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Marginal news n°59 - 31 décembre 2006

Jour des bilans ? Pas envie de se prendre le chou. Alors, comme le sujet de nos efforts en ce moment concerne les différences hommes-femmes, une petite blague pour aujourd'hui :
Un magasin qui vend des maris vient juste d'ouvrir à Paris.
C'est un endroit où les femmes peuvent se rendre pour choisir un mari.
A l'entrée du magasin, on y découvre une brève description de la manière dont fonctionne le magasin : "Vous n'avez le droit qu'à une seule visite. Il y a 6 étages. A chaque nouvel étage, les qualités des hommes exposés augmentent au même titre que vous montez d'un étage. Bien entendu, il y a un hic : vous devez choisir un homme sur l'étage ou vous pouvez monter d'un étage, mais en aucun cas, vous ne pouvez descendre d'un étage sauf pour quitter le magasin".
Une femme entre donc dans le magasin pour trouver un mari.
Au premier étage, il y a un panneau sur la porte qui dit : "Ces hommes ont un travail."
Au deuxième étage : "Ces hommes ont un travail et aiment les enfants."
Au troisième étage : "Ces hommes ont un travail, aiment les enfants et ont particulièrement belle allure."
La femme se dit "Waow ?". Mais elle sent instinctivement qu'elle doit continuer.
Elle arrive au quatrième étage et le panneau sur la porte dit : "Ces hommes ont un travail, aiment les enfants, ont particulièrement belle allure et aident aux travaux ménagers."
"Oh mon Dieu, s' exclame-t' elle. Je peux à peine y croire !" Malgré tout, elle continue et monte au cinquième étage.
Le panneau dit : "Ces hommes ont un travail, aiment les enfants, ont particulièrement belle allure, aident aux travaux ménagers et sont très romantiques."
Elle hésite à rester... Mais monte quand même jusqu'au sixième étage.
Le panneau dit : "Vous êtes la 31 456 012 visiteuse de cet étage. Il n'y a pas d'homme à cet étage. Cet étage n'existe que pour vous prouver que les femmes sont impossibles à contenter. Merci de votre passage au Magasin des Maris..."

.Marginal news n°58 - 30 décembre 2006

"L’impasse nucléaire en Iran : réévaluation avant le compte à rebours final", un article par le Général Vinod Saighal (Ancien directeur général de la formation militaire de l’armée indienne). Extrait :
"En dépit du fatras d’opinions exprimées au sujet des options possibles pour les deux camps, les Iraniens commettraient peut-être une erreur en poussant les États-Unis à prendre des mesures extrêmes. Si les États-uniens décidaient de frapper l’Iran, ils opteraient pour un coup fatal. L’idée ne serait pas de faire reculer le programme nucléaire iranien de quelques années. Les États-uniens, s’ils devaient se décider à mettre le paquet, ont les moyens technologiques d’annihiler l’Iran comme nation civilisée pour les décennies à venir. Les tentatives d’intimidation initiées par le président iranien, et destinées en réalité à dissuader les États-Unis d’attaquer en démontrant les capacités de riposte de l’Iran, ne feront que garantir une offensive totale des États-Unis. Elle se fera à bâtons rompus. Ni les achats d’armes à la Russie, ni une aide clandestine de la Chine ne pourraient sauver les Iraniens. Si l’Iran sombrait complètement, cela n’empêcherait pas les Arabes ou les nations musulmanes sunnites de dormir. Les Iraniens seraient bien avisés de faire marche-arrière. Dans dix ou vingt ans, cela ne fera pas de grosse différence si les successeurs des régimes iraniens ont des armes nucléaires ou pas. Le monde lui-même aura changé au-delà du reconnaissable, tourmenté par des cataclysmes environnementaux dont les effets, bien que s’étalant devant les yeux de l’humanité, ne sont pas pris en compte avec l’urgence nécessaire. L’homme est toujours un loup pour l’homme, chaque nation avance pour elle-même, jusqu’au jour où le déclin planétaire deviendra irréversible."

Marginal news n°57 - 29 décembre 2006

Voici, en anglais hélas, une analyse qui rejoint ce que nous disions il y a un an tout juste à propos de la décroissance, dans un édito pour le site Taovillage (descendre en milieu de page de ce lien) : le problème de la réduction de notre emprise mortifère sur la planète, c'est qu'elle représente un renversement complet des principes de notre civilisation, dont l'ambition est de préserver l'humanité des aléas de la nature par le recours à la technique. L'auteur de cet article du Herald Tribune ne va pas tout à fait aussi loin, puisqu'il se borne à constater la contradiction entre la lutte contre le réchauffement planétaire et notre système économique. Son titre, en tout cas, est clair quant aux enjeux : "La fin de l'Occident tel que nous le connaissons ?" L'auteur, Anatol Lieven, a également écrit un livre sur le "réalisme éthique" dont nous parlions dans notre marginal news N°23 du 23 octobre 06. Il devient urgent de trancher les liens meurtriers qui unissent science et capital si nous voulons que recherches et développement cessent de se faire au détriment de notre survie..

Marginal news n°56 - 28 décembre 2006

Continuons dans la même veine (le cynicovirtualisme de l'establishment), avec cet extrait d'un article en anglais sur "la folie de Blair" ::
"En 1996, Sir Robert Cooper publia un pamphlet intitulé "L'Etat postmoderne et l'Ordre mondial" (.pdf en anglais) dans lequel il suggérait :
"Le monde postmoderne devra s'habituer au relativisme absolu [appelé en anglais plus précisément "double standards"]. Entre nous, nous fonctionnons sur la base de lois et d'une sécurité coopérative ouverte. Mais quand nous avons affaire à des pays à l'ancienne hors du continent postmoderne européen, nous devons revenir aux méthodes plus rudes de l'ère précédente - force, attaque préemptive, tromperie, etc..."
Robert Cooper, "produit archétypal de la Delamere School for Boys de Nairobi et de l'autorité britannique sur le Kenya", était à cette époque conseiller politique principal de Tony Blair, qui écrivit une préface laudative au pamphlet. Il fut peu ou prou le grand organisateur de la guerre en Afghanistan.

Le problème n'est pas qu'il défende l'impérialisme, sous couvert d'un réalisme cynique dont nous avons l'habitude. Ni même qu'il le fasse mal (quel besoin de dire de telles évidences ! Du coup, il a l'air d'un vieux schnock : son monde  "postmoderne" est l'impérialisme qui a cours depuis la décolonisation). Le problème est qu'à force de dire qu'il y avait deux poids deux mesures, Cooper, Blair and Co ont fini par croire à leur propre vision de la réalité, selon laquelle eux seuls pèsent lourds et le monde est tel qu'on le voit de Londres et Washington. C'est ça, le cynicovirtualisme : croire à sa propre analyse cynique mais tronquée du monde. Ils continuent à s'accrocher à leur logique. Jusqu'où - puisque c'est sur la Bombe que repose leur force ? Nous entrons dans l'ère du chaos. L'Inde retourne sa veste et soutient l'Iran sur le dossier nucléaire, un an après l'avoir condamné. "Double standards et tromperie", disiez-vous, mister Cooper ? 

Marginal news n°55 - 27 décembre 2006

Extrait d'un article en anglais, traduisons ce passage qui illustre bien la psychologie de l'administration Bush. Après un article jugé trop critique, le journaliste Suskind se fait remonter les bretelles par un conseiller de Bush, à l'été 2002 : 

"Le conseiller me dit que les types comme moi faisaient partie de "ce que nous appelons la communauté fondée sur la réalité", qu'il définit comme des gens "qui croient que les solutions émergent à partir d'une judicieuse étude de la réalité discernable". J'approuvai, murmurant quelque chose à propos des principes des Lumières et de l'empirisme. Il me coupa la parole : "Ce n'est plus ainsi que les choses marchent, dit-il. Nous sommes un empire, maintenant, et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité - judicieusement, bien sûr - nous, nous agissons de nouveau, créant d'autres réalités encore, que vous pourrez étudier aussi, et c'est ainsi que les choses avancent. Nous sommes les acteurs de l'histoire, maintenant, et vous, vous ne servez qu'à étudier ce qu'on fait"."

Marginal news n°54 - 25 décembre 2006

Noël ! Quoi, Noël ? Ce n'est plus qu'une variable économique. Passons. Un tour à Washington, analyse éclairante du site de defensa :

"Les néo-conservateurs ont effectivement ceci d’agaçant (pour l’establishment washingtonien) et d’intéressant (pour nous) qu’ils poussent la logique américaniste jusqu’à son terme, sans dissimuler. Bien sûr, ils sont “allumés”, utopistes, victimes de leurs propres illusions, complètement virtualistes, etc., mais à l’intérieur de ce système lui-même complètement virtualiste ils ne sont pas illogiques. Ils vivent sur la fable de la puissance US qui est tenue comme une vérité révélée et au-delà de tout soupçon ; ils proposent donc d’utiliser cette puissance jusqu’au bout et sans restriction. Le reste de l’establishment distingue la catastrophe irakienne et craint ses conséquences pour l’équilibre du système, — mais il veut tout de même sauvegarder la fable de la puissance US, comme s’il y croyait encore, en tentant de ficeler un retrait d’Irak qui ne paraisse pas l’être trop. L’establishment ne peut donc complètement contredire les néo-conservateurs puisqu’il souscrit finalement au fondement de leur logique.

On a dit et redit que les néo-conservateurs ne représentaient plus grand’chose après la perte de la plupart des postes de direction que nombre des leurs (Wolfowitz, Feith, Bolton, etc.) occupaient. C’est vrai. Même leur “influence” sur GW n’est pas vraiment explicable en ces termes. En réalité, il se trouve que les néo-conservateurs, bien plus que d’être les “mauvais génies” de l’Amérique, représentent le mieux possible la tendance irrésistible de l’hubris américaniste poussé à son extrême. Ils sont par conséquent les plus fidèles porte voies de l’inconscient américaniste. Leurs thèses n’influencent pas la psychologie de GW, elles ne font que rencontrer ce que l’esprit de GW nous concocte de façon assez abrupte et naturelle.

Les néo-conservateurs ne sont plus les maîtres à Washington, s’ils l’ont jamais été. Mais ils parlent haut et fort le langage de Washington. Ils expriment l’esprit de Washington aujourd’hui. Ils ne sont pas un accident de l’américanisme, mais l’expression un peu enfiévrée, un peu exaltée, de cet américanisme, — et d’un américanisme emporté par un tourbillon, incapable de retrouver la maîtrise et le contrôle de soi. Face aux néo-conservateurs battus et ricanants, Baker ne fait pas le poids."

Marginal news n°53 - 22 décembre 2006

Rappel de la marginalnews du 21 novembre : la nuit la plus longue peut être la plus chaude, pour peu qu'on la consacre à  "l'orgasme pour la paix", proposé par... des Américains. C'est ce soir où jamais ! En français, c'est ici et ici.

Marginal news n°52 - 20 décembre 2006

La grande nouvelle du moment est à nos yeux celle-ci (déjà en germe depuis quelques mois, avec l'ouverture à Téhéran d'une bourse du commerce pétrolier en euros en mars 2006) : l'Iran a décidé hier de remplacer le dollar par l'euro dans son commerce international et de transférer à l'euro ses avoirs en dollars. Ici en anglais. Et là en français. Le Venezuela tend à suivre le même chemin (en anglais), Chavez y pense pour le pétrole depuis un moment (en français),  il a même proposé de l'échanger contre de l'argent (oui, du métal brut) (en français). Une pièce de plus s'enclenche dans l'engrenage du bras de fer entre les USA et le reste du monde. Enjeu : séparer l'Europe des Etats-Unis ? 

Il faudrait un peu plus de temps pour mentionner l'autre grande nouvelle, le canular de la RTBF sur la division de la Belgique, car elle conduit à de très sérieuses réflexions sur les médias. Dommage ! Heureusement, internet est là : un article du Belge Michel Collon en dit déjà pas mal - même s'il faudrait aussi le discuter.

Marginal news n°51 - 17 décembre 2006

On parle souvent ici des penseurs qui parlent ou ont parlé vraiment de notre époque et de ses enjeux. Voici un texte d'Ivan Illich qui, tout en résumant sa pensée, éclaire les réalités actuelles à la lumière du rapport - libérateur croit-on à tort - entre l'humain et la machine. Et du coup, deux liens vers des sites intéressants ! Vous préférez l'écologie ? Alors, un info à propos des "gaz torchés" (entendez : brûlés dans les torchères d'extraction et de raffinage du pétrole) : 

"Chaque année, plus de 150 milliards de mètres cubes de gaz naturel sont brûlés à la torche et rejetés dans l’atmosphère — l’équivalent de 25 % de la consommation de gaz des États-Unis, et de 30 % de celle de l’Union européenne. En Afrique, le volume annuel des gaz torchés est estimé à 40 milliards de mètres cubes, ce qui équivaut à la moitié de la consommation d’énergie du continent." dixit la Banque Mondiale elle-même, qui a lancé un "Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés".

Marginal news n°50 - 15 décembre 2006

Nouvelles de la crise : 300 % d'augmentation des saisies de maisons (défaut de paiement des crédits) par les banques au Massachusetts en novembre 2006 par rapport à novembre 2005, 68 % aux Etats-Unis (en anglais), hausse de l'euro face au dollar (en français). Quant à la guerre, comme toujours de defensa nous informe : c'est le grand bordel à Washington !

Marginal news n°49 - 13 décembre 2006

Dans la série "explorons l'étrangeté du monde" : quelles idées peuvent-elles bien pousser des gens à se porter volontaires pour assister à l'exécution d'un condamné à mort ? Quel est leur état d'esprit, avant et après ? Un article du Washington Post raconte (en anglais).

En français, les auteurs du site de defensa.org, souvent mentionné ici, tentent de préciser la notion de "virtualisme" à laquelle ils font souvent appel, et de définir l'avènement de l'ère "psychopolitique" dont ils s'attachent à relever les signes. C'est un peu confus encore, pourrait-on dire. Dommage, car ces notions semblent bien trouvées.

Marginal news n°48 - 12 décembre 2006

Nouvelles du front : Liban. Extraits d'un article du Washington Post :
"The battle has already begun," said Mona Fayad, a Shiite professor of psychology whose criticism of Hezbollah in an article published this summer in the Lebanese newspaper al-Nahar made her a cause celebre here. "They've opened the gates of hell."
"What does it mean to be a Shiite?" she asked.
"To be a Shiite means that you do not question the meaning of victory," she wrote. "To be a Shiite means that you do not question the meaning of resistance and pride." She went on: "To be a Shiite is to accept that your country be destroyed before your very eyes -- unsurprised eyes, that is -- and that it comes tumbling down on your head, and that your family be displaced and dispersed and become refugees and that you accept standing up to the enemy without a word of complaint."
"You see," she wrote, "we are a nation of heroes that knows nothing but sacrifice."

Marginal news n°47 - 11 décembre 2006

Combien faudra-t-il de blogs dédiés à la corruption pour que les Français arrêtent de re-élire les mêmes ripoux ? Après Puteaux et son site monputeaux.com, (qui a valu à son auteur moult déboires judiciaires) voici montoulouse.fr qui raconte en détail les petites ententes entre la municipalité ump et vinci. Et comme à Puteaux, c'est celui qui dénonce la magouille qui sera poursuivi - et Le Monde peut publier un article bien-pensant plein de modération, puisque l'objectif majeur est toujours d'éviter de nous faire penser que nos élites sont pourries - anti lepenisme oblige !

Marginal news n°46 - 9 décembre 2006

On ne connaît pas assez Jacques Ellul, qui aurait dû être le chef de file d'un vaste mouvement de pensée dès les années 1970, si les BHL et autres trous du cul de soit-disant "nouveaux philosophes" n'avaient pas été, alors, mis sur le devant de la scène pour initier la révolution conservatrice avec leurs critiques dépassées du totalitarisme soviétique et leur obsession sur l'holocauste. Tout comme Ivan Illitch qu'il inspira, Ellul avait pourtant su voir et penser le réel de notre temps. Voici un fort intéressant article sur Agoravox sur ses idées à propos de la propagande, qui montre à quel point sa pensée s'occupait d'aujourd'hui. 

L'enjeu du futur, on l'a souvent dit ici, n'est pas tant la destruction de la nature que la mécanisation de l'homme. Or celle-ci est souvent évidente dans les mouvements collectifs. La guerre, par exemple, demande pour se déclencher que soit mise en route tout une mécanique préalable, destinée à convaincre que l'ennemi désigné est l'ennemi. Cet article explique comment cette mécanique fonctionne, en s'inspirant de la pensée de Gabriel Tarde (1843-1904). Trois mécanismes entrent en jeu : les média, l'habitude, l'armée. De nombreux autres articles sur le "mécanisme guerriers" sur ce site.

Marginal news n°45 - 8 décembre 2006

La pensée unique dont on nous abreuve depuis des années repose sur deux principes : le "marché" est le seul modèle viable et non, il n'y a à sa tête aucun "complot" - un brin de condescendance accompagnant généralement cette dernière affirmation, et servant à ridiculiser toute critique. Le très pro-marché Financial Times, sans s'en inquiéter outre mesure, relève cependant (en anglais) les liens étroits reliant l'administration Bush et la banque Goldman (mieux connue sous le nom Goldman Sachs) :

Today, former Goldman Sachs executives control or influence the oversight of key aspects of the US financial system and hold prominent positions throughout the Bush White House.

A noter que cette banque est également le plus gros contributeur financier du parti démocrate - les entreprises états-uniennes ont le droit de financer les partis politiques. Mais puisqu'on vous dit qu'il n'y a pas complot ! Votez UMPS, et taisez-vous !

En français, le Figaro confirme les signes avant-coureurs de la crise économique dont nous avons déjà parlé : la baisse du dollar (qui booste leurs exportations) ne permet pas aux USA de compenser la chute de l'activité industrielle et la faiblesse nouvelle du marché immobilier. "Les Etats-Uniens consommeront jusqu'à ce que leur dollar s'écroule", prévient (en anglais) le pas vraiment gauchiste Free Market News Network ! Quand on tente de relier tout ça, on en vient à se dire que l'élite financière, qui tient désormais les rênes de la politique, prévoit depuis longtemps cette crise, et a décidé que la guerre en était l'unique solution. La guerre en Irak serait donc moins une guerre pour le contrôle du pétrole (ce qu'elle est aussi) qu'une fuite en avant pour éviter la crise. Qu'est-ce que ce sera quand il faudra guérir, et non plus prévenir, cette crise économique ? Le choc des civilisations ? Il faut en effet, nous rappelle le site dedefensa souvent cité ici, ne pas prendre pour argent comptant l'idée que Bush, coincé en Irak, n'attaquera pas l'Iran. De nombreux indices signalent plutôt le contraire, nous incitant à nous questionner sur la déclaration récente de Mme Royal au sujet du nucléaire iranien. "Une seule chose serait pire que l'action militaire, ce serait un Iran armé de la bombe", disait le 29 avril dernier, à Bruxelles, le sénateur McCain. Sous peu, on nous parlera de Munich (1938) et de "démission devant la menace", comme avec Saddam. Quant à l'économie, selon le scénario classique des crises du capitalisme, elle devrait connaître, dès les premiers signes de faillite, le retour au protectionnisme.

Marginal news n°44 - 7 décembre 2006

La presse de demain aura cette gueule-là (en anglais). Résumé : le site web du journal vient en premier, grâce à des journalistes en bagnole (les mojos : mobile journalists) parcourant leur secteur et couvrant le moindre événement. Ajoutez un mariage absolu entre journalisme et marketing, un usage massif aux lecteurs-rédacteurs (qui ont la possibilité de mettre sur le site aussi bien la photo de leur chien que des articles de fond sur des sujets dont ils sont experts), et vous avez une pompe permettant d'alimenter la version papier. Résultat : de l'archi-local !

Nous l'avons dit ici : la victoire démocrate au Congrès des USA ne signifie pas que la guerre en Irak va se terminer : la commission bi-partite du Sénat (avec des démocrates de poids à son bord, tels Ted Kennedy ou Hillary Clinton), a voté à l'unanimité pour la nomination par G. W. Bush de Robert Gates comme ministre de la défense, pour remplacer Rumsfeld, la victime expiatoire. Rappelons que Bob Gates était une cheville ouvrière de la vente d'armes à l'Iran au bénéfice des Contras du Nicaragua dans les années 80 sous Reagan. A ce titre, il avait menti plusieurs fois devant la commission d'enquête du Sénat (dont l'un des membres, toujours sénateur démocrate, vient de voter pour lui), ce qui ne l'empêcha pas de devenir plus tard directeur de la CIA (1991-93). Entendra-t-on nos analystes des bourdes de Mme Royal ("pas de nucléaire civil pour l'Iran") faire le rapprochement qui s'impose entre les positions de Ségolène et d'Hillary ? La réalité prévaudra-t-elle pour leur faire mesurer qu'une telle prise de position demandera de déclarer une guerre à l'Iran pour être effective, et qu'une telle guerre n'est pas gagnée (ni gagnable) ? Mme Royal aurait dû aller en Afghanistan plutôt qu'au Proche-Orient, voir une guerre que l'otan ne peut pas gagner. Ou a-t-elle déjà anticipé le bombardement des installations iraniennes et l'escalade qui s'ensuivrait ? 

Marginal news n°43 - 5 décembre 2006

La campagne de promotion UMPS ne nous intéresse pas beaucoup, mais il n'est pas inutile de mesurer les forces en présence en allant plus loin que les grands médias ne le proposent. Avant d'aborder les personnes, parlons de leurs troupes. Voici donc une fiche de lecture d'un bouquin consacré aux membres de la deuxième moitié du duo : "La société des socialistes", ou quand la disparition de la "classe ouvrière" permet à ceux qui autrefois la défendaient d'occulter the big  problème (le "spectre" qui hante notre époque, comme dirait Marx), l'exploitation de l'homme par l'homme. 

Pour ce qui est des candidats, une corrélation établie depuis peu nous invite à de multiples questions sur les enjeux psycho-politiques de cette élection. Un point commun relie, en effet, tous les candidats : l'absence ou la difficulté du rapport au père. Jean-Marie Le Pen et François Bayrou sont tous deux orphelins de père, et les deux de l'UMPS sont enfants de divorcés, ayant dû pour l'un (NS) menacer, pour l'autre (SR) poursuivre, le père absent pour qu'il assume un peu. Etrange, non ? Significatif, dans un pays qui a tué son roi, et dont les institutions reposent aujourd'hui sur un président tout puissant  ? 

Marginal news n°42 - 4 décembre 2006

En ce mois de décembre, le 10, le ciel nous offrira une conjonction de Mars, Mercure et Jupiter, visible à l'horizon de l'est, 45 minutes avant l'aube. Ces trois planètes tiendront dans un cercle d'un degré,  formant le plus étroit trio observable de planètes visibles à l'oeil nu depuis 1925. Prochaine occasion : 2053. Au même moment, le 10, Saturne et la Lune seront en conjonction dans la constellation du Lion. Détails ici (en français). Astrologues, à vos tablettes !

Marginal news n°41 - 3 décembre 2006

L'armée israélienne prévoit une guerre pour l'été 2007 (en anglais).
On se souvient alors de Paul Valéry, à propos de Verdun : Il suffit de se mettre un instant à la place des hommes. On ne sait que faire, et il faut faire quelque chose. Grande et irrésistible raison. Rien ne s’impose. La stratégie est ligotée dans les réseaux. Jusqu’ici, toutes les offensives ont échoué. L’imagination défaillante ne sait plus suggérer que ce qu’elle a déjà conçu ; mais cette fois, on frappera beaucoup plus fort.

Marginal news n°40 - 1er décembre 2006

Un (tout) petit espoir pour la géothermie... en Suisse !

Marginal news n°39 - 29 novembre 2006

Concrètement, et à court terme, l'avenir pourrait être fait de ceci : une crise économique majeure, commençant évidemment aux Etats-Unis, dont les comptes sont au rouge depuis des années, surtout si l'on tient compte de la bulle immobilière. Depuis des mois, le think-tank LEAP-Europe 2020, déjà cité, avertit ses lecteurs de l'imminence de cette "crise systémique globale" (encore la systémique !). Cette crise en est aujourd'hui, selon le dernier bulletin de ce groupe, au "début de sa phase d'impact". Tous aux abris ? 

Marginal news n°38 - 27 novembre 2006

Le "marché" étant roi - entendre : les marchands étant au pouvoir -, il convient de s'intéresser aussi à l'économie. Ce qui est étonnant, c'est que les médias continuent de nous tenir le discours "vive le marché" des années 80, considérant toute critique comme une nostalgie du totalitarisme bolchevique, alors même que la plupart des économistes ne cessent de prévenir que la folie actuelle ne pourra pas durer éternellement. Pas plus tard qu'hier soir, dans l'émission France Europe Express sur France 3, presque tous les intervenants semblaient considérer l'idée de planification comme un équivalent du totalitarisme, rendant Nicolas Hulot presque ridicule, avec son idée de planifier le développement durable. 

Un livre accessible sur l'économie, court et pas hors de prix : Trois leçons sur le société post-industrielle, Daniel Cohen, Editions du Seuil. Un autre survol rapide de l'état réel de l'économie mondiale, en français, ici. Depuis des mois, le groupe de prospective LEAP-Europe 2020 émet des avertissements répétés à propos d'une crise majeure imminente de l'économie américaine, marquée par la baisse du dollar et l'effondrement de la bulle immobilière. D'autres ne sont pas d'accord (en anglais). Mais leurs arguments semblent un peu creux (en gros : les banques y perdraient trop donc ça n'aura pas lieu !) et, en France, les notaires commencent à sentir le vent tourner.

Si seule l'écologie vous intéresse, vous savez déjà que le déséquilibre entraîne le chaos, mais Le Monde le découvre ! Les conséquences du réchauffement climatique sont imprévisibles, car une cause donne un effet qui agit en retour sur la cause : hé oui, la Terre est un système, et obéit à la logique systémique (cliquez sur le lien "approche systémique" puis sur ceux de la page pop-up qui s'ouvre ("biographies, principes").

Marginal news n°37 - 25 novembre 2006

Comment ça marche dans la police ? Un ancien officier (et syndicaliste) témoigne.

Certains soupçonnent l'administration U.S. de mentir sur le nombre de G.I.s tués en Irak.

Marginal news n°36 - 24 novembre 2006

Retour à l'avenir. La ville de demain ressemblera-t-elle à ça ?

Marginal news n°35 - 22 novembre 2006

Il faudrait ouvrir des rubriques, car après "l'avenir de l'homme" (être humain), une autre affaire à suivre est celle de la "guerre à venir". Les deux sont liées, bien sûr. Si l'on pense que la domestication de l'homme passe par une intégration toujours plus étroite entre l'humain et l'outil (de communication par exemple), et quand on sait combien les guerres accélèrent l'innovation technique, on en vient à se dire que la guerre qui se prépare nous fera faire un grand pas vers la robotisation. 

 La guerre qui se prépare ? Mais elle a déjà lieu ! On est entré dans la phase boule de neige, où chaque action de l'un conduit l'autre vers plus de méfiance et d'animosité. Ensuite viendra la haine. Et nos penseurs accrédités "Churchill de salon" auront eu raison d'accuser le monde musulman de chercher la bagarre, oubliant qu'ils ont eux-mêmes alimenté le feu en ne mettant aucune énergie à promouvoir la paix entre Israël et ses voisins. Aujourd'hui, donc, c'est l'Iran qui mène la danse : ah, vous ne voulez pas qu'on ait la bombe ? Même une petite dont vous pourriez faire une guerre froide en rappelant que si on la lance sur Israël, vous nous détruirez entièrement ? Eh ben, on va vous mettre la pression : Al Quaïda, avec nous ! A lire en français sur le site Iran Focus : L'Iran forme les nouveaux chefs d'al Kaïda. Comme Sarko avec Ségolène, les USA-UK n'ont plus la main, car en même temps, l'Iran s'invite dans la guerre en Irak.

Et pour l'info franchouillarde, signalons ce site qui retransmets les vidéos d'un meeting récent,, à Montpellier, du collectif anti-libéral. Arriveront-ils à désigner leur candidat ? Et si ce n'était pas le plus important ? 

Marginal news n°34 - 21 novembre 2006

Allez, aujourd'hui on se marre un peu. Encore mieux que le "rêve planétaire" : "l'orgasme pour la paix", proposé par... des Américains bien sûr ! Soyez en forme pour le 22 décembre ! Bon, c'est facile de se moquer des allumés de la "conscience globale". Plus sérieux mais encore plus rigolo : une vidéo des effets du LSD sur une compagnie de militaires britanniques, filmés dans les années 60. Pas étonnant qu'on ait interdit le produit ! Sans doute faut-il l'adsl pour visionner ça ?

Marginal news n°33 - 20 novembre 2006

Nous disions il y a quelques jours que nos médias (et notamment l'inénarrable imbécile BHL) avaient bien tort de croire que la victoire démocrate allait changer les choses à Washington, ou annonçait un arrêt prochain de la guerre en Irak. Une première preuve : le représentant John Murtha (Pennsylvanie), qui demande depuis longtemps le retrait d'Irak et avait même proposé un plan pour le faire, a été battu, lors de l'élection interne de leur leader par les représentants démocrates, par Steny Hoyer (représentant du Maryland), nettement moins engagé en faveur de ce retrait. C'est de plus un coup dur pour Nancy Pelosi (ancienne minority leader et aujourd'hui Speaker - cad présidente - de la Chambre des Représentants), qui soutenait Murtha (et vota contre la guerre en 2002, tandis qu'au Sénat, Hillary Clinton votait pour). Les Etats-Unis sont prisonniers de leurs mythes, comme l'explique ici  en français le site De Defensa, et en anglais, dans l'Observer, le commentateur américain William Pfaff, spécialiste des affaires internationales. Dernière heure (le 20 à 14h) : selon un groupe de réflexion anglais, l'Oxford Research Group, non seulement l'armée U.S. ne quittera pas l'Irak, mais "la "guerre contre le terrorisme" pourrait durer 30 ans" !

Marginal news n°32 - 19 novembre 2006

Nous continuons notre recherche sur l'avenir de l'humain. Qu'en disent les scientifiques ? Heureux hasard, mais en anglais :  le magazine New Scientist fête ses 50 ans en interrogeant une centaine de savants et savantes de renommée mondiale sur la question : quelle sera la grande percée (breakthrough) scientifique des 50 prochaines années ? Un seul Français (installé depuis longtemps aux USA), Benoît Mandelbrot, pour qui la théorie fractale va enfin s'imposer.

Normal, c'est sa théorie à lui ! On trouve ainsi beaucoup de réponses prévisibles, chacun prévoyant dans son domaine la découverte tant attendue qui révolutionnera tout, allant de la théorie physique qui unifiera toutes les forces aux ordinateurs quantiques en passant par la vie extraterrestre (ou en tout cas ses traces), l'observation du Big Bang, des organes humains issus de manipulation génétique animale ou une nouvelle énergie "verte".

Plus surprenant : les chercheurs en neurobiologie et en génétique annoncent des avancées majeures dans la compréhension des systèmes neuronaux (cognition, émotion, mémoire) qui devraient permettre, par exemple, de comprendre la sensibilité animale, mais aussi de détecter la prédisposition à certaines maladies mentales (par une psychiatrie préventive qui ne laisse pas d'effrayer) ou d'implanter des faux souvenirs (ce qui est tout aussi craignos, d'autant qu'on sait déjà comment faire et quelles molécules y aident).

Le menu complet, avec liens, est ici.

Marginal news n°31 - 17 novembre 2006

Où allons-nous ? Quelle humanité construisons-nous, sans le savoir, à l'aide de nos emballements, de nos abandons, de nos refus ? C'est aujourd'hui la seule question qui compte, peut-être, tant il apparaît que toutes les autres lui sont conditionnées. En.marge se lance dans la quête. Première piste d'un futur possible : "De la réduction des têtes au changement des corps", un article de Dany-Robert Dufour, philosophe, dans le Monde Diplomatique d'avril 2005.

Et si vous voulez rigoler un peu sur un avenir plus proche encore, une blague ici.

Marginal news n°30 - 16 novembre 2006

Néolibéralisme et autoritarisme : une spirale malsaine, par Julien Pelissier

Marginal news n°29 - 13 novembre 2006

La crise du politique : le sociologue Jean-Pierre Worms analyse le malaise français.  "Ouvrir les institutions aux dynamiques civiques à l'oeuvre dans la société."

Marginal news n°28 - 12 novembre 2006

Pour une fois, un article en français sur la véritable situation en Irak et à Washington 

Marginal news n°27 - 11 novembre 2006

11 novembre 1918, LA grande date de la civilisation européenne, si l'on veut bien y réfléchir. Témoignage :

Le 4 novembre 1918, Pierre Arnoult quitte le front pour partir en permission...
Le 11 novembre, je suis chez moi, dans la maison de mes parents, vide et endeuillée. Depuis mon arrivée, je sais que le grand événement est proche, et que l'armistice n'est plus qu'une question de jours, peut-être d'heures. Tout mon être se tend vers cette décision suprême. Ah ! serait-il possible de sortir enfin du cauchemar ? Mais oui, c'est sûr dès maintenant, et cependant, c'est incroyable !
Depuis quatre ans passés, je vis au jour le jour, et mon horizon n'est bordé, de toutes parts, que par la mort. Comment perdre l'habitude d'une telle existence ? Elle est tellement mienne aujourd'hui, que mon imagination, qui travaille cependant prodigieusement, ne peut arriver à en concevoir aucune autre.
Je suis marqué, comme tous mes camarades du front, d'une empreinte ineffaçable. La guerre, la hideuse guerre, nous y sommes entrés en tremblant, nous en avons subi toutes les terreurs, découvert toutes les atrocités, compris toutes les inutilités. Mais nous l'avons dominée, la guerre, malgré nos faiblesses, nos hésitations, nos scrupules et nos écoeurements. Nous avons été plus forts qu'elle ; et si elle s'est imposée à nous, nous l'avons acceptée et nous l'avons comprise. Ah ! comme il nous a coûté de la servir ainsi, la guerre ! Comme il a fallu que notre coeur se ferme, que notre bouche se taise et que notre volonté se raidisse ! Tout cela, les hommes que nous sommes l'ont fait. C'était notre lot ici-bas. Ceux qui sont tombés ne pensaient guère, sans doute, qu'ils pouvaient en réchapper. Comment, aujourd'hui, nous qui sommes encore vivants, pouvons-nous concevoir que la guerre va finir ?
Soudain, un coup de cloche me fait brutalement tressaillir. Il déclenche une volée, qui s'égrène hâtivement, joyeusement, sur tous les toits de ma petite ville. Je l'écoute, de tous mes sens. Alors, c'est vrai, c'est vrai ? C'est l'armistice ? Les pensées, les espoirs, me bourdonnent plein la tête. Et puis, lorsque s'éteint le divin carillon, je reviens à moi, et me vois brusquement, face à face avec ma solitude. Le coup est trop dur. Je murmure : « Ma guerre ! Ma guerre ! » et je laisse éclater le sanglot qui m'oppresse.
Pierre Arnoult, "Guerre d'artilleur. Liaisons de 75", Les Livres des Deux Guerres, 1939, pp. 164-165
D'autres témoignages sur cette journée

Marginal news n°26 - 9 novembre 2006

Si ces notes mentionnent souvent des sites en anglais, ne croyez pas pour autant qu'elles ne parlent que de l'Amérique. C'est dans la presse anglaise que BHL sévit et se trompe comme on le disait hier (le Times, propriété de Ruppert Murdoch grâce à une arnaque de Mme Thatcher), et il y a bien pire. N'oublions pas que Aldous Huxley (auteur du Meilleur des Mondes) et George Orwell (auteur de 1984) étaient anglais, car c'est pas le biais d'Albion qu'arrivent aujourd'hui en Europe les signes avant-coureurs du fascisme postmoderne, technologique et protecteur. Le Guardian rapporte que la Sécu anglaise se propose de livrer les dossiers de tous les patients à la police et aux "service de sécurité". Le journal australien The West Australian raconte comment, à Londres, le Collège Royal des Obstétriciens et Gynécologues défend le projet d'une "euthanasie active" pour les nouveaux-nés atteints de malformations congénitales importantes. Et dans Boing Boing, un blog américain qui se veut "répertoire de choses merveilleuses", un jeune anglais témoigne de la mésaventure suivante : il a failli être arrêté à l'aéroport de Birmingham parce qu'il portait un sweat-shirt brodé sur la poitrine d'un revolver ! En anglais, l'histoire est racontée comme suit (et ici la photo du sweat-shirt, en descendant assez bas sur la page) :

Marginal news n°25 - 8 novembre 2006

Voilà plus de 30 ans que le Club de Rome l'avait prédit, mais la génération des baby-boomers avait décidé de l'oublier : il est impossible de produire et consommer toujours plus d'énergie. L'Agence Internationale de l'Energie le confirme aujourd'hui, en termes clairs : "Le futur énergétique n'est pas seulement insoutenable, il est condamné à l'échec." La suite, en anglais, ici. On aura beau jeu de se réjouir de la victoire du Parti Démocrate aux élections d'hier, et de l'occasion que Bernard-Henri Lévy a encore trouvé pour témoigner de son esprit superficiel en livrant une analyse que les sondages sont venus démentir : ce n'est ni à cause de l'Irak ni pour des "considérations locales, voire provinciales", comme il le prétendait dans cet article du Times hier, que les électeurs états-uniens ont voté Démocrate. Mais par raslbol de la corruption régnant à Washington, qui vient en tête dans les sondages à la sortie des urnes. Mais hélas, tout ceci est en anglais, tout comme l'excellent article de Robert Fisk, journaliste qui suit depuis plus de 20 ans les événements au Moyen-Orient, et qui nous donne les raisons pour lesquelles un affrontement entre Occident et Moyen-Orient devient de plus en plus inévitable. Mais il convient d'occulter cette annonce, comme hier celle du Club de Rome ! 

Marginal news n°24 - 6 novembre 2006

Voilà plus de 30 ans que le Club de Rome l'avait prédit, mais la génération des baby-boomers avait décidé de l'oublier : il est impossible de produire et consommer toujours plus d'énergie. L'Agence Internationale de l'Energie le confirme aujourd'hui, en termes clairs : "Le futur énergétique n'est pas seulement insoutenable, il est condamné à l'échec." La suite, en anglais, ici. 

Marginal news n°23 - 23 octobre 2006

Comparaison n'est pas raison. Mais les chiffres parlent

En 1968, il y avait 63 lobbyists à Washington. En 2005, ils étaient 34 000, soit deux fois plus que les députés, les sénateurs, leurs assistants et employés et le personnel du Congrès. De 1998 à 2004, les lobbies ont dépensé 12 milliards de dollars pour influencer les élus, et parfois écrire la Loi à leur place (2,1 milliards de dollars en 2004). Source : Center for Public Integrity (organisation "non partisane")

Sur les 12 000 agents de terrain du Federal Bureau of Investigation, 129 seulement ont des notions d’arabe moderne. Parmi eux, 58 connaissent quelques mots usuels, et ils ne sont que 33 à pouvoir soutenir une conversation. Encore plus étonnant, parmi ces arabophones, aucun ne travaillent au sein des cellules de coordination de l’antiterrorisme international. L’ « effort de guerre » du FBI depuis les attentats du 11-Septembre s’est en effet traduit par un vaste recrutement de traducteurs.
En cinq ans, leur nombre est passé de 70 à 269 pour l’arabe, et de 24 à 79 pour le farsi. Au total, le FBI peut traduire dans plus de 100 langues. Les plus forts taux de croissance concerne le somalien (de 1 à 12), le pashtoune (de 1 à 10), et le kurde (de 0 à 6). Le nombre de traducteurs en espagnol baisse de 22%, mais ils sont toujours 344, vestiges de l’engagement des Etats-Unis en Amérique du Sud.
Pendant que le microcosme francaoui se dandine dans le virtualisme pré-électoral, le monde bouge et l'Empire se secoue. Bush concède un similitude entre Irak et Vietnam, la réalité lui donne tort : la situation est bien pire ! Encore une fois, il faut lire les analyses de dedefensa.org. En français, on manque tellement de sources ! En parcourant les sites anglophones, on peut suivre facilement la glissade et le coincement progressif auxquels mène toute cette affaire. Et qui parle ici du bourbier afghan, dans lequel la France travaille à se forger sa place dans "l'axe du bien", à grands coups de guerre antiguerilla et son cortège de victimes civiles, là encore sans espoir de victoire ? Nos militaires doivent en être exaspérés. On a vu, sur Arte, les policières de Kandahar aux maigres salaires, sans équipement ni armes. Ou va la tune ? Et où mène la campagne décisive pour l'élection au Congrès des Etats-Unis ? "Les républicains vont perdre, et alors ?" semble être la question. Pas certain, les néo-conservateurs tirent toutes leurs cartouches. Ils n'ont pas de mal à montrer la pauvreté du programme des démocrates, qui n'en ont pas vraiment. Sans compter l'éventualité d'une escalade - mais là, il faudrait que la bande Bush tente un gros coup. En attendant, en français, on peut se rabattre sur les phénomènes internes au monde qu'on nous entraîne à haïr, comme le port du voile en Algérie.  Mais il faudra de nouveau l'anglais pour en savoir plus sur le sex and the city égyptien, ou pour comprendre un peu ce qui est en jeu derrière tout ça, aussi : le conflit mené pour sauver le dollar. Et pour voir des gens, là-bas, se poser de bonnes questions : le réalisme éthique a-t-il un avenir ?

Marginal news n°22 - 13 octobre 2006
L'espace est de l'ordre physique. En nous limitant à l'espace nous avons naturellement évolué vers une civilisation matérialiste. Le temps, lui, est mental, il est de l'ordre de l'esprit. Quand nous commençons à comprendre la vraie nature du temps, nous entrons dans une nouvelle phase d'évolution mentale et spirituelle. Pour en savoir plus sur le calendrier des 13 lunes (ou calendrier maya mais aussi celte ou autres); AVIS aux nouveaux venus : ici on rigole...

Marginal news n°21 - 10 octobre 2006
Brièvement, car en ce moment ça ne chôme pas, signalons une fois encore les articles publiés sur le site de defensa : ses analyses de "l'américanisme" et sa défense de "l'anti-modernisme" sont aussi documentées qu'originales. Et n'oublions pas les notes de lecture et articles de Mona Cholet, sur Périphéries. Ici, par exemple. Enfin, en ce moment le travail nous a conduit à nous intéresser à Thierry Janssen, dont le livre "La solution intérieure" est une bible à ne pas rater, pour qui veut défendre - et mieux comprendre - une médecine du corps et de l'esprit.

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