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A l’inverse de  l’Occident, piégé par le péché originel et la séparation du corps et de l’esprit, l’Orient s’est toujours intéressé aux délices sexuels comme voie d’évolution. Le Tantra, venu d'Inde, est un yoga de l'amour visant à "mettre de l’esprit" dans la sexualité.

La philosophie

Venu d’Inde, le tantra partage la même vision énergétique de la sexualité que la pensée chinoise, mais il insiste davantage sur la dimension spirituelle et sur le rôle de la femme. L’alchimie sexuelle, là encore, demande pratique et exercice autant que délicatesse et tendresse. « Plutôt que tantra, on devrait dire yoga de l’amour », proclame Margot Anand, psychologue française formée en Asie et fondatrice du Skydancing Tantra ou « tantra de la danse céleste ». Pour elle, il s’agit d’un art : « Celui de choisir en conscience ce qui nous donne le plus de joie pour ouvrir les portes de l’esprit. » Bienvenue dans un autre monde, où l’on se sert du sexe (« ce qui nous donne le plus de joie ») pour dépasser la sexualité. Ici, pas plus qu’en Chine, pas de débauche, de soirées échangistes ni de postures exotiques. Il s’agit bien de faire durer le plaisir, mais c’est pour l’amplifier et vivre, au-delà, des états encore plus extatiques : la découverte de la part « divine » de l’autre, et de soi-même.

Nous en resterons cependant aux devoirs de vacances, car une démarche tantrique ne va pas sans une part de thérapie. « C’est une démarche personnelle très impliquante, confirme Camille, cinquantenaire et nouvelle adepte du Skydancing Tantra. Il n’y a évidemment pas d’activité sexuelle pendant les stages, mais les exercices, les massages, les exposés et les discussions, s’ils permettent de mieux comprendre le corps, la sexualité et l’autre sexe, obligent aussi à affronter ses peurs et réveillent les émotions. On en sort transformé. » Tout un programme - pour la rentrée ?

La pratique

Le désir ne vient pas toujours. Pour résoudre ce problème, le  tantra propose de dédramatiser : tendresse, légèreté, humour font mieux que plaintes ou pressions. Margot Anand suggère aux couples, par exemple, de donner un nom à leurs organes sexuels et de les faire parler. « Cerise ou sceptre, yoni ou vajra (leur nom tantrique), peu importe, explique-t-elle. En s’exprimant à la troisième personne, on peut dire son désir ou son absence de désir sans que la personnalité de l’un ou l’autre en souffre. C’est un organe du corps qui parle, nul ne peut se sentir offusqué, outré ou obligé, on rigole. » Tant mieux, car lorsque le désir monte, il réserve une autre surprise – cause majeure de mésentente sexuelle : la différence de rythme. Rapide, rendu évident par l’érection, le désir vient à l’homme par les yeux et le pousse à la pénétration. La femme, généralement, a besoin de plus de temps et aime être  caressée. Plus que jamais, l’affection, le respect et la tendresse doivent entrer en jeu, car il s’agit pour l’homme de se maîtriser pour prolonger les préliminaires, et pour la femme, d’avoir l’audace et le talent de prendre des initiatives. « Ce n’est pas si difficile, assure Julien, 35 ans, prof dans les Alpes-Maritimes et pratiquant du tantra depuis cinq ans, il suffit de suivre sa partenaire. » « Initier l’homme est un grand plaisir pour la femme», renchérit sa compagne Mathilde. 

Car bien sûr, le temps du plaisir vient… Moment d’échange affectif, de partage et d’harmonisation des énergies, l’acte sexuel n’est pas pour le tantra une excitation progressive vers un point culminant de libération., comme en Occident, mais un échange énergétique permettant d’atteindre un état de conscience plus élevé. Comme pour les Chinois, la maîtrise de la sexualité procède d’une savante alternance entre tension et relaxation, et la rétention de l’orgasme demande des exercices d’un niveau avancé, et un long entrainement.

Un rituel tantrique proposé par Margot Anand. 

Il s’agit pour le couple de se réserver une soirée par semaine, sans les enfants, et de commencer par aménager la chambre en un « temple d’amour » (bougies, encens, musique douce), puis de prendre une douche pour se nettoyer des émotions de la journée, avant de prendre un repas très léger. « Une fois dans la chambre, le premier exercice sera la « salutation du plaire », explique-t-elle : joindre les mains sur la poitrine, se pencher en avant et saluer l’autre, dans la reconnaissance de sa partie transpersonnelle : je t’honore et te salue dans la totalité de ton être. » On poursuivra par le massage, bien sûr.

A LIRE

L’art de l’extase sexuelle et L’extase au quotidien, de Margot Anand, proposent un large éventail de méthodes destinées à accroître le plaisir et à améliorer la vie sexuelle et amoureuse jusqu’à transformer la sexualité en une extase spirituelle (Trédaniel, 1990 et 2000).  www.tantraskydancing.ch

VOIR AUSSI
« La féminité est une réceptivité active », Danièle Flaumenbaum, gynécologue et acupunctrice, auteure de "Femme désirée, femme désirante", éditions Payot, 2006

« L’homme doit cultiver la présence », Jacques Ferber, professeur à l’université de Montpellier, auteur de L'amant tantriqque", éditions Le Souffle d'Or, 2007
                                                                                     Un article pour Psychologies Magazine

 

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