important à long terme - et nous ne disons pas cela uniquement parce que le "déjà vu" a occupé l'un de nous dernièrement pour un article : des souvenirs oubliés ont resurgi par hasard lors d'une stimulation électrique du cerveau (d'une zone de l'hypothalamus). Selon un spécialiste interviewé, "l'effet secondaire mis en évidence est très probablement dû à la diffusion du courant électrique à des faisceaux voisins qui se projettent sur la zone voisine de l'hippocampe, ce qui peut interférer avec la mémoire et son évocation. C'est, selon moi, la première fois que l'on met en évidence la possibilité d'augmenter une fonction cérébrale qui n'était pas auparavant altérée." Un événement, en effet ! Et par hasard, en plus ! Mesure-t-on les conséquences ? L'article poursuit : "Pour le professeur Benabid, il ne faut pas non plus interpréter cette observation neurophysiologique comme la démonstration que l'on pourra bientôt améliorer artificiellement certaines fonctions intellectuelles humaines." Bientôt, non, mais quand ? L'article du Monde sur cette découverte est ici.  

Marginal news n°-216 - 30 janvier 2008

Prenons de l'avance sur l'anniversaire avec cette revue de différentes interprétations données à mai 68. Chacune semble contenir une part de vérité.  Nous penchons en partie pour celle proposée par le philosophe J-P Le Goff :  "deux facteurs déclenchants : l’ennui et l’insignifiance du projet de société de consommation offert aux jeunes, et le rôle de réservoir d’idéaux joué par les minorités politisées de tous bords (situationnistes, anarchistes, léninistes, trotskystes). Pour qui vécut cette période en province, voire à la campagne, le premier facteur compta bien plus que le second, nous semble-t-il.
Dans le même magazine (Sciences Humaines, février 08), un autre passage en revue des scénarios de guerre, avec cet extrait, une citation du philosophe René Girard : "Clausewitz témoigne (en réalité) de l’impuissance foncière du politique à contenir la montée aux extrêmes. Les guerres idéologiques (…) ont en effet mené l’humanité à cet au-delà de la guerre où nous sommes aujourd’hui entrés. L’Occident va s’épuiser dans ce conflit contre le terrorisme islamique (…). À l’heure où la violence ne connaît plus le moindre frein (…), on peut dire, de ce point de vue, que l’apocalypse a commencé." 
Tout le monde n'est pas d'accord. Autre extrait : "Edgar Morin constate dans Vers l’abîme ? que la violence mondiale ne peut plus être analysée en termes de "guerre", et que « le temps de répondre au défi de la complexité planétaire est arrivé »." Article ici.
Merci Edgar ! Le lien ne se fait-il pas tout seul (quand on se souvient que mai 68 ne fut pas un phénomène isolé) entre une rébellion contre  "l’ennui et l’insignifiance du projet de société de consommation offert aux jeunes" et aujourd'hui ce "défi de la complexité planétaire" ?  Enfin, une excellente présentation du livre de René Girard "Achever Clausewitz".

Marginal news n°-215 - 29 janvier 2008

Etes-vous un "adulte à haut potentiel" ? Les critères ne sont pas très objectifs, (le Q.I., bof !) mais en voici une définition. "Souvent décrit comme "possédant des aptitudes nettement supérieures à la moyenne dans un ou plusieurs domaines d'habileté", intellectuel, créatif, artistique, sportif, etc., avec un coté « très » ou « plus » : très (plus) sensible, très (plus) émotif, très (plus) droit…Souvent, son perfectionnisme, allié à une grande lucidité, ne lui permet pas de se reconnaître dans cette définition. "Je ne me sens pas spécialement doué, bien au contraire, je me suis toujours considéré comme déficient" est une objection fréquemment entendue. " Bref : si vous croyez être un(e) naze, c'est bon signe ! Le reste est ici.

Marginal news n°-214 - 28 janvier 2008

En souvenir des années sétoises, un reportage à la criée aux poissons ? Plus habituel, cet article de dedefensa sur la guerre en Irak dont on ne parle plus, ou dont on dit déjà qu'elle est gagnée ou presque. Extrait : "... la farce virtualiste de la “bonne guerre” et de la “victoire” en Irak, montée autour du “surge” du remarquable soldat qu’est Petraeus, est acceptée avec avidité par tous les composants du système. Il n’y a pas de tromperie ni de propagande nécessaires. Il y a une volonté de ces composants du système, – dont la presse officielle US, sans aucun doute, – d’adhérer au premier montage virtualiste qu’on leur propose. Cette volonté est de l’ordre de la complicité objective et débouche sur une conviction collective qui est la marque du virtualisme. Les affirmations officielles faisant de l’Irak “the good war” sont extrêmement stupéfiantes mais conformes à cette logique. La guerre irakienne ne convenait décidément pas à la représentation que tous ces gens se font de la réalité du monde." L'article est ici

Marginal news n°-213 - 27 janvier 2008

Comment est utilisé le web 2 ? Un sondage donne les réponses ici.

Marginal news n°-212 - 25 janvier 2008

On entend souvent dire que rien ne changera sans un profond changement de la conscience collective. Une "insurrection des consciences" fut même au programme, lors de la pré-candidature de Pierre Rabhi aux élections présidentielles de 2002. Aujourd'hui plus que jamais, elle semble aussi nécessaire qu'improbable. Mais sur quoi se construisent de tels changements ? La critique d'un livre ("L'Expérience plébéienne, une histoire discontinue de la liberté politique", Martin Breaugh, éd. Payot) dans Le Monde des Livres donne quelques pistes. Extraits : "Histoire discontinue, car l'expérience plébéienne ne peut surgir qu'à la faveur de mouvements d'insurrection, dans lesquels ceux que les structures sociales et économiques mettent au-dehors de la res publica s'emparent de la parole et agissent de manière concertée sur la scène politique. (...) Histoire secrète aussi, car elle est refoulée par la "mémoire officielle", alors même que selon Breaugh la "division originaire du social", notion qu'il emprunte à Claude Lefort (division entre "patriciens" et "plébéiens", ou si l'on préfère dominants et dominés), constitue son moteur intime. Histoire interminable enfin, dans la mesure où la fracture qui traverse les sociétés et tend constamment à exclure le plus grand nombre de l'accès au politique, c'est-à-dire à sa propre humanité, ne sera jamais entièrement résorbée. (...)  L'insurrection plébéienne n'est autre que la prise en charge par les hommes, dans le lien politique, de leur propre humanité." L'article entier est ici.

Marginal news n°-211 - 24 janvier 2008

On aurait tort de se réjouir de la crise économique, car l'étape suivante est normalement la guerre. Et rien n'indique que nous échapperons à cette mécanique sociale qu'on appelle destin. Pendant que toute l'attention est braquée sur Wall Street et ses soeurs, le complexe militaro-industriel continue à avancer ses pions. Dernier en date : un rapport signés par des ex-responsables de l'OTAN, prônant la frappe atomique "en premier, en cas de besoin". Les autres propositions consacrent ce qui se passe déjà : la transformation de l'organisation en US-Army bis. Extraits fournis par dedefensa :  "L’abandon de la règle de l’unanimité pour la règle de la majorité dans les prises de décision au sein de l'OTAN, notamment pour lancer des opérations militaires. L’impossibilité pour un pays-membre qui ne participe pas à une opération de l’OTAN de mettre son veto à cette opération. L’abandon de passer par l’autorisation de l’ONU pour décider des actions extérieures, quand «une action immédiate est rendue nécessaire pour la protection de quantités importantes d’êtres humains».  L’abandon du système des autorisations nationales pour l’emploi de forces nationales dans tel ou tel secteur, comme c’est le cas actuellement en Afghanistan." L'article est ici. Et Le Monde en parle là.

Marginal news n°-210 - 22 janvier 2008

Comme souvent, nous restons pantois devant l'apparente inexorabilité des événements. Il ne reste plus à l'humanité, semble-t-il, qu'à les suivre comme un film, par médias interposés, sans aucun pouvoir sur leur déroulement. Découplage absolu de l'individu et du collectif, ou interpénétration des intérêts du premier et de l'action du second ? L'individu nous est aujourd'hui présenté comme existant et agissant dans le collectif uniquement en fonction de ses intérêts égoïstes. Il est de bon ton d'attribuer cette évolution à l'esprit de mai 68, libertaire et individualiste - anniversaire oblige, les analyses affluent déjà (comme ici, sur Agoravox, à propos des femmes). Nous préférons y voir les effets du grand revirement de 1973 - quand les baby boomers occidentaux prirent peur à l'idée de devoir partager avec le reste du monde les ressources naturelles assurant leur train de vie. La vie politique s'ancrant, dans le même temps, dans le clientélisme et la corruption, chacun fut bientôt persuadé que le rapport individu-collectif n'avait rien de moral ou de philosophique, mais ne tenait qu'à l'économie. Quelques années plus tard, il faut franchir un pas de plus, et l'on finit par devoir se demander, à chaque action ou déclaration d'une quelconque autorité, "à qui profite le crime". "Enfin l’ambition dévorante, l’ardeur d’élever sa fortune relative, moins par un véritable besoin que pour se mettre au dessus des autres, inspire à tous les hommes un noir penchant à se nuire mutuellement, une jalousie secrète d’autant plus dangereuse que, pour faire son coup plus en sûreté, elle prend souvent le masque de la bienveillance, écrivait Jean-Jacques Rousseau (Discours sur l'origine des inégalités). Un exemple : selon l'UFC Que Choisir, la marge des distributeurs sur les carburants augmente encore.

Marginal news n°-209 - 20 janvier 2008

Des souris mutantes qui ignorent la peur 
Par Kaori Hitomi, Associated Press - Jeudi 13 décembre 2007. TOKYO - Le jeu du chat et de la souris ne sera plus jamais le même. Des chercheurs japonais affirment dans la revue "Nature" avoir produit des souris génétiquement modifiées qui ne manifestent plus de peur devant les félins, ce qui pourrait apporter un nouvel éclairage sur le comportement des mammifères et la nature même de la peur.
Les chercheurs de l'Université de Tokyo ont génétiquement neutralisé l'instinct de la souris de se cacher lorsqu'elles repèrent l'odeur ou la présence des chats, ce qui suggère que la peur est génétique et non le fruit de l'expérience.
"Les souris sont naturellement terrifiées par les chats et habituellement elles paniquent ou s'enfuient quand elles en sentent un, mais les souris privées de certaines cellules nasales par des manipulations génétiques n'ont donné aucun signe de peur", explique Ko Kobayakawa, qui a dirigé la recherche publiée dans "Nature" le mois dernier.
Lors de l'expérience, les souris génétiquement modifiées se sont approchées des chats, allant jusqu'à se frotter contre eux et à se montrer joueuses. Evidemment, a souligné le chercheur, il a utilisé des chats domestiques, moins enclins à profiter de l'amabilité du rongeur pour n'en faire qu'une bouchée...
Les souris mutantes ont présenté d'autres changements encore, comme de cesser d'éviter la nourriture avariée, autre signe de l'atténuation de leur réponse à la peur.
Pour évaluer le niveau de peur, l'équipe de Ko Kobayakawa a mesuré l'activité provoquée par la peur dans le cerveau des souris, qui produit certaines hormones dans le sang: ces niveaux étaient moins élevés que la normale.
Des tests distincts ont montré qu'il était toujours possible d'apprendre aux souris mutantes à craindre les chats en les exposant à une odeur de félin et en leur infligeant une douleur, précisent les scientifiques dans "Nature". "La découverte de ce que la peur est déterminée génétiquement et non apprise après la naissance est très intéressante et va à l'encontre de ce que l'on pensait jusqu'ici", notent-ils.
Ces recherches pourraient trouver des applications pratiques à l'avenir. M. Kobayakawa a expliqué que ses résultats suggéraient la possibilité que l'aversion humaine pour des odeurs dangereuses telles que celle de la nourriture avariée pourraient également être génétiquement programmée. Cette connaissance pourrait servir au développement du traitement de maladies nerveuses liées à la peur, comme les troubles anxieux, les phobies ou les troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Le chercheur voudrait aussi étudier les réactions associées à des odeurs perçues comme positives, celle de la nourriture saine par exemple. "Beaucoup d'actions peuvent être déclenchées par l'odorat. J'aimerais approfondir la connaissance de ce qui détermine ces actions."
Kim Dae-soo, professeur de neurogénétique à l'Institut supérieur de science et de technologie de Corée à Séoul (KAIST) et qui n'a pas participé au projet, estime pour sa part que ces recherches pourraient permettre de mieux savoir ce qu'est la peur et comment la contrôler.
"Les gens pensaient que les souris redoutaient les chats parce que les chats étaient leurs prédateurs mais ce n'est pas le cas. L'étude suggère que les souris sont destinées à redouter les chats", explique-t-il. "Si nous suivons le trajet du signal dans le cerveau, je crois que nous pouvons découvrir quelles sortes de réseaux cérébraux jouent un rôle important dans le contrôle de la peur."
Quant à créer des humains ignorant la peur, la route est encore longue: les souris ont la vue basse et dépendent bien plus de l'odorat que les humains. L'expérience n'a pas mesuré les changements pour la peur liée à la vue ou à l'ouïe. AP

Marginal news n°-208 - 19 janvier 2008
Il serait intéressant que tous les citoyens croyant vivre en république observent de près le projet de réforme de la Constitution, faisant fi des contorsions de l'oligarchie politique UMPS pour éviter que le débat s'ouvre et pour faire croire à un renforcement des équilibres institutionnels. C'est évidemment le contraire qu'ils ont concocté, et les changements introduits dans l'article 35 (cas de guerre) valent démonstration à eux seuls. Ils sont analysés ici (dans la note du 11-01-08) par J-P Immarigeon, qui fait en ce moment feu de tout bois, alimentant en outre la polémique à propos des USA, avec des arguments dont nous espérons qu'ils ouvriront les yeux à quiconque place espoir dans la candidature Obama. 
Mais il ne sera pas dit que nous passons toujours du coq à l'âne : pour rebondir sur la note d'hier, notons ces quelques faits relevés par Philippe Béchade, de la chronique Agora , souvent citée ici ces temps-ci : "Au lendemain même de l'annonce d'une perte record de 18,1 milliards de dollars chez Citigroup... son principal concurrent Merrill Lynch plongeait hier soir de 8% après avoir dévoilé une perte trimestrielle de 9,8 milliards de dollars, ce qui fait ressortir une performance annuelle négative de 7,8 milliards de dollars (soit 12 $ par titre). Dans le sillage de la première banque d'affaire US, le numéro un mondial du crédit hypothécaire Fannie Mae abandonnait rapidement 5% et le numéro deux Freddie Mac chutait de 4,5%... Un score partagé avec Bear Stearns, qui procède à de nouvelles dépréciations d'actifs pour 200 milliards de dollars. Comme si cela ne suffisait pas, les marchés furent victimes des effets conjugués non seulement des pertes colossales générées par les subprime, mais aussi d'une cascade de mauvaises statistiques publiées aux Etats-Unis depuis mardi après-midi. Le pire restait à venir : Wall Street a découvert ce jeudi que le marché de la construction de logements s'était littéralement effondré au mois de décembre aux Etats-Unis. Les mises en chantier ont plongé de 14,2%, à 1,01 million d'unités -- c'est un plus bas de 16 ans. Les permis de construire ont quant à eux reculé de 8,1% (ce qui augure mal du premier trimestre 2008), soit 1,07 million d'unités en rythme annuel, un nouveau plus bas depuis mars 1993. " Le reste est ici.   
Allons, tout ne va pas mal pour tout le monde !!! Peu avant (mercredi 16), Le Monde annonçait que d'autres banques d'affaires de Wall Street allait distribuer 20 milliards de $ à leurs golden boys chéris. Extrait : "Le patron des activités de marchés d'une grande banque française confirme ce scénario. Il décrit la finance comme un monde à part : "Oui, il y aura des bonus pour 2007, parfois même plus qu'en 2006 dans les activités qui ont fait de gros profits en 2007 (les fusions et les acquisitions, les marchés d'actions et le négoce de matières premières). Il ne peut y avoir de solidarité totale (entre les salariés), les banquiers d'affaires sont des mercenaires apatrides qui n'hésitent pas à changer d'établissement s'ils ne sont pas suffisamment payés. Vous ne trouverez aucun affectio-societatis chez eux.""
L'article en entier ici. La situation actuelle est-il le fruit du hasard... de l'égoïsme... de la structure... de quoi ? Et l''affectio-societatis, kesako ? 

Marginal news n°-207 - 18 janvier 2008
Après les "subprimes", dont tout le monde a compris qu'il s'agissait de reventes, sous forme de sortes d'actions, de crédits dont le remboursement (à taux progressif) était loin de garanti, nous allons sous peu entendre parler des CREDIT DEFAULT SWAPS, autre exemple de la folie des grandeurs (l'hubris grec) qui a envahi le système financier. Cette page wikipédia n'aidera guère le béotien à comprendre, cette autre page permettant au moins de savoir qu'un swap est un "produit dérivé, dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution d'un taux ou d'un prix ; qui ne requiert aucun placement net initial ou peu significatif ; et dont le règlement s'effectue à une date future." Encore une explication ? C'est ici. De notre point de vue d'ignorants, ça a tout l'air d'être pour le crédit en général ce que les subprimes sont pour le crédit immobilier : on vend et on revend de l'assurance contre le défaut de paiement d'un crédit, et on finit au bout du compte par des bouts de papier qui, si défaut de paiement il y a, ne vaudront plus rien ! C'est, paraît-il, ce qui est en train d'arriver. Et ça concerne des sommes folles ! On en parle ici, et , et tout ça en français ! Ont-ils raison, ces oiseaux de mauvaise augure ? Certains (leap2020) l'appellent déjà la "Très Grande Dépression"... Ne la prévoit-on pas depuis plus de 20 ans, quand avec Reagan commençait la "deregulation" ? Est-elle la clé du nécessaire rééquilibrage nord-sud, ou le prélude à un grand conflit - comme le voudrait l'Histoire et son déterminisme ? Comme notre compréhension a peu avancé depuis ! 

Marginal news n°-206 - 16 janvier 2008
Au chapitre des infos oubliées : la production de biocarburants grâce à la transformation de CO2 par des algues. Les essais datent de 2006, et depuis... on continue à prôner des "plans betterave" !

Marginal news n°-205 - 15 janvier 2008
Qui l'eût cru ? L'inénarrable Edouard Balladur, grand profiteur du système des aller-retours entre postes électifs et placards dorés grâce auquel la Vè République s'est constitué une classe politique inamovible sécurisée par les prébendes qu'elle s'octroie (en français, une "noblesse"), n'en finit pas de sévir. Son dernier opus s'appelle Pour une Union occidentale entre l'Europe et les Etats-Unis (Fayard), et se présente comme un traité humaniste offrant à l'Occident une porte de sortie, "universaliste" comme toujours. On ne le verra sans doute guère commenté à l'heure où les tribulations de Cécilia Sarkozy passionne les "anaystes" et autres chroniqueurs. Il offre pourtant le menu du choc des civilisations que cette caste prépare : une alliance Occident contre le Reste du Monde (l'appellera-t-on Troisième Guerre Mondiale ?). Extrait : "Il est grand temps pour l’Europe et l’Amérique de prendre conscience de tout ce qui les unit dans leurs traditions, leurs cultures, leurs idéaux, de ce qui les rapproche sur le plan économique comme sur le plan moral, politique ou stratégique. Ils sont les plus menacés par le désordre du monde et l’émergence de puissances nouvelles qui n’adhèrent pas aux mêmes principes qu’eux, dont les conceptions de la vie, de l’homme, de la société sont différentes. Une union véritable entre l’Europe et les États-Unis doit être imaginée. Il ne s’agit pas de se liguer contre le reste du monde mais d’assumer la survie de la civilisation qu’ils ont apportée au monde et qu’ils ont la responsabilité de transmettre aux générations futures." Ce "Il ne s'agit pas de se liguer contre le reste du monde" nous fait inexorablement penser, au syndrome du "vendeur de voiture d'occasion" : il vous annonce lui-même le problème à prévoir en vous disant le contraire ("elle ne mange pas d'huile", ou "elle ne chauffe pas", et vous pouvez être sûr que le problème est là). Compte tenu de la situation géopolitique et psychologique mondiale, des intérêts en présence et des habitudes historiques de l'Europe comme des Etats-Unis, à quoi pourrait servir cette alliance prônée par Balladur, sinon à défendre l'impérialisme mondialisé qui constitue le cadre des rapports internationaux depuis 5 siècles ? Balladur nous y prépare. Dites merci à Balladur ! Il pense l'avenir pour vous... Un livre précédent, un Machiavel en démocratie dont on n'avait pas beaucoup parlé non plus, témoignait de ce cynisme bon enfant qui est sa marque de fabrique, et qui contribue habilement à la décadence de l'idée républicaine. Pendant ce temps, les causes objectives de l'affrontement augmentent : l'eau sera bien, comme le prévoyait René Dumont avec son verre d'eau en 1974, l'un des enjeux majeurs des conflits à venir. Un article en donne un exemple, au Maroc.

Marginal news n°-204 - 14 janvier 2008
Nous avons profité de ces temps de fièvre pour lire l'oeuvre biographique de Simone de Beauvoir, sans même savoir que l'on fêtait au même moment le centenaire de sa naissance. Lecture éclairante, qui nous pousse à quelques questions et remarques que l'on pourrait résumer ainsi : aussi brillants, créatifs et intelligents qu'ils puissent être, les philosophes sont toujours attachés à leur temps. Ainsi Sartre et Beauvoir nous apparaissent-ils empêtrés dans des polémiques d'un autre âge, alors même qu'ils ne pouvaient construire leur pensée qu'en fonction de l'environnement culturel auquel ils étaient soumis. A la lumière du présent, il est facile de critiquer leur attachement au matérialisme - alors qu'il s'agissait de reconstruire une pensée de l'homme et de sa liberté après la "mort de dieu" proclamée par Nietzsche - ou leur mépris pour la psychanalyse - alors que celle-ci n'a jamais décidé si elle était du côté du manche ou révolutionnaire, ce qui comptait sans doute davantage hier qu'aujourd'hui, où l'idée même de révolution est devenue si incongrue qu'elle paraît imbécile ! On perd aussi toute la saveur de leur oeuvre si l'on oublie la guerre, et encore plus l'après-guerre et ses grandes trahisons. Il n'empêche : malgré la qualité de ce couple et de sa production littéraire ou philosophique, on reste éberlué de leur lenteur à admettre l'erreur (l'horreur) soviétique, à comprendre qu'elle condamnait la volonté d'instaurer la justice sociale à un purgatoire de 50 ans. Ou encore,  et surtout, par leur désintérêt absolu pour les problèmes que pose, et que posait déjà, la civilisation de la technique. L'aliénation humaine n'est comprise qu'en termes d'exploitation, ce qui permet de mesurer tout le chemin parcouru, hélas pas dans le sens d'une plus grande liberté. Et on se retrouve ainsi partagé entre l'admiration et l'énervement, face à une pensée dont les lacunes apparaissent avec évidence tant le projet (définir une nouvelle liberté humaine) semble oublier l'ingrédient principal du conditionnement contemporain : la technique et son appropriation par les pouvoirs économiques et politiques, décidés à forger un nouvel homme pour qui l'idée de liberté sera devenue tout bonnement impensable. 

Marginal news n°-203 - 11 janvier 2008
Qui a fabriqué le "candidat surprise" Obama, dernier espoir pour que le mythe de la démocratie américaine perdure ? Un petit article du Monde donne un premier aperçu. L'intérêt de cette démarche, le facteur qui incite à lui accorder une chance, c'est qu'elle s'inscrit dans la logique actuelle des élites, résumée à l'époque par un conseiller de Reagan ("la réalité, mais c'est nous qui fabriquons la réalité !") et dernièrement par un conseiller de son disciple Sarkozy : selon le livre de Yasmina Réza, "La réalité n’a aucune importance, aurait dit Laurent Solly, directeur adjoint de la campagne Sarkozy 2007, il n’y a que la perception qui compte. » Quant à Obama, pour aller plus loin, il faut parler anglais... 

Marginal news n°-202 - 7 janvier 2008
Bonne et heureuse année 2008; année d'un nouveau départ que nous espérons prometteur. Pour l'instant, la maladie rôde, expliquant notre silence. Seulement cet extrait de la préface du livre Achever Clausewitz, du philosophe René Girard souvent mentionné ici : «La violence est aujourd’hui déchaînée au niveau de la planète entière, provoquant ce que les textes apocalyptiques annonçaient: une confusion entre les désastres causés par la nature et les désastres causés par les hommes, la confusion du naturel et de l’artificiel...» Extrait d'un article à ce propos sur dedefensa : "Cette dynamique folle du développement machiniste du Progrès, amène à la perte de contrôle, à la prise du pouvoir par un processus systémique contre lequel on se trouve désarmé et qui nous emprisonne si nous ne modifions pas notre rationalité critique qui permet effectivement de porter un jugement libéré. On conclut effectivement que la crise actuelle, notre crise systémique fondamentale est moins cette question machiniste (économique et technologique) qui en est l’origine et le moteur et qui existe depuis longtemps, qu’une question psychologique dans un l'aspect désormais essentiel de son fondement, – c’est-à-dire notre crise psychologique, conduisant à la recherche d’«un tout autre type de rationalité» pour la résoudre. C’est notre psychologie qui a permis à la bête de se déchaîner et qui nous a conduits à nous enchaîner, par fascination et vanité tout autant, à son développement incontrôlé. C’est elle seule, notre psychologie, si nous acceptons l’idée qu’il nous faut développer un “autre type de rationalité”, qui nous permettrait de nous en libérer: non seulement pour observer d’une façon radicalement critique un domaine jusqu’ici considéré comme tabou, mais pour écarter, grâce à cette vision critique, notre tendance systémique à confondre l’idée de la force avec l’idée du bien et à faire d'une fonction dynamique (la force) une fonction morale (le bien)."

 

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